Débat sur l'énergie nucléaire

Le débat sur l'énergie nucléaire est un des sujets du débat politique. Les politiques énergétiques sont différentes d'un pays à l'autre, la majorité des pays n'a jamais produit d'électricité issue de l'utilisation de l'énergie nucléaire, d'autres ont programmé une sortie du nucléaire civil, ou bien ont décidé un moratoire pour la construction de nouveaux réacteurs nucléaires, ou même acté une interdiction d'exploitation ou d'importation d'électricité d'origine nucléaire dans leur législation. D'autres enfin, principalement des pays émergents ont lancé un ou plusieurs projet(s) de centrales nucléaires. Suivant les pays des travaux de réalisation ou de démantèlement sont en cours.

Quelles sont les sources d'énergie les plus sûres et les plus propres?

La politique du nucléaire civil, au sein d’une réflexion à long terme, sur le mix énergétique global, s’appuie sur l'arbitrage entre les risques, les impacts sanitaires, environnementaux, les implications socio-économiques, les coûts, ainsi que les avantages et inconvénients associés à la production électro-nucléaire.

Introduction

Les thématiques du débat

Le débat sur l'énergie nucléaire porte sur plusieurs questions distinctes, qui impliquent essentiellement :

Mais aussi :

Industriels du secteur

Des industriels du secteur (Areva devenu Orano, Électricité de France, Toshiba-Westinghouse Electric, Mitsubishi Heavy Industries, etc.) exercent des actions de lobbying sur les pouvoirs publics visant à promouvoir l’énergie nucléaire (construction de nouveaux réacteurs, attribution de budgets de recherche…) comme de publicité à destination de l'opinion publique.

Organisations non gouvernementales nationales et internationales

Logo antinucléaire dit « soleil souriant ».

Des organisations non gouvernementales, nationales et internationales opposées à l’utilisation de l’énergie nucléaire (Greenpeace, Les Amis de la Terre, Réseau Sortir du nucléaire, WWF, etc.) exposent à l'opinion publique leurs conceptions quant aux risques nucléaires et au caractère non nécessaire de l'énergie nucléaire, afin de la mobiliser pour peser sur les États de sorte qu'ils restreignent son utilisation (fin de l’exploitation des centrales nucléaires en service ou de faire annuler les projets de nouveaux réacteurs nucléaires, en vue de la sortie du nucléaire civil).

Certains écologistes sont favorables à l'utilisation de l'énergie nucléaire. Par exemple l'Association des Écologistes Pour le Nucléaire[1] ou les voix du nucléaire[2] en France qui s'efforcent de faire connaître les avantages écologiques de l'énergie nucléaire dans un esprit de respect de l'environnement, ou les tenants de l’Écomodernisme pour qui « le nucléaire est un allié durable de la transition énergétique mondiale »[3].

D'autres ONG et associations apprécient le nucléaire civil, par exemple la Société nucléaire européenne[4] qui se donne pour objectif de promouvoir et de contribuer à l'avancement de la science et du génie liés à une utilisation pacifique de l'énergie nucléaire.

France

En France, il s'agit surtout :

États-Unis

Aux États-Unis, il s'agit de la Commission de régulation nucléaire (Nuclear Regulatory Commission ou NRC) qui est l'agence indépendante du gouvernement des États-Unis, fondée par la loi de réorganisation de l'énergie (Energy Reorganization Act) en 1974 et ouverte en 1975.

Japon

Au Japon, il s'agit actuellement de la nouvelle Autorité de réglementation du nucléaire créée le à la suite de l'accident nucléaire de Fukushima

Organisations, agences et institutions internationales

Des organisations internationales telles l’Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) ou l’Agence pour l'énergie nucléaire (AEN) ont pour objectif officiel de promouvoir les usages pacifiques de l’énergie nucléaire (à travers des actions d’information, de communication, etc.) et limiter ses usages militaires (contrôle du respect du Traité de non-prolifération nucléaire), et d’organiser la coopération (normalisation des règles de sûreté nucléaire, recherche et développement conjointe, etc.) entre les différents pays. L'eurodéputée Rebecca Harms (Alliance 90/Les Verts) a accusé l'AIEA de partialité et critique notamment, parmi d'autres personnalités ou organisations, son contrôle de la communication de l'Organisation mondiale de la santé (OMS)[7], se déclarant en faveur d'une indépendance de cette dernière par souci de la neutralité de l'expertise sur le sujet de la santé[8].

Associations locales

Des associations locales, constituées par des riverains des centrales nucléaires pour défendre leur environnement local (par exemple Stop Golfech en Tarn-et-Garonne, le Comité pour la sauvegarde de Fessenheim et de la plaine du Rhin, Médiane en Provence, Virage énergie Nord-Pas-de-Calais, etc.) se soucient des conséquences de la pollution radioactive sur l'agriculture et la santé.

Autres

D’autres acteurs, favorables ou non à l'énergie nucléaire, participent au débat : de nombreuses associations nationales ou locales (Nimby), des organismes de recherche, des experts, des citoyens, des syndicats et partis politiques, etc.

Les risques liés au nucléaire

Introduction

L’appréciation des risques liés à l’industrie nucléaire, en particulier de ce qui conduirait à un accident nucléaire grave, constitue un thème central du débat. Comme l'écrivent Jean-Claude Debeir, Jean-Paul Deléage et Daniel Hémery dans leur ouvrage d'histoire de l'énergie « l'aléatoire industriel […] ne naît pas avec l'électronucléaire, mais avec lui, il atteint à l'excessif et à l'incalculable[9] ».

Le risque d’accident nucléaire grave ou d’un autre problème impliquant l’industrie nucléaire (détournement à des fins militaires notamment) est universellement reconnu et le débat porte d’une part sur l’évaluation de sa probabilité et, d'autre part, sur la gravité des conséquences. L’évaluation combinée de ces deux facteurs offre à une perception globale du risque. Ces débats tournent donc autour de la formulation du principe de précaution et de la prévention des risques.

En France le principe de précaution, inscrit dans la Charte de l'environnement (2004), a valeur constitutionnelle.

Jean-Claude Debeir, Jean-Paul Deléage et Daniel Hémery écrivent dans leur ouvrage : « le nucléaire déplace les risques, avec lui ce sont les cycles écologiques qui peuvent se trouver contaminés sans que l'on puisse agir sur cette contamination. Même si la probabilité de l'accident est très réduite, le nucléaire introduit dans l'histoire humaine la notion de risque majeur. Ce n'est plus seulement une population statistique définissable qui est concernée mais, potentiellement, l'espèce elle-même[10] ». C'est également le sentiment de Jacques Ellul qui soutient que « la question de la possibilité du risque technologique majeur éclipse celle de sa probabilité[11] ». Pour ces auteurs, le principe de précaution exige donc la prévention des risques liés au nucléaire en raison de la possibilité, même faible, d'une catastrophe.

Cette perception globale, suivant qu’elle amènera à considérer le risque comme acceptable ou non, constitue une ligne de démarcation majeure entre partisans et opposants à l'énergie nucléaire.

Étude sur la perception des risques en France

En France, la perception des experts s’oppose nettement à celle de l'opinion publique sur l’importance des risques nucléaires. Les retombées radioactives de la catastrophe de Tchernobyl présentent un risque « élevé » voire « très élevé » pour 54 % du grand public contre 18 % des experts interrogés, les déchets radioactifs entraînent un risque élevé pour 57 % du grand public et 25 % des experts et les centrales nucléaires sont dangereuses pour 47 % du grand public et 19 % des experts[12].

Les propos tenus par des organismes officiels lors de la catastrophe de Tchernobyl ont joué un rôle certain dans la résistance psychologique du public français face à l'industrie nucléaire[13].

Prise en compte du risque d’accident par l’industrie nucléaire

L'industrie nucléaire, des scientifiques et des chercheurs du domaine font valoir qu'une culture de la sûreté nucléaire s'est développée, et que la conception d'une centrale nucléaire intègre une « analyse de sûreté » visant à réduire à la fois la probabilité de survenance d’un accident nucléaire et ses conséquences potentielles, grâce à deux logiques d’analyse :

  • Une analyse probabiliste, utilisée au niveau international, cherche à calculer une probabilité de survenance pour chaque problème potentiel, puis cherche à prendre des mesures pour minimiser cette probabilité (on parlera de « sécurité active »).
  • Une analyse déterministe, adaptée aux évènements réfractaires à un calcul de probabilité (comme le risque terroriste ou sismique[14]) consiste  à partir du principe que le problème survient  à chercher à en réduire les conséquences (par exemple en créant des enceintes de confinement). On parle alors de « sécurité passive ».

L'erreur humaine, réfractaire à tout calcul probabiliste ou déterministe, est présente à l'origine ou à toute étape dans la chaîne des incidents menant à une défaillance majeure dans le cycle de vie du processus industriel nucléaire[15],[16],[17].

Les opposants au nucléaire estiment que cette prise en compte des risques par les industriels est insuffisante. Selon eux, des contraintes de rentabilité peuvent conduire à l'aléa moral, ou pousser les industriels ou l’État à sous-évaluer certains risques, ou à ne pas prendre toutes les mesures de sécurité préventive nécessaires.[réf. nécessaire]

Plusieurs centrales sont jugées comme étant exposées à des risques sismiques ou d'inondation non négligeables et non pris en compte[18]

Par ailleurs, des documents confidentiels révélés par le Réseau Sortir du Nucléaire et issus de la communication interne d'Areva montrent que les centrales nucléaires françaises ne sont pas adaptées pour résister à la chute d'avion de ligne terroriste[19]. Un documentaire Arte de 2015, montre la problématique du risque terroriste nucléaire[20].

Des économistes[21] font valoir que si des provisions comptables - limitées - existent pour le démantèlement et les déchets des centrales nucléaires, celles pour le risque d'accident majeur sont d'un montant notoirement insuffisant. De plus l'appproche économique, c'est-à-dire l'évaluation monétaire, est réductrice pour un accident majeur dont les conséquences irrémédiables rendraient invivables pour l'humanité des zones géographiques étendues pouvant comprendre des métropoles.

En 2007, l'IRSN a estimé qu'un accident nucléaire de type Tchernobyl qui se produirait en France pourrait coûter jusqu'à 5 800 milliards [22].

En 2012, L’IRSN a ramené sa prévision entre 120 et 430 milliards [23].

En 2016, le gouvernement japonais estimait le coût de la catastrophe de Fukushima à 188,5 milliards d'euros.[24]. Sans prendre en considération les conséquences sanitaires au Japon et ailleurs, ni le coût de la pollution de l’air et de l’océan.

En 2012, un rapport de la Cour des Comptes[25] notait qu'"en matière d’assurance, la filière nucléaire est dans une situation très particulière : la réalisation du risque est très peu probable mais, en cas de sinistre majeur, les conséquences peuvent être catastrophiques ; toutefois la probabilité de survenance comme la gravité des conséquences sont difficile à estimer et l’objet de nombreux débats. Néanmoins, il est certain qu’en cas d’accident notable, les plafonds de garantie actuels à la charge des exploitants en matière de responsabilité civile, fixés par des conventions internationales, seraient rapidement atteints et probablement dépassés". Ainsi, "l’État pourrait être conduit, en cas d’accident nucléaire dont la probabilité est, certes, très faible, à indemniser les dommages au-delà des plafonds de responsabilité prévus dans les textes actuellement applicables, ainsi qu’à supporter les impacts économiques non couverts par les mécanismes d’indemnisation. Cette garantie est apportée aujourd’hui de manière gratuite aux opérateurs".

EDF serait assuré pour 91.5 millions d'euros. Ce montant "correspond aux Conventions de Paris et de Bruxelles, qui datent des années 1960 mais ont été plusieurs fois révisées. Elles prévoient trois tranches d'indemnisation: la première tranche est payable par l'exploitant (jusqu'à 91 millions d'euros), la seconde par l'État où se trouve le réacteur (110 millions d'euros supplémentaires) et la troisième conjointement par les États ayant ratifié les conventions (pour une nouvelle tranche de 144 millions d'euros), soit un total de 345 millions d'euros. Un nouveau protocole, conclu en 2004 devait porter la part de l'exploitant à 700 millions d'euros"[26], mais il n'est pas encore entré en vigueur[27].

"Aux États-Unis, la responsabilité civile nucléaire est fixée par le Price-Anderson Act : Les risques liés à l'exploitation d'installations nucléaire civiles sont garantis par une assurance collective plafonnée à 10 milliards de dollars. Les indemnisations au-delà de ce plafond seraient couvertes par le gouvernement fédéral." [28].

91,5 millions  sont bien loin des estimations de l’IRSN, même "corrigées" – et encore plus loin de celle des autorités suisses qui ont évalué les conséquences financières d’une catastrophe de type Tchernobyl à 4000 milliards d’euros.

L'étude des scénarios d’accidents sert surtout à bien dimensionner la prévention par rapport aux risques réels[29].

Selon lRSN les probabilités que de tels accidents se produisent en France sont très faibles :

  • Le plus grave, intervenu à la centrale nucléaire de Saint-Laurent-des-Eaux (Loir-et-Cher) en 1980, a été classé au niveau 4 de l'échelle INES).
  • L’analyse des incidents survenus à la centrale nucléaire du Blayais lors de la tempête du montre qu’« il est difficile de parler d’accident au sens commun du terme mais plus d’incident sérieux : à aucun moment nous ne sommes trouvés en présence d’une défaillance du réacteur lui-même mais de systèmes de sécurité redondant. L’image la plus exacte est peut-être celle de la voiture dont le freinage normal fonctionne mais non le frein à main et les airbags, elle peut continuer à rouler mais son niveau de sécurité n’est pas satisfaisant. Aussi parler d’accident au sens de Three-Milles-Island ou de Tchernobyl est-il non seulement excessif mais intellectuellement malhonnête »[30].

Probabilité d’occurrence d’un accident nucléaire

Un accident nucléaire peut avoir de nombreuses causes : internes (rupture de tuyauterie, perte d'un système de refroidissement ou de l'alimentation électrique, etc.) ou externes (séisme, guerre, terrorisme, etc). L'exploitant est, et reste, le principal responsable en cas d'accident, hormis en cas de guerre ou d'attentat (qui relèvent des autorités de Défense). Des réseaux de recherche se construisent dans le monde pour étudier le risque d'accident grave et les moyens de le réduire, dont en Europe avec le programme SARNET (Severe Accident Research NETwork of excellence), cofinancé par la Commission européenne, créé en mars 2004. Il regroupe des organismes représentant environ deux cents chercheurs travaillant sur les accidents graves de réacteurs[31].

