Perfide Albion

« Perfide Albion » est une expression péjorative, énoncée parfois par plaisanterie pour désigner la Grande-Bretagne, alliant son ancien toponyme, Albion (et, par extension, le Royaume-Uni ou l'Angleterre),[1] à une épithète dépréciative se rapportant à des actes présumés de duplicité et de trahison (latin : perfidia).

« Das perfide Albion » Propagande allemande anti-britannique de la Première Guerre mondiale. Le Royaume-Uni (en uniforme de British Army) dépeint pataugeant dans une mer de sang pour emporter le caducée de commerce et un sac de livres sterling marqué "ALBION G.m.b.H."

Histoire

Origine

Cette expression est attestée au plus tard au XVIIe siècle, où elle est employée par Madame de Sévigné et Jacques-Bénigne Bossuet[2],[3].

Madame de Sévigné écrit dans sa lettre du 26 janvier 1689 à sa fille Madame de Grignan : « Le roi et la reine d'Angleterre sont bien mieux à Saint-Germain que dans leur perfide royaume »[4]. Bossuet déclare dans l’un de ses sermons :

« L'Angleterre, ah, la perfide Angleterre, que le rempart de ses mers rendait inaccessible aux Romains, la foi du Sauveur y est abordée. »[5][6]

 Jacques-Bénigne Bossuet, Œuvres de Bossuet

Toutefois, il faut attendre la Révolution française pour que la formule se généralise[2]. Elle figure alors dans un poème écrit en 1793 par Augustin Louis de Ximénès[7].

« Attaquons dans ses eaux
La perfide Albion! »[8]

 Augustin, Marquis de Ximénèz, octobre 1793, L'Ère des Français

L'Incident Childers (en) en 2 janvier 1793 : les défenses côtières de Brest attaquent l'HM Brig Childers (en), la première salve du conflit franco-britannique dans les guerres de la Révolution française.
1807 Bataille de Copenhague par Christian August Lorentzen (en) (Statens Museum for Kunst). L'exemple du bombardement britannique de Copenhague a été déployé par Thomas Jefferson, écrivant à John Langdon en 1810. Jefferson fait allusion sarcastiquement à « l'ami et protecteur de Copenhague » (anglais : « the friend and protector of Copenhagen »)[9]:611.

De Ximénès a été inspiré par le fait que le Royaume-Uni de Grande-Bretagne a rejoint les alliés combattant la Première République française en 1793, pendant les Guerres de la Révolution française[10],[11]. « Perfide Albion » est en anglais : « perfidious Albion » et cette traduction est en usage depuis 1798 ; cette année-là, il est apparu dans le Morning Post[12].

Aux armes citoyens,
que le perfide anglais
Bientôt, bientôt,
n'ait qu'à choisir
sa ruine ou la Paix

Pot pourri Républicain[13]:610–611

De tous les peuples ennemie,
Verra-t-on toujours Albion
Outrager par sa perfidie
La gloire de ta nation ?
Lève-toi LION intrépide,
Dévore ce peuple homicide,
Détruis ce fier tyran des mers,
Qui prétend asservir Neptune,
Et sous le poids de sa fortune,
Voudrait écraser l'Univers.

Jacques Nicolas Belin de Ballu,
Ode au Premier Consul,
sur l'armement de la France
contre l'Angleterre, en l'an XI
[14]

En 1807, Le Moniteur universel publia une traduction d'un vers anti-britannique de la presse allemande ; le texte allemand fait allusion à « Britannia » mais la traduction française utilise à la fois « Albion » et « perfides » . Cette différence de textes prouve que l'expression était déjà un cliché politique en France, mais n'était pas encore d'actualité en allemand[15]:612.

