Somalie

La Somalie, en forme longue la République fédérale de Somalie[3] (en somali Soomaaliya et Jamhuuriyadda Federaalka Soomaaliya ; en arabe الصومال (aṣ-Ṣūmāl) et جمهورية الصومال الفدرالية (Jumhūriyyat aṣ-Ṣūmāl al-Fideraaliya)), est un pays situé à l'extrémité orientale de la Corne de l'Afrique.

Pour les articles homonymes, voir Somalie et Som.

République fédérale de Somalie

(so) Jamhuuriyadda Federaalka Soomaaliya

(ar) جمهورية الصومال الفدرالية


Drapeau de la Somalie.

Armoiries de la Somalie.
Hymne en somali : Qolobaa Calankeed  Louange au drapeau »)
Fête nationale
· Événement commémoré Indépendance vis-à-vis de l'Italie et du Royaume-Uni ()
  • Régions sous contrôle gouvernemental
  • Région contrôlée par le Somaliland
Administration
Forme de l'État République fédérale[1]
Président de la République Mohamed Abdullahi Mohamed
Premier ministre Mohamed Hussein Roble
Parlement Parlement fédéral
Chambre haute
Chambre basse
Chambre haute
Chambre du peuple
Langues officielles Somali et arabe
Capitale Mogadiscio

2° 02′ N, 45° 21′ E

Géographie
Plus grande ville Mogadiscio
Superficie totale 637 657 km2
(classé 44e)
Superficie en eau Négligeable
Fuseau horaire UTC +3 (été +4)
Histoire
Indépendance Du Royaume-Uni et de l'Italie
Date
Démographie
Gentilé Somalien
Population totale (2018[2]) 11 259 029 hab.
(classé 74e)
Densité 18 hab./km2
Économie
Monnaie Shilling somalien
Dollar US (SOS​)
Divers
Code ISO 3166-1 SOM, SO​
Domaine Internet .so
Indicatif téléphonique +252
Organisations internationales COMESA
BAD
CEN-SAD
Distribution de la langue afro-asiatique somali dans la région de la corne de l'Afrique.

Les territoires qui avaient jadis été administrés par les Britanniques forment le Somaliland, pays structuré, mais non reconnu par la communauté internationale qui ne souhaite pas voir les frontières modifiées.

Histoire

De l'Antiquité aux années 1950

Les ruines du palais du sultan d'Adal à Zeilah.

Certains auteurs[4] affirment que durant l'Antiquité, la région connue par les Égyptiens sous le nom du pays de Pount était en Somalie. La côte était connue par les Romains, les Grecs et les Indiens puisque ce fut le plus important centre commercial pour la myrrhe et l'encens ainsi que dans une moindre importance pour l'ébène et l'or. Les commerçants arabes s'installent sur la côte et les Somalis adoptent l'islam, qui s'implante définitivement à partir du XIIIe siècle: c'est le début du sultanat.

Durant le Moyen Âge, les relations avec le royaume voisin d'Éthiopie se tendent. Au XVIe siècle, le Portugal s'intéresse à la côte somalienne, sans parvenir à s'y installer. À partir de 1875, la Grande-Bretagne, la France et l'Italie revendiquent la Somalie, tandis que l'empereur d'Éthiopie Menelik II projette d'envahir le pays.

Durant les années 1880 et 1890, l'Italie acquiert divers territoires sur la côte du Benadir[5], qu'elle réunit en 1905 en une colonie[6], officialisée par une loi du [7].

Malgré une résistance à l'occupation occidentale organisée par Mohamed Hassan, l'Italie de Benito Mussolini finit par contrôler la Somalie ainsi que l'Éthiopie et le nord du Kenya, jusqu'à la Seconde Guerre mondiale.

