BP (entreprise)

La société BP est une compagnie britannique de recherche, d'extraction, de raffinage et de vente de pétrole fondée en 1909. Anciennement nommée Anglo-Persian Oil Company (APOC-1909), puis Anglo-Iranian Oil Company (AIOC-1935), puis British Petroleum Company (BP-1954), puis BPAmoco (2001), avant d'être renommée BP.

Pour les articles homonymes, voir BP.

BP

Logo de BP

Siège social de BP à St James's au Royaume-Uni

Création 1909
Fondateurs William Knox D'Arcy
Personnages clés CEO : Bob Dudley
Président : Carl-Henric Svanberg
Forme juridique Société anonyme
Action New York Stock Exchange (BP)[1], bourse de Londres (BP), bourse de Francfort (BPE) et bourse de Tokyo (5051)
Slogan Beyond Petroleum
Siège social Londres
 Royaume-Uni
Direction Bernard Looney (en) (depuis le )[2]
Actionnaires The Vanguard Group, Norges Bank Investment Management, BlackRock, etc[3]
Activité Pétrole
Produits Pétrole et raffinage
Filiales BP Europa SE (d), BP Exploration (Alaska) (d), BP Gas Europe (d), BP Norge (d), Atlantic Richfield Company, Amoco, Castrol India (en), Castrol et Bahía de Bizkaia Electricidad (d)
Effectif 73 000 personnes environ en 2018
Site web www.bp.com

Capitalisation 128 082 M€ en septembre 2019
Chiffre d'affaires 298 756 M€ en 2018[4]
Résultat net 9 383 M€ en 2018

Après sa fusion avec Amoco, Atlantic Richfield (Arco) et Burmah Castrol, elle est devenue la plus grande société du Royaume-Uni et la troisième compagnie pétrolière mondiale. La division BP de Londres est évaluée à environ cinquante milliards de dollars (environ trente-neuf milliards d'euros). Internationalement, BP est présente dans plus de cent pays et emploie environ 79 700 personnes en 2010.

Depuis 2010, l'image de l'entreprise a souffert de la mauvaise publicité due à l'explosion de l'une de ses plates-formes pétrolières, Deepwater Horizon qui coûta la vie à 11 personnes le 20 avril 2010. Elle est considérée comme l'une des plus importantes catastrophes écologiques liées à l'exploitation du pétrole de l'histoire, et qui lui a valu une amende record de 4,5 milliards de dollars ([5]). Néanmoins, la même année, malgré une perte de bénéfices, elle affichait un chiffre d'affaires de 308,928 milliards de dollars américains, la classant au 4e rang des plus grandes entreprises mondiales selon leur chiffre d'affaires.

BP est l'une des principales entreprises émettrices de gaz à effet de serre dans le secteur des hydrocarbures.

Histoire

1909-1955

En , William Knox D'Arcy se fait accorder une concession par le shah de Perse aux fins de découvrir du pétrole, qu'il finit par trouver en . C'est la première découverte commercialement significative au Moyen-Orient. En 1909, la Anglo-Persian Oil Company est créée afin d'exploiter ce gisement.

La compagnie se développe doucement jusqu'à la Première Guerre mondiale lorsque son importance stratégique incite le gouvernement britannique à l'acquérir et devenir l'actionnaire majoritaire de la compagnie qui devient ainsi la source d'approvisionnement principale de la marine royale durant le conflit mondial. En 1917, la guerre permet au gouvernement de prendre le pas sur la Europäische Petroleum-Union qui utilisait la marque British Petroleum. La guerre achevée, la compagnie, dont 51 % des parts appartiennent désormais au gouvernement britannique, investit dans d'autres gisements dans le monde. Mais son souci principal reste en Perse et, après l'accord britannico-perse de 1919, la compagnie peut continuer de commercer profitablement avec ce pays.

