Mary Somerville

Mary Somerville (Jedburgh, - Naples, ) est une écrivaine et une scientifique écossaise.

Elle a traduit et popularisé le Traité de mécanique céleste de Laplace et amena John Couch Adams à chercher et découvrir la planète Neptune.

Biographie

Mary Somerville

Elle est la fille de l'amiral William George Fairfax[1] et naît au presbytère de Jedburgh, en Écosse. C'est la maison de la sœur de sa mère, qui est la femme de Thomas Somerville (1741-1830), auteur de My Own Life and Times. Son fils William deviendra plus tard le second mari de Mary[2].

Elle reçoit une éducation décousue. Elle grandit à Burntisland, Fife[1]. Quand elle a dix ans, son père l'amiral, qui a été absent à cause d'un voyage en mer, la considère comme « une sauvage » et l'envoie à Musselburgh, un pensionnat où elle apprend à lire, à écrire (maladroitement), un peu de français, ainsi que de l'arithmétique simple. Après cela, elle étudie la géographie et l'astronomie, mais son éducation est alors moins encouragée que celle de son frère. Il étudie les mathématiques avec un tuteur, mais elle répond avant lui, ou même quand il ne le peut pas. Le tuteur, impressionné, lui dispensera aussi son enseignement, mais officieusement. Elle trouve d'autres opportunités d'étudier, avec son oncle Thomas Somerville, qui lui enseigne le latin[1], avec son professeur d'art Alexander Nasmyth, qui lui enseigne la perspective à Édimbourg[1]. Lorsque la sœur de Mary meurt à l'âge de dix ans, ses parents lui interdisent d'étudier, croyant que les études ont contribué au décès de sa sœur. En secret, elle finit par maîtriser l'algèbre et Euclide[1], sans aucune aide extérieure[3].

Malgré cela, elle est à Édimbourg « la rose de Jedburg », douce et polie, fille obéissante de bonne famille[3]. En 1804 elle épouse son cousin éloigné, le consul de Russie à Londres, le capitaine Samuel Greig, fils de Samuel Karlovitch Greig. Ils ont deux enfants, dont l'un, Woronzow Greig, devient avocat et scientifique[4]. Ils habitent Londres, où Somerville est malheureuse parce que son mari n'approuve pas qu'elle puisse étudier, ce qu'elle y fait plus facilement. Greig meurt en 1807 et Somerville revient en Écosse[3].

Après le décès de son mari, l'héritage lui permet d'acquérir la liberté de poursuivre ses études. En 1812, elle se marie avec son autre cousin, le docteur William Somerville (1771-1860), inspecteur de l'Army Medical Board, qui l'encourage et lui apporte une aide importante dans l'étude des sciences physiques. Ils ont quatre autres enfants. Pendant ces années de mariage elle fait la connaissance des scientifiques les plus éminents, qui remarquent son talent. Avant qu'elle atteigne une grande renommée, Pierre-Simon de Laplace lui dit « Seules trois femmes m'ont compris. C'est vous, Mrs Somerville, Caroline Herschel et une Mrs Greig dont je ne connais rien ». Somerville est à la fois la première et la troisième. En 1835, Somerville et Caroline Herschel deviennent les premières femmes de la Royal Astronomical Society.

William et Mary Somerville vont en Italie en 1838 ; William meurt à Florence en 1860 et Mary à Naples en 1872. En 1868, quatre années avant son décès à l'âge de 91 ans, elle signe la pétition de John Stuart Mill pour le suffrage des femmes[5]. Elle est enterrée à l'English Cemetery de Naples[6].

Publications

En 1831, à la demande de Lord Brougham, elle publie Mechanism of the Heavens[7], qui connut un grand succès. C'était une traduction de la Mécanique céleste de Laplace, ce qui popularisa cette œuvre. Elle dit : « Je traduisis l'œuvre de Laplace de l'algèbre en un langage simple. »

Ses autres œuvres sont On the Connexion of the Physical Sciences (1834), Physical Geography (1848) et Molecular and Microscopic Science (1869)[1]. Sa discussion au sujet d'une planète hypothétique perturbant Uranus, dans la sixième édition de On the Connexion of the Physical Sciences (1842), mena John Couch Adams à chercher et à découvrir la planète Neptune.

Hommage

Le Collège de Somerville à Oxford a été nommé en son honneur.

Son portrait apparaît sur les billets de 10 £ émis par la Bank of Scotland en 2017[8].

Références

  1. (en) Mary T. Brück, « Mary Somerville, mathematician and astronomer of underused talents », Journal of the British Astronomical Association, vol. 206, no 4, , p. 201 (lire en ligne)
  2. (en) Somerville, Mary Fairfax Greig, vol. 11 & 12, New York, Charles Scribner's Sons, coll. « Dictionary of Scientific Biography », p. 521
  3. (en) Somerville, Mary Fairfax Greig, vol. 11 & 12, New York, Charles Scribner's Sons, coll. « Dictionary of Scientific Biography », p. 522
  4. Appleby, J. H., « Woronzow Greig (1805-1865), F.R.S., and his scientific interests », Notes and Records of the Royal Society, vol. 53, no 1, , p. 95–106 (DOI 10.1098/rsnr.1999.0065, lire en ligne, consulté le )
  5. Robyn Arianrhod, « What sort of science do we want? », OUPblog, Oxford University Press, (consulté le )
  6. Giancarlo Alisio, Il Cimitero degli Inglesi, Naples, 1993, (ISBN 88-435-4520-5)
  7. Mary Somerville, « Mechanism for the Heavens », sur archive.org (consulté le )
  8. « Écosse : une poétesse et une astronome sur les billets de banque », Le Parisien, .

Voir aussi

Liens externes

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