Pour un réacteur nucléaire à eau pressurisée (REP) tels ceux exploités en Europe de l’Ouest, le risque de fusion du cœur est estimé à 5.10-5 (soit 1/20 000) par réacteur et par an[32]. Les centrales équipées de réacteurs de type REP intègrent des enceintes de confinement en béton dans le but d’empêcher les matériaux radioactifs de se répandre dans l’environnement en cas de fusion du cœur. C’est ce qui s’est passé à la centrale nucléaire de Three Mile Island (voir ci-dessous). Une étude du MIT[33] estime que la probabilité de rupture de l’enceinte de confinement en cas de fusion du cœur est de 10 %.

Les anti-nucléaires contestent les conclusions de ces études, en arguant de la partialité des organismes les ayant financés. Ils affirment que les risques réels sont bien supérieurs et citent diverses défaillances qui, d’après eux, contredisent les études officielles (notamment l’inondation de la centrale nucléaire du Blayais en , ou, plus récemment, les conséquences d’un tremblement de terre sur la centrale nucléaire de Kashiwazaki-Kariwa en , la mauvaise communication sur la fuite de la centrale nucléaire de Krško en ). D’autre part, ils rappellent qu’il existe toujours dans le monde (mais pas en France) des centrales en activité dont les réacteurs ne disposent pas d’une enceinte de confinement (c’est le cas des réacteurs de type RBMK comme ceux de la centrale nucléaire de Tchernobyl).

Typologie et conséquences d’un accident nucléaire grave

Au-delà de la probabilité de survenance d’un accident nucléaire grave, le débat porte aussi sur ses conséquences. Elles peuvent être humaines, économiques, sociales, sanitaires, géopolitiques, écologiques. Elles sont potentiellement considérables, voire catastrophiques[34]. Les accidents graves ou « majeurs » sont qualifiés - pour les cas extrêmes - de "Big Ones" par Cummins et ses collègues en 2002[35] ou de « Super-cat » (super-catastrophe) par Erwan Michel-Kerjan (Université de Pennsylvanie) et Nathalie de Marcellis-Warin (École Polytechnique de Montreal and Cirano, Canada)[36]. Ils sont dans ces derniers cas non-assurables[37],[38] ou nécessiteraient de puissants partenariats public-privés (PPP) assurantiels[36].

Un accident majeur pourrait aussi résulter d'un enchainement de petites erreurs ou de circonstances défavorables ou aggravantes. Pour cette raison, en France, l'inspecteur général de la sûreté nucléaire rappelait en 2005 que « même si, en regard d’autres industries, nos activités nucléaires sont sûres et les marges importantes, nous devons faire preuve d’une vigilance encore plus forte qu’ailleurs en raison des risques potentiels »[39].

Trois types principaux d'accident grave sont possibles sur les centrales nucléaires :

  • Le feu de sodium, dans les réacteurs refroidis au sodium liquide (ex : Superphénix en France, fermé ou le réacteur Monju de la Centrale nucléaire de Tsuruga au Japon).
  • les accidents de perte de refroidissement (du réacteur ou de la piscine de stockage du combustible usé). Ils sont à cinétique plutôt lente (le combustible fond plusieurs heures après l'arrêt de la réaction nucléaire faute d'un refroidissement suffisant, par exemple, à la suite d'une panne du système de refroidissement du combustible ou d'un manque d'eau). Le déroulement peut être plus rapide voire assez brutal en cas de vidange accidentelle rapide du réacteur ou de la piscine de stockage de combustible, à la suite par exemple, d'une rupture d'intégrité des tuyauteries ou de la structure[40];
  • les accidents de réactivité[41], à cinétique plus rapide, où la réaction nucléaire s'emballe et conduit à une production massive d'énergie dans le cœur du réacteur. Cette énergie peut conduire à la fusion du combustible et par suite à une perte de radionucléides toxiques et radioactifs dans le circuit primaire.

Dans les deux derniers cas, en cas de mise à l'air du combustible, un scénario redouté est celui de formation massive d'hydrogène par hydrolyse de l'eau à haute température et sous l'effet des rayonnements α, β et γ (phénomène dit de « radiolyse[42] »), catalysée en condition humide par des réactions chimiques entre le métal des gaines du combustible et l'eau)[42]. Par la suite, l'enceinte du réacteur peut être endommagée par une explosion d'hydrogène, ou à cause d'une explosion vapeur due à l'interaction entre le combustible fondu et l'eau.

Sur les réacteurs les plus récents le danger de voir un accident de réactivité conduire à une explosion du réacteur (comme à Tchernobyl), est maintenant jugé improbable ; ces réacteurs intégrant des mesures actives et passives de sécurité, des avaries techniques ne suffiraient plus à conduire à ce type d'accident, il faudrait cumuler un non-respect complet des procédures de conduite et la désactivation de nombreuses sécurités.

Reste le risque de fusion du cœur avec rupture de l'enceinte de confinement (que l'origine de la fusion soit un accident de refroidissement ou un accident de réactivité). La probabilité d'un tel accident est jugée faible, mais ses conséquences sont potentiellement graves :

  • Risque important d'exposition, tout particulièrement de contamination interne, des populations avoisinantes (inhalation ou ingestion de produits contaminés) ;
  • Contamination durable de l'environnement et, en particulier, de l'eau, et des sols et des cultures vivrières et élevages ou gibiers.

L'ampleur géographique de ces conséquences, qui dépend fortement des conditions météorologiques, d'effets de cumul de plusieurs accidents, des contre-mesures mises en œuvre ou encore de l'éloignement des centres d'habitation, fait largement débat entre les acteurs du nucléaire et leurs opposants :

  • les acteurs de l'industrie nucléaire considèrent généralement que la zone significativement impactée par un accident de ce type serait probablement de l'ordre de quelques dizaines de kilomètres de rayon ;
  • les anti-nucléaires vont jusqu'à considérer que certains accidents majeurs pourraient rendre inhabitables des zones géographiques de la taille d’un pays, et que les risques de dispersion puis de reconcentration par la chaine alimentaire de radionucléides sont importants.

Synthèse des opinions les plus tranchées en matière d’analyse du risque d’accident grave

Nombre hypothétique de décès mondiaux qui auraient résulté de la production d'énergie si la production d'énergie mondiale avait été satisfaite par une seule source, en 2014[43].

L'argument principal des pro-nucléaires en matière de risque majeur est que l’industrie nucléaire intègre des normes de sécurité[44] assez sévères pour rendre la probabilité de survenance d’un accident grave suffisamment faible pour que le risque soit acceptable. De plus, les progrès technologiques futurs devraient permettre de réduire encore plus le risque à l’avenir. Ils estiment que parmi tous les risques existants (dont les catastrophes naturelles), le nucléaire est un risque plutôt mineur ou acceptable.

L'expérience acquise depuis plus d'un demi-siècle permet d'évaluer la probabilité d'accident mortel par kWh et de la comparer à celles des autres énergies : même en prenant en compte les évaluations les plus pessimistes sur les morts liées à Tchernobyl et Fukushima ainsi qu'aux mines d'uranium, la mortalité due à l'électricité nucléaire est de 90 décès par billion (= mille milliards) de kWh (0,1 décès aux États-Unis) contre 100 000 décès pour le charbon (10 000 décès aux États-Unis), 36 000 décès pour le pétrole, 4 000 décès pour le gaz naturel, 24 000 décès pour la biomasse, 1 400 décès pour l'hydroélectricité (mais seulement 5 décès pour l'hydroélectricité américaine), 440 décès pour le solaire photovoltaïque et 150 décès pour l'éolien (plusieurs techniciens se tuent chaque année en tombant lors de l'installation ou de la maintenance des éoliennes)[45].

Cependant le bilan humain des accidents nucléaires fait toujours débat. Par exemple, concernant la catastrophe de Tchernobyl, « le Comité scientifique des Nations unies pour l'étude des effets des rayonnements ionisants (Unscear) ne reconnaît officiellement qu’une trentaine de morts chez les opérateurs et pompiers tués par des radiations aiguës juste après l’explosion. En 2006, l’ONG Greenpeace a évalué à près de 100 000 le nombre de décès provoqués par la catastrophe »[46].

Les opposants au nucléaire font valoir qu'il s'agit d'un risque de trop pris par l'homme alors que selon eux d'autres solutions techniques existent. Ils estiment que la question des déchets nucléaires n'est pas réglée et présente des risques inacceptables pour les générations futures et l'environnement, et que le risque zéro d'accident majeur n'existe pas dans ce domaine. Pour eux, si la probabilité d'accident majeur semble relativement faible, elle est quasiment certaine sur une période suffisamment longue, avec - quand l'accident survient - des conséquences potentielles d'une ampleur telle qu’elles deviennent inacceptables. Or, dans le domaine du risque majeur, selon un conseiller de la CGT, « pour apprécier la gravité d’un risque, c’est la gravité potentielle des conséquences de l’accident qui doit être la référence et non pas le taux d’occurrence probable car un risque à probabilité d'occurrence faible peut être de grande ampleur par ses conséquences »[47].
Ils font aussi remarquer que le risque nucléaire majeur ne peut être couvert par le système existant d'assurance spécialisée (Assuratome, groupement d'assureurs et réassureurs créé en 1957 pour former un fonds mondial commun de coréassurance pour le domaine du nucléaire civil et pacifique).

Du point de vue comptable et prospectif de la gestion du risque, un principe de base de la comptabilité générale est - par prudence économique- qu'une entité ne doit pas transférer sur le futur les incertitudes présentes susceptibles de grever son patrimoine et son résultat économique[48]. Or, l'information relative au risque nucléaire dans la comptabilité industrielle et dans celle des États (nucléarisés ou non) présente des failles car « tout risque dont la probabilité de survenance est trop incertaine n'apparaît pas dans les traitements comptables »[21] et aucun des trois modes existant de traitement comptable du risque ne sont adaptés au risque majeur : Ni la provision[49] (telle qu'actuellement conçue), ni le « passif éventuel[50] » ni-même l'assurance et le système réassuranciel partagé ne sont capables de prendre en compte toutes les dimensions des risques faibles de lourdes pertes (ou risques extrêmes, qui ne sont d'ailleurs pas couverts par les assurances)[21], notamment en raison des incertitudes quant à l'expression du risque dans l'espace et le temps[21], des plafonds de couverture et clauses d'exemptions prévus par les assurances, et de l'importance géographique et potentiellement transgénérationnelle des dommages. La provision et un système assurantiel solidaire (Assuratome) sont les solutions actuellement retenues, mais qui se sont déjà avérées insuffisantes dans le cas de Tchernoybl entre 1986 (Cf. par exemple les difficultés à financer les sarcophages 1 et 2) puis de Fukushima en 2011.

Les accidents nucléaires au cœur du débat

Un accident nucléaire se produit lorsqu'au moins un de ces trois domaines n'est pas maîtrisé :

  • maîtrise de la réactivité : Tokai Mura, Tchernobyl
  • maîtrise du confinement : Tchernobyl, Fukushima
  • maîtrise du refroidissement : Three Mile Island, Fukushima

Les accidents les plus fréquemment mis en avant sont :

On avance souvent que c'est la présence d'une enceinte de confinement à TMI qui a fait toute la différence en ce qui concerne les conséquences sanitaires de ces accidents. Il s'agit toutefois d'accidents très différents tant par leurs causes, leurs conséquences sur l'environnement ou par la manière dont ils ont été gérés :

  • à TMI et à Fukushima les cœurs ont fondu, faute d'eau de refroidissement, après arrêt de la réaction nucléaire (maîtrise du refroidissement) ;
  • de plus à Fukushima,
- sachant qu'historiquement les tsunamis de cette ampleur sur la côte pacifique du Japon ne sont pas rares (voir article wikipedia sur les tsunamis), la protection de la centrale contre de tels tsunamis était sous-estimée[53],[54] (maîtrise du refroidissement),
- afin de maintenir l'intégrité globale des caissons de confinement insuffisamment résistants[55], les dépressurisations volontaires de ces caissons ont eu pour conséquences des rejets conséquents (maîtrise du confinement) et les explosions des superstructures des bâtiments réacteurs dues à l'hydrogène rejeté sous les toits dans un espace confiné.
- ensuite les refroidissements des cœurs en circuit ouvert ont entraîné d'autres rejets importants d'eau radioactive en mer (maîtrise du confinement).
  • à Tchernobyl un emballement de la réaction nucléaire d'un réacteur instable, consécutif à un essai non maitrisé par manque de culture sûreté[56], a conduit à une explosion (maîtrise de la réactivité et du confinement). Il n'est d'ailleurs pas certain qu'une enceinte de confinement autour du réacteur de Tchernobyl aurait pu résister à la puissance de l'explosion.
  • l’accident de Tokaimura en 1999 illustre les risques liés au facteur humain: manque de formation et de culture sûreté du personnel (maîtrise de la réactivité)[57],[58].

Une autre possibilité d'accident est liée au transport du combustible nucléaire neuf ou usagé. Il se fait par camion ou train et le simple risque d'un accident de la route ne peut (ou ne doit) pas être négligé.

Risques liés aux rejets radioactifs des installations nucléaires

Les centrales nucléaires et plus généralement la plupart des installations nucléaires, réalisent en fonctionnement normal des rejets radioactifs atmosphériques et liquides dans l'environnement. Ces rejets entrainent donc une exposition radiologique de la population. En France, ils font à ce tire l'objet :

  • d'un processus d'autorisation auprès de l'ASN, au cours duquel l'impact de ces rejets sur la population est évalué ;
  • d'une comptabilisation permanente par les exploitants (avec des contrôles ponctuels réalisés par l'IRSN).

L’IRSN estime qu'en France l'exposition moyenne due aux installations nucléaires est de 0,01 mSv[59], pour une exposition totale d'environ 4,5 mSv en moyenne dont exposition naturelle: 2,9 et artificielle (médicale et autre): 1,6[60].