Après la prise de pouvoir par Reza Chah, ce dernier cherche à renégocier le contrat liant l'APOC au pétrole persan. Après quelques tensions entre le Royaume-Uni et la Perse, un nouveau traité est signé, accordant de meilleurs revenus au gouvernement iranien, mais encore bien en dessous des espérances. L'Anglo-Persian Oil Co. devient l'Anglo-Iranian en 1935, et contrôle l'ensemble du cycle pétrolier, le montant des royalties versées à l'Iran est fixé à Londres.

À la fin des années 1940, le débat sur les revenus du pétrole iranien perçus par le gouvernement est relancé, les États-Unis ayant signé des contrats pétroliers avec l'Arabie Saoudite prévoyant une répartition des bénéfices 50/50 entre les deux pays, là où l'AIOC n'octroie que 20 % à 25 % de ses revenus au gouvernement iranien. Le , sous le gouvernement du premier ministre Mohammad Mossadegh, le pétrole iranien est nationalisé et la National Iranian Oil Company (NIOC) est fondée, se voulant une alternative nationale à l'AIOC. Mais les Britanniques refusent de perdre l'AIOC et portent plainte devant le tribunal de La Haye puis devant le conseil de sécurité de l'ONU ; les deux se déclarent incompétents. Le gouvernement de Mossadegh refusant de renégocier la nationalisation, les Britanniques imposent un blocus sur le pétrole iranien.

Après le renversement de Mossadegh lors du coup d'état de 1953 mené par le général Zahedi, un consortium de firmes pétrolières est créé. La NIOC existe toujours, mais ne peut vendre son pétrole qu'au consortium qui inclut de nombreuses compagnies de plusieurs pays dont l'Anglo-Iranian Oil Company. Le contrat de vente avec le consortium est signé en 1954 par le gouvernement iranien qui perçoit désormais 50 % des bénéfices. L'AIOC est renommée British Petroleum Company, dit BP, en 1955. Supposé se terminer en 1979, le consortium est abrogé la même année et la totalité de l'industrie pétrolière iranienne nationalisée de nouveau à la suite de la Révolution Islamique.

Entre 1980 et 1999

En 1987, British Petroleum acquiert Britoil ainsi que les parts de la Standard Oil of Ohio (Sohio) qui lui manquaient. En 1994, BP et Petroleos de Venezuela SA (PDVSA) ont commencé la commercialisation de l'Orimulsion, un carburant tiré du bitume.

En 1998, le cabinet de sécurité de la multinationale en Colombie, Defense Systems Colombia (DSC), est accusé par Human Rights Watch d'importer des armes et de former la police colombienne, connue pour sa brutalité. Lorsqu'elle a fait l'objet d'une enquête, DSC a refusé de coopérer[6].

XXIe siècle

Dépôt d'hydrocarbure GDH (filiale de BP) à Frontignan (Hérault, France).

En 2000, BP acquiert Arco ainsi que Burmah Castrol. En 2001, elle fusionne avec Amoco (anciennement Standard Oil of Indiana) et devient BPAmoco. En 2002, BPAmoco est renommée BP, sans qu'aucun sens précis ne soit donné aux deux lettres. En 2003, BP Allemagne rachète le réseau de station-service Aral. En 2005, la branche pétrochimie est séparée sous le nom d'Innovene (du nom de son procédé développé en 1993 pour la fabrique du polypropylène), puis est achetée par Ineos.

À la fois sous couvert d'éco-responsabilité et pour améliorer son image, la société investit depuis quelques années dans l'énergie solaire.

BPAmoco est formée en 2001 par ce qui a été officiellement décrit comme la fusion de British Petroleum et d'Amoco pour éviter toute concurrence. Cependant, après un an d'opérations communes, les deux géants regroupent la plupart des opérations et se renomment BP.

Dans les faits, l'événement est un changement et la compagnie retient le nom de British Petroleum. Mais, en 2002, il devient de manière officielle BP, dont les lettres ne signifient officiellement plus rien. BP acquiert également Arco en même temps qu'elle fusionne avec Amoco. Arco était anciennement l'Atlantic Richfield Oil Company. Auparavant, au milieu des années 1970, British Petroleum avait acquis la Standard Oil of Ohio ou Sohio.

