Canton de Thurgovie
Le canton de Thurgovie (TG, en allemand : Kanton Thurgau ; en italien : Canton Turgovia ; en romanche : Chantun Turgovia) est un canton de Suisse, dont le chef-lieu est Frauenfeld.
Canton de Thurgovie | |
Blason |
Drapeau |
Localisation du canton en Suisse. | |
Noms | |
---|---|
Nom allemand | Kanton Thurgau |
Nom italien | Canton Turgovia |
Nom romanche | Chantun Turgovia |
Administration | |
Pays | Suisse |
Entrée dans la Confédération | |
ISO 3166-2 | CH-TG |
Chef-lieu | Frauenfeld |
Districts | 5[1] |
Communes | 80[1] |
Exécutif | Conseil d'État (Regierungsrat) (5 sièges)[2] |
Législatif | Grand Conseil (Grosser Rat) (130 sièges)[3] |
Conseil des États | 2 sièges[4] |
Conseil national | 6 sièges[5] |
Démographie | |
Population permanente |
279 547 hab. (31 décembre 2019) |
Densité | 282 hab./km2 |
Rang démographique | 13e[6] |
Langue officielle | Allemand |
Géographie | |
Coordonnées | 47° 35′ nord, 9° 04′ est |
Altitude | Min. 370 m (Thur à Neunforn) Max. 995 m (Hohgrat[7]) |
Superficie | 991,02 km2 |
Rang | 12e[8] |
Liens | |
Site web | www.tg.ch |
Étymologie
Le nom allemand du canton, « Thurgau », signifie « pays de la Thur », le terme « pays » (Gau en Allemand) désignant ici un canton de l'empire carolingien. Le nom français de Thurgovie en dérive.
En italien et en romanche, le canton est appelé « Turgovia ».
Histoire
Aux temps préhistoriques, les terres du canton étaient habitées par les gens de la culture de Pfyn. Durant la période romaine, le canton faisait partie de la province de Germanie supérieure et de Rhétie jusqu’en 450, date à laquelle les terres furent occupées par les Alamans. C’est seulement à partir du VIIIe siècle que le canton put jouir d’un système politique similaire au système actuel. À l'époque, la Thurgovie était plus étendue mais durant le Moyen Âge, les terres se sont réduites petit à petit. Les ducs de Zähringen et les comtes de Kyburg ont repris une bonne partie du territoire. Jusqu'en 1218, la ville de Zurich faisait partie de la Thurgovie avant de devenir Reichsunmittelbar. Lorsque la dynastie de Kyburg s'est éteinte en 1264, les Habsbourg ont pris la région. En 1460, la Thurgovie devient un bailliage commun des cantons de Zurich, Lucerne, Uri, Schwyz, Unterwald, Zoug et Glaris. La région passe à la réforme protestante. Une révolte paysanne en marque le début. En effet en 1524, deux paysans entrent dans la chartreuse d'Ittingen, ouvrant la porte aux autres paysans qui en chassent les moines, pillent le monastère pendant deux jours, détruisent des documents ainsi que des caves à vins et incendient le monastère. Les tensions religieuses en Thurgovie ont fortement compté dans la guerre de Villmergen (1656) au cours de laquelle Zurich occupe brièvement la Thurgovie. En 1798, le pays devient officiellement un canton faisant partie de la République helvétique, puis, le 19 février 1803, de la Confédération suisse, après l'« Acte de Médiation » imposé par la France.
La constitution cantonale actuelle remonte à 1987.
Géographie
Le canton est bordé au nord par le lac de Constance et le Rhin. La frontière sud-ouest longe le canton de Zurich et le canton de Saint-Gall se trouve au sud-est. Il est situé au nord-est du pays et est séparé de l'Allemagne par le lac de Constance et le Rhin.
- Le lac marque la frontière avec l'Allemagne.
- Maison typique à Schlattingen.
- Pommiers en fleurs dans le canton (avril 2017).
Le canton est entièrement traversé par la Thur, rivière à laquelle il doit son nom.
Dans le but de préserver les terres cultivables, les thurgoviens ont inscrit dans leur constitution cantonale, que les zones constructibles ne pourront plus être étendues jusqu'en 2040. La modification de la constitution a été acceptée par 80,7 % des votants, le 12 février 2017[9].