Risques liés à l’extraction du minerai

Les mines d’uranium françaises sont toutes fermées aujourd’hui.76 000 tonnes d'uranium ont été extraites du sous-sol français. 17 sites de stockage contiennent les résidus de traitement des minerais d'uranium sur le territoire français[61]. Les anciens sites sont presque tous sous responsabilité d'Orano. Ces sites ont fourni 52 millions de tonnes de minerais ont laissé environ 166 millions de tonnes de stériles radioactifs et 51 millions de tonnes de résidus de l’exploitation[62], considérés non dangereux, ont été laissés sur place[réf. nécessaire]. De faible activité, leur important volume induirait pourtant des risques : dégagement de radon, dissémination de radium emporté par l’eau de pluie pouvant polluer des rivières et se concentrer dans les végétaux [citation nécessaire]. La CRIIRAD dénonce la contamination des eaux potables et la dispersion de ferrailles contaminées par les mines exploitées, dans plusieurs régions françaises[63], et au Niger, d’où provient une partie de l’uranium utilisé en France[64].

Risques sanitaires liés à l'énergie nucléaire

Selon un grand nombre d'études, les risques réels pour la santé de l'énergie nucléaire sont sans commune mesure avec les préjugés que suscite cette technologie[65]. Une étude parue dans la revue médicale The Lancet, basée sur les résumés des données de communauté médicale mondiale par l'UNSCEAR et l'OMS, montre que l'énergie nucléaire a provoqué moins de décès et de blessés que chacune des autres énergies majeures, qu'elles soient fossiles comme le charbon, pétrole ou gaz, ou dite "renouvelable" comme l'hydroélectricité[66], logique confirmée par des calculs étendus aux autres renouvelables sur Forbes[67]. Ainsi selon une autre étude du NASA Goddard Institute par le climatologue et lanceur d'alerte James E. Hansen, l'utilisation de cette énergie a permis d'éviter 1,84 million de décès prématurés sans compter les risques liés à l'émission de 64 milliards de tonnes d'équivalent-CO2, comme un changement climatique brutal[68]

Risques liés au refroidissement des centrales

Pour assurer leur refroidissement, les installations nucléaires (comme les centrales thermiques à flamme) prélèvent puis rejettent de l’eau dans les rivières ou la mer. La chaleur affecte l’écosystème des rivières et des milieux marins. La réglementation française régissant le fonctionnement des centrales impose des limites aux rejets d’eau chaude et aux rejets chimiques. Selon le Réseau Sortir du nucléaire, lors de la canicule 2003, six centrales françaises ont rencontré des problèmes pour se conformer aux limites de température, et le réseau a pu répertorier trente journées où les rejets sont sortis de la limite règlementaire, malgré les dérogations exceptionnelles accordées cette année-là par l’Autorité de sûreté nucléaire (ces dépassements d'autorisation sont des "anomalies" de niveau 1 sur l'échelle INES, et sont en France publiés sur le site de l'ASN). Les antinucléaires critiquent vivement ces décisions, le Réseau Sortir du Nucléaire accuse EDF de « sacrifier l’environnement au profit de la production nucléaire[69] ».

Les canicules de 2003 et de 2006 ont suscité des problèmes pour les centrales nucléaires dus au débit insuffisant des rivières lors de l’étiage : certains réacteurs ont dû fonctionner à bas régime, d’autres être arrêtés, l’eau manquant dans les rivières ou étant trop chaude (le faible débit des rivières ne permettant pas une dilution des rejets suffisante). Les rejets d’autres centrales ont dépassé les limites habituelles des règles environnementales et nécessité une dérogation aux normes accordée par l’ASN[70]. Lors de la canicule de 2003, EDF a tenté, sans succès, de refroidir un bâtiment réacteur de Fessenheim en l’arrosant[71].

Risques liés à la gestion des ressources humaines

Pour des raisons de coûts, EDF fait un recours massif à la sous-traitance en cascade. Un rapport parlementaire a noté jusqu'à huit niveaux de sous-traitance[72]. Les salariés des sous-traitants sont moins bien payés que les salariés d'EDF et sont également moins bien formés. Leur suivi médical est insuffisant[73]. Un salarié précaire va parfois chercher à minimiser la valeur d'irradiation montrée par son dosimètre individuel de peur de perdre son emploi[74].

Pendant le confinement de 2020, certaines centrales ont fonctionné avec 25% de leur personnel[75].

Risques de détournement du nucléaire civil au profit d’un armement nucléaire

Une des missions de l'AIEA, depuis 1965[76], est de « repérer le détournement des matières fissiles et garantir l'application du traité sur la non-prolifération des armes nucléaires »[77]. L'AIEA et son directeur ont à ce titre reçu en 2005 le Prix Nobel de la paix pour « l’AIEA sont récompensés « pour leurs efforts, visant à empêcher que l’énergie nucléaire soit utilisée à des fins militaires » »[78]. Les accords de garanties de l'AIEA visent explicitement non seulement les « matières fissiles » mais aussi toutes les « matières nucléaires » (définies comme « toute matière brute ou tout produit fissile spécial[79] tels qu'ils sont définis à l'article XX du Statut de l'AIEA ». Les accords de garanties généralisées contiennent des possibilités dérogatoires reconnaissant aux États le droit d'affecter des matières nucléaires à des « applications militaires non interdites » basées sur les propriétés fissiles de ces matières[80]. Certains États ont demandé la levée des garanties afférentes à l'uranium naturel ou appauvri utilisé pour la production de céramiques[81] ou émaux, par exemple, ou comme catalyseur en pétrochimie, de même que les garanties concernant l'uranium appauvri utilisé comme ballast dans les aéronefs[81] ou coques ou quilles les bateaux[81] et, sur un plan militaire, dans certains projectiles perforants anti-blindages[81].

L'AIEA distingue ; 1) les matières nucléaires « directement utilisables » pour fabriquer des armes et autres dispositifs explosifs nucléaires sans retraitement ni enrichissement supplémentaire ; ce sont plutonium, excepté celui qui contient 80 % ou plus de plutonium 238, l'uranium contenant 20 % ou plus d'uranium 235, ainsi que l'uranium 233[81]. 2) les matières « utilisables indirectement » qui nécessitent d'être irradiées ou enrichies pour être utilisables dans une arme nucléaire[81]. 3) les « matières nucléaires séparées directement utilisables » qui sont des matières nucléaires d'emploi direct ayant été séparées des produits de fission, ce qui leur permet d'être utilisées pour faire des armes avec traitement bien plus léger et rapide que si ces matières étaient encore mélangées à des produits de fission hautement radioactifs[81].

  • Bien que les réacteurs civils utilisent de l’uranium faiblement enrichi à moins de 5 % en 235U, les installations de production du combustible (notamment d’enrichissement de l'uranium) pourraient en effet, avec des développements spécifiques être utilisées pour fabriquer de l’uranium propre à un usage militaire (>90 % en 235U). L'AIEA précise que « plus de 80 % des travaux de séparation nécessaires pour produire de l'uranium contenant l'isotope 235 en concentration égale ou supérieure à 90 % servent à passer du niveau observé à l'état naturel (0,71 % d'uranium 235) à un enrichissement d'environ 4 %. La taille de l'installation haut de gamme nécessaire pour atteindre des niveaux élevés en partant de 4 % est beaucoup plus petite que s'il fallait partir de l'uranium naturel »[81].
  • le plutonium produit dans les réacteurs électrogènes pourrait être utilisé dans la fabrication d’une bombe après traitement du combustible irradié. Cependant, la composition isotopique du plutonium contenu dans le combustible irradié n’est pas compatible avec une utilisation militaire et demande des traitements supplémentaires.

Le développement des explosifs atomiques a historiquement précédé le développement de l’industrie nucléaire civile, qui n’est donc pas absolument nécessaire à un programme militaire.

Certains pays hautement industrialisés disposent de programmes civils avancés et pourraient produire des ogives nucléaires en quelques mois [réf. nécessaire] ; c’est le cas notamment de l’Afrique du Sud ou du Japon. Ces pays s'inscrivent dans le système des accords garanties de l'AIEA[82], tous fondés sur le document INFCIRC/153, « Structure et contenu des accords à conclure entre l'Agence et les États dans le cadre du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires »[83] . C'est-à-dire qu'ils se livrent volontairement à la surveillance de l'AIEA, selon 3 types possibles d'accord de garanties, plus ou moins exigeants par les engagements souscrits par les États, par la portée des activités et en matière d'obligations de vérification de la part des inspecteurs de l'AIEA[81]. Un protocole additionnel à l'accord (aux accords) est possible entre un État (des États) et l'Agence internationale de l'énergie atomique relatif(s) à l'application des garanties[84].

Bombe radiologique

Des matières radioactives pourraient être détournées et utilisées avec des explosifs classiques pour fabriquer une bombe radiologique bombe sale »). En 1996, une capsule de césium associée à de la dynamite a ainsi été retrouvée dans un parc de Moscou sur les indications de rebelles islamiques de la république séparatiste de Tchétchénie[85],[86].

Le risque de détournement et trafic de matières radioactives existe tout au long du cycle du combustible nucléaire mais également dans les stocks civils comme ceux des hôpitaux, où des produits radioactifs sont utilisés à des fins de diagnostic ou de traitement, notamment en médecine nucléaire et en cancérologie (curiethérapie). Par ailleurs, des stocks de matière fissibles se déplacent (dont sur le territoire français) en camion ou en train[87]. Il y a donc un risque de vol de matières fissiles non négligeable. De nouveaux moyens de détection, plus sensibles sont en cours de perfectionnement ou miniaturisation pour la détection de matériaux fissiles dans les ports et aéroports ou aux frontières[88]. L'une des pistes explorées consiste à rechercher des traces de rayonnement gamma, et d'exciter les colis ou contenants suspects pour leur faire émettre des neutrons facilement détectables.

Attaques contre des sites nucléaires

Des centrales nucléaires ou autres installations nucléaires de bases pourraient faire l’objet d’attaques terroristes. L’enceinte de confinement des réacteurs nucléaires occidentaux actuels n’est pas conçue pour résister à l’impact d’un avion commercial gros porteur.

Une polémique oppose ainsi le Réseau Sortir du nucléaire aux entreprises nucléaires EDF et Areva, ainsi qu’aux autorités françaises, à propos du projet de nouveau réacteur nucléaire EPR. Selon l’organisation antinucléaire, un document « confidentiel défense » issu d’EDF reconnaîtrait la vulnérabilité de l’EPR face à un crash suicide, mais selon Areva et le gouvernement français, l’EPR « a été adapté à la chute éventuelle d’un avion de ligne »[89].

Risques pour la démocratie

En 1968, des critiques de l’industrie nucléaire mettent en avant des risques supposés pour la démocratie[90]. Ces organisations soutiennent que la gestion du combustible et des déchets, ainsi que la surveillance des centrales, notamment dans le but de réduire les risques terroristes, nécessiterait des forces de police incompatibles avec les libertés démocratiques.

En France, depuis 1973, l’information du public est du ressort du Conseil supérieur de la sûreté et de l’information nucléaires (CSSIN), remplacé en 2008 par le Haut Comité pour la transparence et l’information sur la sécurité nucléaire (HCTISN)[91]. Cet organisme consultatif regroupe des parlementaires, des experts, des représentants de l’industrie nucléaire et de l'administration et des représentants d’organisations syndicales et d’associations de protection de l’environnement[92].

Le nucléaire civil français est une émanation directe des structures du nucléaire militaire, par l'intermédiaire du CEA, dont l'un des administrateurs à l'époque de la création de la filière EDF, Pierre Guillaumat, affirmait en 1986 : « il n'y a pas eu de bifurcation entre le civil et le militaire »[93],[94]. La création et le développement de l'industrie civile nucléaire n'ont fait l'objet d'aucun débat au parlement avant les années 1980[95].

La sûreté nucléaire

La sûreté nucléaire recouvre la prévention des accidents et la limitation de leurs conséquences. D’une manière plus générale, c’est l’ensemble des dispositions prises à tous les stades de la conception, de la construction, du fonctionnement et de l’arrêt définitif pour assurer la protection des travailleurs, de la population et de l’environnement contre les effets des rayonnements ionisants. Certaines notions sont soit communes aux installations industrielles à risque, comme la notion de culture de sûreté, soit liées à des caractéristiques particulières du fonctionnement d’un réacteur nucléaire.

La sûreté du réacteur est obtenue si l’on maîtrise parfaitement trois fonctions de sûreté : le contrôle de la réaction en chaîne, le refroidissement du combustible et le confinement de la radioactivité.

À l’inverse, toute défaillance concernant l’une de ces trois fonctions de sûreté peut se traduire par un incident ou par un accident aux conséquences plus ou moins graves. La recherche de la meilleure sûreté possible lors de la conception d’une centrale nucléaire a conduit à mettre au point des méthodes d’analyse qui guident les concepteurs dans leurs choix et font appel à un vocabulaire très spécifique : on doit étudier des conditions de fonctionnement bien définies, qui vont du fonctionnement normal aux incidents et aux accidents peu fréquents ou limitatifs ou encore des agressions externes qu’elle doit pouvoir supporter, telles qu’un tremblement de terre, une inondation ou une chute d’avion. Dans le travail d’analyse, on cherche à éviter les défauts de mode commun, on applique le principe du critère de défaillance unique, ou encore, pour faciliter la conduite de l’installation en situation accidentelle très dégradée, on développe l’approche par états, pour ne prendre que quelques exemples de la terminologie employée dans ce domaine. De plus, le concept de défense en profondeur, dont la mise en œuvre s'est généralisée, est pour beaucoup dans les progrès enregistrés depuis plusieurs décennies sur le plan de la sûreté nucléaire.

Principes fondamentaux

La sûreté nucléaire couvre l’ensemble des dispositions techniques et d’organisation prises à tous les stades de la conception, de la construction, du fonctionnement et de l’arrêt d’installations nucléaires pour en assurer un fonctionnement normal, prévenir les accidents et en éliminer les conséquences pour la santé et l’environnement. Dans le domaine nucléaire, la sûreté a toujours été une préoccupation essentielle du monde scientifique et industriel. Le nucléaire et l’aviation sont des exemples uniques de la technologie du monde occidental où la sûreté a joué un rôle prépondérant depuis le début de leur développement. Les progrès technologiques, la qualification et la formation du personnel, la dosimétrie, les mesures de prévention et gestion des accidents, et une efficacité règlementaire renforcée ont permis de réduire les risques et les probabilités d’accidents nucléaires.

Défense en profondeur

Dans son principe, la défense en profondeur consiste à prévoir la mitigation d'un risque, même faible, si ses conséquences sont jugées inacceptables.