La plupart des stations-service d'Amoco, aux États-Unis, sont en cours de rhabillage et portent progressivement le nom de BP. Toutefois, dans certains États, les bâtiments et les pompes sont remplacés par le design BP, mais l'enseigne reste Amoco.

Les stations Arco pourraient bientôt être nommées BP, mais conservent leur autonomie. Arco est également attachée aux magasins de proximité AMPM qui ont ainsi été également acquis par BP.

En , BP signe un contrat de neuf cents millions USD avec la Libye pour l'exploration et l'exploitation du gaz naturel présent dans ce pays[7],[8].

En , le président Evo Morales nationalise les filiales du groupe BP présentes sur le territoire bolivien.

En 2010, la plate-forme pétrolière Deepwater Horizon, exploitée par BP, explose, donnant lieu à une des plus grandes catastrophes environnementales liée au pétrole. En , elle cède une partie de ses activités à Apache Corporation pour la somme de sept milliards USD[9]. En , elle vend ses « activités d'exploration » en Colombie à Ecopetrol et à Talisman Energy pour 1,9 milliard USD[10].

En 2012, Rosneft annonce le rachat de TNK-BP pour 61 milliards de $. BP passe ainsi sa participation de 1,25 % à 19,75 % dans Rosneft et reçoit 12,3 milliards de $. Le consortium AAR reçoit lui vingt-huit milliards de $ en numéraire[11].

En , le gouvernement fédéral américain exclut BP « de toute nouvelle attribution de contrats fédéraux en invoquant son « manque d’intégrité » lors de la marée noire de 2010 dans le golfe du Mexique »[12].

Au matin du , la base de vie du site d'exploitation coexploitée par BP, Statoil et Sonatrach située sur le site gazier de Tiguentourine (à 45 km à l'ouest d'In Amenas en Algérie) est attaquée par des Islamistes se réclamant du nord du Mali qui prennent en otages une quarantaine d'employés occidentaux de nationalités diverses et font deux morts[13]. Cette action, qui se déroule dans le contexte du conflit malien de 2012-2013 et de l'opération Serval menée par la France depuis le 11 janvier, est plus tard revendiquée par des membres de la brigade Al-Mouthalimin. La brigade se réclame de l'Algérien Mokhtar Belmokhtar, un ancien chef local d'Aqmi et auparavant du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC)[14].

En , BP signe un contrat de vente de gaz naturel liquéfié sur vingt ans, d'un montant de vingt milliards de dollars, avec l'entreprise chinoise CNOOC[15]. En , BP rachète[16] au distributeur canadien Couche-Tard l'entreprise Statoil Fuel & Retail (SFR), société de distribution de carburants pour l'aviation en Scandinavie[17].

En , Kinder Morgan acquiert quinze sites de stockages d'hydrocarbures de BP aux États-Unis pour 350 millions de dollars. BP gardant une participation de 25 % dans quatorze de ces quinze sites[18]. Au total, BP a cédé en 2015 pour dix milliards de dollars d'actifs, ce qui porte ses cessions à près de cinquante milliards de dollars depuis la marée noire de 2010 dans le golfe du Mexique[19]. En , BP annonce la suppression de quatre mille emplois dans sa branche dédiée à la production d'hydrocarbures[20].

En , la compagnie annonce le début de la production de gaz dans les champs du Sud de l'Algérie faisant partie du projet « In Salah Gaz ». Ce projet est une association entre Sonatrach, BP et Statoil. Le site est constitué de sept champs qui sont conjointement exploités par les trois partenaires.  Le  , le site est la cible d'une attaque à la roquette. Cette attaque ne fait aucune victime[21].

Fin , BP et Kowait Petroleum Corporation (KPC) annoncent avoir signé un accord cadre afin d'étudier d'éventuelles possibilités conjointes d'investissement et de coopération dans l'avenir du pétrole, du gaz, du commerce et de la pétrochimie[22].

