François II de Bretagne

François II (en breton : Frañsez II), né le [1] à Clisson et mort le à Couëron, est duc de Bretagne de 1458 à 1488. Quatrième enfant et seul fils survivant de Richard de Bretagne, comte d'Étampes, il devient à la mort de son père comte titulaire d'Étampes puis est désigné héritier présomptif du duché de Bretagne avant d'accéder au duché en 1458. Il est également titré comte de Richemont, de Montfort et de Vertus.

Pour les articles homonymes, voir François II.

François II

Vitrail des Cordeliers de Nantes : François II, duc de Bretagne, en prière.
Titre
Duc de Bretagne

(29 ans, 8 mois et 14 jours)
Couronnement
Prédécesseur Arthur III
Successeur Anne
Comte titulaire d'Étampes
Prédécesseur Richard d'Étampes
Successeur Jean de Foix
Comte de Montfort

(29 ans, 8 mois et 14 jours)
Prédécesseur Arthur III
Successeur Anne
Biographie
Dynastie Maison de Montfort
Date de naissance
Lieu de naissance Château de Clisson (Bretagne)
Date de décès
Lieu de décès Couëron (Bretagne)
Sépulture Cathédrale de Nantes
Père Richard d'Étampes
Mère Marguerite d’Orléans
Conjoint Marguerite de Bretagne
Marguerite de Foix-Navarre
Enfants Jean (1463)
Anne de Bretagne
Isabeau de Bretagne
Illégitimes :
François Ier d'Avaugour
Antoine de Maignelais
Françoise de Maignelais
Religion Catholicisme

Ducs de Bretagne

Biographie

Jeunesse

Blason de François II de Bretagne avant qu'il ne devienne duc de Bretagne.

Né du comte d'Étampes Richard de Bretagne et de la comtesse de Vertus Marguerite d'Orléans, il vit chichement du fait des faibles revenus de sa famille, privée du comté d'Étampes. Veuve, sa mère va vivre avec ses enfants dans sa famille paternelle au château de Blois.

En 1450, après l'assassinat de son dernier frère Gilles, le duc François Ier voit se profiler un problème dynastique : il est bien malade et n'a pas de fils, son frère et héritier Pierre ne laisse pas espérer en avoir et le second dans l'ordre de succession, le vieux connétable de Richemont, n'a pas eu de descendance légitime.

L'ordre de succession au trône de Bretagne avait été modifié par le premier traité de Guérande en 1365. Pour éviter toute contestation, voire une nouvelle crise de succession, le duc François Ier décide de marier son cousin François à sa fille aînée Marguerite, héritière selon la tradition antérieure au traité de Guérande. Cela n'empêchera pas le roi d'Écosse (beau-père de François Ier) de protester des droits de ses petites filles au trône de Bretagne qu'il estime devoir défendre. François "d'Étampes" est donc appelé à la cour de Bretagne par le duc Pierre II qui prend la précaution de lui faire signer l'engagement de respecter les règles de succession issues du traité de Guérande pour ne pas le tenter de réclamer le duché de son vivant, du chef de sa petite promise Marguerite. Pour éviter les contestations ultérieures, Pierre II va aussi obtenir l'agrément du roi Charles VII et du duc Charles d'Orléans (oncle de François). Il fait enfin enregistrer les dispositions successorales du testament de François Ier aux États qu'il convoque à Vannes en pour leur présenter aussi les deux jeunes princes, fiancés sur le champ et mariés trois jours plus tard. Pierre II renvoie ensuite François à Blois, mais meurt l'année suivante. C'est le vénérable et énergique connétable de Richemont qui ceint la couronne ducale sous le nom d'Arthur III, mais il meurt dès 1458. Le jeune comte d'Étampes quitte alors Blois avec sa mère pour rejoindre la Bretagne en commençant par Rennes pour y être investi selon la tradition. L'évêque du lieu lui remet les "entresignes" : la couronne "royalle" à hauts fleurons et l'épée nue des ducs de Bretagne. Puis il s'en retourne en Val de Loire, à Montbazon, chez le roi.

Hommage au roi

Pour la Bretagne et les comtés de Montfort, Étampes et Vertus il doit rendre l'hommage au roi de France en 1459. Ainsi rend-il, comme ses prédécesseurs depuis la guerre de succession de Bretagne, un hommage simple[2] — et non pas lige pour la Bretagne, attendu que la Bretagne n'est pas issue du Royaume de France. La cérémonie, la quatrième en quelques années, est comme d'habitude perturbée par une querelle de chanceliers au sujet du port de l'épée par le duc en présence du roi comme de l'hommage lige que demandent le chancelier français Juvénal des Ursins et le glorieux Dunois. Le chancelier breton Guillaume Chauvin soutient le jeune duc François II qui avait assisté quelques mois plus tôt à la même joute diplomatique entre Charles VII et Arthur III, et qui s'en tient aux mêmes termes, quoique moins abruptement. Charles VII intervient pour accepter finalement l'hommage simple rendu debout et l'épée au côté. Et à l'hommage lige comme pair de France réclamé par Juvénal de Ursins, François II répond habilement ne pas le faire faute d'en avoir délibéré avec son conseil et le roi arrête là son chancelier afin que les festivités reprennent sans ombre.

