Litteul Kévin
Litteul Kévin est une bande dessinée humoristique française créée par Coyote et publiée aux éditions Fluide glacial de 1993 à 2003 puis aux éditions Le Lombard de 2009 à 2014.
Litteul Kévin | |
Série | |
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Logo de la bande dessinée Litteul Kévin. | |
Auteur | Coyote |
Couleurs | Mickaël Olivier (Mikl) |
Genre(s) | Humour |
Personnages principaux | Kévin Chacal Sophie |
Époque de l’action | Contemporaine |
Pays | France |
Langue originale | Français |
Éditeur | Fluide glacial (1993-2003) Le Lombard (2009-2014) |
Première publication | décembre 1993 |
Format | noir et blanc ou couleur franco-belge |
Nb. d’albums | 10 |
Prépublication | Fluide glacial de 1991 à 2003 |
La série raconte la vie de famille de Kévin, un enfant d'une dizaine d'années à l'humour corrosif. Il évolue entre son père motard et sa mère au physique de pin-up. L'humour y est principalement constitué de blagues et de jeux de mots. Bien que se déroulant au sein d'une famille de motards, les histoires racontent avant tout les petits travers familiaux. Dans ses derniers albums, Coyote aborde également des thèmes de société comme l'homosexualité.
Litteul Kévin est créé en 1991 par Coyote peu de temps après son entrée au sein du magazine Fluide glacial. Les histoires sont d'abord pré-publiées dans ce magazine puis éditées dans sept albums. En 2005, Coyote quitte le magazine pour rejoindre les éditions Le Lombard. Il y réalise trois albums supplémentaires et un hors-série. Sa mort en 2015 met un terme à la série.
Héritier du style graphique de Gotlib et d'Uderzo, le dessin de Coyote est apprécié pour son côté soigné et détaillé. Les scénarios des histoires sont estimés par les critiques qui en soulignent l'humour « bon enfant » et les bons sentiments.
Univers
Synopsis
La série met en scène Kévin, un petit garçon taquin, gouailleur et très éveillé ainsi que ses parents, un couple de motards un peu décalés. Les différents albums présentent une compilation de courts récits humoristiques[1]. L'humour y est essentiellement à base de blagues et de jeux de mots[2], l'auteur Coyote étant très friand de ce style d'humour. Il utilise d'ailleurs des jeux de mots pour les titres des histoires. La plupart du temps, il trouve d'abord le titre puis il développe ensuite l’histoire[3].
Personnages principaux
- Kévin est le personnage principal de l'histoire. Il est le fils unique de Gérard et Sophie, un couple de motards. C'est un petit garçon d'une dizaine d'années, drôle et intelligent[4]. Kevin possède la gouaille de son père et le bon sens de sa mère[5]. Il est scolarisé à l'école Sainte-Marie-de-Noeud-Vert où vont également ses deux meilleurs amis Charly et Cacahuète[p 1]. Son père lui a construit une Harley-Davidson à sa taille[4]. Coyote lui donne le prénom de son propre fils, né au printemps 1987[6],[2],[a 1].
- Gérard[p 2] dit Chacal est le père de Kévin. Il est grand et costaud[4], mais pas très malin ; il est en fait un dur au cœur tendre[5]. Sa mère Lucy est écossaise et son père Lucas est français[p 3]. Lucy décède en donnant naissance à Gérard. Lucas, alors légionnaire, ne se sentant pas capable de l'élever, le confie à l'aide sociale à l'enfance[p 4]. Gérard est placé dans une famille d'accueil[p 5]. Il devient très tôt motard et prend le pseudonyme de Chacal[p 6]. Il commence ensuite sa vie professionnelle en tant que portier[p 7] puis fonde avec son ami Hulk un club de motards qui sert également d'agence de sécurité pour les concerts[p 8],[p 9]. Coyote semble transposer beaucoup de lui dans ce personnage[7]. Il est d'ailleurs vu par certains critiques comme étant le véritable personnage principal de la série[7],[8].