Démographie
Population
Le canton de Thurgovie compte 241 243 habitants en 2008, soit 3,1 % de la population totale de la Suisse ; parmi eux, 49 301 (20,4 %) sont étrangers[10]. La densité de population atteint 243 habitants/km2, supérieure à la moyenne nationale.
Religion
Un peu moins de la moitié des habitants du canton revendique l'appartenance au protestantisme ; les catholiques forment un peu plus du tiers de la population[11].
Le tableau suivant détaille la population du canton suivant la religion, en 2000[11] :
Religion | Population | % |
---|---|---|
Protestants | 103 095 | 45 |
Catholiques | 81 541 | 35,6 |
Communautés islamiques | 13 584 | 5,9 |
Orthodoxes | 3 924 | 1,7 |
Vieux catholiques | 126 | 0,1 |
Communauté de confession juive | 88 | 0 |
Aucune appartenance | 16 457 | 7,2 |
Autre | 10 060 | 4,4 |
Total | 228 875 | 100 |
Note : les intitulés des religions sont ceux donnés par l'Office fédéral de la statistique ; les protestants comprennent les communautés néo-apostoliques et les témoins de Jéhovah ; la catégorie « Autres » inclut les personnes ne se prononçant pas.
Langues
La langue officielle du canton est l'allemand.
Le tableau suivant détaille la langue principale des habitants du canton en 2000[12] :
Langue | Locuteurs | % |
---|---|---|
Allemand | 202 521 | 88,5 |
Italien | 6 317 | 2,8 |
Albanais | 5 136 | 2,2 |
Langues slaves de l'ex-Yougoslavie | 3 588 | 1,6 |
Portugais | 2 480 | 1,1 |
Turc | 2 036 | 0,9 |
Espagnol | 1 387 | 0,6 |
Français | 948 | 0,4 |
Romanche | 287 | 0,1 |
Autres | 4 175 | 1,8 |
Total | 228 875 | 100 |
Subdivisions administratives
Districts
Le canton de Thurgovie est divisé en cinq districts[13] qui se nomment tous du nom de leur chef-lieu :
- Arbon ;
- Frauenfeld ;
- Kreuzlingen ;
- Münchwilen ;
- Weinfelden.
Communes
Le canton compte 80 communes politiques. Au 31 décembre 2019[6], les communes les plus peuplées étaient :
- 1. Frauenfeld - 25781 habitants.
- 2. Kreuzlingen - 22188 habitants.
- 3. Arbon - 14796 habitants.
- 4. Amriswil - 13816 habitants.
- 5. Weinfelden - 11602 habitants.
- 6. Romanshorn - 11269 habitants.
- 7. Aadorf - 9047 habitants.
- 8. Sirnach - 7803 habitants.
- 9. Bischofszell - 5982 habitants.
- 10. Münchwilen - 5680 habitants.
Économie
Revenu : 9 146 M fr[14].
La moitié de la production nationale de pommes lui vaut le surnom de «Mostindien» (Inde du moût).
Notes et références
- [xls] « Liste officielle des communes de la Suisse - 01.01.2008 », sur Office fédéral de la statistique (consulté le )
- (de) « Der Regierungsrat und seine Aufgaben », sur tg.ch (consulté le )
- (de) « Der Grosse Rat des Kantons Thurgau », sur tg.ch (consulté le )
- « Liste des conseillers aux Etats par canton », sur parlement.ch (consulté le )
- « Liste des conseillers nationaux par canton », sur parlement.ch (consulté le )
- « Bilan démographique selon le niveau géographique institutionnel », sur Office fédéral de la Statistique (consulté le ).
- [xls] « Les points culminants des cantons suisses », sur Office fédéral de la statistique (consulté le )
- « Statistique de la superficie 2004/09 : Données communales », sur Office fédéral de la Statistique (consulté le )
- Les objets cantonaux alémaniques, Les terres cultivables protégées en Thurgovie, 24 heures, 12 février 2017
- [PDF] « Wohnbevölkerung der Thurgauer Gemeinden am 31. Dezember 2008 nach Nationalität », sur Dienststelle für Statistik des Kantons Thurgau (consulté le )
- « Religions », Office fédéral de la statistique, (consulté le )
- « Langues », Office fédéral de la statistique, (consulté le )
- Répertoire officiel des communes de Suisse - Mutations 2010 OFS, décembre 2010
- Office fédéral de la statistique