« O Britannia, sie haben gesiegt, die Völker des Westens und Südens, und, mit ewig grünem Lorbeer die Scheitel bekränzt, stehen sie deinen üblen Anschlägen gegenüber. »[16]:612

 Septembre 1807, p. 408–409, Minerva (de)

« Albion! ils ont vaincu, les peuples de l'Occident et du Sud! et le front couronné de lauriers toujours verts, ils sont prêts à renverser tes perfides projets ! »[17]:612

 № 286, 13 octobre 1807, Le Moniteur Universel

Diffusion et traduction

L'expression a été popularisée en 1813, lors d'une campagne de recrutement pour les guerres de Napoléon Ier[10],[11]. En janvier et février, Napoléon enrôle une armée de toute l'Europe occupée par les Français. Les propagandistes français ont été chargés d'utiliser les formules « perfide Albion » et « perfide Angleterre ». A cette occasion, l'action de Ludwig Yorck von Wartenburg, qui avait fait changer de camp de la Prusse, fut particulièrement soulignée :[18]:612–613

« une action, que les intrigues seules et l'or corrupteur de la perfide Albion ont pu ordir »[19]:612–613

 № 43, 12 février 1813, Le Moniteur Universel

L'idée fut traduite en italien pour le département de l'Arno à Florence ; la version locale des proclamations disait :

« Mostrerete con nuove maraviglie all'Europa, e alla perfidia, e dispettosa Albione ... »[20]:613

 № 21, 18 février 1813, Giornal del Dipartimento dell'Arno

L'expression française a été utilisée en allemand (allemand : das perfide Albion) à partir du début du XIXe siècle : la presse napoléonienne en langue allemande a adopté les traductions « falsch» et « treulos » pour « perfide »[21]:612. (Une forme traduite était courante à l'époque d'Otto von Bismarck[10],[11].)

Après la mort de Napoléon, la trahison alléguée de Napoléon par le Royaume-Uni a donné une autre occasion pour l'emploi de la formule « perfide Albion ». Cependant, cette expression n'était qu'un slogan parmi tant d'autres. Germaine de Staël et Hermann de Wied (cités par le recueil de citations Geflügelte Worte (de)) ont employé la formule alternative « perfides insulaires »[21]:612.

En 1840 et 1841, cependant, la formule est devenue plus généralement utilisée[10]. (Au moment de la crise orientale de 1840 (en).)

Caricature anti-britannique et anti-allemande d'Henri Demare (1871)

Usage

« Ivre de joie, la perfide Albion fait tous les cadeaux possibles au vainqueur de Gladiateur » Caricature anti-britannique d'Amédée de Noé, du journal Le Charivari, 1866. Britannia célèbre avec son pur-sang Gladiateur. Sur le bouclier Union Jack de Britannia se trouve le mot "Albion".

Cette expression, avec le même sens et les mêmes mots, existe dans un grand nombre de langues européennes[22]. L'antagonisme quasi permanent entre la Grande-Bretagne et la France, ainsi qu'avec une bonne partie du reste de l'Europe et même de pays non européens, pendant près d'un millénaire comporte de nombreux faits historiques dont le déroulement sert d'arguments tendant à établir, à juste titre ou pas, cette réputation de « perfidie ». Pour leur propagande, les nazis ont abusé de l'expression pendant la Seconde Guerre mondiale. L'expression refait son apparition chaque fois qu'une situation de concurrence ou de tension entre la France (en particulier, mais aussi n'importe quel autre pays) et le Royaume-Uni se présente[23].

Dans les caricatures de l'extérieur du Royaume-Uni, « l'Albion perfide » a été personnifié négativement comme John Bull[24].

Elle est particulièrement popularisée en France à la fin du XIXe siècle par sa reprise à tout propos dans La Famille Fenouillard de Christophe.

Pendant la Bataille de France, les politiciens français se sont mutuellement reprochés la catastrophe. Ils ont rejeté l'idée d'une union franco-britannique[25]. Au lieu de cela, ils ont accepté de se rendre plutôt que de continuer à se battre depuis un bastion en Bretagne ou en Afrique du Nord[25]. L'attaque britannique de Mers el-Kébir provoqua un sentiment de « l'Albion perfide » et influença la décision de l'Assemblée nationale d'élire Philippe Pétain, inaugurant l'idéologie du Pétainisme[25]. Après Mers-el-Kebir, le fils de l'ancien empereur allemand, Guillaume de Prusse, écrivit par télégramme à Adolf Hitler que « la voie est libre pour un règlement définitif avec la perfide Albion » (« der Weg ist frei für eine endgültige Abrechnung mit dem perfiden Albion ... Sieg Heil! »)[26]. La propagande allemande pendant les deux guerres mondiales a utilisé l'expression « perfide Albion » pour attaquer les alliances entre le Royaume-Uni et les Français[10],[11].