- Sophie est l'épouse de Chacal et la mère de Kévin[p 10]. Elle a un physique très avantageux mais ne joue pas la femme-trophée pour autant[5]. Issue d'une famille aisée, elle passe de nombreuses vacances de son enfance au chalet de ses parents à la montagne[p 11]. Sophie est professeur de gymnastique dans une salle de sport[4]. C'est elle le véritable chef de famille[9]. Elle veille à la bonne éducation de son fils et sait se faire respecter par les hommes[5]. Contrairement au personnage de Kévin, Sophie ne ressemble pas à la femme de Coyote, qui ne porte d'ailleurs pas ce prénom[10],[11]. Coyote la dessine plantureuse mais « ses gros seins sont une caricature » à l'instar du gros nez de Chacal[12].
Personnages secondaires
- Agnès est la sœur de Mammouth, le personnage principal de la première série de Coyote : Mammouth & Piston[a 2]. Elle apparait d'ailleurs dès 1989 dans la quatrième histoire de Mammouth, Une chose sûre[a 3]. Agnès est diététicienne de profession[a 2]. Séparée du père de son enfant[a 3], elle sort avec Hulk puis l'épouse[p 12].
- Cacahuète est un ami de Kévin. Il est très perturbé et va donc régulièrement consulter un psychologue[p 13].
- Charles-Henri dit Charly est le plus ancien copain de Kévin. Sportif, il pratique le rugby en club[p 13]. Charly est physiquement très proche de Tintin[p 14].
- Dan Wagner est un membre du club de motards d'Hulk. Ancien militaire, il a connu Lucas, le père de Chacal comme chef instructeur à Djibouti[p 15]. Tout comme Hulk, il est créé avant Kévin et sa famille, au début de l'année 1991[a 4].
- Frida est le petite sœur d'Hulk, le meilleur ami de Coyote[p 16]. Elle est en seconde année de médecine et sert parfois de nounou à Kévin[p 17].
- Hulk est le meilleur ami de Chacal. Ils se sont rencontrés petits dans un foyer de l'aide sociale à l'enfance[p 2]. Il est le président de leur club de motards. Coyote s'est d'ailleurs inspiré d'un vrai président de club. Ce personnage est créé en 1989 avant Kévin et sa famille pour un magazine de motos[a 2].
- Nounours ou Gros Paf est un membre du club de motards d'Hulk. Tout comme Chacal, il commence sa carrière professionnelle en tant que portier[p 18],[Note 1].
Principaux lieux de l'action
Les histoires se déroulent principalement dans cinq lieux. Il s'agit, par ordre d'importance, de la maison de la famille de Kévin, du local appartenant au club de motards de Chacal, de la cabane où se réunissent Kévin et ses copains, de l'école privée Sainte-Marie-de-Nœud-Vert où est scolarisé Kévin et du chalet de montagne que possède la mère de Sophie[Note 2].
Historique
C'est en 1974, à l'âge de onze ans, que Philippe Escafre découvre le monde de la moto à travers le film Easy Rider (1969)[2],[13]. Il devient ensuite motard et se fait alors appeler Coyote[2]. Mais sa vie professionnelle l'oriente vers une autre de ses passions : le dessin. En 1988, il est engagé comme illustrateur pour plusieurs magazines spécialisés dans les motos[14],[2]. C'est pour l'un d'eux, Hog Bike, qu'il crée en 1989 sa première série : Mammouth & Piston. Elle met en scène, à travers des histoires courtes humoristiques, un motard propriétaire d'un bar et son rat de compagnie dénommé Piston[2]. En 1989 toujours, il réalise pour la fédération française des motards en colère ses premières bandes dessinées à l'intérieur d'un album collectif baptisé Zéro de conduite. Dans une histoire, il met en scène un motard et son fils, un petit garçon très proche graphiquement de Litteul Kévin[a 5]. Il est ensuite repéré par Jean-Christophe Delpierre, rédacteur en chef du magazine de bande dessinée Fluide glacial pour lequel il réalise en septembre 1990 et février 1991 deux histoires courtes d'une série éphémère : Bébert, clochard et philosophe[2],[15],[14],[a 6],[11].