Dans l'industrie nucléaire, la défense en profondeur prévoit notamment l'application du « critère de défaillance unique ». Ce critère impose que les études de scénario accidentel prennent systématiquement en compte la défaillance du principal organe et du moyen qui aurait pu y faire face. Ainsi, tout dispositif de sécurité est redondant (au moins doublé, voire triplé…).
Lors de ses études le concepteur doit notamment faire la chasse à tous les « modes communs » envisageables (avoir deux diesels générateurs de secours, mais de même technologie, donc pouvant avoir des défauts de construction commun par exemple). Le tremblement de terre étant par définition un « mode commun » en termes de conséquence sur la centrale (il s'applique systématiquement à toute la centrale), sa prise en compte est particulièrement sensible.

La défense en profondeur prévoit notamment la présence de re-combinateur d'hydrogène dans le bâtiment réacteur, ou plus récemment sur les EPR, la mise en place d'un « récupérateur de corium ».

Évaluation et suivi de la gravité des incidents ou accidents

Elle se fait notamment par la dosimétrie. En 2020/2021, un drone spécialisé a été mis au point pour mieux cartographier la radioactivité et son évolution (monitoring) dans la région de Fukushima[96].

Le refroidissement du combustible

Cela signifie évacuer efficacement la chaleur qui se dégage du combustible.

Le confinement de la réactivité

Cela consiste à empêcher la dispersion de produits radioactifs : produits d’activation et produits de fission. L'activité est très faible comparée à celle des produits de fission concentrés dans les crayons combustibles. Il s'agit donc avant tout de se prémunir d'une dispersion accidentelle de ces produits de fission : c’est l’objectif de base de la sûreté. Pour cela, la méthode consiste à surveiller très étroitement les trois enveloppes successives qu’on appelle les trois barrières : la gaine du combustible, le circuit primaire et l’enceinte de confinement.

L’analyse de sûreté

L’analyse de sûreté a pour objectif de confirmer que les bases de conception des éléments importants pour la sûreté sont adéquates.

Au niveau de l’exploitant

C’est l’exploitant qui est responsable de la sûreté de son installation car lui seul est à même de poser les gestes concrets qui influencent directement la sûreté. La sûreté est dès lors une priorité absolue pour les exploitants; en effet, une exploitation sûre garantit non seulement la protection du personnel, de la population et de l’environnement mais aussi le bon fonctionnement des installations à long terme.

Les autorités de sûreté et les organismes agréés

Ce sont généralement des organismes administratifs indépendants rattachés à un ministère du pays considéré, dont l’objectif est de veiller à ce que la population et l’environnement soient protégés d’une manière efficace contre le danger des rayonnements ionisants.

Exemples d'autorités de sûreté nucléaire de différents pays : l'Agence Fédérale de Contrôle Nucléaire (AFCN) pour la Belgique, la Commission Canadienne de Sûreté Nucléaire (CCSN) pour le Canada, l'Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) pour la France, l'Inspection Fédérale de la Sécurité Nucléaire (IFSN) pour la Suisse, etc.

Au niveau international

Les différents acteurs du nucléaire se regroupent au sein d'instances internationales comme l’Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA/IAEA), l’Agence pour l'énergie nucléaire (AEN), l'Association nucléaire mondiale (ANM/WNA), l'Association mondiale des exploitants nucléaires (WANO). Les autorités de sûreté nucléaire ont par ailleurs des groupements spécifiques : l'Association des autorités de sûreté nucléaire des pays d’Europe de l’Ouest (WENRA), le Groupement européen des autorités de sûreté nucléaire (ENSREG) et l'Association internationale des autorités de sûreté nucléaire (INRA).

Les ressources fissibles

Évaluation des ressources

D’après l’OCDE-AEN (livre rouge), les ressources minières en uranium répertoriées aujourd’hui dépassent un total de 17 millions de tonnes. Soit 300 ans de consommation actuelle, à des conditions d’accès toutefois très différentes. Les réserves de minerai à coût d’exploitation inférieur à 40 $ le kilogramme sont suffisantes pour 30 ans (60 ans pour moins de 80 $ le kg). Enfin, la généralisation de la technologie des réacteurs à neutrons rapides (moins consommateur d’uranium) permettrait de multiplier la durée de vie prévisionnelle des réserves par un facteur 50 (soit de 60 ans à 3 000 ans de consommation au rythme actuel)[réf. nécessaire].

Toujours d’après l’OCDE-AEN, l’exploitation des ressources non conventionnelles (phosphates, eau de mer) permettrait de multiplier les réserves par 100.

En 2003, l’extraction minière de l’uranium couvre environ la moitié des besoins de l’industrie. La fourniture d’uranium est en effet assurée pour une autre moitié par des sources secondaires : stocks d’uranium militaire surnuméraires par rapport aux besoins (États-Unis et Fédération de Russie), uranium et plutonium de retraitement[97].

D’autre part, l’apparition du concept de « développement durable » dans le débat sur l’écologie et le réchauffement climatique amène à s’interroger sur la place de la filière nucléaire. L’énergie nucléaire, bien que faiblement émettrice en gaz à effet de serre, est non renouvelable, mais l’évaluation de la durée prévisionnelle de consommation des ressources est sujette à débat car elle dépend des techniques mises en œuvre (par exemple la surgénération) mais aussi du niveau de la demande, qui pourrait changer de manière importante selon que la filière nucléaire se développe ou, au contraire, décline.

Provenance des approvisionnements

L’approvisionnement en uranium provient de zones géographiques diversifiées (Canada, Afrique, Australie, Asie), politiquement plus stables que certains pays exportateurs de pétrole, comme ceux du Moyen-Orient. Selon le ministère français de l’Économie, cette stabilité constitue une garantie quant à la sécurité d’approvisionnement. En France, la dernière mine d'uranium a fermé ses portes en 2001[98], l'extraction d'uranium devenant non rentable pour cause de minerais trop pauvres[99].

Les six premiers pays producteurs sont : le Canada (30 % du total), l’Australie (21 %), le Niger (8 %), la Namibie (7,5 %), l’Ouzbékistan (6 %) et la Russie (6 %).

Stocks de combustible

La très haute densité énergétique des combustibles fissibles permet d’en stocker de grandes quantités et évite donc les problèmes de flux tendus présents dans l’approvisionnement en pétrole et en gaz naturel. Ainsi, même en cas d’instabilité ou de crise politique dans les pays exportateurs de combustible fissible, le stockage permet d’éviter une pénurie pendant une, voire plusieurs années.

Selon un document de Swissnuclear, la sécurité de l’approvisionnement en combustible est élevée, puisque « chaque centrale nucléaire peut faire de manière simple de grandes réserves, correspondant à plusieurs années de production[100] » ; par ailleurs, selon le CEA, le combustible reste plusieurs années dans le cœur des réacteurs[101]. Le cycle du combustible nucléaire de son extraction à sa vitrification en déchet ultime est d'une quinzaine d'années. Un assemblage combustible étant brulé dans un réacteur pendant une période allant de trois à quatre ans.

Indépendance énergétique

Le taux d’indépendance énergétique est le rapport entre la production nationale d’énergies primaires (charbon, pétrole, gaz naturel, nucléaire, hydraulique, énergies renouvelables) et les disponibilités totales en énergies primaires, une année donnée. Ce taux peut se calculer pour chacun des grands types d’énergies ou globalement toutes énergies confondues. Un taux supérieur à 100 % (cas de l’électricité en France) traduit un excédent de la production nationale par rapport à la demande intérieure et donc un solde exportateur[102].

Selon les ressources des différents pays utilisant du combustible nucléaire, les matières fissiles sont domestiques (ressources minières propres, produits du traitement du combustible usé, emploi civil des matières militaires) ou importées.

Électricité En France, bien que la totalité de l'uranium minier soit importée, l'électricité d'origine nucléaire est considérée comme une ressource indigène car environ 95 % de la valeur ajoutée est produite sur le territoire. Le coût du minerai ne représente ainsi qu'environ 5 % du coût total de la filière. Par comparaison, le gaz représente 70 % à 90 % du coût de l'électricité d'une centrale à gaz et le charbon 35 % à 45 % du coût de l'électricité d'une centrale au charbon[103]. Cette définition conduit donc à l'indépendance de la France pour la production d'électricité, ce qui n'empêche pas que la France soit importatrice nette à certaines périodes.

Total des énergies L'énergie nucléaire fournit essentiellement de l'électricité, à défaut des autres emplois (chaleur, transport…). De ce fait, l'énergie nucléaire ne participe à l'indépendance énergétique globale d'un pays qu'à hauteur de la part de l'électricité dans l'énergie. Par exemple, pour la France, l'énergie nucléaire fournit 78,46 % de la production d’électricité en 2005, soit 42 % de la production d’énergie primaire. Or, actuellement, l’électricité ne représente que 23 % de l’énergie finale consommée en France (36,4 millions de tonnes d’équivalent pétrole, tep, sur 160,6 millions en 2005) et l’énergie nucléaire, seulement 17,78 %, selon les statistiques de la Direction générale de l’énergie et des matières premières de l’Observatoire de l’énergie (28,55 millions de tep sur 160,6 millions en 2005)[104]. L’Agence internationale de l’énergie a évalué la part du nucléaire dans la production d’énergie primaire à 41,6 % pour l’année 2004[105]. De fait, la facture énergétique française (hors coût du nucléaire) a augmenté de 24 % en 2004, de 35 % en 2005 et de 19 % en 2006, soit un doublement en 3 ans[106].

Les déchets radioactifs

Schéma simplifié des flux de matières radioactives de la production électronucléaire.

Problématique des déchets radioactifs

Les déchets radioactifs sont issus majoritairement de l’industrie électronucléaire. Comme les autres déchets industriels, les déchets radioactifs se caractérisent par un degré et une durée de nocivité. Parmi l’ensemble des déchets de la filière, la gestion des déchets à vie longue (de l’ordre du million d’années de durée de nocivité) fait particulièrement débat. Il faut faire la distinction entre les arguments développés pour ou contre l'énergie nucléaire, et ceux développés pour ou contre les centres de stockage souterrains.

Ainsi, un partisan de l'énergie nucléaire peut très bien s'opposer au centre de stockage de Gorleben (de), tandis qu'il est tout-à-fait possible qu'un opposant à l'utilisation de l'énergie nucléaire s'y déclare favorable[107]. Même s'il pensent que l'énergie nucléaire a plutôt été un bienfait, le problème de la gestion des déchets est un argument en défaveur du nucléaire, selon nombre de Français[108]. Les principales interrogations portent sur la quantité de ces déchets, la possibilité technique et économique de les gérer sur le très long terme et les fondements éthiques sous-jacents à une réflexion affectant plusieurs générations.

Concernant la controverse sur les quantité de déchets, Areva annonce 96 % de recyclage du combustible. D'autres sources[Lesquelles ?] disent que ces 96 % sont envoyés pour recyclage à l'étranger, principalement à Tomsk 7, en Russie. Seulement 15 à 20 % sont retournés en France pour la fabrication d’un nouveau combustible[réf. nécessaire]. Près de 13 % des matières radioactives produites par le parc nucléaire français sont stockés sur le site de Tomsk-7 dans des containers à ciel ouvert[109],[110].

Les déchets nucléaires étant dangereux, il faut se résoudre à accepter une police nucléaire, à moins que ce ne soit le peuple lui-même qui la réclame. On peut donc parler de choix de civilisation[111]

Définition qualitative

Un déchet radioactif est une matière radioactive classifiée comme déchet. Cette classification repose sur des définitions légales. La prise en compte d’autres définitions conduit à évaluer différemment la quantité de déchets radioactifs. Par ailleurs, le mode de gestion du déchet a une influence sur la présentation des inventaires.

Selon Saida Enegstrom (SKB, Suède), « la définition des déchets nucléaires est tout autant scientifique que sociale et politique[112] ».

Les résidus miniers sont des matières faiblement radioactives issues de l’extraction d’uranium, de thorium mais aussi d’autres minerais contenant une faible proportion de radioéléments. Ces résidus sont réintégrés à l’environnement sur site, en comblant les excavations par exemple. Ce sont des déchets au sens où ils n’ont pas d’emploi subséquent. En revanche, leur catégorisation en tant que déchet radioactif dépend de leur activité résiduelle qui diffère selon le traitement subi par le minerai et le taux d’extraction des matières radioactives.

Les rejets radioactifs des centrales nucléaires ou des installations du cycle du combustible sont soumis à autorisation. Ces déchets sont gérés par dilution au sein de masses de fluide importantes : atmosphère pour les rejets gazeux, océan pour les rejets liquides. Ces matières n’étant pas accumulées mais évacuées au fur et à mesure de leur production, elles n’apparaissent pas dans les inventaires de déchets à gérer.

Les déchets de moyenne activité et à vie longue (MA-VL) sont des déchets d’activation. Ils ne comportent pas ou très peu de matières fissiles, de transuraniens ou de produits de fission. La notion de déchets de haute activité et à vie longue (HA-VL) est plus controversée. La définition légale en France renvoie à des matières radioactives qui n’ont pas d’emploi subséquent, qui ne sont pas valorisables. Ainsi, selon les pays et la stratégie de cycle mise en œuvre (traitement ou stockage direct), le combustible irradié fait ou non parti de l’inventaire des déchets HA-VL.

En France, le scénario privilégié en 2006 par EDF est le traitement de l’ensemble des matières valorisables, à court terme sous la forme de MOX et d’URE, à plus long terme dans des réacteurs nucléaires avancés soumis à R&D. Dans ce cadre, l’Andra produit l’inventaire des déchets à fin 2004.

Volume de déchets radioactifs à fin 2004 en m3 équivalent conditionné (France)[113]
Type de déchet Volume
HA 1 851
MA-VL 45 518
FA-VL 47 124
FMA-VC 793 726 (dont 695 048 stockés)
TFA 144 498 (dont 16 644 stockés)
Sans catégorie 589
Total 1 033 306 (dont 711 692 stockés)

D’autres scénarios sont cependant envisagés (par exemple par les opposants à l’énergie nucléaire). Dans ces scénarios alternatifs, l’application de la définition de déchet comme matière n’ayant pas d’emploi subséquent conduit à considérer d’autres matières radioactives comme déchet.