Le deuxième hommage qu'il rend est un hommage lige se limitant aux possessions que le duc a hors de Bretagne, c'est-à-dire Montfort-l'Amaury, Étampes et autres terres. L'hommage simple n'est toutefois pas reconnu comme tel par le roi de France ; une exception avait été faite, pour Arthur III, duc de Bretagne, connétable de France pendant un quart de siècle, vieil ami et frère d'armes de son roi, lequel avait pris son hommage simple pour un hommage-lige[3].

Gouvernement de la Bretagne

Sceau du couronnement de François II

À Vannes, choisie pour capitale administrative et résidence principale des ducs Jean IV, Jean V, François Ier et Pierre II, il préfère le grand port commerçant de Nantes, sur la Loire où il a été élevé et plus proche des grandes voies de communication. Il y déménage sa cour, ainsi que son administration, et y fonde en 1459, une université[4].

François II s’intéresse peu à la conduite des affaires. Il assiste rarement au Conseil ducal, qui est le gouvernement du duché : entre 1459 et 1463, il n’y assiste que trois fois, et se contente de se tenir au courant des décisions de ses collaborateurs comme le chancelier Guillaume Chauvin puis le trésorier général Pierre Landais, tout-puissant de 1481 à 1485, collaborateurs qu’il laisse gouverner et se déchirer. Il se plaint du temps passé à la signature des actes administratifs[5]. Le chroniqueur breton, Alain Bouchart, le décrit comme faible de sa personne et plus faible encore de son entendement.

Il préfère la vie de plaisirs d'un grand seigneur de son temps, partageant l'essentiel de ses loisirs en chasses, jeux et avec sa favorite officielle Antoinette de Maignelais qu'il avait connue à la cour de France. Quand tant de princes de son siècle arborent des devises belliqueuses ou prétentieuses, il fait graver sur un de ses bijoux la devise : Il n'est de trésor que de liesse.

Prince de la Renaissance avant l'heure, il fait réaliser d'importants travaux, qui donnent au château des ducs de Bretagne l'essentiel de son aspect actuel. La mort de sa mère lui laisse en héritage son douaire, c'est-à-dire la seigneurie de Clisson dont il fera du château une de ses résidences favorites[6].

Politique d’indépendance

Soucieux d'affirmer et de maintenir la plus large autonomie à son duché, François II, comme d'autres grands féodaux, s'oppose au pouvoir royal qui est sorti renforcé des l'élimination des Anglais du continent. Cette politique se traduit par la participation de François II aux guerres et manœuvres (Ligue du Bien public et guerre folle) qui fédèrent plusieurs grands princes contre Louis XI et sa politique agressive. Puis lors de la régence d'Anne de Beaujeu pendant la minorité de Charles VIII. Le royaume de France est en voie d'éliminer et d'intégrer les grandes principautés qui jusque là tempéraient le pouvoir royal. Dans la deuxième partie du XVe siècle disparaissent ainsi les possessions des Plantagenêt (Normandie, Guyenne...), des ducs de Bourgogne, d'Anjou-Provence puis de Bretagne.

François II poursuit de son côté la politique des Montfort qui, lors de la guerre de Cent Ans, s'efforçaient de ménager la neutralité du duché entre le parti anglais et le parti français, ne s'engageant pas personnellement, par un hommage lige, auprès de l'un ou de l'autre des deux souverains rivaux.

Il entre plusieurs fois en conflit avec le roi de France (refus de l'administration royale, participation à des alliances hostiles au roi de France). Sur le plan judiciaire, profitant de la « guerre folle », il met en place en 1485 la « Cour des interlocutoires » et transforme les sessions saisonnières de justice des États de Bretagne en un Parlement sédentarisé à Vannes. Les appels au Parlement de Paris, déjà fortement entravés, deviennent alors quasiment impossibles. Pour compléter le dispositif, il fonde en 1460 l'université de Nantes afin de disposer d'un personnel administratif, judiciaire et religieux formé en Bretagne et non plus en dehors.

Malgré ses positions, François II ne va pas jusqu'à la rupture complète avec le roi de France. Notamment, il continue à lui rendre hommage simple (1461) pour le duché de Bretagne, et lige pour ses autres possessions à l'intérieur du royaume. Il envoie même une délégation aux états généraux de Tours en 1484.

