Quatrième croisade

La quatrième croisade est une campagne militaire qui fut lancée de Venise en 1202. Levée à l'origine en vue de reconquérir les lieux saints sous domination musulmane, elle aboutit en fait à la prise et au pillage de la ville chrétienne de Constantinople par les croisés, et à la fondation de l'Empire latin de Constantinople qui dura de 1204 à 1261.

Appel à la croisade

Le pape Innocent III appela à une nouvelle croisade le , quelques mois après son élection[1]. Après l'échec de la précédente croisade, l'Europe était cependant réticente à engager une autre campagne militaire en Terre sainte. Tandis que les Germaniques luttaient contre le pouvoir pontifical, l'Angleterre et la France étaient en guerre.

Néanmoins, grâce au prêche de Foulques de Neuilly, la constitution d'une armée croisée fut finalement décidée lors d'un tournoi se déroulant à Écry[2], aujourd'hui Asfeld, par le comte Thibaut III de Champagne en . Les autres chefs envoyèrent au cours de l'hiver 1200-1201 leurs émissaires, dont l'historien Geoffroi de Villehardouin, auteur de La Conquête de Constantinople, pour négocier à Venise, Gênes et dans d'autres villes-États portuaires un contrat de transport jusqu'à l'Égypte qui était alors le centre de l'Empire ayyoubide. Ce pays était assez riche et fertile pour qu'une grande armée de croisés trouve à s'y nourrir, ce qui n'était nullement garanti en Syrie. De plus la conquête de l'Égypte devait porter un coup fatal aux musulmans. Gênes déclina l'offre, mais Venise, alors la principale puissance maritime de Méditerranée, accepta d'affréter le nombre suffisant de navires pour transporter 30 000 croisés, un nombre alors considérable. Thibaut de Champagne étant mort le [3], il fut remplacé par le seigneur italien Boniface de Montferrat[4].

La quatrième croisade.

Dette des croisés aux Vénitiens

Enrico Dandolo prêchant la croisade (Gustave Doré).

Au cours de l'été 1202, l'armée croisée se réunit à Venise, sur le Lido, mais elle s'avéra beaucoup moins nombreuse que prévu. Le vieux et aveugle doge de Venise, Enrico Dandolo, refusa le départ des navires avant le versement par les croisés de la totalité du montant prévu : 85 000 marcs d'argent. Les croisés ne purent en verser que 51 000, et durent même pour y arriver en être réduits à la plus extrême pauvreté[5].

Finalement, Dandolo accepta de reporter la dette, en échange de quoi la puissante armée devait reprendre le port de Zara en Dalmatie, ancienne possession vénitienne passée sous la souveraineté d'Émeric, le roi de Hongrie, dont les terres étaient sous protection pontificale depuis sa prise de croix en 1195 ou 1196. Dandolo se croisa durant une cérémonie à la basilique Saint-Marc, puis il dirigea la flotte des croisés contre Zara. Ils y arrivèrent la nuit du . De nombreux croisés étaient opposés à cette attaque fratricide contre des catholiques et certains rentrèrent chez eux, dont une division commandée par Simon IV de Montfort. Les citoyens de Zara pendirent des bannières portant des croix latines à leurs fenêtres pour montrer qu'ils étaient également catholiques, mais cela n'empêcha ni la prise ni la mise à sac de la ville. Les Vénitiens furent immédiatement excommuniés pour cet acte par le pape Innocent III[6].

Détournement de la croisade vers Constantinople

Boniface, qui dirigeait la croisade, avait cependant quitté la flotte avant son départ de Venise. Les raisons de ce départ sont sujettes à débat : il avait peut-être compris les plans vénitiens et voulait éviter l'excommunication. Ou bien voulait-il rencontrer Alexis IV Ange, beau-frère de Philippe de Souabe et fils de l'empereur byzantin Isaac II Ange, réfugié chez Philippe après l'usurpation du trône par son oncle Alexis III Ange. Isaac II avait en effet été dépossédé en 1195 par son propre frère et était gardé prisonnier dans les geôles de Constantinople, où il avait été aveuglé.

