CC 6500

Les CC 6500 sont une série de locomotives électriques de ligne de la SNCF, produite par l'entreprise française Alstom.

CC 6500 (SNCF)
La CC 6561 en livrée TEE sur un TER Mâcon-Avignon en gare de Saint-Georges-de-Reneins.
Identification
Exploitant(s) SNCF
Désignation CC 6501 à 6578
406 500 FR / 506 500 TER
Surnom Nez cassés
Type locomotive électrique
Motorisation électrique
Construction 74 + 4 locomotives
Constructeur(s) Alsthom et MTE
Livraison de 1969 à 1975
Retrait de 2004 à 2007
Affectation VFE, Fret, TER
(Sud-Ouest, Sud-Est)
sous séries
1 2 3 4
CC 6501 à CC 6502
CC 6503 à CC 6538 CC 6539 à CC 6559 CC 6560 à CC 6574
caractéristiques techniques sous séries
sous séries CC 6501 à CC 6502
CC 6503 à CC 6538
CC 6539 à CC 6559 CC 6560 à CC 6574
Persiennes latérales :


Longueur :
Largeur :
Hauteur :
Masse :
2*1 horizontales longues

20,19 m
3,002 m
4,31 m
115 t
2*7 plastiques décalées

20,19 m
3,066 m
4,31 m
118 t
2*7 verticales inox décalées
20,19 m
3,066 m
4,31 m
118 t
Caractéristiques techniques
Disposition des essieux C'C'
Écartement standard (1 435 mm)
Alimentation 1,5 kV CC
Pantographes 2 (type AM18)
Schéma de traction rhéostat et graduateur
Moteurs de traction 2 * TTB 665 A1
1,5 kV autoventilé
Puissance continue 5 900 kW
Effort de traction 121 kN à 161 km/h
263 kN à 74 km/h
Empattement 11,990 m
Empattement du bogie 3,216 m
Diamètre des roues Ø1140 mm
Vitesse maximale 160 / 200 km/h
PV 100 km/h

[1],[2],[3],[4]

Description

Conception

Les CC 6500 furent le fleuron des locomotives monocourant françaises à partir des années 70, et les plus performantes de leur époque[5]. Ces machines sont les plus puissants modèles d’une importante famille de locomotives, tardivement surnommées les Nez cassés , dont des variantes furent livrées de 1964 à 1999 en France et dans le monde entier. Elles dérivent des CC 40100 et des CC 72000 et reprennent d'ailleurs les bogies des 72000 et une partie de leur caisse. Cette famille comprend également les CC 21000 bicourants et les CC 14500 pour courant alternatif monophasé, demeurées à l'état de projet.

À l’origine, Paul Arzens, qui a conçu leur design original, les avait spécialement habillées d’une livrée gris métallisé, rouge Capitole et orange, de même que les voitures Grand Confort auxquelles elles devaient s’accorder pour composer certains des TEE français constituant les trains-phares de la SNCF d’alors. Arzens appelait cette décoration la « livrée coup de soleil ».

Trois sous-séries ont été livrées à la SNCF, du au , la première et la troisième destinées à la traction des trains de voyageurs. La deuxième, les CC 6539 à 6559, constitue la série des « 6500 Maurienne », équipée de frotteurs pour troisième rail et spécialisées à la ligne de la Maurienne entre Chambéry et Modane. Elles étaient revêtues d'une robe vert foncé à bande blanche, la même que celle des BB 15001 à 15005.

Particularités diverses de construction : à partir de la 60e locomotive, les CC 6500 reçurent une traverse aménagée, avec une plaque boulonnée et renforcée pour l’hypothétique attelage automatique européen.

Entre 1995 et 1997, les quatre CC 21000 ont été transformées et renommées dans l'ordre en CC 6575 à 6578.

La locomotive est du type C'C' (1 moteur et 3 essieux par bogie). Le schéma de traction repose sur un réglage de tension par rhéostat et graduateur (28 crans en série et série-parallèle, 20 crans en parallèle + 8 crans de shuntage applicable pour tout cran de traction) permettant trois couplages des 4 demi-moteurs possibles : série, série-parallèle (les 2 demi-moteurs d'un bogie en série) et parallèle.

Avec l'avènement des CC 6500/21000, la technique inaugure le système de l’auto-ventilation sur une locomotive, système déjà utilisé sur les automotrices. Le principe est le suivant : le bogie moteur dispose d'une trompe de rejet d'aération, de façon que le moteur se ventile de lui-même. Le système permet une économie de poids pour la locomotive, car il n'est plus fait appel à un système de ventilation forcée. Mais l'auto-ventilation a aussi de gros inconvénients : en traction de trains de marchandises lourds et lents, les moteurs ne peuvent plus se refroidir, et il se produit par conséquent des inévitables « flashs » des moteurs électriques. On trouve alors la solution, en mettant sur les moteurs des moto-ventilateurs soufflants, avec mise en marche automatique au démarrage de la locomotive.