Le (ou le 4 selon d'autres sources), environ 40 000 Italiens envahissent la Somalie britannique sous le commandement du général Guglielmo Nasi[8] Ils s'emparent en quelques jours de plusieurs villes mal défendues[8]. Les forces britanniques au Somaliland reçoivent quelques renforts et un nouveau commandant, le major général Godwin-Austen[8]. Jugeant les forces en présence trop inégales, ce dernier demande le le retrait des troupes britanniques[8]. Les derniers soldats britanniques sont évacués vers Aden le .</ref name="Anthony Mockler_241-249" />. Les Italiens s'emparent de Berbera le et annexent la Somalie britannique à l'Afrique orientale italienne[8]. Lors de cette campagne, les pertes britanniques sont de 38 tués, 71 blessés et 49 disparus contre 465 tués, 1 530 blessés et 34 disparus pour les Italiens[9]. Ces territoires seront finalement perdus par l'Italie, à la suite de sa défaite, à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Territoire sous tutelle de Somalie

En 1949, l'Organisation des Nations unies (ONU) accorde à l'Italie un territoire sous tutelle sur la Somalie (en) tandis qu'un an plus tôt, la région de l'Ogaden avait été attribuée à l'Éthiopie. Le drapeau actuel a été adopté le .

État de Somalie

Le , le protectorat britannique de Somalie accède à l'indépendance sous le nom d'État de Somalie. L'État de Somalie disparaît le 1er juillet lorsqu'il fusionne avec le Territoire sous tutelle de Somalie (en) sous administration italienne pour former la République somalie.

République somalie

De 1960 à 1969, et sous la présidence d'Aden Abdullah Osman Daar, puis de Abdirashid Ali Shermarke, la Somalie tente d'instaurer un gouvernement démocratique, mais des luttes claniques entre le nord et le sud du pays, les relations tendues avec les pays limitrophes, font de ces années une période instable.

Ère Siyaad Barre

En 1969, le général Mohamed Siad Barre s'empara du pouvoir par un coup d’État et remplaça le gouvernement élu démocratiquement par le nouveau régime de la République démocratique somalie[10],[11], Selon l'ancien diplomate éthiopien Mohamed Hassan, les premières années du régime de Siyaad Barre sont les plus prospères vécues par la Somalie[12]. L'éducation ainsi que les conditions sociales s'améliorent, et une écriture officielle est enfin adoptée[12].

En raison des liens étroits que la Somalie entretenait avec l'URSS, Barre déclara que le pays allait désormais être un État socialiste. Cette alliance entre les deux pays fut éphémère, en 1977, la Somalie tenta de prendre le contrôle de l'Ogaden, un territoire éthiopien, au cours du conflit dit de la guerre de l'Ogaden. Au lieu de soutenir la Somalie dans ses démarches expansionnistes, l'Union soviétique soutint plutôt le gouvernement marxiste de l'Éthiopie, ce qui mit fin aux bonnes relations entre les deux alliés. Les États-Unis se rapprochèrent ensuite de la Somalie[13]. et la Banque mondiale et le FMI intervinrent pour guider la politique économique[12]. La guerre de l'Ogaden (1977-1978) a contribué à affaiblir le pouvoir de Barre et a favorisé l'installation d'une famine endémique dont le paroxysme est atteint en 1984.

La banque Dahabshiil à Hargeisa.
Zones d'exploration pétrolière au Somaliland.

Le pays a été tourmenté dans les années 1990 par les factions politiques. Le népotisme officiel ainsi que la corruption ont ébranlé la confiance envers le gouvernement central. Un climat de mécontentement régnait alors envers le régime du président dictateur Siyaad Barre, ce qui mena à son effondrement en 1991. Le pays fut dès lors plongé dans un état proche du chaos[14]. En effet, à la suite de cet incident, la Somalie est devenue un État défaillant[15]. Le pays est tombé sous la gouverne de seigneurs de guerre sans idéologie ni agendas politiques[16]. Leurs seules motivations étaient l'appât du gain illicite et le pillage[16]. Le trafic de drogues et d'armes faisait partie de leurs activités. Ainsi, ces seigneurs de guerre s'opposaient à la création de tout gouvernement central en raison de la menace que posait un tel gouvernement sur leurs activités illicites[16].

