Maurice d'Ocagne

Philbert Maurice d’Ocagne (1862-1938) est un ingénieur et mathématicien français. Il est le promoteur en France d’une méthode de résolution graphique d'équations algébriques par l'emploi d'abaques, qu'il appela nomographie.

Historique familial

Philibert Maurice d'Ocagne est né dans une famille d'ancienne bourgeoisie protestante originaire de Normandie, en la ville d'Alençon (Orne)[2] établie en Île-de-France au XVIIIe siècle[3], issue de Jacques René d'Ocagne (né en 1727), bourgeois de Paris, demeurant en la paroisse de Saint-Germain-l'Auxerrois.

  • Jean Benjamin d'Ocagne (1763-1847) était bourgeois de Paris.
  • Philibert d'Ocagne (1796-1835) était négociant, bourgeois de Paris.
  • Mortimer d'Ocagne (1831-1919) était publiciste, rédacteur au journal L'Adresse[4].
  • Paul d'Ocagne (1863-?) était ingénieur des Arts et Manufactures (ECP.1884), chevalier de la Légion d'Honneur.

Philibert Maurice est le fils du publiciste Mortimer d'Ocagne et de Pauline Marie Nay. Gendre de Frédéric Désiré Hillemacher, il est le père du colonel Pierre d'Ocagne.

Biographie

Philbert-Maurice d'Ocagne effectue ses études à Paris, au collège Chaptal et au lycée Fontanes (devenu lycée Condorcet). En 1877, il publie ses premiers travaux mathématiques. En 1879, il entre aux Nouvelles annales de mathématiques. En 1880, il entre à l'École polytechnique, d'où il sort dans le corps des Ponts et Chaussées. Il exerce pendant six ans des fonctions d'ingénieur, successivement attaché au service des travaux hydrauliques de la marine à Rochefort et à Cherbourg, puis au service ordinaire du département de Seine-et-Oise, à la résidence de Pontoise. À partir de 1882, il communique des notes à l'académie des sciences. Plusieurs revues importantes publient ses mémoires : le Journal de l'École polytechnique, le Bulletin de la Société mathématique de France, Acta mathematica, la Revue générale des sciences, Archiv der Mathematik und Physik, American Journal of mathematics, etc.

En 1891, il est nommé adjoint au directeur du nivellement général de la France. Dix ans plus tard, il devient chef des services des cartes et plans et des instruments de précision au ministère des Travaux publics. Il reçoit successivement les grades d'ingénieur en chef, en 1908, et d'inspecteur général, en 1920.

En 1893, il entre dans le corps enseignant de l'École polytechnique, d'abord comme répétiteur d'astronomie et de géodésie. Au début de 1912, il devient titulaire de la chaire de géométrie.

Il adhère en 1898 à la Ligue de la patrie française mais s'en retire un an plus tard[5].

En 1901, il devient président de la Société mathématique de France.

Il est élu académicien libre de l'Académie des sciences le .

Travaux

À partir de 1903, Farid Boulad Bey publie une série d’études dont plusieurs furent ensuite utilisées par Maurice d'Ocagne pour créer des nouvelles éditions de son traité sur la nomographie, c’est-à-dire les techniques graphiques de résolution des équations.

Œuvres

  • Coordonnées parallèles et axiales, Paris, Gauthier-Villars,
  • Compte rendu du deuxième Congrès international des mathématiciens tenu à Paris du 6 au 12 août 1900, Paris, Gauthier-Villars, , 419-424 p., « Sur les divers modes d'application de la méthode graphique à l'art du calcul. Calcul graphique et calcul nomographique »
  • Calcul graphique et nomographie, Paris, Doin,
  • Instruction sur l'usage de la règle à calcul. París, Gauthier-Villars, 1910
  • Maurice d'Ocagne, Le calcul simplifié par les procédés mécaniques et graphiques, Gauthier-Villars, , 3e éd., lire en ligne sur Gallica
  • Géométrie infinitésimale : École Polytechnique : [1ère] Division : 1908-1909, École polytechnique, Paris, 1909, disponible sur IRIS
  • Cours de géométrie. Première partie : Géométrie pure. Deuxième partie : Géométrie appliquée, cours de l’École Polytechnique, Gauthier-Villars, 1930
  • Cours de géométrie descriptive et de géométrie infinitésimale, cours professé à l'école des Ponts-et-Chaussées, Gauthier-Villars, 1896, lire en ligne sur Gallica
  • Souvenirs et causeries, Plon, 1928. Table des matières : Avant-Propos ; La Princesse Mathilde ; L'Impératrice Eugénie à son crépuscule ; Souvenirs familiers sur Pierre Loti ; Silhouettes de quelques mathématiciens (Michel Chasles, Joseph Bertrand, Charles Hermite ; Henri Poincaré ; Georges Humbert) ; Un pseudo-mathématicien romantique : le neveu de Victor Hugo ; Figure de mathématiciennes (Émilie de Breteuil, marquise du Châtelet ; Marie-Gaëtane Agnesi ; Sophie Germain ; Mary Somerville ; Ada Byron ; Sophie Kowalewski) ; Le grand Ampère ; Psychologie du savant ; L'École polytechnique ; Les calculs qui se font tout seuls.
  • Notions sommaires de géométrie projective à l’usage des candidats à l’École Polytechnique, Gauthier-Villars, 1924.
  • Hommes & choses de science — Propos familiers, en trois volumes, 1930-1936, Librairie Vuibert :
  • Napoléon et les savants, conférence faite le devant le groupe "Napoléon" d'anciens combattants, Vannes, Imprimerie Lafolye et J. de Lamarzelle, lire en ligne sur Gallica

Prix et récompenses

  • Prix Leconte en 1892 pour sa Nomographie ;
  • Prix Dalmont de l'Académie des sciences en 1894, pour l'ensemble de ses travaux mathématiques.

Hommage

Depuis 1956, l'avenue Maurice-d'Ocagne et une école du 14e arrondissement de Paris portent son nom.

Notes et références

  1. D'après P. Humbert, « Maurice d’Ocagne (1862-1938) », Ciel et Terre, vol. 55, , p. 108 (lire en ligne).
  2. On retrouve la trace de la branche d'Ocagne du Plessis en Normandie dès le XIIIe siècle. Ce nom de lieu est à l'origine du pseudonyme « Philibert du Plessis », dont Maurice d'Ocagne signe des articles et des solutions de problèmes dans les Revues scientifiques
  3. Pierre-Marie Dioudonnat, Le Simili-Nobiliaire-Français, ed. Sedopols, 2012, p. 608.
  4. Mortimer d'Ocagne, père de Philibert Maurice, était associé d'agent de change. Il publia de nombreux écrits sur les questions économiques et financières, ainsi qu'un ouvrage sur les Grandes Écoles de France. Il fut longtemps critique dramatique à la Revue Britannique, allant tous les soirs au théâtre et ne manquant aucune première. Il est mort en 1919, à 90 ans : il était alors le doyen des abonnés de l'Opéra de Paris
  5. Konstantinos Chatzis, « Un « ingénieur-savant » tardif : le cas de Philbert Maurice d'Ocagne (1862-1938) », Séminaire d'histoire des mathématiques de l'IHP, (lire en ligne).

Sources et liens externes

Article connexe

Familles subsistantes d'ancienne bourgeoisie française

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