Livrées successives

  • Livrée originale « coup de soleil » : la livrée initiale, également appelée livrée Grand Confort ou livrée TEE, était composée de gris métallisé avec un bandeau du même rouge que le « Capitole » au niveau des persiennes de ventilation. Cette bande était encadrée par deux lignes orange.
  • Variante gris béton 804 de la livrée « coup de soleil » : le gris métallisé de la livrée « coup de soleil » ayant une mauvaise tenue dans le temps, la couleur fut remplacée par du gris béton 804. Ce choix fut appliqué dès la construction sur les deux dernières séries de CC 6500, et au fur et à mesure des entrées en GRG (grandes révisions générales) pour les autres. De nombreuses variantes de cette livrée se sont succédé, notamment au niveau de l’application des couleurs en bas de caisse, sur la traverse de tamponnement et le toit, des marquages et logos (emplacement, typographie et couleur), et de la peinture du macaron sur le nez de la machine (orange et dessin blanc puis tout orange).
  • Livrée maurienne : vert bleuté foncé 312, bandes blanches et marquages blancs, puis jaunes.
  • Livrée béton : grise avec une bande orange s’inspirant de la livrée des BB 7200 et des BB 22200. Seules les CC 6512 et 6568 eurent cette livrée ; la première a été repeinte en livré Fret, la deuxième l'a gardé jusqu'à sa radiation.
  • Livrée Fret : vert clair avec bas de caisse gris métallisé et un large bandeau blanc oblique portant la mention « FRET ».

Carrière

Service

La CC 6527 à Pau en 1986.

Les CC 6500 ont commencé leur prestigieuse carrière au crochet des plus grands trains français, avec parmi eux de nombreux Trans-Europ-Express (le Mistral, le Capitole ou l'Aquitaine, par exemple) ou rapides, puis Grandes Lignes. Leur puissance (5 900 kW) leur a aussi rapidement permis de tracter les trains de Fret les plus lourds grâce à leur double train d'engrenages (grande vitesse ou petite vitesse).

De leur côté, les machines « Maurienne » assurèrent un difficile service de montagne, pour les trains de voyageurs et de fret. En 1976 et la ré-électrification de la ligne par caténaire, leur service est confondu avec celui des autres machines, pour les trains de fret et de voyageurs du sud-est.

Progressivement, au cours des années 1990, elles sont rassemblées au dépôt de Vénissieux, laissant les derniers grands trains de voyageurs tractés à V200 aux BB 26000. Leur activité est recentrée sur les trains de fret, en particulier sur la ligne de la Maurienne.

Réforme

La dernière 6500 verte de sa série, la 6558, vue ici au dépôt de Dijon-Perrigny.

Le plan de sauvetage du fret, l'arrivée de nouvelles locomotives (BB 27000 et 37000), diverses raisons techniques (leur restriction au réseau électrifié en 1500 V continu) et le coût élevé de leur entretien par rapport aux séries plus récentes les condamnent brutalement en 2004. Cette décision surprend les ferrovipathes et le personnel ferroviaire de la traction ; en effet, cette série avait récemment subi des frais importants susceptibles de leur accorder environ quinze ans de sursis : transformation des CC 21000 en CC 6575 à 6578, ajout d'un automate programmable, révision générale récente sur 22 machines[6].

Seules huit machines sont récupérées par l'activité TER Rhône-Alpes à partir du 1er juin 2006, à savoir les CC 6534, 6545, 6549, 6551, 6558, 6559, 6561 et 6575, toutes en livrée Grand Confort, sauf la CC 6558 en livrée Maurienne et la CC 6559 en livrée fret. Au changement de service de juin 2006, les CC 6500 n'eurent plus de roulement régulier mais effectuaient toujours des TER, notamment en Maurienne.

Début 2007, seules 4 CC 6500 (CC 6549, 6558, 6559, 6575) étaient en service, puis la SNCF décida de stopper leurs services fin juin 2007. Un « baroud d'honneur » fut organisé les 12 et 13 mai pour leur rendre hommage, avec un aller-retour entre Lyon et Paris assuré par la CC 6575 et des trains dans la vallée de la Maurienne tractés par la CC 6558 alors que la CC 6559 s'offrait une escapade à Marseille le 13 mai. Les CC 6500 ont été définitivement retirées du service le .

Dans la culture

Lignes desservies

  • Lyon - Ambérieu - Culoz - Bellegarde - Genève (en service international)
  • Chambéry - Genève (en service international)
  • Paris - Poitiers - Angoulême - Bordeaux - Hendaye - Irun
  • Paris - Les Aubrais - Limoges-Bénédictins - Brive la Gaillarde - Toulouse - Cerbère - Portbou
  • Paris - Dijon - Lyon - Valence - Avignon - Marseille
  • Paris - Bordeaux - Tarbes
  • Lyon - Ambérieu - Culoz - Chambéry
  • Lyon - Modane
  • Narbonne - Perpignan - Cerbère
  • Bordeaux - Toulouse - Montpellier - Marseille
  • Toulouse - Tarbes - Lourdes - Pau - Puyoô - Bayonne - Hendaye - Irun