L'effondrement du régime de Siyaad Barre entraîna le pays dans une guerre civile entre la faction qui soutenait le président intérimaire Ali Mahdi Mohamed et la faction qui soutenait le Général Mohamed Farrah Aidid[17]. Ce conflit était en fait le reflet de la rivalité entre les deux clans les plus importants des familles Hawiye-Abgal et Haber Ghidir pour le contrôle de l'État somalien[17]. Ces factions se sont adonnées au pillage des infrastructures et des points de distribution des vivres[18], ce qui laissa plus d'un million de réfugiés et cinq millions de personnes dans la famine et la maladie[19]. La guerre a contribué à la déliquescence socio-économique et à la fragmentation de l'État[20]. Le conflit visait spécifiquement le contrôle de la nourriture et des armes.

Guerre civile et opération Restore Hope

Kismayo, 1993.

À la suite de la guerre civile et face aux menaces de famine, l'ONU lance une opération dite « humanitaire » à Mogadiscio à partir d': l'Opération des Nations unies en Somalie (ONUSOM). Les « casques bleus » pakistanais subissant de lourdes pertes face aux factions somaliennes, les grandes puissances interviennent.

En , sous mandat de l'ONU, les États-Unis lancent l'opération « Restore Hope » (« Rendre l'espoir »). Il s'agit de la première intervention menée au nom du droit international d'ingérence humanitaire[21]. Celle-ci est finalement un fiasco, symbolisée par la bataille de Mogadiscio en , au cours de laquelle 19 soldats américains meurent, ainsi qu'un casque bleu malaisien et près d'un millier de Somaliens. Le président Bill Clinton décide alors de retirer ses troupes, et 8 000 Casques bleus de l'ONU prennent le relais jusqu'en 1995. 151 casques bleus et 3 civils étrangers sont tués.

Le pays est alors divisé en plusieurs factions en guerre les unes contre les autres[22]. Le centre et le sud sont contrôlés par Hussein Mohamed Aïdid ; le nord-ouest par Mohamed Ibrahim Egal, élu président de la République autoproclamée du Somaliland en 1997, il meurt en 2002. En , un accord de gouvernement, patronné par l'Éthiopie et le Kenya, échoue à régler le problème du désarmement et de la reconstruction de l'État[22]. Le nord-est se déclare autonome en 1998 sous le nom de Puntland. Le , le Parlement de transition en exil élit un nouveau président en la personne de Abdiqasim Salad Hassan, dans un contexte particulièrement difficile. Le pays reste aux prises avec des rivalités claniques. Après diverses tentatives infructueuses de conciliation, une conférence de réconciliation aboutit en à un projet de charte nationale prévoyant le fédéralisme et mettant sur pied des institutions fédérales de transition[22].

Élection d'Abdullahi Yusuf Ahmed

Somaliland : République auto-proclamée depuis 1991.

Le , le Parlement fédéral de transition de la République de Somalie, exilé au Kenya en raison des affrontements entre seigneurs de la guerre à Mogadiscio, et formé en nombres égaux de représentants de chacun des quatre grands clans somalis, a élu en tant que président intérimaire Abdullahi Yusuf Ahmed, président du Pays de Pount. À la tête du Gouvernement fédéral de transition, celui-ci a nommé Ali Mohamed Gedi, un vétérinaire de profession, en tant que Premier ministre, avec pour mission de former un gouvernement de coalition avec les différents chefs de guerre du pays. Les institutions somaliennes siègent au Kenya par mesure de sécurité à l'égard de la situation intérieure de la Somalie. Les institutions en exil n'ont aucun contrôle sur le pays en dehors de certains quartiers de la capitale Mogadiscio, leur autorité n'est pas reconnue à l'intérieur du pays, mais uniquement par les gouvernements étrangers.

Depuis le , le gouvernement de transition siège à Baidoa, en Somalie.

Certaines zones de Somalie, bien qu'éloignées de 4 500 km de l'épicentre, furent dévastées par le tsunami du 26 décembre 2004. Quelques villages sur la côte de l'océan Indien furent détruits par le tsunami et environ 110 personnes (essentiellement des pêcheurs) furent tuées.