Au début de l'été 1991, Delpierre demande à Coyote de créer pour Fluide glacial une nouvelle série mettant à l'honneur des motos[a 7],[11]. Coyote s'inspire alors de sa propre famille pour créer cette série dès septembre[2]. Il la baptise Litteul Kévin car comme il adore dessiner son jeune fils Kévin alors âgé de quatre ans, il en fait le personnage principal de la nouvelle bande dessinée[10]. Little vient du nom de Little Nemo, un gamin qui rêve et l’orthographe Litteul est une référence à Édika, un des dessinateurs du magazine Fluide glacial[a 8]. La série est alors pré-publiée dans le magazine puis reprise dans sept albums de juin 1993 à juin 2003[14].
En 2004, Coyote commence une série baptisée Les Voisins en coécriture avec Nini Bombardier. La série commence à être pré-publiée dans le magazine Fluide glacial[16]. Mais en 2005, à la suite du changement de la rédaction de Fluide glacial et à l'ambiance délétère qui s'ensuit, Coyote quitte le magazine[17],[16]. Alors, il contacte puis rejoint les éditions du Lombard chez qui il publie sa nouvelle série, rebaptisée pour l'occasion Les Voisins du 109[2],[18],[15],[16].
Il laisse donc de côté pendant quelques années Litteul Kévin et sort en janvier 2006 et octobre 2008 deux albums de sa nouvelle série. L'année suivante en octobre, après huit mois de travail, il publie le huitième album de Litteul Kévin en version couleur et en version noir et blanc[6],[14]. Il y a une version couleur car c'est ce que désire Coyote et une version noir et blanc pour satisfaire les « fans de la première heure »[16]. C'est Mickaël Olivier, un professeur de Trois dimensions et filleul d'un vieil ami motard de Coyote, qui s'occupe des couleurs. Pour l'occasion, ce dernier prend le pseudonyme de Mikl[a 9].
En décembre 2010 sort un neuvième album qui est suivi par un hors-série en décembre 2011 et un dixième en octobre 2013 pour la version noir et blanc et début 2014 pour la version couleur[6],[14]. Le hors-série, nommé Coyote et Litteul Kévin, est un livre-bilan où Coyote présente en détail sa carrière dans la bande dessinée[19],[10].
Également en 2013 et 2014, les sept premiers albums publiés chez Fluide glacial ressortent en version couleur[6],[14]. Le premier album de cette édition diffère de la version noir et blanc de 1993. En effet, la version de 2013 ne comprend plus l'histoire Les grandes découvertes dans laquelle Litteul Kévin découvre la masturbation[p 19]. Elle est remplacée par une nouvelle histoire nommée Album photo[p 20]. Coyote explique ce changement par le fait que cette histoire l'a toujours gêné car il la trouve « trop dans l’acte et pas assez logique au niveau du gag »[20]. Les premiers albums, qui ont alors plus de vingt ans, sont également dé-temporalisés. Ainsi, dans L'assorti au restau, la date de 1992 figurant sur un calendrier est remplacée par une bulle[p 21],[p 22]. Dans l'histoire Happy Good Year, c'est la date de rencontre de Sophie et Chacal qui est effacée. En effet, la version originale indique en « 69 sur un sitting contre la guerre au Viet-Nam », la nouvelle remplace par « Il y a plus de quinze ans à une manif altermondialiste »[p 23],[p 24].
La mort de Coyote à la suite d'un accident cardiaque le met un terme définitif à la série[2],[18].
Analyse
Inspiration
Le dessin « élastique » de Coyote est très influencé par celui de Gotlib, l'auteur qu'il copiait lorsqu'il apprenait à dessiner[6],[2]. Coyote se revendique d'ailleurs comme un fils spirituel de Gotlib[21].