(liste non exhaustive)

Dépôts titulaires

  • Chambéry (dès 1974, avec 21 exemplaires)
  • Lyon-Mouche (d'août 1969 à 1980, 1er dépôt titulaire)
  • Paris-Sud-Ouest (de février 1970 à 1997)
  • Vénissieux (de janvier 1990 à 2007, dernier dépôt titulaire)
  • Villeneuve (uniquement en 1969)

Machines conservées

La CC 6572 (ex 6565) à la Cité du train de Mulhouse.
La CC 6530 à Paris-Lyon en 2013.
Situation 2016
  • CC 6503 : au Bahnpark[7] d'Augsburg en Allemagne. À l'occasion de son arrivée sur place, elle a été baptisée aux armes de la ville, dont elle porte le blason.
  • CC 6530 : préservée pour exposition dans l'atelier des rotondes de Mohon (annexe de la Cité du train, elle a été remise en état d'origine, notamment par application du gris argenté au lieu du gris béton qu'elle portait en fin de carrière, comme toutes les machines en livrée TEE.
  • CC 6534 : sauvegardée par l'association SIMiL500 et remise en état de marche en mai 2016[8]. Elle est visible dans le film Calmos de 1976.
  • CC 6549 : préservée, remise en état de marche par l'APMFS[9].
  • CC 6558 : remise en livrée d'origine vert « Maurienne » courant 2000, sauvegardée par l'APMFS à Chambéry en état de marche.
  • CC 6559 : sauvegardée par l'association SIMiL500 et en état de marche[8].
  • CC 6561 : sauvegardée comme réserve de pièces inter association.
  • CC 6565 : repeinte (et renumérotée en CC 6572), elle est conservée à la Cité du train de Mulhouse.
  • CC 6570 : au dépôt d'Avignon ; elle est entretenue par l'APCC 6570[10] et est en état de marche.
  • CC 6575 : ex-CC 21001, garée au dépôt de Nîmes[11].

Modélisme plastique et modélisme haut de gamme

Cette locomotive a été reproduite en HO par les firmes de modélisme, classés par fidélité de reproduction croissant :

  • Jouef
  • Lima
  • TAB
  • Roco, mai 2010, modèle en plastique, notamment avec les anneaux de levage percés
  • Minitrix annoncé à l'échelle N
  • AMJL annoncé à l'échelle O
  • LS Models modèles annoncé à l'échelle HO
  • Lematec, gamme Modelbex, 11 variantes plus probablement deux ou trois séries privées

Galerie de photographies

Descendance

Deux séries de locomotives dérivées des CC 6500 ont été vendues à l'étranger :

Notes et références

  1. Jacques Defrance, Le matériel moteur de la SNCF, N.M. La Vie du Rail, 1978.
  2. Denis Redoutey, Le matériel moteur de la SNCF, page 47,49, La Vie du Rail, 2007 (ISBN 978-2-915034-65-3).
  3. Revue bimestrielle Voies Ferrées, Le matériel moteur de la SNCF, en plusieurs articles sur plusieurs numéros par année.
  4. Revue mensuelle Rail Passion, État trimestriel du matériel moteur SNCF, un article par trimestre.
  5. aptes à 200 km/h à leur mise en service (les CC 6501 et 6502 disposent ou ont disposé d'un rapport d'engrenages qui les rendent aptes à 240 km/h)
  6. Bernard Collardey, « CC 6500, les stars quittent la scène », Rail passion, no 83, , p. 48-67 (ISSN 1261-3665).
  7. (de) http://www.bahnpark-augsburg.de/.
  8. « SIMiL500 », sur www.simil500.fr (consulté le ).
  9. Les reportages de l'APMFS - La CC 6549 - Son réveil, sur apmfs.fr. Consulté le 14 avril 2014.
  10. « APCC 6570 », association pour la préservation de la CC 6570, sur www.cc6570.fr (consulté le ).
  11. http://www.sitedutrainnimes.fr.
  12. http://trainsso.pagesperso-orange.fr/sz363.htm.

Voir aussi

Bibliographie

  • Jacques Defrance, Le matériel moteur de la SNCF, N.M. La Vie du Rail, , réédition 1978.
  • Denis Redoutey, Le matériel moteur de la SNCF, Paris, La Vie du Rail, , 399 p. (ISBN 978-2-915034-65-3).
  • Jean Cuynet, La traction électrique en France : 1900-2005, Paris, La Vie du Rail, , 143 p. (ISBN 2-915034-38-9).
  • Georges Mathieu, Le matériel moteur de la SNCF, Paris, La Vie du Rail, , 399 p. (ISBN 2-915034-15-X).
  • Olivier Constant, « Encyclopédie du matériel moteur SNCF : Les locomotives à courant continu 1 500 V », Le Train, .
  • Jacques Zalkind et Olivier Herubel, CC 6500 CC 21000, La Régordane, , 180 p. (ISBN 978-2-906984-32-5).

Articles connexes

Autres locomotives au nez cassé :

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