  • Le premier scénario envisagé est un traitement partiel des combustibles irradiés, voire l’arrêt du traitement. Dans ce cadre, tout ou partie des stocks de combustible irradié devient de facto un déchet.
  • L’autre principal scénario alternatif est « l’arrêt du nucléaire ». Ce scénario admet des variantes selon les activités arrêtées : nucléaire militaire (armement et propulsion), production électro-nucléaire, médecine nucléaire. Par ailleurs, d’autres activités non nucléaires produisent également des déchets radioactifs. Dans ce cadre, tout ou partie des stocks de matières radioactives valorisables devient de facto un déchet.

En France, l’inventaire de l’Andra évalue ces stocks (à fin 2004).

Volume de matières radioactives valorisables à fin 2004 (France)[113]
Type de matière Volume
Stock d’uranium appauvri issu des usines d’enrichissement 240 000 t
En-cours d’hexafluorure d’uranium dans les usines d’enrichissement 3 100 t
Combustible en utilisation dans les centrales EDF (tous types), en tonnes de métal lourd 4 955 t
Combustibles usés à l’oxyde d’uranium EDF en attente de traitement, en tonnes de métal lourd 10 700 t
Uranium de traitement enrichi (URE) 200 t
Mixtes Uranium - Plutonium (MOX) 700 t
Uranium de traitement (part française EDF, AREVA, CEA) 18 000 t
Combustible du réacteur Superphénix (part française) 75 t
Combustible du réacteur EL4 de Brennilis (propriété CEA et EDF) 49 t
Plutonium non irradié, d’origine électronucléaire ou recherche (part française) 48,8 t
Combustibles de recherche du CEA civil 63 t
Combustibles de la Défense 35 t
Thorium (stocks du CEA et de RHODIA) 33 300 t
Matières en suspension (stock de RHODIA) 19 585 t

Les matières utilisées pour la fabrication des armes ou au titre de stocks stratégiques sont couvertes par le secret-défense. Elles ne sont donc pas recensées dans l’inventaire français réalisé par l’Andra.

Le débat sur ces questions de définition des déchets radioactifs renvoie ainsi au débat plus général de l’avenir de la production électro-nucléaire, tant en termes de maintien de l’option nucléaire qu’en termes de choix de stratégie en cas de maintien de l’option nucléaire.

Quantité de déchets

Il existe plusieurs comptabilités des déchets radioactifs. Il y a les déchets produits à ce jour, les déchets engagés ainsi que les déchets prévisibles. Les prévisions de volumes de déchets reposent alors sur la définition de différents scénarios (durée de vie des réacteurs, taux de combustion, pertes au cours du traitement…) que les différents acteurs du débat utilisent selon leurs propres modalités.

Par ailleurs, un point particulier est souvent mis en avant au cours du débat : il s’agit de la prise en compte du conditionnement des déchets dans les volumes indiqués. On peut ainsi distinguer plusieurs volumes : le déchet en lui-même, le colis de déchet avec sa matrice, le colis de déchet conditionné et jusqu’au colis de stockage (dans ce cadre) qui comprend éventuellement un sur-conteneur. Ces différentes définitions alimentent une certaine confusion dans le débat où chacun des acteurs emploie la définition qu’il estime la plus pertinente.

Gestion des déchets

Les déchets de faible et moyenne activité ou à vie courte peuvent être stockés en surface ou à faible profondeur. Les débats relatifs à ce mode de gestion portent essentiellement sur la sûreté des centres de stockage et sur les risques de contamination de leur environnement.

Les déchets de haute activité, du fait de leur période radioactive particulièrement longue, suscitent des débats plus complexes. Les modes de gestion possibles de ces déchets sont :

  • le stockage définitif dans un milieu qui retarde le relâchement des radio-nucléides sur une échelle de temps compatible avec leur décroissance radioactive (en mer dans des fosses sous-marines éloignées des côtes[114] ou sous terre en couche géologique profonde),
  • l’entreposage provisoire dans un milieu se prêtant à la surveillance, dans l’attente de découvertes ou d’innovations qui permettraient un autre traitement,
  • la transmutation artificielle des isotopes à vie longue en isotopes à vie courte, afin de les rendre moins dangereux.

Selon un rapport de 2017 à l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques concernant la gestion des matières et déchets radioactifs en France par le député Christian Bataille et le sénateur Christian Namy, le stockage géologique profond est « considéré comme la solution de référence par les États confrontés au problème du stockage des déchets radioactifs de haute et moyenne activité à vie longue »[115] et une étude de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) parue en 2019 montre que, dans les pays dotés d'une industrie nucléaire, la construction d’un centre de stockage en couche géologique profonde est à l'étude ou a été décidée officiellement[116]. Les débats suscités par cette option portent sur la sûreté à long terme des sites utilisés, sur leurs retombées environnementales, actuelles ou futures, et sur leur financement.

Le choix des sites et leur mise en œuvre suscitent, dans beaucoup de pays, des oppositions locales et générales. Les oppositions locales[117],[118] procèdent de la volonté de ne pas voir s’implanter sur leur territoire une installation susceptible de porter atteinte au cadre de vie ou à la santé des habitants[119].

L’opposition générale au principe du stockage géologique est le fait d’organisations anti-nucléaires qui y voient une façon de clore le cycle du combustible nucléaire et le combattent en tant que tel, sans considération de la zone géographique concernée. Le débat prend en général deux formes. D’une part un débat d’experts, organisé par les pouvoirs publics, porte sur les hypothèses et méthodologies de modélisation en lien avec les connaissances scientifiques, ainsi que l’évaluation du coût du stockage et son financement. D’autre part un débat à destination de l’opinion, met en œuvre des arguments d’ordre symbolique et prend la forme d’une bataille d’images :

  • « À titre d’illustration, les colis de déchets correspondant à 40 ans de production des centrales actuelles pourront être entreposés dans […] l’équivalent d’un seul terrain de football »[120]
  • « Les manifestants sont arrivés sur le site derrière un canon napoléonien plus symbolique que dangereux. Car les militants sont pacifistes et aiment les symboles. Pour preuve, ces tombes construites sur le rond-point. [...] Un enterrement à grand renfort de sonnerie aux morts et de minutes de silence. [...] Des logos nucléaires peints à la chaux sur le bitume devant laisser une trace de leur mécontentement. »[121]

Enfin, il existe une distinction, plus ou moins marquée selon les pays et les périodes, entre les opposants au stockage géologique qui soutiennent de façon générale l’utilisation de l’énergie nucléaire (avec un mode de gestion des déchets à vie longue différent) et les opposants à l’énergie nucléaire qui s’opposent au principe du stockage géologique en tant que part du cycle du combustible nucléaire.

Aspects économiques de la gestion des déchets

Deux sujets font débat à propos de la gestion des déchets : l’évaluation du coût de leur gestion (et sa prise en compte dans le coût de l’électricité nucléaire) et le financement pérenne de ce coût. Par ailleurs, les termes du débat sont relativement différents selon les catégories de déchet impliquées. En France, le financement de la gestion des déchets à vie longue devrait être supervisé par une commission créée à la suite de la loi du .

Autres thématiques du débat

Réduction des émissions de gaz à effet de serre

Le développement de l'énergie nucléaire permet de participer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Selon un calcul théorique, remplacer toute la production actuelle d'énergie d'origine fossile par une production nucléaire dans les zones où cela serait raisonnablement envisageable permettrait une économie annuelle de 6,2 gigatonnes CO2 environ, soit 25 % à 30 % des émissions humaines de CO2 fossile[122] (la stabilisation du climat requiert, au niveau mondial, une réduction de l'ordre de 50 % des émissions de gaz à effet de serre entre 1990 et 2050[123]).

En effet, la production électro-nucléaire émet, selon un rapport[124] de l’Agence pour l’énergie nucléaire de l’OCDE, très peu de gaz à effet de serre par rapport à la production d’énergie fossile, et en moyenne un peu moins que les énergies renouvelables :

  • dans le monde, l’utilisation de centrales nucléaires permet d’abaisser de plus de 8 % les émissions de gaz à effet de serre du secteur énergétique (17 % pour la seule électricité), par rapport à l’utilisation de centrales thermiques à flamme[124] ;
  • pour les seuls pays de l’OCDE, l’économie réalisée représente près de 1,2 gigatonne (milliard de tonnes) de CO2 ou environ 10 % des émissions totales de CO2 imputables à la consommation d’énergie (les objectifs du protocole de Kyoto sont une réduction de 0,7 gigatonnes entre 1990 et 2008-2012)[124].

Cependant, cela représenterait un développement considérable de la filière, y compris dans de nombreux pays ne disposant pas aujourd'hui de centrales nucléaires. Le nucléaire ne peut donc être qu'un élément de la réponse au changement climatique, mais non la réponse unique.

Voici quelques opinions de personnalités concernant l'intérêt du nucléaire pour combattre le réchauffement climatique :

  • Patrick Moore considère cette source d’énergie comme la seule solution réaliste au problème du réchauffement climatique[125] ;
  • c’est également l’opinion du scientifique James Lovelock, inventeur des théories Gaïa[126] ;
  • le climatologue Tom Wigley considère que le recours aux énergies renouvelables sera insuffisant pour contrer le changement climatique[127] et que « la poursuite de l’opposition à l’énergie nucléaire menace la capacité de l’humanité à faire face au danger du changement climatique »[128] ;
  • Jean-Marc Jancovici, bien que par ailleurs défenseur du nucléaire, juge que c'est seulement avec « une très forte maîtrise de la consommation énergétique que le nucléaire est un des éléments de réponse appropriés au changement climatique »[129] en tout cas plus que certaines énergies renouvelables comme l'éolien[130] ou l'énergie marine[131] ;
  • Stephen Tindale, secrétaire général jusqu’en 2005 de Greenpeace Grande-Bretagne, a changé d’opinion à la suite de nouvelles découvertes scientifiques montrant à quel point le changement climatique provient de l’utilisation d’agents énergétiques fossiles tels que le pétrole, le gaz et le charbon[132].

Une étude de l'American Chemical Society publiée en mars 2013 estime à « 1,84 million le nombre de vies humaines sauvées par l'énergie nucléaire, et à 64 gigatonnes (Gt) la réduction des rejets en équivalent CO2 (gaz à effet de serre), du seul fait que la pollution associée aux énergies fossiles a été évitée ». De plus, en se basant sur une projection des conséquences de Fukushima sur l'utilisation de l'énergie nucléaire, la même source indique « qu'au milieu de ce siècle c'est 0,42 à 7,04 millions de vies qui pourraient être sauvées et 80 à 240 Gt de rejets en équivalent CO2 qui pourraient être évités (en fonction de l'énergie de remplacement). En revanche, l'expansion à grande échelle de l'utilisation du gaz naturel n'atténuerait pas le problème du changement climatique et causerait beaucoup plus de décès que l'expansion de l'énergie nucléaire »[133].

L'Académie des sciences française publie le 7 juillet 2020 un avis intitulé « Fermer Fessenheim et d’autres réacteurs est un contre-sens », qui rappelle que « l’énergie nucléaire n’émet pas de CO2,[...] elle est décarbonée. C’est grâce à cette énergie que la France est l’un des pays les plus vertueux en matière d’émissions de CO2 en Europe et que, par exemple, la production d’un kWh en France émet dix fois moins de CO2 qu’en Allemagne » et que « lorsque les éoliennes s’arrêtent faute de vent ou que le photovoltaïque cesse de produire, il faut les remplacer par des centrales pilotables. La France y parvient avec ses centrales nucléaires et hydroélectriques [...] l'Allemagne, où ces énergies intermittentes représentent déjà 29 % de l’électricité produite, se retrouve dans l’obligation d’équilibrer l’intermittence par l’activité de centrales à gaz, charbon ou lignite ». Elle conclut : « il faut garder un nucléaire fort, sûr et bon marché,pour que la France maintienne sa position de pays parmi les moins émetteurs de CO2 [...] Il faut donc très rapidement prendre la décision de construire de nouveaux réacteurs pour remplacer ceux dont l’arrêt est programmé ou qui arriveront bientôt en fin de vie »[134].

Coût du nucléaire

Coût de l'électricité (US$/MWh) selon les sources (nucléaire, charbon ou gaz) et selon différentes études[135].
Selon le document cité, le prix de rachat de la nouvelle énergie nucléaire est plus élevé que celui des énergies renouvelables en Allemagne[136].

Pour déterminer si le nucléaire est aujourd'hui bon marché il faudrait connaître tous les coûts liés tels que les montants investis au titre de la recherche, extraction, transport et du traitement des déchets nucléaires, ainsi que les subventions de l'État visant à l'exportation de notre électricité, le coût du démantèlement nucléaire[137].

En France, entre 1946 et 1992, le nucléaire a bénéficié de plus de 90 % du financement de la recherche énergétique, selon le Réseau Sortir du nucléaire citant l'OCDE et l'ADEME[138][réf. nécessaire]. Depuis 1973, entre 350 et 400 milliards ont ainsi été investis[réf. nécessaire].

C'est à nuancer car le CEA, principal concerné, n'a jamais exclusivement travaillé dans le domaine de l'électro-nucléaire car poursuit divers types et domaines de recherche (fondamentale, médicale, militaire…). Par ailleurs il obtient une part de son budget de fonctionnement annuel par ses propres recettes (35 % en 2006)[139], notamment obtenues grâce à des brevets détenus.

Selon un ancien directeur de l'ADEME les investissements portant sur les énergies renouvelables pourraient en pâtir[140].

Les travaux de maintenance post-Fukushima aurais fait augmenter le MWh à 54,2 euros (le coût de production du MWh avant l’accident de Fukushima étais à 42 euros). Le coût moyen du nucléaire en France pour les centrales déjà construites est de 49,50€ le MWh en 2019 ce chiffre est en augmentation permanente[141]. La facture française pour l'électricité est 25% inférieur a la moyenne européenne et presque 2 fois inférieur a celle de l'Allemagne[142]. Si l'on y ajoute le coût du démantèlement, celui des assurances en cas de catastrophe et les frais de recherche, on arriverait à [143]75 euros le mégawattheure[144].

Le coût du combustible prêt à l’utilisation ne représente que 15 %[145] environ du coût de production du parc nucléaire France, et moins de 5 %[146] du prix de vente aux particuliers.[147]

Au Royaume-Uni, le contrat passé entre EDF et le gouvernement britannique pour la construction de la centrale nucléaire d’Hinkley Point C, fixe le prix d’achat de l'électricité à EDF, à 92,50 GBP2012/MWh (soit environ 105€2020/MWh) pendant trente-cinq ans assurant un taux de rentabilité prévisionnel de 9 % (7,6 % fin 2019)[148].