Prise de pouvoir par les islamistes et nouveaux conflits

Au début du mois de , les affrontements entre d'une part les membres de l'Alliance pour la restauration de la paix et contre le terrorisme (ARPCT), une alliance entre des chefs de guerre et le gouvernement de jure de la Somalie, soutenu par Washington, et d'autre part l'Union des tribunaux islamiques, ont vu la victoire de ces derniers pour le contrôle de Mogadiscio. Le rétablissement de l'ordre se fait au nom de la seule structure législative stable et consensuelle du pays, la jurisprudence chaféite.

Le à Nairobi, l'Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), qui regroupe le Kenya, l'Ouganda, le Soudan, Djibouti, l'Éthiopie, l'Érythrée et le gouvernement de transition de Somalie, décide d'interdire l'accès au territoire de ses pays membres aux miliciens de l'ARPCT fuyant devant l'avancée des tribunaux islamiques dont le plus important, celui de Mogadiscio, est nommé Hifka-Halane. Il sert de pouvoir judiciaire (civil et pénal), en jugeant les affaires en appliquant la charia.

Fin , l'armée éthiopienne intervient et les tribunaux islamiques fuient Mogadiscio. Elle prend ainsi le contrôle de la majeure partie du pays et le gouvernement de transition se déclare le gouvernement de facto du pays.

Présidents successifs d'un pouvoir affaibli

Le , le président Abdullahi Yusuf Ahmed annonce sa démission, en exprimant ses regrets de n'avoir pas pu mettre fin au conflit somalien[23]. Le Parlement, réuni à Djibouti en raison du désordre en Somalie, élit alors Sharif Sheikh Ahmed, ancien dirigeant de l'Union des tribunaux islamiques, à la présidence de la République[24].

Le pays subit une forte crise alimentaire.

Depuis plusieurs années, la Somalie serait le pays le plus corrompu et le plus en déliquescence au monde selon l'indicateur du Fund for Peace créé par Samuel Huntington[25].


En octobre 2011, l'armée kényane intervient dans le conflit, lançant l'opération Linda Nchi protéger le pays » en swahili) contre les positions de jeunes insurgés.

Le , Sharif Sheikh Ahmed est devancé par Hassan Sheikh Mohamoud au 2e tour de l'élection présidentielle par 190 voix contre 79.

Le , Mohamed Abdullahi Mohamed est élu président lors de l'élection présidentielle somalienne de 2017 menant ainsi son parti Tayo au pouvoir.

Les Nations unies estiment que 1,7 million de personnes manquent de nourriture à cause de la sécheresse en , et que leur nombre va augmenter d'un demi-million d'ici à juillet. Plusieurs dizaines de milliers de personnes sont contraintes d'abandonner leur foyer pour tenter de trouver de la nourriture, venant ainsi s'ajouter aux 2,6 millions de personnes déjà déplacées dans le pays du fait de la sécheresse et de la guerre[26]. Environ 3,2 millions de personnes supplémentaires risquent d'avoir des difficultés à s'approvisionner en nourriture sur la même période. Il s'agit de la pire sécheresse vécue par la Somalie depuis des décennies[27].

Géographie

Emplacement et caractéristiques

Entourée par le golfe d'Aden au nord, l'océan Indien à l'est et au sud-est, Djibouti au nord-ouest, l'Éthiopie à l'ouest et le Kenya au sud-ouest, la Somalie possède 3 025 km de côtes et 2 366 km de frontière terrestre dont plus de la moitié avec l'Éthiopie.

Le pays est essentiellement composé de plaines arides, de moins de 100 mètres au-dessus de la mer, au centre et au sud. Le nord du pays est plus montagneux.

Son point culminant est le Shimbiris (2 416 m), situé au nord du pays.

Le sous-sol contient de l'uranium, du minerai de fer, de la bauxite et du cuivre.

Découpage administratif

La Somalie est officiellement découpée en 6 États eux-mêmes découpés en 18 régions.

États

Carte des États fédérés de la Somalie

Depuis 2016, la Somalie est officiellement divisée en 6 États autonomes :

Régions

Régions administratives officielles.

La Somalie est officiellement divisée en 18 régions administratives (somali : gobolka - au pluriel gobollada).