Bien que Coyote n'ait jamais recopié Albert Uderzo, le dessinateur d’Astérix, son trait est également proche de celui-ci. Il a en effet appris à lire avec Astérix et a involontairement repris des caractéristiques des personnages de cette bande dessinée. Ses dessins le classent dans la catégorie des bandes dessinées à gros nez, caractéristiques de ses personnages comme les pommettes saillantes ou les nuques longues[21]. Litteul Kévin, un petit blond avec des gros sourcils, c'est l'Astérix de Coyote tandis que son père, costaud avec un gros nez, c'est son Obélix[17],[22]. Le reste des personnages est également proche de ceux du village gaulois d'Astérix[17]. Le personnage du Gros, le serveur du bar où se retrouvent Chacal et ses amis, est par exemple très proche physiquement de Cétautomatix, le forgeron du village[21]. Le chien de Kévin, Chouken, est lui aussi inspiré d'un personnage d'Astérix : le chien Idéfix[a 10]. Coyote se dit également influencé par Jack Davis, Mort Drucker et Will Elder, des dessinateurs du magazine américain Mad[21].
Série sur la famille
Coyote a voulu mettre en avant son fils en donnant son nom au héros de la bande dessinée, mais il ne s'inspire pas de son vécu pour illustrer les histoires. Il a simplement idéalisé la famille qu'il voulait avoir. Litteul Kévin, bien que se déroulant dans le monde de la moto, est avant tout une histoire de famille[5],[11]. Coyote veut aussi démontrer qu'on peut être une famille différente de la norme, ici une famille de motards, tout en étant une famille aimante et saine[23].
Le huitième album est plus particulièrement centré sur Chacal, le père de Kévin, qui retrouve notamment son géniteur, un ancien légionnaire qui l'avait abandonné après la mort en couches de sa femme. Cette idée est venue à Coyote en 2001 alors qu'il avait entendu parler de la levée du secret de l'accouchement X[16]. Le neuvième album continue cette introspection familiale qui est finalisée dans le dixième album à travers la découverte par Chacal de ses origines écossaises[24],[25].
Pour garder ce côté série familiale, Coyote décide que Litteul Kévin souffre du syndrome de Peter Pan[a 11]. Il souhaite en effet ne pas le voir vieillir et donc le dessine toujours comme un enfant du même âge. Sa famille également évolue très peu[26],[13].
Série sur la moto
Coyote dessine des ateliers et des motos car lui-même a passé beaucoup d'heures à démonter des moteurs dans des garages[13]. Il aime dessiner des Harley-Davidson, surtout pour des motivations « esthétiques, plastiques et mécaniques »[a 12]. Cependant, il reconnait que les motos « c'est très dur et très long à dessiner », c'est pourquoi elles jouent un rôle secondaire dans la série[23],[16]. Chose que regrettent quelquefois les « fans de la première heure » de Coyote[27].
Pour la moto de Chacal, Coyote dessine la moto dont il rêve. Et, grâce au succès de la série, il se la fait construire à partir d'une Harley-Davidson Springer[28],[10],[13].
Série sur la société contemporaine
À partir du huitième album (2009), la série s'ouvre plus sur le monde extérieur aux motards[29]. Dans cet album, Coyote aborde l'homosexualité par la présence de ses héros dans une marche des fiertés. L'auteur pense en effet que « c’est bien de préserver les enfants de la sexualité », mais qu'« il faut leur parler de l’homosexualité »[20]. Auparavant son personnage de Chacal était clairement homophobe. Dans l'histoire L'assorti au restau (1992) il traite un serveur de « pédé »[p 25], dans l'histoire Pour qui sonne la glabre ? (1998) il utilise le qualificatif de « tarlouze »[p 26] et dans Ainsi fond, fond, fond (1993), il tabasse un homosexuel qui l'a regardé nu dans les douches d'une salle de sport[p 27]. Dans l'histoire Lesbien raisonnable (2009) c'est au contraire à un homophobe que Coyote casse la figure à la suite de propos injurieux[p 28]. C'est le cousin de Coyote, qui est homosexuel, qui lui fournit les photos d'une marche des fiertés pour illustrer cette histoire. Coyote peut ainsi rendre son décor plus réaliste ainsi que certains des personnages de ces marches comme les Sœurs de la Perpétuelle Indulgence[20].
