Mireille Darc

Mireille Darc, née Mireille Aigroz le à Toulon et morte le à Paris 8e, est une actrice et réalisatrice française.

Pour les articles homonymes, voir Aigroz et Darc.

Mireille Darc
Mireille Darc en 1974.
Nom de naissance Mireille Christiane Gabrielle Aimée Aigroz
Surnom « la grande sauterelle »
Naissance
Toulon, Var (France)
Nationalité  Française
Décès
Paris 8e (France)
Profession Actrice
Réalisatrice
Films notables Les Barbouzes
La Grande Sauterelle
Le Grand Blond avec une chaussure noire
Le Retour du Grand Blond
Les Seins de glace
Séries notables Les Cœurs brûlés
Terre indigo
Frank Riva

Biographie

Enfance et formation

Mireille Aigroz a des origines suisses à Combremont-le-Petit dans le canton de Vaud par son père Marcel Aigroz (1901-1989), horticulteur[1]. Il ne s'agit probablement pas de son père biologique[2]. Sa mère Gabrielle Reynaudo (1902-1994) est originaire de Turriers, dans le département des Alpes-de-Haute-Provence[3]. Le couple a deux autres enfants, Roger (1926-1985) et Maurice (1928)[1]. Elle passe son enfance à Toulon, sa ville natale. Peu après la déclaration de guerre de , ses parents l'envoient en Suisse avec ses deux frères aînés, auprès de leurs tantes paternelles aux Plans-sur-Bex[4]. Les enfants reviennent ensuite à Toulon où sa mère tient une petite épicerie et son père est jardinier[5]. La famille vit modestement, voire parfois pauvrement. Mireille suit sa scolarité à l'école de Valbourdin, puis au collège de jeunes filles[5] et arrête les études à quinze ans pour se consacrer à la danse[6]. Elle entre au conservatoire à rayonnement régional de Toulon, école alors gratuite. Elle en sort, en 1957, avec un prix d'excellence et une lettre de recommandation[1].

Carrière

Mireille Aigroz monte à Paris, en août 1958[7], et choisit le pseudonyme Darc par référence à Jeanne d'Arc et à « l'Arc, la rivière de son enfance »[8]. Elle adopte officiellement ce nom de scène comme nom d'usage[9]. Elle gagne sa vie pour payer ses cours de théâtre de Maurice Escande, en promenant une heure tous les jours le chien d'une comtesse, gardant des enfants, faisant des présentations de mode au Printemps[6], posant pour un peintre et des romans-photos[10]. Elle est engagée par Jean Deschamps pour y jouer en provençal Mireille de Frédéric Mistral à Saint-Rémy-de-Provence, puis René Dupuy lui confie un rôle dans Le Héros et le Soldat au théâtre Gramont[11].

Mireille Darc à Cabourg en 1989.

C'est la télévision qui la révèle grâce à La Grande Bretèche de Claude Barma en 1960 et à Hauteclaire de Jean Prat en 1961, où elle incarne le rôle féminin principal. Son premier rôle important au cinéma est Pouic-Pouic réalisé par Jean Girault en 1963, où elle joue le rôle de la fille de Léonard et Cynthia Monestier, incarnés par Louis de Funès et Jacqueline Maillan.

En 1964 et 1965, elle tourne Des pissenlits par la racine aux côtés de Michel Serrault et Louis de Funès ainsi que Galia de Georges Lautner. Elle y incarne une jeune femme libre, changeant d'amant comme il lui plaît. Georges Lautner, avec qui elle tournera treize films, fait d'elle une star avec notamment Les Barbouzes en 1964 pour lequel elle décroche son premier rôle principal[8], Ne nous fâchons pas en 1966, dans le rôle de madame Michalon et La Grande Sauterelle en 1967, dont le titre est dû à Audiard qui reprend le surnom dont il adorait affubler Mireille Darc[12].