L'écrivain britannique A. J. P. Taylor, cité dans un article de presse en 2020, reconnait explicitement que cette réputation peu envieuse n'est pas tout à fait dénuée de fondement : « Nous estimons en fait, résumait-il, que nous avons toujours le droit de nous méfier des autres, mais que les autres n'ont en aucun cas le droit de douter de nous[27] »[28],[29].

L'affaire dite « Soames » de février 1969 reste pour les historiens un des plus grands scandales de l'histoire de la diplomatie britannique. Une conversation confidentielle entre de Gaulle et l'ambassadeur britannique à Paris, Christopher Soames, débouche sur une crise diplomatique, qui touche toute l'Europe. Immédiatement détournée par les Britanniques, la conversation est révélée à Bonn et à Washington pour nuire aux relations franco-allemandes et protéger les relations anglo-américaines. Les événements sont réellement dirigés non par l'ambassadeur Soames, bouc émissaire dans l'affaire, mais par le Foreign Office. À Paris, Michel Debré, alors ministre des affaires étrangères, évoque la perfide Albion[30].

Pourquoi « Albion » ?

L'origine du mot viendrait de alba qui signifie blanc (en latin, on trouve l'adjectif albus : blanc) et renverrait à la blancheur des falaises crayeuses de Douvres. Albion est le nom latin de la Grande-Bretagne, que Pline l'Ancien mentionne dans ses écrits : Albion et Albiones[31].

Au début du VIIIe siècle, l'historien anglo-saxon Bède le Vénérable ouvre ainsi son Histoire ecclésiastique du peuple anglais : « La Bretagne est une île de l'Océan qui autrefois se nommait Albion »[32] (« Brittania Oceani insula, cui quondam Albion nomen fuit »)[33].

Dans le Dictionnaire des expressions et locutions[34], Alain Rey et Sophie Chantreau y ajoutent une autre explication : Albion aurait été donné à l'Angleterre, « fille des mers », par allusion à Albion, nom d'un géant, fils du dieu Neptune. Albion, une ancêtre de Britannia ?

Selon une légende celtique, Albion tiendrait son nom d'Albine, aînée des Danaïdes qui, condamnées à errer en mer pour le meurtre de leurs maris, auraient débarqué sur la côte anglaise[35].

« Foi britannique » et « conseils perfides »

En 1755, sans déclaration de guerre, une escadre britannique conduite par l'amiral de la Royal Navy Edward Boscawen attaque au large de Terre-Neuve une petite escadre française. Cette bataille navale, connue sous le nom de « combat du 8 juin 1755 », est une des batailles qui déclenchent la guerre de Sept Ans. À Brest, port d'attache de tant de ces marins français, un slogan, non sans relation avec l'expression « perfide Albion », fait alors son apparition : « Foi britannique, foi punique[36]. »

En 1878, les bateaux britanniques entrent dans la mer de Marmara et menacent de s'immiscer pendant la guerre russo-turque de 1877-1878. Ils empêchent la prise de contrôle de Constantinople par les Russes malgré la neutralité, garantie auparavant. Le général russe Nikolaï Pavlovitch Ignatiev écrit dans ses Notes que le tsar Alexandre II lui déclara, les larmes aux yeux : « Ce sont les Anglais qui en sont responsables devant l'histoire. Leurs conseils perfides ont ruiné le malheureux sultan et m'ont forcé d'aller plus loin que j'en avais l'intention[37]. »