Entités non-reconnues

Carte de la Somalie indiquant les différentes zones de contrôle du pays.

On trouve en Somalie, des entités de facto qui contrôlent une grande partie de la Somalie :

  • Somaliland (capitale : Hargeisa) : République auto-proclamée depuis 1991, installée sur le territoire de l'ancienne Somalie britannique, dont elle se considère l'héritière. Considérée au niveau international comme une région autonome de la Somalie.
    • Maakhir (capitale : Badhan) : État auto-proclamé en 2007, se rattache au Puntland en 2009, après avoir été l'objet d'une guerre entre le Puntland et le Somaliland.
    • SSC : Soul, Sanaag et Cayn, objet de tensions entre Puntland et Somaliland, s'est doté d'une administration qui se veut autonome, sur le modèle du Puntland.
    • Awdal : État auto-proclamé, ancienne portion du Somaliland, a souhaité s'en détacher en 2010.
    • Saaxil (capitale : Berbera)
  • Pount (capitale : Garowe) : État auto-proclamé en 1998, souhaite intégrer une prochaine République fédérale somalienne.
  • Galmudug (capitale : Gall Kacyo) : État auto-proclamé en 2006, entretient des rapports avec le Puntland et souhaite intégrer, à l'instar de ce dernier, une prochaine République fédérale somalienne.
  • Jubaland/Azanie : ancienne République auto-proclamée, plusieurs fois conquise par les islamistes du sud du pays, le Jubaland a décidé de se transformer en Azanie, État auto-proclamé, en 2010. On trouve sous l'autorité de la nouvelle Azanie, une bande frontalière du Kenya (qui semble n'être pas étranger à cette initiative) et le nord du Gedo.
  • Himan et Heeb : État auto-proclamé.
  • Territoires contrôlés par Ahlu Sunna wal Jamaa, groupe islamique soufi.
  • Territoires contrôlés par Harakat al-Chabab al-Moudjahidin, groupe islamiste.

Économie

Depuis le début des années 1991, la guerre civile entrave le développement économique du pays.

L'économie de la Somalie est surtout agricole, mais est aussi basée sur l'exploitation du sel. Plusieurs compagnies internationales, comme BP ou ExxonMobil, montrent un intérêt croissant pour le pétrole somalien[29] : en effet, le nombre de barils en Somalie est estimé entre 8 et 15 milliards[30]. L'économie est assistée par l'aide internationale et les rentrées de devises de la diaspora, évaluées à plus de 60 % du PIB en 2007[31].

Crise alimentaire de 2011 dans la Corne de l'Afrique.

En 2001, la Somalie était classée dernière sur la liste des pays par indice de développement humain. Elle n'est plus classée depuis.

La monnaie (devise) nationale, le shilling somalien, n'a plus de valeur depuis 1991. Le dollar américain est plus utilisé pour les transactions, surtout les plus importantes. Le riyal saoudien est aussi accepté, quand les cours sont connus. Le birr éthiopien est accepté dans les zones frontalières avec l'Éthiopie. Le shilling du Kenya est aussi une devise acceptée qui devient de plus en plus importante dans le commerce. Au Somaliland, il est courant de voir des transactions se faire en livre sterling. Dans toute la Somalie, l'usage de l'euro est marginal.

Le réseau routier, très important pour le développement de l'économie, est dans un état catastrophique. Les routes, ou ce qu'il en reste, sont dangereuses, et truffées de nids de poules, ou trous. Il est aussi dangereux de s'aventurer sur les routes de Somalie ou sévissent des bandits encadrés par des chefs de guerre. Désormais, pour les déplacements de véhicules, les routes laissent place à de grandes pistes de terre. Au Somaliland, le réseau routier est mieux entretenu, et plus dense, mais avec le manque de devises, il est difficilement entretenu. Les routes dans cette région sont également dangereuses, car certaines zones sont encore truffées de mines, vestiges de la guerre de sécession entre le Somaliland et la Somalie. Le déminage des zones concernées a été confié à une ONG anglaise. Il y a des échanges économiques entre le Somaliland et l'Éthiopie, et des camions partent en grands nombres d'Hargeisa vers l'Éthiopie, dont certains pour le commerce du khat.