Dans les années 1970, elle tourne toujours avec Georges Lautner dans Il était une fois un flic (1971) ou dans La Valise (1973), et avec Yves Robert dans Le Grand Blond avec une chaussure noire (1972) – où elle fait sensation avec une robe noire Guy Laroche exhibant son dos nu jusqu'à la naissance de ses fesses[13] – puis Le Retour du Grand Blond (1974), les deux avec Pierre Richard. Ces rôles lui permettent de confirmer son statut de sex-symbol et d'actrice phare du début des années 1970. Elle joue aux côtés d'Alain Delon dans Jeff, Madly, Borsalino, Borsalino and Co, Les Seins de glace, L'Homme pressé et Mort d'un pourri.

Dans les années 1980, sa carrière est interrompue. Le professeur Christian Cabrol l'opère à cœur ouvert pour un rétrécissement mitral en 1980[14]. Lors d'un accident de voiture dans un tunnel en Vallée d'Aoste le , elle est grièvement blessée et sa colonne vertébrale fracturée l'immobilise pendant trois mois dans une coquille à l’hôpital de Genève. Elle se sépare d'Alain Delon après quinze ans de vie commune, et ne fait plus de cinéma après 1986. En 1989, elle réalise son unique long-métrage de fiction : La Barbare avec Murray Head.

Elle revient à la télévision dans les années 1990[8] pour de nombreux rôles dont une bourgeoise redoutable dans Les Cœurs brûlés ou Les Yeux d'Hélène. Suivent Terre indigo, Le Bleu de l'océan et Frank Riva en 2003, où elle retrouve Alain Delon.

De 1992 à 2015, elle réalise une série de reportages documentaires pour France Télévisions (Envoyé spécial, Des racines et des ailes, Infrarouge) sur des thèmes sociaux, souvent centrés sur la condition féminine : femmes en prison, ex-prostituées, actrices de films pornographiques, femmes sans abri. Elle s'est aussi penchée sur la transplantation d'organes, le deuil ou le pardon. Cette activité est centrale dans sa carrière, ainsi qu'elle l'expliquait en 2015 à Libération : « Ces documentaires, ce sont mes lettres de noblesse. C’est ce qui m’a le plus enrichie sur le plan humain. […] Aucun scénariste ne m’a écrit quelque chose d’aussi violent. J’ai grandi avec mes documentaires, ce que je n’avais pas fait au cinéma[15]. »

À partir de 2005, Mireille Darc est la marraine de l'association humanitaire La Chaîne de l'Espoir[16] pour laquelle elle a reçu le prix Clarins[17] en 2006 et à partir de 2008, elle est la marraine de l'opération + de Vie, opération de solidarité pour améliorer le quotidien des personnes âgées hospitalisées.

En 2006, Jacques Chirac lui remet les insignes de chevalier de la Légion d'honneur.

Début 2007, elle revient au théâtre et interprète Sur la route de Madison au théâtre Marigny en compagnie d'Alain Delon.

Le , elle est vice-présidente du jury de l'élection de Miss France 2013[18],[19].

En , elle réalise le documentaire Elles sont des dizaines de milliers sans abri, diffusé sur France 2[20].

À l'occasion des trente ans d'Envoyé spécial en , le reportage Brèves rencontres réalisé en 1993 est choisi parmi les dix plus grands reportages de l'émission[21].

Vie privée

Dès son enfance, elle savait que son père Marcel (qui l'appelait « la bâtarde »)[22] n'était pas son géniteur. Quand elle avait « six-sept ans », il fit mine d'aller se pendre sous ses yeux mais finalement, renonça[23],[24],[25].

Durant quinze ans, Mireille Darc a été la compagne d'Alain Delon[26], rencontré en 1968, lors du tournage de Jeff de Jean Herman. Une malformation cardiaque interdisant à Mireille de porter un enfant au risque d'y perdre la vie[27], le couple se sépare en juin 1983[28] en raison du désir d'Alain Delon d'avoir d'autres enfants. Mais une réelle amitié s'installe entre eux.