Accident nucléaire et assurance

La spécificité des risques nucléaires (faible probabilité de survenance d'un sinistre mais extrême gravité possible) a conduit à placer celui-ci dans un cadre spécifique, visé par diverses conventions internationales ou lois nationales. Ainsi en Europe, les conventions de Vienne, Paris ou Bruxelles, et aux États-Unis le Price-Anderson Nuclear Industries Indemnity Act, ont bâti un système juridique spécifique au nucléaire. Les principales conséquences de ces conventions sont[149] :

  • Reconnaissance de la responsabilité objective (c'est-à-dire la responsabilité même en absence de faute) d'un intervenant unique, l'exploitant nucléaire.
  • Cette responsabilité est limitée dans les montants et la durée.
  • Au-delà de ces limites, ce sont les États ou des groupements d'États qui prennent le relais, mais pour des montants là aussi plafonnés. Les limitations de responsabilité sont différentes d'un pays à l'autre.

Dans beaucoup de pays, les entreprises nucléaires sont responsables des causes d'accidents sans aucune limite, c'est le cas par exemple du Japon.

Les niveaux de responsabilité varient aussi beaucoup d'un pays à l'autre en Europe. Elle est ainsi de 600 M€ environ en Suisse pour un parc de 3 centrales nucléaires et de 100 M€ pour un parc de 54 réacteurs[150].

Face à ces spécificités, les organisations anti-nucléaires pointent parfois l'insuffisance des montants garantis. Ces organisations soulignent également que le principe d'intervention des États dans le mode d'indemnisation fausse le coût réel de production de l'énergie nucléaire par rapport à une industrie classique qui aurait dû supporter l'intégralité de ses coûts d'assurance[151].

La différence entre les niveaux de couverture des exploitants de centrales et les évaluations de risque et dégâts potentiels peuvent, de l'avis de certains opposants, être assimilés à un défaut ou une exonération d'assurance et constituer un élément discriminatoire entre les différents sources d'énergies[152].

La police d'assurance de l'exploitant des centrales japonaises exclurait les dégâts liés à des tremblements de terre ou Tsunami[153].

Centralisation de la production

La production d’énergie nucléaire est un système centralisé, ce qui d'après les opposants au nucléaire, poserait divers problèmes :

  • cette centralisation implique le transport de l’électricité par des dizaines de milliers de kilomètres de lignes THT[154] (Très haute tension) qui sont elles-mêmes vulnérables et qui sont dénoncées comme nuisant aux paysages. Il existe 254 000 pylônes de taille comprise entre 25 et 100 mètres de hauteur.
  • les opposants au nucléaire estiment que ce système est extrêmement vulnérable face aux évènements climatiques comme ce fut le cas lors de la tempête de [155].

Cependant, la taille des sites de production des autres filières énergétiques est du même ordre de grandeur. On trouve en effet couramment des centrales au charbon de 1 200[156] à 2 000 MW[157], des centrales au gaz de 800 MW[158], et enfin des fermes éoliennes de 1 000 MW[159].

Ainsi, en 2007, les centrales les plus importantes au monde, construites ou en projet, fonctionnent au charbon : Witbank (5 400 MW)[160]), Waigaqiao (4 800 MW), Niederauszem, (3 800 MW)[161].

Systèmes nucléaires futurs

Plusieurs axes majeurs visent à l'amélioration la performance du nucléaire.

Le premier concerne l'évolution des réacteurs actuels basés sur la fission, voir la classification des différentes générations de ce type de réacteurs et notamment des recherches sur la transmutation, devant permettre la construction de réacteurs dits « à neutrons rapides » ou « surgénérateurs ». Le principal avantage réside dans la diminution importante de la consommation d'uranium 235 remplacé partiellement par la consommation du plutonium produit dans les réacteurs REP et d'uranium 238, ce qui apporte un allongement considérable de la durée prévisionnelle d'exploitation des réserves d'uranium naturel. Le Japon a ouvert son premier surgénérateur commercial, fonctionnant au plutonium, en 1994[162], alors que la France a fermé le réacteur Superphénix par arrêté ministériel du . La transmutation, bien que constituant une évolution technologique importante, n'apporte néanmoins aucune révolution sur les principes mis en œuvre pour la production d'énergie, les réacteurs à neutrons rapides s'appuyant toujours sur la fission nucléaire. L'intérêt aurait cependant été d'étudier la "consommation" des déchets (produits de fission) produits par les réacteurs REP.

Le deuxième axe qui est lui toujours dans le domaine de la recherche fondamentale, envisage un changement plus radical puisqu'il concerne le passage de la fission à la fusion nucléaire : au lieu de « casser » des atomes lourds en atomes plus légers, la fusion doit permettre de fusionner des atomes légers (de l'hydrogène) pour créer des atomes plus lourds (essentiellement de l'hélium), libérant au passage une énergie considérable, 3 à 4 fois plus importante que l'énergie libérée par la fission. La fusion est le mécanisme de production d'énergie utilisée par le soleil, ou au sein des bombes H. Les principaux avantages de la fusion résident dans un niveau de production d'énergie beaucoup plus élevé, mais aussi par le fait que le combustible (les atomes d'hydrogène) se trouve de manière abondante sur Terre (dans l'eau notamment).

Enfin, les pro-nucléaires avancent que la fusion devrait permettre de réduire considérablement les déchets dangereux en produisant essentiellement de l'hélium. Ce à quoi les opposants au nucléaire répondent que la fusion devrait également produire d'autres particules radioactives. Quoi qu'il en soit, la fusion nucléaire est encore très loin d'être une solution industrialisable (voir projet ITER). Les difficultés rencontrées sont principalement liées au fait que le processus de fusion, pour être initié et maintenu, nécessite des températures extrêmement élevées (de l'ordre de plusieurs dizaines de millions de degrés Celsius), ainsi que des dispositifs de confinement (notamment magnétiques) très élaborés.

Le dernier axe concerne les réacteurs nucléaires à sels fondus. La Chine travaille, aussi en partenariat avec les États-Unis, sur la mise au point d'une technologie[163], dont le coût de revient serait à titre de comparaison inférieur[164] à celui du charbon[165].

Le nucléaire dans la politique énergétique de quelques pays

Certains pays se sont détournés des centrales nucléaires, comme l’Allemagne, en 2001, qui a lancé un plan de fermeture de toutes les centrales nucléaires censé aboutir au plus tard en 2021.

La position « médiane » est celle du moratoire sur la construction de nouvelles centrales nucléaires. C’était par exemple le cas de la Suisse où plusieurs initiatives populaires visant à la fermeture pure et simple des centrales ont été successivement repoussées par la population. Récemment, par votation populaire, le moratoire n’a pas été prolongé.

Enfin, l’industrie nucléaire subit une reprise dans certains pays. Ainsi les États-Unis envisagent depuis 2006 de reprendre la construction de centrale, espérant sur une réduction de leur dépendance énergétique à l’égard du Moyen-Orient.

Durant l'année 2011 sept nouveaux réacteurs démarrèrent tandis que dix-neuf ont été arrêtés[166].

Pays renonçant à la production d’énergie nucléaire

Plusieurs pays, majoritairement européens, ont abandonné la production d’énergie d'origine nucléaire depuis 1987, à la suite de la catastrophe de Tchernobyl. L’Australie, l’Autriche, le Danemark, la Grèce, l’Irlande et la Norvège, qui ne disposaient pas alors de centrales, proscrivirent tout nouveau projet de construction. La Pologne a même arrêté la construction d’une centrale.

La Belgique, les Pays-Bas, l’Espagne et la Suède ont décidé de ne pas construire de nouvelle centrale, mais continuent d’exploiter les centrales existantes. L’Allemagne va encore plus loin en fermant volontairement des centrales avant leur date théorique de fin d’activité, dans le cadre d’un plan de « sortie du nucléaire » qui doit s’achever vers fin 2022[167].

Allemagne

En 2000, le gouvernement allemand constitué du SPD et d’Alliance '90 / les Verts' a officiellement annoncé son intention d’arrêter l’exploitation de l’énergie nucléaire. Jürgen Trittin (parti écologiste), ministre de l’environnement, de la protection de la nature et de la sécurité nucléaire a conclu un accord avec les compagnies productrices d’énergie en vue de l’arrêt progressif des 19 centrales nucléaires allemandes avant 2020. En considérant qu’une centrale a une durée de vie de 32 ans, l’accord prévoit précisément combien d’énergie chaque centrale produira avant sa fermeture.

Les centrales de Stade et d’Obrigheim ont été arrêtées le et le - le début du démantèlement était programmé pour 2007.

Les militants anti-nucléaires critiquent l’accord car considèrent qu’il s’agit d’une garantie d’utilisation planifiée des centrales plutôt que d’un réel arrêt du programme. Ils avancent que l’échéance est trop lointaine et critiquent le fait que le décret ne concerne pas l’utilisation du nucléaire à des fins scientifiques (comme dans le centre de München II) ni l’enrichissement de l’uranium (l’échéance de l’usine d’enrichissement de l’uranium de Gronau a été repoussée). De plus, la production de combustible nucléaire recyclé resta autorisée jusqu’à l’été 2005.

Le gouvernement allemand a décidé que les compagnies de productions d’énergie seraient dédommagées et aucune décision n’a été prise quant au stockage final des déchets nucléaires. Les opposants au nucléaire ont déclaré qu’une imposition plus importante et une politique adaptée auraient rendu possible un arrêt plus rapide[réf. nécessaire]. La décision de fermeture progressive des centrales nucléaires a toutefois abouti, moyennant des concessions sur des thèmes tels que la protection de la population lors du transport des déchets nucléaires à travers l’Allemagne, et malgré le désaccord du ministre de l’environnement sur ce point.

Cependant, les arguments pour l’arrêt progressif de l’énergie nucléaire ont encore été discutés en raison des prix croissants des combustibles fossiles. Pendant les élections fédérales de 2002, le candidat chancelier Edmund Stoiber de la CDU/CSU a promis d’annuler, s’il était élu, l’arrêt progressif. En 2005, Angela Merkel (CDU) avait annoncé qu’elle renégocierait une échéance avec les compagnies de production d’énergie.

Le programme des énergies renouvelables prévoit une taxe de financement. Le gouvernement, déclarant la protection du climat comme un objectif principal, a le projet de réduire de 25 % les rejets de CO2 dans l’atmosphère entre 1990 et 2005. En 1998, l’utilisation de l’énergie renouvelable était de l’ordre de 284 PJ (pétajoules, 284 mille milliards de joules, 79 milliards de kWh), ce qui correspond à 5 % de la demande totale d’énergie. Le gouvernement veut atteindre les 10 % en 2010.

Les opposants à ce programme d’arrêt du nucléaire prévoient une crise de l’énergie par l’absence de sources alternatives. Ils prévoient que seul le charbon pourrait pallier cette crise au prix d’énormes émissions de CO2, ou qu’il faudra importer des centrales nucléaires françaises ou de centrales à gaz russes. De plus, des coupures de courant seraient à prévoir lors des pics de forte demande et ce, dès 2012[168] malgré la baisse de consommation envisagée. Ce scénario n'a pas été observé jusqu'en 2014, au contraire le bilan des importations d'électricité de l'Allemagne déduit des exportations est de plus en plus négatif[169].

Australie

Depuis 1999, l'énergie nucléaire est interdite en Australie suivant l'EPBC Act[170]. Pourtant, l'Australie possède parmi les plus grandes réserves d'uranium au monde. La presque totalité de l’uranium produit sur le sol australien, soit plus de 11 000 tonnes de yellowcake, est exportée principalement vers les États-Unis, le Japon, la Corée du Sud et la France. Cependant, elle ne vend pas d'uranium aux pays qui n'ont pas signé le traité de non prolifération[171].En août 2019, le ministre de l’Énergie et de la réduction des émissions de CO2, Angus Taylor a lancé un débat publique sur l'énergie nucléaire[170]. Au niveaux de l'état de Victoria qui a banni l'énergie nucléaire en 1983, le rapport rendu à la suite de ce débat public reste mitigé sur cette énergie en notant l'interdiction au niveau fédéral[172].

Autriche

Le le parlement autrichien adopta à l’unanimité le maintien de la politique nationale anti-nucléaire. En Autriche, la production d’électricité d’origine nucléaire est anticonstitutionnelle, néanmoins 6 % de la consommation provient du nucléaire via les importations des pays frontaliers (avril 2011)[173].

Belgique

La politique d’arrêt du nucléaire a été annoncée en par la coalition au pouvoir à cette époque, formée par les partis libéraux, socialistes et écologistes. Cette coalition promulgue la Loi de sortie du nucléaire le [174]. Cette loi prévoit la fermeture, si une alternative viable est possible, de chacun des sept réacteurs après 40 ans d'exploitation commerciale et interdit de construire de nouveaux réacteurs. Ces fermetures s'échelonneront entre 2015 et 2025. Toutefois, les discussions autour de l'énergie nucléaire ont été relancées à partir de 2006 et le 1er octobre 2009, Paul Magnette, ministre de l'Énergie, a proposé la prolongation de 10 ans les trois premières centrales nucléaires à la suite de la publication du rapport GEMIX du comité d'experts chargé de définir le futur mix énergétique[175].En 2015 cette prolongation de 10 ans a été actée[176].

Irlande

En Irlande une centrale nucléaire a été proposée en 1968. Elle aurait dû être construite pendant les années 1970 à Carnsore Point dans le County Wexford. Le programme, qui prévoyait aussi 4 autres réacteurs, a été abandonné après une forte opposition des associations de protection de l’environnement. L’Irlande n’a donc jamais utilisé d’énergie nucléaire.

Italie

L’Italie a choisi par voie référendaire en 1986, à la suite de la catastrophe de Tchernobyl, d’arrêter définitivement ses quatre réacteurs nucléaires, le dernier réacteur a été fermé en 1990. Cependant, l'Italie importe une grande partie de son électricité des pays voisins, dont la France et la Suisse, ce qui a rendu possible le gigantesque black-out qui l'a touchée le [177],[178].