Quelques citations

  • « Frémis, frémis Albion perfide » (Henri Simon, Ode sur la mort du duc de Montebello, 1809)
  • « Dès qu’Antoine est à sec, plus joyeuse qu’un merle,
Cléopâtre s’enfuit sur l’aile d’un steamer,
Et, de Waterloo-Road affrontant la rumeur,
Puise à ces fonds secrets que, pour ses amourettes,
La perfide Albion avance à nos lorettes. » (novembre 1845, Théodore de Banville, Poème intitulé Éveil du recueil Odes funambulesques[38].)
Depuis le jour où tu m'as séduit
Je pense à toi en plein Paris
C'est malgré moi j'ai le mal de ton pays
Perfide Albion paradis maudit
T'aimer c'est comme une maladie
Un mal sournois qui se déguise
Pour vous frapper au bord de la Tamise
(...)
Perfide Albion je te maudis
Le cœur branché sur la BBC
Je ferme les yeux pour t'écouter
Et j'me sens mieux c'est comme si j'y étais » (Yves Martin,1982[41])
  • « Quand la perfide Albion
Commande Pénélope
À toutes les deux elles font
Une belle paire de salopes
Elles partirent aux Malouines
En culotte de satin
Pour refiler la chtouille
Aux braves Argentins » (Pierre Perret[42] 1986)
  • « La perfide Albion est devenue la douce Albion, l'humaine Albion. Elle parle américain. » (Jean Dutourd 1973[43])
  • « Tout particulièrement, Dunkerque - grande défaite - est identifiée avec la volonté de vaincre de la Grande-Bretagne, manifestée par un peuple qui montra son sens de l'improvisation en ayant recours aux embarcations de pêche et aux bateaux d'excursions en mer pour rapatrier les « Tommies ». Il est ironique que Dunkerque, qui évoque l'héroïsme en Grande-Bretagne, soit le plus souvent considéré en France comme le symbole de la perfide Albion laissant les Français à leur triste sort, à la merci de la Wehrmacht. » Kenneth O. Morgan, « Lieux de mémoire : la Grande-Bretagne, les États-Unis, la France et les deux guerres mondiales, 1919-2003 »[44]
  • « La perfide Albion devient la chère et loyale Angleterre » (François Crouzet 2006[45])
  • « On est peut-être les gentlemen anglais fair-play, mais on est aussi les enfoirés de la perfide Albion » (John le Carré 2010[46])
  • « La perfide Albion fait tomber les masques » (Jean-Pierre Pécau)[réf. nécessaire]