Le , elle perd son compagnon Pierre Barret[27], directeur de L'Express puis président d'Europe 1 ; il avait subi quelques mois plus tôt une greffe du foie qui a échoué ; il était alors en attente d'une nouvelle greffe.

Mireille Darc et son époux Pascal Desprez en 2014.

En 1996, elle rencontre Pascal Desprez, un architecte parisien[8],[20] qu'elle épouse le [1].

Mon père est une autobiographie de Mireille Darc publiée le chez XO éditions. Elle y dévoile son histoire personnelle et relate notamment sa rencontre en 2007 avec une journaliste se prétendant médium, Patricia Darré, qui lui soutient que son père biologique s'appellerait Edmond, qu'il aurait été marin sur l’aviso colonial Amiral Charner et qu'il serait mort en Indochine durant la Seconde Guerre mondiale[29].

En , elle expose pour la première fois ses photographies en noir et blanc dans une exposition intitulée « Un après-midi à Saint-Germain-des-Près »[2].

Problèmes de cœur, mort et obsèques

La tombe de Mireille Darc dans la 11e division.

Victime de deux hémorragies cérébrales en 2016, l'actrice souffrait d'une valvulopathie[30] depuis l'enfance : elle est opérée du cœur en 1980 (par le Pr Christian Cabrol) puis en 2013 dans la plus grande discrétion[31]. Elle subit une troisième attaque cérébrale dans la nuit du au [32].

Mireille Darc meurt à son domicile situé dans 8e arrondissement de Paris[33], le [34], à 1 h 50 du matin[35].

Les obsèques religieuses, célébrées par Mgr Di Falco, ont lieu le vendredi en l'église Saint-Sulpice, à Paris, en présence de plus de mille personnes : personnalités publiques[36], proches et admirateurs anonymes ayant répondu à l'invitation de son mari[37], Pascal Desprez. Ce dernier suit les obsèques auprès de l'ancien compagnon de Mireille Darc, Alain Delon[26].

L'inhumation de Mireille Darc a lieu ensuite au cimetière du Montparnasse (11e division).

Filmographie

Cinéma

Télévision

Cinéma

Télévision

  • 1992 : La Deuxième Vie (Envoyé spécial)
  • 1993 : Brèves Rencontres (Envoyé spécial)[38]
  • 1996 : Le Doute et l'Espérance (Des racines et des ailes)
  • 2002 : De l'ombre à la lumière (Des racines et des ailes)
  • 2004 : Jeunesse éternelle (Envoyé spécial)
  • 2005 : Une vie classée X (France 3)
  • 2006 : Les Liserons d'eau (Envoyé spécial)
  • 2007 : Vivre d'Amour (France 5)
  • 2009 : Voyage vers l'inconnu...e (France 2)
  • 2011 : Pas sur la bouche (France 3)
  • 2012 : Pardonner (France 2, avec Nathalie Amsellem)
  • 2015 : Elles sont des dizaines de milliers sans abri (France 2, avec Nathalie Amsellem)
  • 2017 : Excision, le plaisir interdit (France 2, avec Nathalie Amsellem)

Box-office

Film Année Réalisateur Box-office
Borsalino 1970 Jacques Deray 4 710 381 entrées
Le Grand Blond avec une chaussure noire 1972 Yves Robert 3 471 266 entrées
La Bride sur le cou 1961 Roger Vadim 2 815 047 entrées
Les Barbouzes 1964 Georges Lautner 2 430 611 entrées
Pour la peau d'un flic 1981 Alain Delon 2 377 084 entrées
Le Retour du Grand Blond 1974 Yves Robert 2 195 219 entrées
Pouic-Pouic 1963 Jean Girault 2 169 854 entrées
Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas, mais... elle cause ! 1970 Michel Audiard 2 148 506 entrées
Il était une fois un flic 1972 Georges Lautner 2 035 900 entrées

