Royaume de Croatie (Hongrie)

Le royaume de Croatie (en croate : Kraljevina Hrvatska ou Hrvatska zemlja) fut successeur de l'État croate médiéval entre 1102 et 1527, officiellement État distinct du royaume de Hongrie et associé à ce dernier par une union personnelle à travers le roi, mais dans les faits intégré à la Hongrie. À partir du XIIIe siècle, il est de nouveau gouverné par ses propres princes, toutefois membres de la maison royale hongroise. Vers la fin du XVe siècle, les guerres ottomanes atteignent aussi la Croatie : après la bataille de Corbavie, livrée en 1493, et l'échec subi par les troupes croates et hongroises à Mohács le , le nord-ouest du pays autour de Zagreb (Agram) a été intégré dans la monarchie de Habsbourg, le reste étant un sandjak de l'Empire ottoman.

Pour les articles homonymes, voir Croatie (homonymie).

Royaume de Croatie
(hr) Kraljevina Hrvatska

1102–1527

Le royaume de Croatie et Dalmatie vers 1260.
Informations générales
Statut Monarchie, de facto dépendante du
royaume de Hongrie
Histoire et événements
1102 Couronnement de Coloman de Hongrie à Biograd
Traité de Zara
Bataille de Corbavie
Élection de Ferdinand Ier de Habsbourg

Entités précédentes :

Entités suivantes :

Histoire

La mort en 1089 sans héritier du roi Dmitar Zvonimir, dans des circonstances obscures, marqua l'extinction de la dynastie Trpimirović qui régnait sur la Croatie depuis 845 ; son dernier parent direct Étienne II meurt deux ans plus tard. Le roi Ladislas Ier de Hongrie, le beau-frère du roi défunt issu de la dynastie des Árpád, a pénétré dans la Croatie ; toutefois, en même temps, il devait combattre les Coumans en Hongrie et decida d'installer son neveu Álmos sur le trône. À la mort du roi Ladislaus en 1095, le frère aîné d'Álmos, Coloman, lui succède et imposa par les armes sa domination sur le pays.

Les Balkans vers 1150.

Après onze ans de crise de succession, en 1102, Coloman passa un accord avec les joupans — la Pacta conventa — et se fit couronner « roi de Croatie et de Dalmatie » à Biograd. Depuis son couronnement en union personnelle, le traité — dont l'authenticité fut contestée par certains historiens — valut comme charte juridique de base dans les relations entre la Croatie et la Hongrie. Si la Croatie restait de jure un état distinct et put garder son parlement (Sabor), son vice-roi (ban) local et le statut de sa noblesse, elle ne disposait de facto que de peu d'autonomie et était gouvernée par les souverains hongrois.

En 1116, le roi Coloman a été suivi par son fils, Étienne II ; puis, en 1131, par Béla II, fils d'Álmos, qui épousa Hélène de Rascie, fille du grand-prince Uroš Ier Vukanović. Après l'extinction de la lignée des Árpád en 1301, les souverains hongrois de la maison capétienne d'Anjou gouvernèrent le pays jusqu'à la mort de la reine Marie en 1395. Au cours des siècles, l'histoire de la Croatie a été marquée par l’invasion mongole de l'Europe aboutissant à la prise de la ville de Zagreb en 1242, la rivalité avec la république de Venise pour le contrôle sur la côte dalmate, et de nombreux conflits internes. Venise en profite pour rétablir ses droits sur la Dalmatie qu'elle achète en 1409 à Ladislas d'Anjou pour 100 000 ducats.

Au début du XVIe siècle, les guerres ottomanes ravageaient le pays ; après la prise de la Serbie, la Bosnie, l'Herzégovine et la Zeta, la Croatie était en première ligne entre les Turcs et l'Occident chrétien. Depuis la sévère défaite infligée à la noblesse croate lors de la bataille de Corbavie en 1493, toute résistance face aux « mécréants » était obsolète : les forces ottomanes ont conquis d'importantes régions au sud de Gvozd et en Slavonie orientale. À la suite de la mort du roi Louis II de Hongrie à la bataille de Mohács en 1526, les états généraux réunis au château de Cetin élurent son beau-frère Ferdinand Ier de Habsbourg roi de Croatie, tandis qu'il se trouve encore en lutte pour souveraineté hongroise, intégrant par là le territoire dans la monarchie de Habsbourg.

Voir aussi

  • Portail de la Croatie
  • Portail de la Hongrie
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.