Notes et références

  1. Encyclopædia Universalis, « ALBION », sur Encyclopædia Universalis (consulté le )
  2. Gilles Henry, Petit Dictionnaire des expressions nées de l’Histoire, éditions Tallandier.
  3. Marc Roche, in Le Monde, , p. 32.
  4. Lettres de Madame de Sévigné de sa famille et de ses amis, Volume 8 Auteur Marie de Rabutin-Chantal, marquise de Sévigné Éditeur Monmerqué, Hachette, Paris, 1862, lettre no 1128 page 434. Wikisource https://fr.m.wikisource.org/wiki/Page:Sévigné_-_Lettres,_éd._Monmerqué,_1862,_tome_8.djvu/440.
  5. (en) Susan Ratcliffe, Oxford Essential Quotations, Oxford University Press, , 6e éd. (DOI 10.1093/acref/9780191866692.001.0001/q-oro-ed6-00001996, présentation en ligne, lire en ligne), « Jacques-Bénigne Bossuet, 1627–1704, French preacher »
  6. //books.google.com/books?id=mThNAQAAMAAJ , Œuvres complètes de Bossuet, Édition de 1836 à Besançon chez Outhenin-Chalandre Tome 1 Sermons. Cette phrase se trouve dans son Premier sermon pour la circoncision de de Notre-Seigneur prêché à Metz page 141. Bossuet cite ici Tertullien dans son traité Adversus Judaeos au paragraphe VII Voir la traduction de Genoude "Le Breton [c'est-à dire les habitants de l'île appelée « Bretagne » dans l'antiquité] est retranché derrière l'Océan qui l'environne."
  7. « Attaquons dans ses eaux la perfide Albion ! », Poème intitulé « L’ère républicaine » composé en 1793 et publié en 1821 dans un ouvrage intitulé Poésies révolutionnaires et contre-révolutionnaires ou recueil, classé par époques, des hymnes, chants guerriers, chansons républicaines, odes, satires, cantiques des missionnaires, etc, etc, les plus remarquables qui ont paru depuis trente ans, Paris, Librairie historique, 1821, tome 1, p. 159-160. Le vers se trouve en haut de la p. 160, cf. le fac-similé de la BnF.
  8. (en) Susan Ratcliffe, Oxford Essential Quotations, Oxford University Press, , 6e éd. (DOI 10.1093/acref/9780191866692.001.0001/q-oro-ed6-00011827, présentation en ligne, lire en ligne), « Augustin, Marquis de Ximénèz, 1726–1817, French poet »
  9. (en) H. D. Schmidt, « The Idea and Slogan of "Perfidious Albion" », Journal of the History of Ideas, vol. 14, no 4, , p. 604–616 (DOI 10.2307/2707704, lire en ligne, consulté le )
  10. (en) « perfide Albion, n. », sur Oxford English Dictionary Online (consulté le )
  11. (en) Julia Cresswell, Oxford Dictionary of Word Origins, Oxford University Press, , 2e éd. (ISBN 9780199547920, DOI 10.1093/acref/9780199547920.001.0001/acref-9780199547920-e-3669, présentation en ligne, lire en ligne), « perfidy »
  12. (en) « "perfidious, adj. (and n.)." Compounds: "perfidious Albion n." », sur Oxford English Dictionary Online (consulté le )
  13. (en) H. D. Schmidt, « The Idea and Slogan of "Perfidious Albion" », Journal of the History of Ideas, vol. 14, no 4, , p. 604–616 (DOI 10.2307/2707704, lire en ligne, consulté le )
  14. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5619992v/f5.image.r=Perfide%20Albion?rk=85837;2 Page 4 Consulté le 14.02.2021
  15. (en) H. D. Schmidt, « The Idea and Slogan of "Perfidious Albion" », Journal of the History of Ideas, vol. 14, no 4, , p. 604–616 (DOI 10.2307/2707704, lire en ligne, consulté le )
  16. (en) H. D. Schmidt, « The Idea and Slogan of "Perfidious Albion" », Journal of the History of Ideas, vol. 14, no 4, , p. 604–616 (DOI 10.2307/2707704, lire en ligne, consulté le )
  17. (en) H. D. Schmidt, « The Idea and Slogan of "Perfidious Albion" », Journal of the History of Ideas, vol. 14, no 4, , p. 604–616 (DOI 10.2307/2707704, lire en ligne, consulté le )
  18. (en) H. D. Schmidt, « The Idea and Slogan of "Perfidious Albion" », Journal of the History of Ideas, vol. 14, no 4, , p. 604–616 (DOI 10.2307/2707704, lire en ligne, consulté le )
  19. (en) H. D. Schmidt, « The Idea and Slogan of "Perfidious Albion" », Journal of the History of Ideas, vol. 14, no 4, , p. 604–616 (DOI 10.2307/2707704, lire en ligne, consulté le )
  20. (en) H. D. Schmidt, « The Idea and Slogan of "Perfidious Albion" », Journal of the History of Ideas, vol. 14, no 4, , p. 604–616 (DOI 10.2307/2707704, lire en ligne, consulté le )
  21. (en) H. D. Schmidt, « The Idea and Slogan of "Perfidious Albion" », Journal of the History of Ideas, vol. 14, no 4, , p. 604–616 (DOI 10.2307/2707704, lire en ligne, consulté le )