Le 10 juillet 2009, le Sénat italien a approuvé une loi qui met fin à l'embargo sur l'énergie nucléaire en vigueur depuis 1987. Le gouvernement de Silvio Berlusconi a ensuite décidé en 2010 de relancer le programme nucléaire italien. Le français EDF et l'italien Enel s’étaient en particulier alliés en 2009 pour construire quatre réacteurs EPR (mise en service prévue en 2018/2019). Les événements du Japon ont conduit le gouvernement italien à décréter un moratoire d’un an sur cette relance, avant que M. Berlusconi n'envisage de l'allonger à deux ans[179],[180].Dans un deuxième temps, le 19 avril, le Parlement italien inclut un amendement au décret-loi 34 dans la perspective de voter contre tout retour au nucléaire sur la péninsule, sans attendre le référendum prévu en juin sur la question[181].

Les résultats du référendum, maintenu les 12 et 13 juin 2011, sont sans appel : les Italiens ont choisi massivement (à environ 95 %, avec 56 % de participation) de renoncer définitivement au nucléaire, en disant non à la loi de juillet 2009 qui visait à réintroduire le nucléaire dans la politique énergétique[182].

Suisse

En Suisse de nombreux référendums sur ce sujet commencèrent dès 1979 par une initiative populaire de « citoyens pour la sécurité nucléaire », qui a été rejetée. En 1984, un vote pour « un futur sans nouvelle centrale nucléaire » a été rejeté à 55 %.

Le deux référendums concernaient l’énergie nucléaire. L’initiative « arrêter la construction de nouvelles centrales nucléaires » qui proposait un moratoire à propos de la construction de nouvelles centrales nucléaires a été adoptée à 54,5 %. L’initiative d’un arrêt progressif des centrales nucléaires existantes a été rejetée à 53 %. En 2000, une « taxe verte » proposée pour le développement de l’énergie solaire a été rejetée à 67 %. Le deux référendums : « Sortir du nucléaire - Pour un tournant dans le domaine de l’énergie et pour la désaffectation progressive des centrales nucléaires (Sortir du nucléaire) » proposant l’arrêt progressif de l’exploitation de la filière nucléaire, et « Moratoire-plus - Pour la prolongation du moratoire dans la construction de centrales nucléaires et la limitation du risque nucléaire (Moratoire-plus) » proposant l’extension du moratoire déjà adopté, ont tous deux été rejetés. Les résultats furent : « Sortir du nucléaire » 66,3 % non, et « Moratoire-plus » 58,4 % non.

En 2005, la Suisse exploitait cinq réacteurs nucléaires (Beznau 1 et 2, Gösgen, Leibstadt, et Mühleberg) produisant près de 40 % de son électricité. Le reste provient de l'hydraulique, soit les aménagements au fil de l'eau et les barrages d'accumulation, à parts égales. Certains barrages sont dotés de pompes (20 % de la puissance installée) qui peuvent réalimenter le stock, la nuit, en bénéficiant des prix inférieurs des marchés de l’électricité des pays frontaliers tels la France par le biais de l'énergie nucléaire et l’Allemagne par le biais de l’énergie éolienne.

En , le Conseil Fédéral a clarifié la situation en maintenant l'option nucléaire, jugée «nécessaire[183] ».

Le 15 novembre 2010, l’Inspection Fédérale de la Sécurité Nucléaire (IFSN) a déclaré «adéquats» les trois sites proposés (Mühleberg (BE), Beznau (AG) et Gösgen (SO)) pour la construction de trois nouvelles centrales nucléaires en Suisse, le type de réacteur reste à choisir coréen, russe ou autre.

Le 27 novembre 2016, les électeurs ont voté contre une initiative populaire visant à interdire aux centrales suisses de fonctionner plus de 45 ans[184].

En mai 2017, 58,2 % des électeurs ont approuvé une nouvelle loi qui vise à remplacer progressivement le nucléaire par des énergies renouvelables[185].

Le 20 décembre 2019 la centrale de Mühleberg a été arrêté définitivement, c'est la première des centrales suisse à avoir été arrêté[184].

Espagne

En Espagne un moratoire a été adopté par le gouvernement socialiste de Felipe González en 1983 [réf. nécessaire]. Le parti socialiste de Zapatero, réélu en 2008, a annoncé dans son programme électoral la sortie progressive du nucléaire civil, les centrales arrivant à fin de terme devant être fermées dans la mesure où l'approvisionnement énergétique du pays demeurait garanti. Il devait se prononcer en juin 2009 sur la fermeture effective de la centrale de Garona, prévue pour 2011[186]. La centrale de Cabrera a été fermée en avril 2006.

En 2018, l'énergie nucléaire était la première source d'électricité de l'Espagne[187].

Suède

Un référendum a suivi en 1980 l'accident nucléaire de Three Mile Island survenu aux États-Unis en 1979. Il a été jugé partial car les trois réponses possibles conduisaient toutes plus ou moins à l’arrêt du nucléaire civil [réf. nécessaire]. Le parlement a fixé la date limite d’exploitation des centrales existantes à 2010. Après l’accident nucléaire de 1986 en Ukraine, la question de la sécurité nucléaire a été de nouveau discutée et l’arrêt des deux réacteurs de Barseback décidé, l’un en , l’autre avant . Le gouvernement suivant a essayé de relancer le programme nucléaire mais, à la suite de protestations, y a renoncé et décidé de repousser l’échéance à 2010. À Barseback, le premier réacteur a été fermé le et le second le .

L’arrêt de l’exploitation de la filière nucléaire a été très controversé en Suède où certains redoutaient qu’elle perde ainsi de sa compétitivité au niveau international. La production d’énergie des centrales nucléaires restantes a augmenté de manière considérable[réf. nécessaire] pour compenser l’abandon des réacteurs de Barseback. En 1998, le gouvernement a décidé de ne pas construire d’autres barrages hydroélectriques afin de préserver les ressources d’eau nationales [réf. nécessaire]. Malgré des recherches d’autres sources d’énergie, certains pensent peu probable que la Suède puisse arrêter ses centrales nucléaires avant 2010 voire, d’après certaines études, 2050.[réf. nécessaire]

En , un sondage d’opinion a montré que 83 % de la population était favorable à l’utilisation et au développement de l’utilisation de l’énergie nucléaire[réf. nécessaire]. Un autre sondage des voisins de Barseback a révélé que 94 % d’entre eux souhaitaient y rester[réf. nécessaire]. Des rapports ont révélé des fuites de césium faiblement et moyennement radioactif dans un centre de stockage de déchets, sans guère affecter l’opinion publique[réf. nécessaire].

En , Areva a remporté deux contrats portant sur la modernisation de la tranche 2 de la centrale d'Oskarshamn et l'extension de la durée de vie de la tranche 4 de la centrale de Ringhals[188].

En , le gouvernement de centre-droit, dirigé par le premier ministre conservateur Fredrik Reinfeldt, décida de lever le moratoire. Les dix réacteurs encore en activité assurent plus de 50 % de la production d'électricité du pays[189],[190].

En 2016 le parlement décide de supprimer certaines taxes qui pesait sur la rentabilité des centrales pour ne plus fermer de centrales nucléaires pour des raisons économiques comme cela l'a été pour Ringhals 1 et 2[191].

Le 30 décembre 2019, la tranche 1 de la centrale de Ringhals est définitivement arrêtée[191].

Pays construisant ou envisageant de construire de nouvelles centrales nucléaires électrogènes

En octobre 2018, on compte 55 réacteurs nucléaires en construction dans le monde (18 pays) et 453 réacteurs électrogènes opérationnels dans 31 pays[192].

Algérie

L'Algérie possède deux réacteurs de recherche, l'un de 1, l'autre de 15 MW ; elle envisage d'acquérir la technologie du nucléaire civil. Plusieurs accords pour l'utilisation de l'énergie nucléaire à des fins pacifiques ont été signés.

Arabie saoudite

L'Arabie saoudite envisage de construire 16 réacteurs nucléaires sur les 2 prochaines décénies (17 gigawatts) pour un coût total d'environ 80 milliards de dollars, avec un début des travaux en 2019 pour les 2 premières et une 1re centrale opérationnelle pas avant 2027[193].

En 2020, l'Arabie Saoudite possède déjà une usine de Yellow Cake[194].

Argentine

Le gouvernement de Nestor Kirchner a pris la décision, en 2007, de relancer l'énergie nucléaire en Argentine. En 2008, la présidente Cristina Kirchner a passé un accord de coopération nucléaire avec le Brésil, en 2008, qui comprend un volet d'enrichissement d'uranium et, éventuellement, un volet militaire.

En 2018, l’Argentine possède trois réacteurs opérationnels et un réacteur en construction[195].

Angola

L'Angola, qui possède des réserves d'uranium, envisage en 2007 de se doter de nucléaire civil[196].

Bangladesh

2 centrales VVER V-523 sont en construction depuis 2017[197] et leur démarrage prévu pour 2023 pour le premier et 2024 pour le second[198].

Biélorussie

2 centrales VVER V-491 sont en construction depuis 2013[199]. La première tranche de la centrale d'Ostrovets a été mise en route le 7 novembre 2020[200].

Brésil

Le Brésil, qui possède d’importantes réserves de minerai d’uranium, a relancé en 2020 la construction du réacteur Angra3 dont le chantier était arrêté depuis 1985 (site d’Angra dos Reis près de Rio de Janeiro)[201], mais les activités sont réduites temporairement à la suite d’un retard de financement[202].

Ce pays envisage par ailleurs un enrichissement de l'uranium domestique. Le président Lula a signé un accord de coopération nucléaire avec l'Argentine en 2008, qui comprend éventuellement un volet militaire.

Bulgarie

Deux réacteurs VVER de 1 000 MW chacun étaient en projet à Belene[203]. Le 28 mars 2012, le Premier ministre Boïko Borissov a annoncé que la Bulgarie renonçait au projet de centrale nucléaire à Béléné.

En 2017 et 2019, la centrale de Kozlodouy, la seule du pays, a vu ses 2 réacteurs autorisés à fonctionner dix ans de plus[204].

Le Premier ministre Boïko Borissov a annoncé en octobre 2020, la construction d'un réacteur américain sur le site de Kozlodouy[205].

Conseil de Coopération du Golfe (CCG)

Les pays arabes du golfe Persique prévoient d'aborder en 2009 la création de leur propre nucléaire civil[206]. Le CCG regroupe l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, le Koweït, le Qatar, Bahreïn et le Sultanat d'Oman.

Chili

La présidente chilienne, Michelle Bachelet, a annoncé étudier la viabilité de la construction d'une centrale nucléaire, dans les dix ou quinze prochaines années, comme nouvelle source d'énergie au Chili[207].

Chine continentale

La Chine doit faire face à une très forte augmentation de la demande en énergie, 23 centrales sont actuellement en construction et elle envisage la construction de 36 tranches nucléaires de 1 000 MW dans les 15 ans à venir. Cela portera à 4 % contre 2,1 % actuellement la part du nucléaire dans la consommation chinoise d’électricité. Pékin a passé des contrats de plusieurs milliards de dollars, portant sur des réacteurs de troisième génération, avec Areva d'un côté, et Westinghouse de l'autre.

En 2018, 12 réacteurs sont en construction, 45 sont opérationnels[208].

Corée du Sud

En 2018, la Corée du Sud possède 24 réacteurs nucléaires opérationnels et 5 en construction[209].

Égypte

Depuis les années 1960, l'Égypte a développé le centre de recherche nucléaire d'Anshas près du Caire.

En , le président Moubarak a annoncé la relance du programme nucléaire et un projet de construction de 5 centrales nucléaires civiles d'ici 2027.

Le 25 août 2010, il a confirmé que l'Égypte allait construire sa 1re centrale nucléaire civile à Al-Dabaa (à l'ouest d’Alexandrie). D'une puissance de 1 000 MW, son coût est évalué à 4 milliards de dollars (avec une importante part locale)[210]. Elle devrait entrer en fonction en 2019, mais l'appel d'offre mondial initialement prévu fin 2010 n'est pas encore lancé[211]. Ce projet a suscité une forte opposition locale depuis sa naissance, et une vague de violence en janvier 2012[212].

Émirats arabes unis

Fin 2009, les Émirats arabes unis ont attribué la construction de leur centrale nucléaire au Coréen Kepco[213]. La construction a débuté le 18 juillet 2012[214]. Le premier réacteur est en fonctionnement depuis 2020. Lorsqu’ils seront pleinement opérationnels, les quatre réacteurs auront la capacité de produire environ 25 % des besoins du pays, déjà riche en pétrole[215].

Estonie

En 2021, le gouvernement estonien crée un groupe de travail chargé d’examiner l’opportunité pour le pays de se doter d’une centrale nucléaire. Les conclusions de ce groupe de travail sont attendues pour le début de l’automne 2022[216].

États-Unis

Les États-Unis envisagent de relancer la construction de réacteurs, arrêtée après l’accident de Three Mile Island (1979).

En 2018 2 réacteurs sont en construction depuis 2013 (VOGTLE 3 et 4)[217].

Un chantier de centrale en construction a été abandonné en 1981 sur le site nucléaire de Phipps Bend. Le programme nucléaire 2010 coordonne les efforts visant à construire de nouvelles centrales nucléaires et le programme de l’énergie laisse une grande place aux industries pétrolières et nucléaires.

Finlande

La Finlande est en train de construire un EPR pour les besoins des industriels électro-intensifs (papetiers notamment)[218].

La construction de deux nouveaux réacteurs nucléaires (type de réacteur non encore choisi) dont un sur le site de Loviisa, a été décidée par le Parlement finlandais (mise en service prévue vers 2020)[219].

France

En France, le baromètre d’opinion sur l’énergie réalisé par le CREDOC (Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie) pour le compte de l’Observatoire de l’énergie[220] vise à examiner régulièrement l'évolution des opinions sur les thématiques liées à l'énergie. Il prend la forme d'une enquête auprès d'un échantillon représentatif de 2005 personnes âgées de 18 ans et plus, sélectionnées selon la méthode des quotas. Les principaux résultats obtenus en sont[221] :

  • « Le choix du nucléaire au service de l'électricité reste soutenu par une majorité relative de Français mais l'engouement des années 2003-2005 se restreint.
  • La production et le stockage des déchets radioactifs est l'inconvénient majeur du nucléaire et redevient central.
  • Une large majorité de Français souhaitent la poursuite de l'exportation d'électricité produite à partir du nucléaire, y compris chez ceux qui critiquent l'utilisation du nucléaire.
  • Les craintes sur les augmentations de prix concernent toutes les énergies sauf l'électricité. »

L'Eurobaromètre (sondage de grande ampleur réalisé par la Commission européenne) de janvier 2006 montre que, pour réduire la dépendance énergétique, seuls 8 % des Français souhaitent des investissements dans le nucléaire (pour l'ensemble de l'Union européenne, le chiffre est de 12 %)[222].