Références culturelles
Dans les albums publiés par Le Lombard entre 2009 et 2013, Coyote actualise ses références ; parmi les plus évidentes, il y a la série animée South Park qui le « nourrit quotidiennement » et qui met les mots sur des idées qu'il partage[23].
Les autres albums de Litteul Kévin contiennent également de nombreux clins d'œil à travers les titres des récits. Coyote glisse des références à la bande dessinée comme L'Étoile mystérieuse (Les toiles mystérieuses), un album des aventures de Tintin[a 13] ou Le Retour à la terre (Le retour à la terre) la série d'albums de Manu Larcenet[a 14]. L'album de Tintin Le Secret de La Licorne a aussi inspiré Coyote. Un ex-libris de 1996 est ainsi la reprise du tableau représentant le chevalier François de Hadoque tandis que la scène de la bataille entre Hadoque et le pirate Rackham le Rouge est reprise dans l'histoire La bouteille à la mère[30],[p 29]. Des références à Tintin sont également présentes dans l'histoire La fine fleur du carnaval à travers des éléments de l'album Les Cigares du pharaon et dans l'histoire Flocon d'avoine et chameau d'or par la présence des personnages de l'album Tintin au Tibet[p 30],[p 31],[31].
Il se réfère également à la littérature avec Les Mille et Une Nuits (Le compte des mille et un ennuis)[a 13], Le Petit Chaperon rouge (Le petit capuchon rouge)[a 15], La Bête humaine (La bête humaine) d'Émile Zola[a 16], Lassie, chien fidèle (Vessie chien fidèle) d'Eric Knight[a 16], Pour qui sonne le glas (Pour qui sonne la glabre ?) d'Ernest Hemingway[a 16] et Le Seigneur des anneaux (Le saigneur des anneaux) de J. R. R. Tolkien[a 17].
La musique est également présente à travers la chanson enfantine Ainsi font, font, font (Ainsi fond, fond, fond)[a 13], Sweet Little Sixteen (Sweet Litteul sex-teen) de Chuck Berry[a 15], Jailhouse Rock (Jalouse rock) d'Elvis Presley[a 15], La Mer qu'on voit danser (L'amer qu'on voit danser) de Charles Trenet[a 18], Parlez-moi d'amour (Parlez-moi d'humour) de Lucienne Boyer[a 19], Ma cabane au Canada (Ma cavale au Canada) de Line Renaud[a 19], Lucy in the Sky with Diamonds (Lucy in the sky) des Beatles[a 14], Cry Me a River (Cry Me a River) d'Arthur Hamilton[a 20], Dressed to Kill (Dressed to kilt) du groupe Kiss[a 21], Putain de toi (Mutin de toi !) de Georges Brassens[a 20] et Le gorille (Gare aux gorilles) de Georges Brassens[a 20]. Dans cette dernière histoire, Coyote présente d'ailleurs un groupe de punk rock toulousain, les Brassen's not Dead, qui réinterprète les chansons de Georges Brassens. Le dessinateur adore ce groupe et l'estime de « salubrité publique pour la culture »[a 22].
Le cinéma est lui aussi présent avec Little Big Man (Little Big-Mac)[a 18], Du rififi chez les hommes (Du rififi chez les gnomes)[a 23], La Mort aux trousses (L'amour au trousse)[a 23], Les Incorruptibles (Les uns corruptibles)[a 23], L'Arme fatale (Larmes focales)[a 16], Austin Powers (Hosties power)[a 17], Est-ce bien raisonnable ? (Lesbien raisonnable)[a 14], Docteur Jerry et Mister Love (Docteur Cahuète & Mister Love)[a 20] et Le Dernier des Mohicans (Le dernier des mots est con)[a 21]. Certaines couvertures d'albums sont aussi des références à des films. Ainsi la couverture du deuxième album est une parodie de l'affiche du film L'Équipée sauvage tandis que celle du troisième album parodie Terminator 2. Coyote indique d'ailleurs que sa vision de Litteul Kévin en Terminator est un « pur plaisir de coloriste cinéphile et motard »[a 24]. Le quatrième album parodie Easy Rider, le film qui a donné envie à Coyote d'avoir une moto[32]. L'ex-libris qui accompagne ce même album parodie lui, le film Batman : Le Défi[30]. Kévin, Sophie et Coyote reprenant respectivement l'apparence de Batman, Catwoman et du Pingouin[a 25].