En , BP annonce la fusion de ses activités norvégiennes avec Det Norske Oljeselskap pour créer un nouvel ensemble appelé « Aker BP » dans lequel BP doit avoir une participation de 40 %[23].

En septembre 2016, une enquête de l'ONG Public eye révèle que des traders suisses profitent des normes en vigueur dans certains pays d'Afrique[24] pour y écouler depuis trente ans du carburant toxique. Selon The Guardian, BP a ainsi exporté du diesel à très haute teneur en soufre au Ghana[25].

En décembre 2016, BP acquiert des participations dans des gisements de gaz au large de la Mauritanie et du Sénégal, ainsi qu'à Abu Dhabi pour un total de 3,4 milliards de dollars[26]. Le même mois, BP annonce l'acquisition de cinq cents stations d'essences en Australie à Woolworths pour 1,3 milliard de dollars australiens[27]. En janvier 2017, BP vend la moitié de sa participation de 50 % dans le champ pétrolier Magnus situé en mer du Nord à EnQuest[28]. En août 2019, BP annonce la vente de ses activités en Alaska, qui regroupe 1 600 salariés, pour 5,6 milliards de dollars à Hilcorp Energy[29].

En juin 2020, BP annonce la suppression de 10 000 postes, dont une grande partie en personnel administratif, ce qui représente environ 15 % de sa masse salariale. Cette annonce est faite en parallèle à une réduction des dépenses d'investissements. Les deux annonces font suite à la crise économique liée au covid-19[30].

En août 2020, BP annonce une réorientation majeure de sa stratégie : ses investissements dans les énergies renouvelables passeront à 4 milliards de dollars par an d'ici à 2025, puis 5 milliards par an avant 2030. BP était jusqu'à 2019 moins ambitieux que Shell et Total dans ce domaine. Ses investissements annuels dans les renouvelables atteignant à peine un demi-milliard, contre 1,5 à 2 milliards pour Total. Les dépenses dans les hydrocarbures seront réduites de plus de 20 %. La transition énergétique (éolien, solaire, capture de carbone, hydrogène, biocarburants, bornes de recharge pour véhicules électriques, etc.) représentera plus du quart des investissements de BP d'ici à 2025, nettement au-dessus de la norme dans le secteur, qui consacre à peine 1 % de ses investissements aux renouvelables, selon l'Agence internationale de l'énergie. La production de pétrole et de gaz de BP va baisser de 40 % d'ici à 2030, alors que sa production d'électricité d'origine renouvelable sera multipliée par vingt, atteignant 50 GW en 2030[31].

Direction de l'entreprise

Le directeur général de la société BP, John Browne, a démissionné le après avoir perdu un procès contre la presse concernant des révélations sur sa vie privée. John Browne dirigeait BP depuis 1995 et son départ était prévu pour . Cette démission fait perdre à John Browne un bonus de 3,5 millions de livres (5,1 millions d'euros).

Tony Hayward (en) est nommé nouveau directeur général avec effet immédiat. À la suite de l'accident de Deepwater Horizon en , Bob Dudley prend la direction générale de BP le de la même année[32].

Données financières

Données financières en millions de dollars USD[33]:
Années 2016 2017 2018 2019 est
Chiffre d'affaires 183 008 240 208 299 756 278 954
Résultat d'exploitation 4 225 11 858 23 080 19 566
Résultat net part du groupe 115 3 389 9 383 6 396
Dettes financières 34 772 37 519 43 279 49 279

Actionnaires

Liste des principaux actionnaires au 2 octobre 2019[3].

BlackRock Investment Management 3,94%
The Vanguard Group 2,42%
Norges Bank Investment Management 2,35%
Legal & General Investment Management 1,98%
Invesco Asset Management 1,27%
M&G Investment Management 1,27%
SAFE Investment 1,24%
Capital Research & Management 1,06%
Aberdeen Asset Investments 1,05%
SSgA Funds Management 0,90%

Accidents industriels

Texas en 2005

Le , une raffinerie exploitée par BP à Texas City explose, faisant 15 morts et 170 blessés[34]. À la suite de ces évènements, la raffinerie continue de présenter un risque pour les personnes qui y travaillent[35].