Selon un sondage réalisé en juillet 2006 par BVA pour le compte de « Agir pour l'environnement » auprès de 1 000 personnes, 81 % des personnes interrogées pensent que le nucléaire est une technologie à risque et 31 % pensent que face aux enjeux énergétiques, il faut développer l’énergie nucléaire, (50 % en ce qui concerne les cadres supérieurs et 20 % chez les autres employés)[223].

EDF (121 GWatt Monde, 100 GWatt en France) produit 78 % de son électricité grâce à 58 réacteurs nucléaires (12 % énergie renouvelable).

La loi no 2005-781 du 13 juillet 2005 de programme fixant les orientations de la politique énergétique[224] vise 10 % d’énergie renouvelable à horizon 2010, multipliée par la définition des zones de développement de l’éolien (ZDE) remplaçant le thermique classique, et impose aussi le maintien du nucléaire en 2020 par l’EPR (European Pressurized Reactor) avec un réacteur à Flamanville prévu pour 2012 et un second réacteur à Penly à horizon 2017.

En , le groupe français Suez (27 GWatt Europe, 5 GWatt en France) acheta Electrabel Belgique (compagnie d’électricité), qui fait fonctionner certains réacteurs.

Un rapport sur la possibilité de traitement des déchets radioactifs a été commandé par le gouvernement français : il s’agit de la loi Bataille du . Ce rapport a été rendu en 2006 et a donné lieu à la loi du qui organise la poursuite de la recherche pour la gestion des déchets HAVL.

En juin 2011, un sondage Ifop indique que 77 % des Français souhaitent une sortie du nucléaire rapide ou progressive (arrêt des réacteurs nucléaires) sur les 25 à 30 années à venir[225].

En avril 2016, un sondage IFOP indique que 47 % des personnes interrogées sont favorables à l’arrêt du nucléaire et que 53 % sont favorables à la poursuite du fonctionnement des centrales nucléaires[226].

En décembre 2020, le site de Penly est retenu et proposé par la direction d'EDF pour accueillir deux nouveaux réacteurs de type EPR[227] en cas de décision favorable par l'État de poursuivre le programme EPR.

Ghana

Le Ghana prévoit de démarrer la construction de sa première centrale nucléaire en 2023 avec l’objectif de la mettre en service pour 2029[228],[229].


Inde

En 2006, 3 % de l’électricité (soit 0,6 % de l’énergie) de l’Inde était d’origine nucléaire. La politique actuelle vise à porter ce taux à 25 % (soit 5 % de l’énergie) pour 2050. Le 18 décembre, l’Inde et les États-Unis ont signé un accord pour un partenariat sur la technologie nucléaire.

En 2018, 7 nouvelles centrales nucléaires indiennes sont en construction (22 sont opérationnelles)[230].

Indonésie

Le gouvernement a annoncé en 2006 son intention de démarrer la construction de son premier réacteur en 2010, pour fonctionnement en 2017, et espère disposer de 4 000 MWe en 2025[231].

Iran

L'Iran a fait connaître son intention extrêmement controversée de se doter d'énergie nucléaire[232].

Le réacteur nucléaire de Bouchehr est opérationnel depuis début septembre 2011 (date de mise en service commercial : septembre 2013)[233].

Japon

En 2018, le Japon compte 42 réacteurs opérationnels et 3 en construction[234].

Le Japon possédait 54 réacteurs opérationnels avant la catastrophe de Fukushima dont les réacteurs 1 à 4 ont depuis été officiellement déclassés. Un peu plus d'un an après cette catastrophe, tous les réacteurs du pays avaient été arrêtés[235]. Le mouvement antinucléaire au Japon s'est amplifié lorsque le gouvernement Japonais a voulu redémarrer les premiers réacteurs. En octobre 2012, 48 réacteurs étaient à l'arrêt et deux en fonctionnement. Le 15 septembre 2013, les deux derniers réacteurs avaient été mis à l'arrêt[236].

Maroc

À la suite d'un accord passé en juillet 2010, il se pourrait que le Maroc démarre, vers 2022-24, sa première centrale nucléaire mais l'appel d'offre, annoncé pour 2012, n'a pas eu lieu ; de plus, une mise en cause de l'option nucléaire et les suites de l'événement de Fukushima ont engendré un débat et le premier collectif anti-nucléaire d'Afrique du Nord: Maroc Solaire, Maroc sans nucléaire[237].

Namibie

La Namibie a annoncé son intérêt pour le nucléaire civil, avec le soutien de la Russie[238].

Nigeria

Le Nigeria a annoncé en qu'il souhaite se doter de 40 000 MWe d'ici à 2015, dont une part importante devait être nucléaire[239].

Mi-2018, le Nigeria lance son programme de construction de 23 petits réacteurs StarCore HTGR, réacteur modulaire canadien de faible puissance (20 à 100 MWe) développé initialement pour fournir de l’électricité aux sites éloignés[240] et proposé pour équiper certains pays émergents[241].

Pakistan

En 2018, le Pakistan possède cinq réacteurs opérationnels et deux autres en construction[242].

Pays-Bas

En 1994, le parlement néerlandais a décidé de ne plus utiliser l’énergie nucléaire après un débat sur le traitement du combustible usé et le stockage des déchets nucléaires. Le réacteur de Dodewaard fut arrêté en 1997. Le parlement décida alors d’arrêter le réacteur de Borssele fin 2003, mais cette décision fut repoussée à 2013 puis annulée en 2005. Des recherches d’exploitation du nucléaire furent lancées. Le changement de politique a été précédé par la publication du rapport de l’Alliance Démocratique Chrétienne sur l’énergie soutenable. Les autres partis cédèrent. Les Pays-Bas ont mis en service un entreposage de longue durée pour les déchets à vie longue.

Pologne

La Pologne envisage de se doter de deux centrales nucléaires de 3 000 mégawatts chacune d'ici à 2024[243],[244].

Roumanie

La Roumanie a inauguré, en , le second réacteur nucléaire du pays dans la centrale de Cernavodă, 10 ans après le lancement du premier. En 2014, la Roumanie prévoit de produire 2/3 de son électricité à partir de l'eau. L'énergie nucléaire devrait contribuer à 17 ou 18 % de la production électrique du pays. Le second réacteur de Cernavodă a été construit par Énergie atomique du Canada limitée, et le groupe Ansaldo - Italie. 2 autres réacteurs devraient suivre[245].

Royaume-Uni

Le , le gouvernement britannique a annoncé la relance du Programme nucléaire du Royaume-Uni, en donnant son autorisation pour le lancement de la construction de nouvelles centrales[246]; la part de production d'électricité d'origine nucléaire devant également augmenter[247].

Cependant, après l'accident nucléaire de Fukushima, les Allemands EON et RWE se sont retirés de leur coentreprise « Horizon Nuclear Power » mise en place pour le développement de centrales nucléaires sur les sites d'Oldbury et de Wylfa. En novembre 2012, Hitachi a racheté cette coentreprise avec l'objectif affiché de construire quatre à six centrales nucléaires[248].

EDF Energy est présente sur ce créneau avec quatre réacteurs EPR : deux sont en construction sur le site nucléaire d'Hinkley Point et deux autres sont en projet sur le site nucléaire de Sizewell[249].

Russie

La Russie prévoit d’augmenter le nombre de réacteurs en opération. Les vieux réacteurs seront conservés et remis en état, y compris les réacteurs de grande puissance à tubes de force (RBMK) similaires aux réacteurs de la centrale nucléaire de Tchernobyl.

En 2018, la Russie possède trente-sept réacteurs opérationnels, six sont en construction[250].

Slovaquie

La Slovaquie envisage de réutiliser le site de son ancien réacteur V1, arrêté fin , à Bohunice, pour y construire une nouvelle centrale ;

Centrale nucléaire de Mochovce : La puissance des réacteurs 1 et 2 a été augmentée de 880 à 975 MW, et les réacteurs 3 & 4 dont la construction est en cours, doivent entrer en service respectivement en 2021 et 2023[251].

Il est aussi envisagé de construire une nouvelle centrale sur le site de Kecerovce, à l'est de la Slovaquie[252].

Slovénie

Le 22 août 2019, à l’occasion d’une visite de la centrale de Krško, le premier ministre slovène, Marjan Sarec, s'est dit favorable à un projet de construction d'un deuxième réacteur nucléaire, pour répondre aux besoins énergétiques croissants du pays et réduire sa dépendance aux énergies fossiles. Quand à l'actuel réacteur nucléaire, il a reçu l'autorisation de fonctionner jusqu'en 2043[253].

République tchèque

Le ministère tchèque de l'Environnement a annoncé le 18 janvier 2013 avoir donné son feu vert au projet de construction de deux nouvelles tranches nucléaires sur le site de Temelin[254],[255]. Le projet de construction des réacteurs 3 & 4 de Temelin est annulé en 2014[256].

En 2019, le début de la construction du nouveau réacteur de la centrale nucléaire de Dukovany est programmé pour 2030[257].

Taïwan

En 2018, 4 réacteurs opérationnels sont situés sur l’île de Taïwan[258].

La construction de 2 nouveaux réacteurs y est en stand-by depuis 2014[259].

Le référendum de novembre 2018 a décidé l'abrogation de la loi sur la sortie du nucléaire et donc la relance des travaux précédemment en stand-by[260].

Thaïlande

La compagnie nationale d'électricité en Thaïlande (EGAT) a annoncé en son intention d'investir six milliards de dollars pour construire d'ici 2020 la première centrale nucléaire civile du royaume[261].

Turquie

Le parlement de Turquie a approuvé une loi autorisant la construction de réacteurs nucléaires sur son sol[262]. La Turquie possède deux réacteurs de recherche, l'un de MW et l'autre de 250 kW[263]. Elle envisage de construire 3 centrales nucléaires d'ici 5 ans[264].

En 2018 une centrale nucléaire VVER V-509 est en construction depuis avril (AKKUYU-1 à Mersin)[265].

Ukraine

L'Ukraine possède 15 réacteurs opérationnels et deux sont en construction.

Yémen

Le Yémen envisage de se doter d'énergie nucléaire[266].

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Le nucléaire
Les alternatives
Les organismes

Liens externes

Notes et références

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  50. Un passif éventuel est « soit une obligation potentielle de l'entité à l'égard d'un tiers résultant d'événements dont l'existence ne sera confirmée que par la survenance, ou non, d'un ou plusieurs événements futurs incertains qui ne sont pas totalement sous le contrôle de l'entité ; soit une obligation de l'entité à l'égard d'un tiers dont il n'est pas probable ou certain qu'elle provoquera une sortie de ressources sans contrepartie au moins équivalente attendue de celui-ci ". » (Source : Comité de la réglementation comptable (CRC) ; Règlement no 2000-06 du 7 décembre 2000 relatif aux passifs, du CRC, qui reprend l'essentiel de la norme IAS 37, ; voir art 212-3 et 212-4 page 2/9 de la version Word).
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  79. Les noyaux de nucléides « fissionables » fissionnent quand ils sont frappés par des neutrons rapides à énergie cinétique significative. Ceux des nucléides « fissiles » peuvent aussi fissionner quand ils sont frappés par des neutrons lents ou rapides, à faible énergie cinétique, dont par des neutrons n'ayant presque pas d'énergie cinétique. Ces nucléides « fissiles » sont donc tous « fissionables », alors que seule une part des nucléides « fissionables » sont aussi « fissiles ». L'uranium 233, l'uranium 235, le plutonium 239 et le plutonium 241 sont « fissiles » ; mais l'uranium 238, le plutonium 238, 240 et 242, le neptunium 237, l'américium 241 et 242(m) sont « fissionables » sans être « fissiles ». Tous ces produits sont concernés par les accords de l'AIEA (Article XX du Statut de l'AIEA).
  80. Les conditions de ces exemptions pour usage de matières nucléaires dans des activités militaires non interdites sont énoncées au paragraphe 14 du document INFCIRC/153.
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  87. 1) l'uranium vient par exemple du Niger, doit être transféré du port aux unités de préparation puis à la centrale (les centrales nucléaires sont réparties sur tout le territoire français) Puis vers des centres de traitement ou l'usine de retraitement des déchets située à la Hague. L'usine produisant le MOX est en Provence mais les réacteurs MOX sont dispersés en France. Des déplacements de matières fissiles sont donc fréquents, en camion ou en train.
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    • Pour les écologistes, le nucléaire n’est pas seulement dangereux. La décision de son développement n’est pas seulement un « fait accompli technocratique » qui s’est effectué sous la pression d’un « lobby » présent au sein de l’appareil d’État. Il entraîne un type de surveillance du personnel et des populations incompatibles avec les libertés démocratiques.
    • Le journaliste Michel Bosquet dans un article de la revue Le Sauvage « de l’électronucléaire à l’électrofascisme » dénonce un nouveau « despotisme » entraîné par le développement de l’énergie nucléaire. La société nucléaire qui se met en place n’est pas seulement, une « société policière » selon la terminologie de l’époque, elle est dirigée par « une caste de techniciens militarisés », une « chevalerie nucléaire », qui serait soustraite à la loi commune. Comprenant des dizaines de milliers de membres, cette caste « contrôlera et régira des centaines de milliers de civils », « appareil militaire, elle exercera sa domination au nom des impératifs techniques de la méga machine nucléaire ».
    • Pour Brice Lalonde et Dominique Simonet, animateurs des amis de la Terre, le développement du nucléaire risque d’amener vers le « totalitarisme technocratique »..
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  119. Cette tendance est notamment illustrée par les résultats d'un sondage réalisé par Ifop pour Les Verts en  : « L’opposition massive à une telle initiative (la présence d’un centre d’enfouissement des déchets nucléaires dans leur commune ou dans une commune proche) traduit la forte prégnance du précepte not in my backyard qui traverse l’ensemble des catégories de la population » (Sondage Ifop - Les Verts • 23 septembre 2005).
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