Alexis IV proposa alors à Boniface de payer la dette des croisés envers Venise en échange de leur aide pour récupérer le trône de Constantinople. Il promettait aussi l'aide de troupes byzantines pour la conquête de l'Égypte. Peut-être Boniface se rappelait-il aussi de son propre frère, Conrad de Montferrat, qui avait épousé une des filles de l'empereur byzantin Manuel Ier Comnène mais avait quitté l'Empire vers 1190, à la suite de scandales. Boniface puis Alexis rejoignirent donc la flotte des croisés à Zara, avant le départ de l'armée pour Corfou.

Après une escale sur l'île, en , croisés et Vénitiens naviguent un mois durant à travers les mers Ionienne et Égée, jusqu'à finalement atteindre le Bosphore.

Premier siège

La flotte vénitienne dans la Corne d'Or et l'assaut contre les remparts maritimes.

L'armée croisée s'installa d'abord sur la rive asiatique du Bosphore, à Chrysoupolis, où elle chercha vainement à provoquer une révolte populaire ou une révolution de palais en présentant à la population Alexis IV monté sur un navire. Celui-ci et ses alliés « latins » avaient cependant surestimé le soutien qu'ils pouvaient avoir dans la capitale byzantine, qui resta fidèle à Alexis III Ange. Les croisés et les Vénitiens se résolurent alors à mettre le siège à la cité impériale, réputée imprenable. Profitant de l'absence de la marine byzantine alors aux prises avec les Seldjoukides sur les côtes d'Anatolie et autour des îles, les croisés et les Vénitiens s'emparèrent de la Corne d'Or et y abritèrent leur propre flotte. De là, ils purent lancer un double assaut : les Vénitiens attaquèrent les remparts maritimes, plus vulnérables, tandis que les chevaliers croisés assiégeaient de leur côté les remparts à proximité du palais des Blachernes. L'attaque eut lieu le . Alexis III Ange envoya ses troupes à l'extérieur des murs pour un assaut sur les croisés. Surpris, ces derniers furent pris de panique, mais l'armée byzantine, plus nombreuse mais moins entraînée que celle des « latins », fit demi-tour et rentra dans sa ville. Les Vénitiens qui avaient réussi à conquérir une partie des remparts durent payer un lourd tribut en vies humaines aux Varègues, qui constituaient la garde impériale d'Alexis III Ange. Voyant les Vénitiens maîtres des remparts, Alexis III prit la fuite à la nuit tombée, laissant sa famille dans la ville. Isaac II fut libéré des geôles et réinstallé comme empereur par les autorités byzantines, permettant ainsi d'éviter un nouvel assaut et le pillage de la ville. Alexis IV fut ensuite couronné co-empereur le , après que son père eut accepté de ratifier les conditions qu'il avait proposées aux croisés.

Cohabitation difficile entre Byzantins et Latins

Officiellement, les croisés n'étaient que de passage dans la ville impériale chrétienne, en route vers la Terre Sainte. Mais ils avaient un marché avec Alexis IV et étaient opposés à l'accession au trône d'Isaac II, qu'ils n'avaient jamais vu, et qui ne faisait pas partie du marché. De plus, Isaac II avait auparavant négocié avec Saladin. Cependant, des obstacles surgirent rapidement. D'une part, les citoyens romains d'Orient ( Ῥωμαίοι ou « Romées », Roumis pour les musulmans, « grecs » pour les croisés et « byzantins » pour les auteurs occidentaux modernes, depuis le XVIe siècle[7],[8]) ne voulaient pas d'Alexis comme seul souverain : ils ne lui faisaient pas confiance car il entendait puiser dans le trésor public pour payer ses dettes à l'égard des croisés. D'autre part, lorsqu'Isaac II et Alexis IV réalisèrent que leur frère et oncle Alexis III avait vidé les coffres de Byzance en quittant le trône, ils furent forcés de renégocier les termes du marché qu'Alexis IV avait proposé aux croisés : ce dernier demanda une prolongation du contrat des croisés à son service pour une période de six mois, finissant en , et conduisit au cours de l'été 6 000 hommes de l'armée des croisés contre son rival Alexis III, réfugié à Andrinople.