Alaska en 2006

Entre les 2 et , la fuite d'un oléoduc d'une exploitation pétrolifère à Prudhoe Bay, en Alaska, répand entre 760 000 et un million de barils de pétrole brut dans la toundra[36]. Selon BP, cette fuite est due à la corrosion de l'oléoduc. Quelques mois plus tard, une nouvelle fuite de quelques barils contraint BP à fermer temporairement cette exploitation, le temps de remplacer une partie des tuyaux. Cette décision, dans une période où la production pétrolière mondiale est marquée par l'instabilité politique au Moyen-Orient et au Nigeria, a des conséquences économiques importantes, puisqu'elle implique une réduction de 8 % de la production américaine de pétrole, le site produisant 400 000 barils de pétrole par jour (sur une production totale de 4,9 millions de barils par jour). Le prix du baril de pétrole brut en subit les répercussions[37],[38].

Golfe du Mexique en 2010

Plate-forme Deepwater Horizon en .

Le dans le golfe du Mexique, la plate-forme Deepwater Horizon explose, générant dans un premier temps un incendie puis une marée noire sans précédent, qui change la politique américaine sur les assurances en cas de catastrophe. Cette marée noire pourrait devenir la plus dévastatrice et la plus grosse catastrophe écologique de l'histoire des États-Unis.

Quelques semaines plus tard, l'oléoduc trans-Alaska, détenu en partie par la firme, est fermé à la suite d'une fuite de plusieurs milliers de barils de pétrole brut à environ 150 km au sud de Fairbanks[39].

Le , BP est condamné à verser 4,5 milliards de dollars de dommages et intérêts au gouvernement américain[40].

Le , BP accepte de payer au Gouvernement fédéral et aux États touchés par la marée noire de Deepwater Horizon, 18,7 milliards de dollars (16,8 milliards d’euros) pour solde de tout compte (le versement sera étalé sur une période de quinze à dix-huit ans). Cette amende  sans précédent aux États-Unis  s’ajoute aux indemnités déjà versées aux victimes, au coût colossal du colmatage du puits et aux frais de dépollution, que le groupe a pu payer grâce à la vente de quarante-cinq milliards de dollars d’actifs[41].

Afrique

BP et d'autres groupes pétroliers possédant des forages au Nigeria, sont accusés de contribuer aux nombreuses marées noires occasionnées dans le delta du Niger, dont le nombre est estimé à plus de 300 par an (plus de 7 000 ont été officiellement recensées par les autorités nigérianes entre 1970 et 2000, sur plus de 2 000 grands sites de pollution), pour une quantité totale de pétrole brut de 1,5 million de tonnes en un demi-siècle (soit dix à quinze millions de barils). Ces firmes sont également accusées de bloquer la législation dans ce pays et de violer les droits de l'homme[42].

Émissions de gaz à effet de serre et environnement

En 2020, l'entreprise annonce son engagement à ne pas forer près des sites classés. Cette décision est saluée par l'UNESCO. Elle concerne autant les activités d'exploration que d'exploitation de pétrole et de gaz et l'entité sollicitera l'UNESCO en cas d'actions[évasif] près de ces zones[43].

Émissions de gaz à effet de serre et lobbying

Une étude publiée en 2019 par des chercheurs de l'institut américain Climate Accountability Institute  qui fait autorité mondialement quant au rôle des grands producteurs d'hydrocarbures dans le réchauffement climatique, selon le journal britannique The Guardian  indique que BP est la sixième entreprise mondiale la plus émettrice de gaz à effet de serre depuis 1965, avec 34,02 milliards de tonnes d'équivalent CO2[44].

Selon un rapport de l'ONG britannique InfluenceMap paru en 2019, BP a dépensé 53 millions de dollars par an en lobbying, depuis 2015, pour contrer les politiques de lutte contre le réchauffement climatique[45],[46].