Théâtre

Doublage

Publications

  • Jamais avant le mariage, Paris, Ramsay, , 198 p. (ISBN 2-85956-282-6, lire en ligne).
  • Avec Lionel Duroy, Tant que battra mon cœur, Paris, XO éditions, , 349 p. (ISBN 2-84563-239-8).
  • Avec Lionel Duroy, Mon père : récit, Paris, XO éditions, , 216 p. (ISBN 978-2-84563-388-9).
  • Avec Richard Melloul, Une femme libre, Flammarion, , 283 p. (ISBN 978-2-08-130789-6 et 2-08-130789-8).

Discographie

Sauf mention contraire, la discographie de Mireille Darc est issue du site Discogs.[39]

Album studio

Singles

  • Déshonorée (1965), Polydor 27 177
  • Libertad (1966), Polydor 27 236
  • Ce ne sera jamais trop (1967), Philips 437.339 BE
  • Ah les hommes (1968), Philips 437.413 BE
  • Les Taches de rousseur (1969), Philips 336 216 BF
  • Hélicoptère (1969), Philips 336 244 BF
  • La Femme d'un ange (1975), Eagle Records 48 401
  • Requin Chagrin (avec Michel Sardou), Tréma 410 011 (face B du single Un Accident de Michel Sardou)

Magazines

  • En tant que modèle nue dans le magazine Lui : no 59 en (photographiée par Francis Giacobetti) ; no 65 en .
  • En tant que photographe pour le magazine Lui : n° 218 en mars 1982 ; no 227 en (photos de Nicole Calfan) ; no 243 en (photos de Fiona Gélin).