Isaac II et Alexis IV avaient demandé aux croisés de ne pas s'installer à Constantinople même mais à Péra, de l'autre côté de la Corne d'Or. Des rixes opposèrent dans la ville les communautés « grecque » (en fait orthodoxe) et « latine » (en fait catholique). En , en représailles à une attaque des « grecs » contre le commerce « latin » (pisan, amalfitain et vénitien), les « latins » s'en prirent à une mosquée, défendue par des musulmans et des « grecs » (il y avait déjà des marchands ou mercenaires musulmans dans Constantinople avant sa chute). Au cours des combats autour de cette mosquée, des « latins » allumèrent un incendie qui détruisit une grande partie de Constantinople[9].

Rupture et reprise des hostilités

En décembre, les croisés adressèrent un ultimatum à Alexis IV demandant le versement des sommes promises, faute de quoi ils se payeraient en pillant la ville et l'Empire. Les négociations ayant échoué, les Latins commencèrent à piller les propriétés civiles et monastiques des environs de Constantinople.

Deuxième assaut contre Constantinople

Aux yeux des Byzantins, Alexis IV et ses créanciers latins constituaient désormais un péril mortel pour l'Empire. Une conjuration contre lui se noua et le chef de l'opposition, Alexis Doukas, prit le pouvoir et se fit couronner empereur Alexis V. Alexis IV fut étranglé et son père Isaac II mourut également dans les jours suivants, probablement d'infarctus.

L'entrée des croisés à Constantinople, huile d'Eugène Delacroix (1840).

Les croisés et les Vénitiens, enragés par le meurtre de leur débiteur, attaquèrent de nouveau la ville le . Ils réussirent à pénétrer dans la ville par les remparts maritimes longeant la Corne d'Or. Au cours de la nuit ils cherchèrent à se protéger en allumant un incendie, le troisième et le moins important de ceux qui ravagèrent la cité au cours de la croisade. Les croisés, finalement victorieux, mirent la ville à sac pendant trois jours, au cours desquels de nombreuses œuvres d'art furent volées ou détruites. Les chevaux de Saint-Marc qui ornent la basilique Saint-Marc à Venise sont un des nombreux témoignages du sac de Constantinople.

Élément non moins important pour l'esprit médiéval, les croisés s'approprièrent un grand nombre de reliques, car les empereurs byzantins avaient concentré à Constantinople la plupart des reliques de l'Orient chrétien. Une certaine hostilité existait déjà auparavant, née de la rivalité entre l'Empire romain d'Orient et celui germanique d'Occident au sujet de l'héritage romain et de la dislocation de l'Église du premier millénaire[10], mais après le sac de Constantinople, les croisés et les « latins » en général (au sens religieux du terme) furent considérés par les citoyens romains d'Orient (« byzantins ») et par l'ensemble des « États grecs » comme des ennemis et des occupants.

Partage de l'Empire byzantin et affaiblissement de la papauté

Morcellement de l'Empire byzantin.