Vu l'état catastrophique du réseau routier, pénétrer dans l'intérieur de la Somalie, en dehors des côtes relève de l’expédition : souvent, pour faire par exemple un déplacement de 40 km, il faut toute une journée.

Les villes de Somalie, hormis quelques rues de Mogadiscio, n'ont pas d'électricité. La compagnie nationale d'électricité de Somalie a cessé en 1990, année où les employés de la compagnie se sont retrouvés au chômage, à la suite de la guerre civile. Les salaires n'étaient plus versés depuis plusieurs mois. Cependant, au Somaliland, un réseau restreint existe, et alimente surtout Hargeisa et Berbera. L'essentiel du réseau internet de Somalie existe presque exclusivement au Somaliland. À Mogadiscio, l'électricité est disponible pour seulement quelques rares familles, souvent liées aux chefs de guerre, ou du nouveau gouvernement Somalien, aidé par l'ONU et la communauté internationale. Le soir, vue de la Station spatiale internationale, la Somalie apparaît quasiment complètement en noir, presque comme la Corée du nord, ou certains pays africains pauvres.

Démographie

Une famille somalienne.

Le pays compte environ 11,3 millions d'habitants en 2018 (données CIA)[32]. Les estimations sont difficiles en raison du nombre important de nomades et de réfugiés qui tentent de fuir la famine et les guerres interclans. En 2018 toujours, la population estimée par la Banque Mondiale est de 15,0 millions[33]. Quasiment tous les Somaliens sont musulmans.

Avant 1991, il y avait environ 5 000 Italiens, qui étaient surtout des coopérants, des commerçants, ou des travailleurs humanitaires. Plus de 95 % ont fui la guerre civile entre 1991 et 2005.

En 2013, il restait moins de 20 Italiens, surtout des religieux ou religieuses, de l'église catholique, et concentrés à Mogadiscio.

Société

Mogadiscio en 2012.
Mogadiscio en 2016.

Éducation

En 1950, l'ONU confie l'ex-Somalie italienne à un mandat de l'Italie, jusqu'en 1960. Les Italiens tentent alors de former une élite indigène et ouvrent l'université de Mogadiscio avec l'objectif de former une élite pour gérer et administrer le pays. Après la création de la Somalie en 1960, des fonctionnaires originaires du Somaliland partent dans le sud. En 1971 et 1972, pour aider à l'unification du pays, le somali devient la langue officielle, alors que l'anglais continue à être utilisé au nord et l'arabe, l'anglais et l'italien au sud. L'italien n'est plus enseigné depuis 1988. L'accent est mis sur l'anglais et l'arabe.

Dans la Somalie italienne, l'analphabétisme était très important. Au Somaliland britannique, une élite indigène était formée.[réf. nécessaire]

Le taux de scolarisation réel[34] pour la période 2008-2012 en primaire est de 65 %, mais en raison d'une déperdition importante, seuls 15 % des enfants suivent des études dans le cycle secondaire[35]. Le taux d'analphabétisme reste très élevé, il est de 61 % pour les adultes, de 47 % pour les jeunes hommes entre 15 et 24 ans, et de 63 % pour les jeunes femmes de la même tranche d'âge[réf. nécessaire][35]. Il touche surtout l'intérieur du pays, hors Mogadiscio où sont concentrées les rares écoles.[réf. souhaitée]