  22. « Perfide Albion », expressio.fr, consulté le 22 février 2021.
  23. La désignation de Londres pour les Jeux olympiques d'été de 2012 devant la candidature de Paris a, par exemple, donné l'occasion de revoir fleurir l'expression. Ou plus récemment les péripéties du Brexit et les déclarations du Premier Ministre britannique Boris Johnson ont remis l'expression dans les titres de la presse, avec même l'apparition d'un hashtag #Perfide Albion sur Twitter par exemple cet article de l'Express du 12 octobre 2020 d'Agnès C. Poirier « Brexit : la Grande-Bretagne, fidèle à sa réputation de "perfide Albion" » https://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/brexit-la-grande-bretagne-fidele-a-sa-reputation-de-perfide-albion_2136022.html?xtor=EPR-5252- Consulté le 22 février 2021
  24. (en) « John Bull | English symbol », sur Encyclopaedia Britannica (consulté le )
  25. (en) I. C. B. Dear et M. R. D. Foot, The Oxford Companion to World War II, Oxford University Press, (1re éd. 2001) (ISBN 9780191727603, DOI 10.1093/acref/9780198604464.001.0001/acref-9780198604464-e-637, présentation en ligne, lire en ligne), « France »
  26. (de) Volker Ullrich, Adolf Hitler: Die Jahre des Untergangs 1939-1945 Biographie, FISCHER E-Books, (ISBN 978-3-10-490389-7, lire en ligne)
  27. Article de l'Express du 12 octobre 2020 par Agnès C. Poirier, journaliste en poste à Londres https://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/brexit-la-grande-bretagne-fidele-a-sa-reputation-de-perfide-albion_2136022.html?xtor=EPR-5252-
  28. À propos du Brexit, Adrien Wyssbrod, suisse, docteur en histoire et chercheur post-doctoral à l’Université de Cambridge (Son CV consulté en février 2021 https://www.adrienwyssbrod.com/cv), rappelant mille ans de relations tumultueuses entre France et Royaume-Uni, écrit « L’Angleterre est un ennemi, mais pas un simple ennemi. Il s’agit d’un adversaire avec lequel il est nécessaire de composer. L’Angleterre est l’adversaire que l’on ne peut éradiquer. L’Angleterre est l’allié avec lequel on ne peut pas pactiser. » Publié sur ArcInfo qui est un quotidien suisse le 29.01.2020,https://www.arcinfo.ch/dossiers/eclairage/articles/eclairage-la-perfide-albion-l-ennemi-hereditaire-903488 Consulté le 23 février 2021
  29. Et même la sphère sportive s'est emparée de l'expression. À propos de l'équipe de France de rugby dont, en février 2021, presque tous les équipiers sont touchés par le variant dit "anglais" du SARS-CoV-2 pendant la pandémie de covid ce qui entraine un report du match France-Écosse du tournoi des six nations du 27 février 2021, un journaliste de la Nouvelle République des Pyrénées écrit : « La cote d’Antoine Dupont était au beau fixe après un début de Tournoi particulièrement bien réussi pour notre Quinze national. Mais voilà que la perfide Albion, ne sachant plus à quel rugby se vouer pour redonner une épine dorsale à son XV à la Rose et qui avait eu toutes les peines du monde pour venir à bout de notre équipe B, voilà donc qu’ils ont brexité leur variant pour venir à bout de Dupont, Marchand, Baille et tous les autres Bleus afin de couler nos Coqs dans un prochain Trafalgar rugbystique. Pas très fair play messieurs les Anglais de tirer ainsi les premiers sur la pandémie pour ruiner les espoirs de Grand Chelem qui se présentait aux hommes de Galthié, lui aussi sur le flanc. » 23.02.2021 https://www.nrpyrenees.fr/2021/02/23/perfide-albion-9388473.php
  30. Claire Sanderson, Perfide Albion ? L'affaire Soames et les arcanes de la diplomatie britannique, Éd. de la Sorbonne, Paris, 2011, (ISBN 979-1-0351-0360-6) [présentation en ligne]. Thèse de doctorat d'histoire. Consulté le 22 février 2021 : « En effet, si l'affaire Soames figure déjà dans beaucoup de travaux historiques consacrés à cette période des relations entre Paris et Londres […] il s'agit pour beaucoup d'observateurs, tout comme pour les acteurs de l'époque, d'une manifestation hélas trop familière de la « perfide Albion », pour citer Michel Debré. Pendant l'affaire, Debré notera qu'« une fois de plus, la diplomatie britannique a sacrifié l'avenir à une opération tactique immédiate dont elle a cru pouvoir tirer un bénéfice. » (dans l'ouvrage de Sanderson, les citations de M. Debré sont respectivement référencées « Michel Debré, cité dans le compte rendu d'une conversation entre Debré et le ministre des Affaires étrangères luxembourgeois Gaston Thorn, télégramme secret no 83 de l'ambassade américaine à Luxembourg au Département d'État américain le 24 février 1969, National Archives and Records Administration, Washington/RG59/POL/UK/F/ Box 2101/1967-1969. » et « Télégramme de Michel Debré à l'attention de 46 ambassades de France le 22 février 1969, archives du ministère des Affaires étrangères, La Courneuve / Europe 1961 – 1970/Grande-Bretagne/Relations avec la France/266. »