Les Vénitiens et les seigneurs croisés conclurent un traité, le Partitio terrarum imperii Romaniae, pour se partager l'essentiel de l'Empire romain d'Orient : ce fut la naissance de l'Empire latin de Constantinople. Boniface ne fut pas élu empereur, bien que de nombreux croisés le considérassent comme le candidat le plus légitime ; mais les Vénitiens le pensaient trop proche des « Grecs » à cause du mariage de son frère, et préférèrent installer le « Franc » Baudouin VI de Hainaut sur le trône. On attribua à Boniface le royaume de Thessalonique, État vassal du nouvel Empire latin. Le Vénitien Marco Sanudo s'adjugea la plupart des Cyclades, en Mer Égée, où il créa le duché de Naxos avec l'aval de sa République qui, pour sa part, se constitua un vaste empire colonial le long de la voie maritime entre Venise et Constantinople, avec notamment les plus grandes et riches des îles grecques, comme la Crète, l'Eubée et les îles Ioniennes. Le , un an après la conquête de Constantinople, l'empereur Baudouin est vaincu et capturé à la bataille d'Andrinople par Kaloyannis, roi des Bulgares et des Valaques, tandis que le reste des troupes croisées est ramené à Constantinople par le doge de Venise. Baudoin meurt en captivité chez les Bulgaro-Valaques sans avoir été racheté par rançon (selon la coutume médiévale).

Tout l'Empire byzantin n'avait cependant pas été conquis par les croisés. Les familles impériales byzantines survivantes fondèrent dans les territoires restés sous leur contrôle leurs propres États grecs : l'Empire de Nicée dirigé par Théodore Ier Lascaris, le despotat d'Épire dirigé par la dynastie des Ange, et l'empire de Trébizonde, déjà dirigé par la dynastie des Comnènes.

La quatrième croisade avait complètement échappé au contrôle de la papauté qui en était à l'origine. Le pape perdit par la suite beaucoup de son pouvoir politique au profit des monarques européens en général et de l'empereur romain germanique en particulier. La république de Venise en revanche se renforça considérablement, tirant le meilleur parti de cette quatrième croisade, aux dépens de l'Empire byzantin. Économiquement, ce dernier ne s'en releva jamais, même s'il put (à grand-peine) se restaurer (partiellement) de 1261 à 1453, mais en s'endettant vis-à-vis des Génois. Certains historiens modernes considèrent que sans le détournement de la quatrième croisade sur Constantinople, les Turcs n'auraient probablement jamais pu débarquer en Europe[11][réf. incomplète]. Quoi qu'il en soit, les croisades suivantes seront effectuées par des monarques séculiers, et Venise elle-même finit par pâtir de l'expansion turque, qui la priva progressivement de ses possessions et entraîna son déclin économique.

Débat à propos du détournement de la croisade

La question des causes du détournement de la croisade, apparue au XIXe siècle, reste débattue parmi les historiens, dont certains[12] l'ont même jugée insoluble[13]. Les positions les plus extrêmes sont d'une part celles qui supposent l'existence d'un complot et d'une préméditation vénitienne de la conquête de Constantinople, dès la genèse de la croisade, et d'autre part celles qui expliquent les événements comme un enchaînement d'incidents imprévisibles, ne remettant pas en cause la bonne foi des croisés et présentant les Vénitiens comme de simples opportunistes sautant sur les occasions qui leur furent offertes. D'autres auteurs adoptent des positions intermédiaires, cherchant à concilier ces deux vues.

La plus ancienne des théories, généralement appelée « théorie des circonstances fortuites » (theory of accidents dans l'historiographie anglophone), reprend globalement l'exposé de Geoffroi de Villehardouin qui explique le détournement par une série d'événements fortuits et de décisions dictées par la nécessité, ayant entraîné par « effet domino » la conquête de Constantinople par les croisés. À partir du XIXe siècle, avec le développement d'une historiographie plus critique, divers historiens ont remis en cause cette explication considérée comme naïve ou délibérément partiale : diverses « théories du complot vénitien » ont ainsi été élaborées. La première et la plus répandue, avancée par Louis de Mas Latrie, mettait en cause les Vénitiens et le doge Dandolo en s'appuyant notamment sur l'auteur latin d'Orient Ernoul qui affirme qu'un traité plus ou moins secret avait été conclu entre la République et le sultan d'Égypte afin de détourner la croisade en échange d'avantages commerciaux. Ce traité supposé parut avoir été effectivement retrouvé par Karl Hopf, l'auteur le plus influent dans le domaine de l'histoire médiévale grecque ; cependant il fut assez rapidement démontré qu'il ne s'agissait en réalité que d'une conjecture de Hopf sans fondement réel. D'autres complots ont été proposés, impliquant ainsi en tant que principal commanditaire le prétendant à l'Empire Philippe de Souabe, mais aussi Boniface de Montferrat ou le pape Innocent III. Dans ce contexte, le fait que Villehardouin ne dit rien de leurs motivations, est interprété soit comme la volonté de passer sous silence des éléments compromettants, soit comme de la naïveté de la part d'un chevalier sincère mais manœuvré par d'habiles politiciens.