Depuis 1991, il n'y a plus d'État pour encadrer le système éducatif, l'université de Mogadiscio ne fonctionne plus. Les écoles publiques sont fermées depuis janvier 1991. Déjà, au centre et dans l'est de la Somalie, un grand nombre d'écoles étaient fermées depuis 1987, avec l'avancée de la guerre civile. Quelques très rares écoles privées fonctionnent, surtout à Mogadiscio. Mais le nombre des élèves est extrêmement limité, les prix des inscriptions sont prohibitifs pour le plus grand nombre des Somaliens.[réf. nécessaire] Excepté à Mogadiscio, ou quelques écoles privées fonctionnent, il n'y a plus d'écoles ouvertes dans le pays, sauf au Somaliland, où des écoles privées sont ouvertes, et où l'état du Somaliland tente plus ou moins d'instaurer une école publique. L'industrie (surtout textile), qui était florissante avant 1991, avec l'aide de l'URSS et de la Chine n'existe presque plus. Il n'y a plus de système d'assurances en Somalie depuis 1991. Au total, les rares écoles privées de Somalie ont formé moins de 0,3 % à 0,5 % maximum des écoliers somaliens (sauf Somaliland) entre 1991 et 2015, ce qui est très faible, et les rares Somaliens diplômés depuis, pour le plus grand nombre, vivent hors de Somalie, où ils ont plus de perspectives de trouver des emplois.[réf. nécessaire]

Depuis 1991, les archives ne sont plus protégées : les centres des impôts, les mairies, ou autres bâtiments administratifs furent fermés, puis, généralement pillés. Souvent, de nombreux documents furent incendiés, dont des cadastres, et les registres d'enregistrements des naissances. Tous les fonctionnaires, agents administratifs, enseignants, personnels communaux, perdirent leurs emplois en , date ou l'État somalien s'est effondré. Cependant, les salaires n'étaient plus versés depuis déjà plusieurs mois.

Au Somaliland le système éducatif reste limité, surtout en milieu rural. Dans le cas de figure où la paix reviendrait un jour en Somalie, il faudra des décennies à l'État somalien pour reconstruire le système étatique du pays : l'éducation sera très importante, pour former de nouveaux fonctionnaires et gérer le pays. Mais surtout, c'est l'argent et les devises qui vont manquer, l'État somalien est ruiné, après plus de 20 années de guerre civile. L'aide du FMI, de la Banque mondiale, et des pays riches du Golfe (Qatar, Arabie saoudite, Émirats arabes unis) devra être très importante, pour reconstruire les écoles, les infrastructures, et reconstituer une armée nationale. Si la paix revenait un jour en Somalie, les difficultés dues au manque d'éducation vont êtres immenses : des savoir-faire, et des métiers n'ont plus de formations, ou n'existent plus : il n'y a par exemple, plus d'électriciens : les rares électriciens de Somalie sont ceux qui furent formés avant 1991, et ils ont en général plus de 45 ans. Les chefs de guerre somaliens, aisés, font appel à de jeunes électriciens yéménites. Autre exemple : les égouts ne sont plus entretenus, ainsi que le ramassage des ordures. Autre cas de figure : l'enseignement. La pénurie d'enseignants va être énorme, et il faudra des décennies au gouvernement somalien pour résoudre ce problème. En revanche, en Somalie, le système D est très répandu : il y a beaucoup de marchands ambulants, beaucoup de marchés, et l'agriculture est restée une valeur sûre, mais limitée, vu le climat aride du pays.[pertinence contestée]

Alimentation

La Somalie est régulièrement exposée à des épisodes de sécheresse qui provoquent des famines : en 2011, 250 000 personnes y avaient laissé la vie. Ces épisodes sont de plus en plus fréquents, vraisemblablement à cause du réchauffement climatique. Deux millions de personnes, dont une forte proportion d’enfants, sont proches de la famine en 2019, et trois millions d’autres n’ont qu’un accès très aléatoire à la nourriture[36].

L’aide internationale est précaire et très insuffisante. Les donateurs étrangers n’honorent pas toujours leurs promesses : seulement 35 % de l’aide promise pour l'année 2019 a été versée. Ce ne sont pas tant les pays voisins qui font défaut mais surtout les pays occidentaux, principalement les États-Unis. L’ONU estime que lors du premier semestre 2019, le nombre de personnes secourues a diminué de moitié par rapport à l’année précédente. Et 80 % des enfants malnutris n’ont accès à aucun traitement médical[36].

Héritage de la colonisation italienne, la consommation de pâtes fait partie du quotidien de nombreux Somaliens. La consommation de pizzas est aussi assez répandue.[réf. nécessaire]

Culture

Corruption

En 2010, selon l'enquête de Transparency International, la Somalie avait le plus mauvais indice de perception de la corruption de tous les pays du monde, avec un IPC de 1,1.