Les séries télévisées sont également présentes avec Ma sorcière bien-aimée (Ma souricière bien-aimée)[a 23] et La croisière s'amuse (La croisière ça use...)[a 19].
Accueil
Litteul Kévin est un succès de bande dessinée en France[17]. Fin 2011, la série cumule plus d'un million d'albums vendus[33]. Le cinquième tome est en dixième position des meilleures ventes de bande dessinée en 1999 avec des ventes se situant dans la fourchette de 100 000 à 200 000 exemplaires[34]. Les internautes du site BDtheque confèrent à la série Litteul Kévin une note moyenne de 2,95 sur une échelle de 5[35] et les internautes de Bédéthèque une note moyenne de 3,2 sur 5[36].
Les scénarios sont jugés drôles, « franchouillards mais bon enfant »[37],[38]. Ils dressent en règle général un portrait caricatural mais sympathique des motards[37],[39]. Le langage y est parfois un peu cru[40]. Il apparait également que les histoires semblent transposer des moments vécus de l'auteur[38]. Selon Carrefour Savoir les histoires de Kévin dépotent par leur joie de vivre. Pour Le Semeur Hebdo, Litteul Kévin déborde d'humour et d'amour[41]. Les personnages sont jugés attachants grâce à leur humour mais aussi leur plastique (le physique avantageux de Sophie) ainsi que leur humanité[42]. Les gags des derniers albums sont jugés moins bons ceux des premiers, Coyote préférant se concentrer sur « l'humanité, l’amour, et les bons sentiments »[43],[44],[7]. Le côté « macho » des membres du club de motards est compensé dans les derniers albums par la présence au sein de leur local de leurs femmes[8].
Le style des dessins de Coyote est vu comme « soigné », détaillé et de type caricatural[37],[7],[8],[38],[45],[46],[22]. Pour les critiques, il est vu comme proche de ceux de Gotlib et d'Uderzo[42],[43]. Certains reprochent cependant à l'auteur de rendre les femmes disproportionnées en les représentant avec de grosses poitrines et d'énormes fesses[47]. La colorisation des aventures de Litteul Kévin à partir de 2009 est plutôt bien accueillie même si elle enlève le « côté à la Fluide glacial »[42].
Publication
Revues
Les histoires des sept premiers albums de Litteul Kévin sont toutes prépubliées dans la revue Fluide glacial :
- Litteul Kévin 1 de 1991 à 1993 dans les numéros 183 (Alors... on biaise ?), 184 (Les grandes découvertes), 185 (Rentrée des crasses), 188 (Leurre de la récrée), 193 (L'assorti au restau), 197 (Les lions sots), 199 (Les toiles mystérieuses), 200 (Ainsi fond, fond, fond), 201 (Un flux nerveux), 203 (L'appel des grandes surfaces) et 204 (Le compte des mille et un ennuis)[48].
- Litteul Kévin 2 de 1993 à 1994 dans les numéros 205 (La Miss a les preuves), 207 (La bouteille à la mère), 208 (T'es laid dimanche), 209 (Les beaux-arts souillent !!!), 210 (Ces gars et puis le psy), 211 (Le petit capuchon rouge), 212 (Cette famille !), 213 (Happy good year), 214 (Sweet Litteul sex-teen), 215 (La fine fleur du carnaval) et 216 (Jalouse rock)[48].