Distinctions

Décorations

Notes et références

  1. Jacques Lafitte et Stephen Taylor, Who's Who in France, J. Lafitte, , p. 573.
  2. « Mort de Mireille Darc: Quatre choses que vous ne savez (peut-être) pas sur l’icône à la française », sur 20minutes.fr, .
  3. « Décès de l'actrice Mireille Darc : elle avait ses racines à Turriers », sur DiciTV.
  4. « Mireille Darc, souvenirs de belles années du cinéma français », sur LE Temps, .
  5. Magali Béranger, Toulon de A à Z, Saint-Cyr-sur-Loire, Alan Sutton, coll. « de a à Z », , 128 p. (ISBN 978-2-8138-0222-4 et 2-8138-0222-0, OCLC 762961068, notice BnF no FRBNF42272888), p. 15.
  6. « Semaine du 16 au 22 mars 1963 », Télé 7 jours, no 156, , p. 64.
  7. Télé 7 Jours n°67, semaine du 1er au 7 juillet 1961, page 46, article intitulé « Pour conquérir Paris, Mireille n'avait que son salaire de vendangeuse » et débutant ainsi « En août 1958, une jeune Méridionale timide de dix-neuf ans débarquait du train de Toulouse en jetant des regards effrayés sur la foule de la gare de Lyon. ».
  8. Isabelle Morizet, Interview de Mireille Darc dans l'émission Il n’y a pas qu’une vie dans la vie sur Europe 1, 14 octobre 2012.
  9. Émission Un jour, un destin, France 2, 27 novembre 2013.
  10. Mireille Darc, Ciné-Ressources – Fiches personnalités.
  11. Télé 7 Jours n°67, semaine du 1er au 7 juillet 1961, page 46, article intitulé « Pour conquérir Paris, Mireille n'avait que son salaire de vendangeuse ».
  12. Jacques Mazeau, Didier Thouart, Les grands seconds rôles du cinéma français, Éditions PAC, , p. 32.
  13. Philippe Lombard, Les 100 films les plus populaires du cinéma français, Éditions First, , p. 87.
  14. Christian Cabrol, Au cœur de la vie, Flammarion, , p. 2012.
  15. Baptiste Bouthier, « Mireille Darc «J'ai grandi avec mes documentaires» », Libération, (lire en ligne).
  16. Les Ambassadrices et Ambassadeurs de nos actions, sur chainedelespoir.org via Internet Archive.
  17. Les liens du cœur par Clarins, sur aufeminin.com via Internet Archive.
  18. « Miss France 2013 : Mireille Darc et Alain Delon présideront le jury - actu - Télé 2 semaines », www.programme.tv/news, (lire en ligne, consulté le ).
  19. Closermag.fr, « Miss France 2013 : le tableau hommage à Mireille Darc », Closermag.fr, (lire en ligne, consulté le ).
  20. Baptiste Bouthier, « Mireille Darc, sortir du sombre », sur Libération, .
  21. « La nuit "Envoyé spécial" », France Info, (lire en ligne, consulté le )
  22. Le Divan, de Marc-Olivier Fogiel.
  23. Fernand Denis, « Mireille Darc, la grande blonde avec une robe noire », La Libre Belgique, (lire en ligne, consulté le ).
  24. « Mireille Darc, celle qui dépucela notre imaginaire », Le Soir, (lire en ligne, consulté le ).
  25. Sarah Louaguef, « Son père a voulu se suicider devant elle - La douloureuse enfance de Mireille Darc », Paris-Match, (lire en ligne, consulté le ).
  26. Claire Conruyt et Bertrand Guyard, AFP agence, « Obsèques de Mireille Darc : Pascal Desprez et Alain Delon unis dans le chagrin », Le Figaro, (lire en ligne, consulté le ).
  27. « Mireille Darc, une grande blonde blessée par la vie », sur lejdd.fr, .
  28. Mireille Darc, Tant que battra mon cœur, mémoires, XO éditions, 2005, p.251"
  29. Mon père (autobiographie). Entretiens avec ses parents défunts, comment elle a découvert la véritable identité de son géniteur.
  30. Nicole Schiavi, « Mireille Darc explique les raisons de ses problèmes de cœur », Gala, (lire en ligne, consulté le ).
  31. Ludovic Galtier, « Mireille Darc est décédée à l'âge de 79 ans », sur rtl.fr, (consulté le ).
  32. Prisma Média, « Après avoir frôlé la mort, Mireille Darc raconte son retour à la vie - Voici ».
  33. Insee, « Acte de décès de Mireille Christiane Gabrielle Aimée Darc », sur MatchID (consulté le )
  34. « L’actrice Mireille Darc est morte à l’âge de 79 ans », sur Le Monde, (consulté le ).
  35. « Mireille Darc : le monde du cinéma pleure une actrice populaire », sur lepoint.fr, .
  36. « Delon, Bruni, Johnny: ils rendent un dernier hommage à Mireille Darc », Le Dauphiné libéré, (lire en ligne, consulté le ).
  37. « Obsèques de Mireille Darc vendredi à Paris: son mari invite ceux qui l'aimaient à «lui dire au revoir» », FIGARO, (lire en ligne, consulté le ).
  38. « VIDEO. Regardez le documentaire de Mireille Darc sur la prostitution diffusé dans « Envoyé spécial » en 1993 », .
  39. « Discographie de Mireille Darc », sur Discogs (consulté le ).
  40. « Fiche de l'album Compartiment 23 », sur Encyclopédisque (consulté le ).
  41. Décret du 15 mai 2009 portant promotion et nomination.

Voir aussi

Article connexe

Bibliographie

  • Christian Berger, « Nécrologie des personnalités disparues en 2017 », L'Annuel du Cinéma 2018, Editions Les Fiches du cinéma, Paris, 2018, 800 p., p. 766, (ISBN 978-2-902-51632-2)
  • Pascal Desprez, À la vie, à l'amour. Carnets, poèmes, journaux intimes, Seuil, 2020.

Liens externes

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