Philatélie

Officiellement, il n'y a plus de service postal, c'est-à-dire plus de courrier international ni national, en Somalie depuis la fermeture des bureaux de poste en . Plusieurs provinces n'avaient plus de courrier depuis 1987. Les timbres de l'ONU du bureau de New York sont utilisés, sans surcharge, par les soldats de l'ONU, les militaires éthiopiens, les ONG, et quelques rares élus et officiels somaliens (dont les membres du gouvernement somalien), et ce courrier transite par le Kenya.

L'Union postale universelle (UPU), ne reconnaît pas les timbres somaliens émis après 1990. Cependant, le marché philatélique mondial connaît de nombreuses émissions de timbres de Somalie depuis 1991. Ces timbres n'ont pas cours en Somalie, sont introuvables sur place et les oblitérations sont fantaisistes. Les catalogues de cotations (Yvert et Tellier, Michel, Scott…) ne leur reconnaissent aucune valeur et on ignore à qui vont les recettes de la vente de ces timbres. En revanche, les timbres émis avant 1991 sont rares, difficiles à trouver et recherchés par les philatélistes, en particulier ceux avec une légende en arabe, somali et italien.

Le gouvernement somalien annoncera en temps venu quand reprendront les émissions de timbres en Somalie, et en même temps qu'il ne reconnaît pas les timbres émis depuis 1990, il ne reconnait pas non plus les oblitérations des timbres, qui sont illégales et où apparaît toujours le même lieu : Mogadiscio.

L'émission officielle de timbres pourrait peut-être reprendre, quand un gouvernement élu aura autorité sur tout le territoire somalien. Il faudra former de nouveaux postiers, rénover les bureaux de poste détruits, en construire d'autres, et trouver des fonds pour payer leur personnel, et surtout, réintroduire une monnaie stable.

Officiellement, depuis début 2017 l'État Somalien a porté plainte auprès de l'UPU (Union Postale Universelle) pour utilisations de tampons frauduleux, violant la souveraineté et les institutions de l'État Somalien, et pour émissions de timbres frauduleux alors que l'État Somalien ne sort plus de timbres depuis 1990, et dont il ignore où vont les recettes des ventes de tels timbres, alors que l'État Somalien tente de remettre en place difficilement un système pour les PTT, avec ouvertures prochaines de bureaux de poste. L'État Somalien craint que l'argent récolté de la vente des timbres frauduleux ne soit à destinations d'organisations terroristes, comme les Shebabs, ou autres mouvements Islamistes radicaux.

Au Somaliland, la poste fonctionne et des timbres sont émis, avec le somali écrit en lettres latines, et parfois libellés en anglais, mais ils ne sont pas reconnus par l'UPU, car cet État n'est pas reconnu par l'ONU. Cela reste un service local limité à quelques bureaux, et il n'y a pas d'envoi à l'étranger.[réf. nécessaire]

Codes

La Somalie a pour codes :

Notes et références

  1. « Somalie (la) », sur typo.mondediplo.net (consulté le )
  2. (en) « Africa :: Somalia — The World Factbook - Central Intelligence Agency », sur www.cia.gov (consulté le ).
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  18. Les factions empêchaient notamment les bateaux contenant de l'aide humanitaire d'accoster, ont brûlé les aéroports et les ports de mer, ont extorqué les fonds prévus pour l'aide humanitaire, etc. Les entrepôts de nourriture étaient remplis, or, seulement une fraction de l'aide humanitaire se rendait aux personnes dans le besoin. Pendant ce temps, on estime que 3 000 personnes par jour mouraient de la famine. http://www.un.org/Depts/dpko/dpko/co_mission/unosom1backgr2.html
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Voir aussi

Bibliographie

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  • Arnaldo Mauri, « Somalie », dans Giordano Dell'Amore, Les systèmes bancaires des Pays d'Afrique, Milan, Cariplo-Finafrica, .

Articles connexes

Liens externes

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