  31. Gaffiot, édition 2000
  32. Bède le Vénérable, Histoire ecclésiastique du peuple anglais, Livre I, chapitre 1.
  33. (la) Beda Venerabilis, « Historiam ecclesiasticam gentis Anglorum : Liber Primus », sur www.thelatinlibrary.com (consulté le )
  34. Entrée « Albion », dans la collection Les usuels, Édition Le Robert, 2002
  35. D'après l'article « Perfide Albion » Christine Guillou, in Les dossiers de Weblettres, octobre 2005.
  36. Cité à la page 122 par Michel Vergé-Franceschi, La Marine française au XVIIIe siècle : guerres, administration, exploration, Paris, SEDES, coll. « Regards sur l'histoire », 1996, 451 p. (ISBN 2-7181-9503-7).
  37. Николай Павлович Игнатиев, Записки (1875-1878), изд-во на Отечествения фронт, С., 1986, стр. 290.
  38. Œuvres de Théodore Banville Odes funambulesques suivies d'un commentaire, Ed Alphonse Lemerre, Paris, 2e édition, 1892, page 60. Consulté sur le site de la BNF le 23 février 2021 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6280064t/f67.item
  39. Lettre écrite de Paris à Madame Roger des Genettes, Édition Louis Conard, Rééd. Danielle Girard et Yvan Leclerc, Rouen, 2003 https://flaubert.univ-rouen.fr/correspondance/conard/outils/1878.htm Consulté le 25 février 2021)
  40. La fameuse réplique de Madame Fenouillard se trouve à la première planche du chapitre "La famille Fenouillard au Havre" intitulée "Nouvel exploit du parapluie des ancêtres", à la deuxième vignette de la page 24 de l'édition en noir et blanc de l'album "La Famille Fenouillard", 1893, Paris, Ed. Armand Colin, dont le fac-similé est mis à disposition par la BNF https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k106164q/f25.item et au même endroit de la 5e édition en couleur, sans date d'édition mais postérieure à août 1917 puisqu'une étiquette du Syndicat des Éditeurs apposée sur le contreplat supérieur signale une décision de juin 1917. Voir le fac-simile de la BNF https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9657430b/f51.item Les deux éditions consultées le 26 février 2021.
  41. Exemple typique d'un emploi plaisant, taquin, de l'expression par un jeune homme qui adore l'Angleterre https://www.bide-et-musique.com/song/9400.html
  42. Chanson "Quelle époque on vit" parue en 1986 en disque vinyle 45 tours chez Adèle http://cicatrice.hautetfort.com/archive/2019/01/08/1986-vue-par-pierre-perret-6119165.html Consulté le 14 février 2021
  43. Jean Dutourd, Carnet d'un émigré, Flammarion, (lire en ligne), p. 45
  44. Conférence inaugurale de l'École doctorale rouennaise. Rouen, Maison de l'université, 29 novembre 2003. http://www.cercles.com/actors/morgan.html Consulté le 22 février 2021
  45. De François Crouzet, voir l'article "Images d'Outre-Manche : la France vue par les Britanniques, la Grande-Bretagne vue par les Français, 1904-2004" paru dans la revue "Histoire, économie & société" Année 2006 25-1 pp. 131-141 et référencée sur Persée https://www.persee.fr/doc/hes_0752-5702_2006_num_25_1_2584?q=perfide+albion Consulté le 14 février 2021, en particulier le paragraphe du milieu de la page 135 commençant par « La "Perfide Albion" est un concept qui a vécu plus longtemps. » et le milieu de la page 139 « Avec la guerre mondiale tout le passé semble oublié : la perfide Albion devient la chère et loyale Angleterre, la France la vaillante alliée »
  46. Un traître à notre goût, Seuil, 2011 ((en) Our Kind of Traitor, 2010), trad. Isabelle Perrin, 372 p. (ISBN 978-2-02-102768-6)

Voir aussi

Bibliographie

  • Marc Vion, Perfide Albion ! Douce Angleterre ?, Tours, Ed. Sutton, 2002, (ISBN 978-2842535889)

Articles connexes

Liens externes

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