De leur côté, Jules Tessier, Edmond Faral ou Roberto Cessi ont cherché à laver plus ou moins complètement les croisés et/ou les Vénitiens de ces accusations.

L'œuvre de Walter Norden a marqué un jalon dans l'historiographie, à la fin du XIXe siècle : son approche place la croisade dans le cadre plus large des relations entre les mondes occidental (comprenant non seulement les Vénitiens et les Francs, mais aussi les Normands, les Allemands et les « latins » en général) et byzantin au cours des siècles précédents. Dans cette optique, la conquête n'aurait pas procédé d'un plan prémédité mais un ensemble de facteurs conjoncturels et d'intérêts à long terme auraient prédisposé les « latins » à saisir opportunément la proposition d'Alexis IV[14].

Notes et références

  1. Queller et Madden 1997, p. 1.
  2. Louis Paris et Henri Fleury, La chronique de Champagne, Techener, 1838, p. 349.
  3. « La Quatrième croisade (1202-1204) », sur www.histoire-pour-tous.fr (consulté le )
  4. inconnu, « la quatrième croisade », sur histoire pour tous, inconnue (consulté en )
  5. inconnu, « la quatrième croisade », sur histoire pour tous, (consulté en )
  6. inconnu, « 4ème croisade », sur histoire pour tous, (consulté en )
  7. (en) Thomas Harrison, Greeks and Barbarians, New York, Routledge, , 336 p. (ISBN 0-415-93958-5), p. 268.
  8. Geoffroi de Villehardouin, La Conquête de Constantinople, Paris, Société d'édition des Belles Lettres, , p. 93 et passim.
  9. Queller et Madden 1997, p. 144-145.
  10. (en) « Pentarchy », sur Encyclopædia Britannica, (consulté le ) : « the popes of Rome always opposed the idea of pentarchy », (en) Steven Runciman, The Eastern Schism : A Study of the Papacy and the Eastern Churches During the XIth and XIIth Centuries
  11. Irène Steinherr, La pénétration turque en Thrace et la valeur des chroniques ottomanes - Travaux et Mémoires Association des Amis du Centre d'Histoire et Civilisation de Byzance.
  12. Notamment Achille Luchaire.
  13. Michel Balard, « L'historiographie occidentale de la quatrième croisade », dans Angeliki Laiou (éd.), Urbs capta. The fourth Crusade and its consequences, Lethielleux, , p. 161-174.
  14. Queller et Madden 1997, p. 320.

Annexes

Sources primaires

  • Robert de Clari, La Conquête de Constantinople [détail des éditions].
  • Geoffroy de Villehardouin, La Conquête de Constantinople, édition de Paulin, Paris, 1838. Lire en ligne.

Ouvrages modernes

  • René Grousset, Histoire des croisades et du royaume franc de Jérusalem, Paris, Perrin, (réimpr. 1999).
  • (en) Donald E. Queller et Thomas F. Madden, The Fourth Crusade : The Conquest of Constantinople, , 368 p. (ISBN 0-8122-1713-6, lire en ligne).

Articles connexes

Liens externes

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