BP Ultimate

Si BP Ultimate 98 et BP Ultimate Diesel permettent des réductions d’émissions importantes par rapport aux essences Eurograde standard (-11,6 % en moyenne de monoxyde de carbone, -3,3 % en moyenne d'oxydes d'azote, -6,6 % en moyenne d'hydrocarbures imbrûlés et -2,8 % en moyenne de CO2 pour l'Ultimate 98[47]), on ne sait toujours pas comment l'entreprise parvient à obtenir ce résultat, car la composition de ces deux carburants est tenue secrète.

Non-respect des normes européennes

Le 21 mai 2019, la fédération allemande pour l'environnement et la protection de la nature (Bund) révèle en utilisant les données fournies par l'agence fédérale de l'environnement allemande comme par l'Agence européenne des produits chimiques que 654 entreprises opérant en Europe ne respectent pas, entre 2014 et 2019, le protocole européen d'enregistrement, évaluation et autorisation des produits chimiques, censé protéger la santé et l'environnement des Européens. Ces entreprises, dont BP, emploient massivement des substances de synthèse interdites et potentiellement dangereuses[48],[49],[50].

Activité de lobbying

La compagnie BP dépense chaque année en moyenne 53 millions de dollars en lobbying pour bloquer les mesures de lutte contre le réchauffement climatique[51].

Aux États-Unis

Selon le Center for Responsive Politics, les dépenses de lobbying de BP aux États-Unis s'élèvent en 2018 à 5 230 000 dollars[52].

Auprès des institutions de l'Union européenne

BP est inscrit depuis 2008 au registre de transparence des représentants d'intérêts auprès de la Commission européenne, et déclare en 2018 pour cette activité des dépenses annuelles d'un montant compris entre 2 500 000 et 2 750 000 euros[53].