- Litteul Kévin 3 de 1994 à 1995 dans les numéros 217 (Desseins animés), 219 (Blues), 222 (Little Big-Mac), 223 (Noël crétin), 224 (Apre et mûre réflexion...), 227 (Humeurs malignes), 228 (Grave Party), 229 (Le fruit déconfit), 230 (L'amer qu'on voit danser) et 231 (Natures et découvertes)[48].
- Litteul Kévin 4 de 1995 à 1996 dans les numéros 234 (Du rififi chez les gnomes), 236 (L'amour au trousse), 238 (Ma souricière bien-aimée), 239 (Flocon d'avoine et chameau d'or), 240 (Les bottés de l'argot tiquent), 241 (L'enchère est faible), 242 (Les uns corruptibles), 243 (Cours de rattrape-âge) et 244 (Faute de frappe)[48].
- Litteul Kévin 5 de 1997 à 1998 dans les numéros 248 (Vidéo-mateur), 250 (La bête humaine), 252 (Vessie chien fidèle), 255 (Et ça continue en gore et en gore), 257 (Le guide du retard), 261 (Haine sereine ne vois-tu rien venir ?), 263 (Pour qui sonne la glabre ?), 264 (Immature-man), 265 (Larmes focales) et 266 (Appât photo)[48].
- Litteul Kévin 6 de 1999 à 2000 dans les numéros 274 (Projection privée), 276 (Parlez-moi d'humour), 278 (Le vide gros-niais), 281 (Champion du monde… poids lourd !), 282 (Le pied dans le Star-Ter), 284 (Scène de ménage), 286 (Manège plus vieux manège heureux), 291 (Une morale élastique), 292 (La croisière ça use...) et 293 (Ma cavale au Canada)[48].
- Litteul Kévin 7 de 2001 à 2003 dans les numéros 306 (Litres et ratures), hors-série 18 (Une bonne pâte bien léchée), 314 (Le saigneur des anneaux), 316 (Celui qui n'avait pas vu le Loft), 318 (Indépendance day), 320 (Hosties power), 321 (L'ami récurrent) et 324 (Une dernière goutte pour la route)[48].
L'album hors-série Coyote et Litteul Kévin réédite également deux histoires pré-publiées dans des numéros de Fluide glacial. Il s'agit de celle présente dans le numéro « spécial 20 ans » de 1995 (Quand on aime) et celle du hors-série 24 de 2003 (Mèche rebelle)[48].
Albums
Litteul Kévin est d'abord édité en noir et blanc chez Audie, la maison d'édition du magazine Fluide glacial de 1993 à 2003 pour les sept premiers albums. Les deux premiers albums sont également édités chez J'ai lu en format poche en 1995 et 1999. De 2009 à 2013, ce sont trois nouveaux albums et un hors-série qui paraissent chez Le Lombard. Cet éditeur propose alors deux éditions, l'une en noir et blanc et l'autre en couleur. Audie ressort ensuite en 2013 et 2014 les sept premiers albums en version couleur[36]. Audie propose également en 2014 une intégrale qui reprend les sept premiers albums version couleur dans une couverture souple[45],[49].