Notes et références

  1. Polygon.io, (entreprise), consulté le
  2. « https://www.bp.com/en/global/corporate/who-we-are/board-and-executive-management/the-board.html »
  3. Zone Bourse, « BP: Actionnaires + Dirigeants. », sur www.zonebourse.com (consulté le )
  4. zonebourse
  5. « Marée noire : déjà 12 milliards de facture judiciaire pour BP », Le Figaro, .
  6. Roland-Pierre Paringaux, « « Business », pétrole et droits humains », sur Le Monde diplomatique,
  7. (en) International Petroleum Finance, « Mixed fortunes for BP in Libya and Russia », Gale, (lire en ligne, consulté le )
  8. (en) Kitty Donaldson et Robert Hutton, « Blair announces BP's return to Libya after three decades », The New York Times, (lire en ligne, consulté le )
  9. BP cède 7 milliards de dollars d'actifs à son concurrent américain Apache, France 24, 20 juillet 2010.
  10. La Presse canadienne, « Talisman achète des actifs de BP en Colombie », Le Devoir, (lire en ligne, consulté le )
  11. Lire en ligne, Le Monde
  12. Agence France-Presse, « De marée noire à liste noire : Le gouvernement américain écarte BP des contrats fédéraux », Le Devoir, (lire en ligne, consulté le )
  13. Prise d'otage sur un site pétrolier BP en Algérie, Libération, 16 janvier 2013.
  14. (en) Two killed after militants take western contractors hostage in Algeria raid, The Guardian, 16 janvier 2013.
  15. BP to sign $20 billion LNG supply deal with China's CNOOC, Reuters, 17 juin 2014
  16. Pour un montant non communiqué.
  17. BP buys Scandinavian jet fuel business, Reuters, 3 septembre 2014
  18. Kinder Morgan, BP form fuel storage JV, Reuters, 20 octobre 2015
  19. Claude Fouquet, BP réduit ses investissements et va poursuivre ses cessions d'actifs, Les Échos, 27 octobre 2015 (consulté le 27 octobre 2015)
  20. BP annonce la suppression de 4000 postes dans la production pétrolière, L'Usine nouvelle, 12 janvier 2016.
  21. « Site gazier de Krechba : Le personnel de Sonatrach continue à assurer la production et l'exploitation », sur euro-petrole.com (consulté le ).
  22. « Synthèse de l'actualité du pétrole et du gaz semaine du au  », sur euro-petrole.com (consulté le ).
  23. Henrik Stolen et Karolin Schaps, « BP and Det norske agree $1.3 billion Norwegian oil merger », sur reuters.com, .
  24. « Les traders suisses accusés de déverser de l’essence sale en Afrique », Le Temps, (lire en ligne)
  25. (en) Alice Ross, « Trafigura, Vitol and BP exporting dirty diesel to Africa, says Swiss NGO », The Guardian, (lire en ligne)
  26. BP splashes out on deals to beef up oil, gas reserves, Reuters, 19 décembre 2016
  27. Australie: BP acquiert 500 stations-service, Le Figaro, 28 décembre 2016
  28. North Sea specialist EnQuest buys stake in BP's Magnus oil field, Karolin Schaps , Reuters, 24 janvier 2017
  29. Ron Bousso et Tanishaa Nadkar, « BP to quit Alaska after 60 years with $5.6 billion sale to Hilcorp », sur Reuters,
  30. « Le géant pétrolier BP annonce la suppression de 10 000 postes dans le monde », sur Le Monde,
  31. BP met le cap sur les énergies renouvelables, Les Échos, 4 août 2020.
  32. (en) New BP CEO says hopes to restore dividend in 2011, Reuters,
  33. Zone Bourse, « BP PLC : Données Financières », sur www.zonebourse.com (consulté le )
  34. (en) Click2Houston.com, « 14 Die in Massive Explosion at Texas City Refinery », Click2Houston.com, (lire en ligne, consulté le )
  35. (en) BP Texas City Refinery Blast Victim: BP Keeps 'Killing People', ABC News,
  36. « Le climat freine la récupération du pétrole en Alaska », Actualités News Environnement, (lire en ligne)
  37. François Desjardins, « Une fuite en Alaska fait bondir le prix du brut », Le Devoir, (lire en ligne)
  38. Colette Thomas, « BP broie du noir », RFI, (lire en ligne)
  39. « Fuite de pétrole sur un oléoduc détenu par BP en Alaska », Reuters,
  40. « Marée noire : amende record de 4,5 milliards pour BP », Le Figaro, (lire en ligne)
  41. Jean-Michel Bezat, Cinq ans après Deepwater, BP essaye de rester en selle, Le Monde, .
  42. John Vidal, « Les marées noires oubliées du delta du Niger », Courrier international (d'après The Guardian), (lire en ligne)
  43. Joseph Martin, « Unesco se réjouit de l’annonce de BP de ne pas forer près des sites classés », sur RSE Magazine (consulté le ).
  44. (en) « Revealed: the 20 firms behind a third of all carbon emissions », The Guardian, (lire en ligne)
  45. Gabriel Nedelec, « Climat : un rapport dénonce le double jeu des principales compagnies pétrolières », Les Échos, (lire en ligne)
  46. (en) Sandra Laville, « Top oil firms spending millions lobbying to block climate change policies, says report », The Guardian, (lire en ligne)
  47. Wilfried Bousquet, La vérité sur les nouveaux supercarburants, Caradisiac.com,
  48. Stéphane Mandard, « Au moins 654 entreprises ne respectent pas la réglementation sur les substances chimiques », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
  49. (en-US) Jack HUNTER, « Named: major brands ‘breaking EU chemical safety law’ », sur EEB - The European Environmental Bureau (consulté le )
  50. (en) Elke Örtl, REACH Compliance: Data availability in REACH registrations Part 2: Evaluation of data waiving and adaptations for chemicals ≥ 1000 tpa, Umweltbundesamt, (lire en ligne)
  51. « Les compagnies pétrolières dépensent chaque année 200 millions de dollars en lobbying contre le climat », Libération, (lire en ligne)
  52. (en) « Opensecrets.org », sur le site du Center for Responsive Politics (consulté le )
  53. « Registre de transparence », sur le site de la Commission européenne (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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