- 1 Litteul Kévin, Audie - Fluide glacial, Paris, 1993
Scénario et dessin : Coyote - Noir et blanc - (ISBN 2-85815-179-2)
- 2 Litteul Kévin 2, Audie - Fluide glacial, Paris, 1994
Scénario et dessin : Coyote - Noir et blanc - (ISBN 2-85815-189-X)
- 3 Litteul Kévin 3, Audie - Fluide glacial, Paris, 1995
Scénario et dessin : Coyote - Noir et blanc - (ISBN 2-85815-204-7)
- 4 Litteul Kévin 4, Audie - Fluide glacial, Paris, 1996
Scénario et dessin : Coyote - Noir et blanc - (ISBN 2-8581-5216-0)
- 5 Litteul Kévin 5[50], Audie - Fluide glacial, Paris, 1998
Scénario et dessin : Coyote - Noir et blanc - (ISBN 2-85815-253-5)
- 6 Litteul Kévin 6, Audie - Fluide glacial, Paris, 2000
Scénario et dessin : Coyote - Noir et blanc - (ISBN 2-85815-288-8)
- 7 Litteul Kévin 7, Audie - Fluide glacial, Paris, 2003
Scénario et dessin : Coyote - Noir et blanc - (ISBN 2-85815-371-X)
- 8 Litteul Kévin 8, Le Lombard, Bruxelles, 2009
Scénario et dessin : Coyote - Noir et blanc - (ISBN 978-2-8036-2579-6)
- 9 Litteul Kévin 9, Le Lombard, Bruxelles, 2010
Scénario et dessin : Coyote - Noir et blanc - (ISBN 978-2-8036-2765-3)
- HS Coyote et Litteul Kévin, Le Lombard, Bruxelles, 2011
Scénario et dessin : Coyote - (ISBN 978-2-8036-3023-3)
- 10 Litteul Kévin 10, Le Lombard, Bruxelles, 2013
Scénario et dessin : Coyote - Noir et blanc - (ISBN 978-2-8036-2969-5)
Kévin apparait également dans deux albums de la série Mammouth & Piston : en 1995, dans l'histoire Bon ennui les petits du deuxième album et en 2000 dans l'histoire L'ami écœuré du troisième tome[a 3].
Produits dérivés
L'atelier Bombyx réalise pour la société Attakus une statuette en résine porcelaine de seize centimètres représentant Litteul Kévin sur sa moto, une statuette en résine de huit centimètres figurant un Kévin pensif et deux statuettes de quatre centimètres représentant le chien Chouken[51].
Notes et références
Notes
- Kévin est présent dans 96 histoires, Chacal dans 85, Sophie dans 76, Hulk dans 38, Nounours dans 29, Dan dans 28, Charly dans 19, Cacahuète dans 14, Frida dans 14 et Agnès dans 13.
- La maison est présente dans 45 histoires, le local dans 20, la cabane dans 11, l'école dans 6 et le chalet dans 5.
Planches
Information factuelle indiquée sur la :
- Planche numéro 3 de Rentrée des crasses.
- Planche numéro 3 de Manège plus vieux manège heureux.
- Planche numéro 1 de Rock Save the Queen.
- Planche numéro 3 de Lucy in the sky.
- Planche numéro 4 de Scène de ménage.
- Planche numéro 2 de Album photo.
- Planche numéro 1 de Une morale élastique.
- Planche numéro 2 de T'es laid dimanche.
- Planche numéro 1 de Vidéo-mateur.
- Planche numéro 1 de L'assorti au restau.
- Planche numéro 3 de Ma souricière bien-aimée.
- Planche numéro 1 de L'heure où les faunes vont boire.
- Planche numéro 6 de Appât photo.
- Planche numéro 3 de La fine fleur du carnaval.
- Planche numéro 4 de Lucy in the sky.
- Planche numéro 2 de Sweet Litteul sex-teen.
- Planche numéro 3 de Immature-man.
- Planche numéro 1 de Et ça continue en gore et en gore.
- Planche numéro 1 de Les grandes découvertes.
- Planche numéro 1 de Album photo.
- Planche numéro 1 de L'assorti au restau version 1993.
- Planche numéro 1 de L'assorti au restau version 2013.
- Planche numéro 2 de Happy Good Year version 1994.
- Planche numéro 2 de Happy Good Year version 2013.
- Planche numéro 4 de L'assorti au restau.
- Planche numéro 3 de Pour qui sonne la glabre ?
- Planche numéro 3 de Ainsi fond, fond, fond.
- Planche numéro 2 de Lesbien raisonnable.
- Planche numéro 2 de La bouteille à la mère.
- Planche numéro 5 de La fine fleur du carnaval.
- Planche numéro 1 de Flocon d'avoine et chameau d'or.
Références
- Sources primaires
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- Coyote et Litteul Kévin, Le Lombard, , p. 18.
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Annexes
Articles connexes
Liens externes
- « Site officiel de Coyote », sur Coyote-bd
- « Litteul Kévin », sur LeLombard
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