Cette coûteuse politique d'indépendance provoque des difficultés dans le duché, et les conflits sont nombreux avec la noblesse et la bourgeoisie (affaire Guillaume Chauvin, annexion du comté de Penthièvre, etc.). Elle a également pour effet de grever les finances du duché et donc d'alourdir la fiscalité, compromettant le redressement économique amorcé après la guerre de Cent Ans dont bénéficiait le royaume. La participation à des guerres malheureuses (guerre folle) contre les armées royales entraîne le mécontentement d'une grande partie de la noblesse bretonne.

Duc, François II porte comme ses prédécesseurs une couronne à hauts fleurons, frappe monnaie d'or et d'argent, anoblit, légitime, nomme les prélats bretons, perçoit les régales, scelle du sceau de majesté, traite directement avec les puissances étrangères. Il y ajoute l'emprunt au droit romain et à la tradition française du concept de « lèse-majesté » qui avait déjà été utilisé lors du rapt de Jean V. Il se déclare duc de Bretagne par la grâce de Dieu comme ses prédécesseurs depuis Jean V. Il exerce ainsi un large pouvoir sur le duché de Bretagne.

Il fait en outre rédiger par Pierre le Baud une histoire empreinte de légendes de la Bretagne, où l’origine de sa dynastie est placée chez les Troyens, chose qu'on retrouve chez nombre de chroniqueurs français, argument pour contester la loi salique et le pouvoir royal[7]. La langue bretonne est alors représentée comme étant la langue originelle des Troyens.

Conflits avec le roi de France

Bien qu'invité, il n'assiste pas au couronnement de Louis XI à Reims, refuse le collier de l'ordre de Saint-Michel que lui propose Louis XI (et les contraintes de soumission que cela aurait impliqué), solennise en réponse un peu plus son propre ordre de l'Hermine en un ordre de l'Hermine et de l'Épi. Confronté aux manœuvres de l'« universelle araigne »[8][source insuffisante], il participe en réaction à des alliances diplomatiques dont le roi de France est exclu, voire qui lui sont hostiles. Il mène des guerres contre le roi de France, son ennemi. Il envoie cependant une délégation, quoique peu nombreuse, aux États généraux de Tours.

Difficultés intérieures

Réputé faible de caractère, il ne veut s'imposer ni à ses conseillers, ni à ses barons. En 1373, Jean IV avait dû partir en exil par manque de soutien de sa haute noblesse. Ce risque de rébellion revenait devant l'incertitude de la succession bretonne. La tentation d'un mariage prestigieux pour l'héritière Anne allait de pair avec une alliance que le duc recherchait pour échapper à la pression diplomatique et militaire de Louis XI. Cette alliance défensive pouvait être obtenue au prix du mariage d'Anne avec un prince étranger, frustrant ainsi les ambitions croisées des prétendants à cette succession. D'autre part, la méfiance de François II pour le vicomte de Rohan, son manque d'affinité pour les seigneurs bretons avec lesquels il n'avait pas vécu sa jeunesse, lui fait préférer le conseil de princes étrangers au duché comme son cousin germain le duc d'Orléans (futur Louis XII), le prince d'Orange, Alain d'Albret, mais également de simples bourgeois bretons, comme Pierre Landais, haï de l'aristocratie (aristocratie dont une partie, comme le chef des Rohan, ou Mme de Laval, préceptrice d'Anne, a été achetée par Louis XI, puis Anne de Beaujeu[réf. nécessaire], nommée régente à la mort de son père). Les rancœurs nées de sa politique sont également pour beaucoup dans la défiance des nobles pour François II et les faibles soutiens qu'ils lui offrirent.

Crise de succession

Son absence de descendance masculine fait prévoir des difficultés pour la succession, et accentue les dissensions internes au duché. La famille des Rohan prétendant descendre des anciens rois de Bretagne, et le vicomte Jean II de Rohan ayant épousé la deuxième fille du duc François Ier se croit le mieux placé pour recueillir l'héritage de Bretagne. Avec le soutien du maréchal de Rieux et d'une partie de la haute aristocratie bretonne, il propose de marier ses deux premiers fils (François et Jean) aux deux filles de François II. Le duc repousse ce projet. Le roi de France Louis XI ayant racheté à la dernière descendante des Penthièvre, la comtesse Nicole de Châtillon, épouse de Jean de Brosse, ses droits prétendus[9] au duché, la cour de France table sur cet élément pour contester la succession de François II à ses filles. À Montargis en 1484, la régente de France Anne de Beaujeu rencontre cinq rebelles à l'autorité de François II, qui reconnaissent Charles VIII pour héritier de la Bretagne en l'absence d'un héritier mâle. Peu après, cette conjuration aristocratique élimine Landais, pendu le , et le remplace par un triumvirat formé du prince d'Orange, du maréchal de Rieux et du sire de Lescun (tous signataires à Montargis). Pourtant, arrivés au pouvoir, ils reviennent sur l'engagement de Montargis et suivent la même politique d'indépendance que Landais.

En 1486, par précaution, François II fait reconnaître ses filles Anne (1477-1514) et Isabeau, héritières du duché aux États réunis à Vannes, y compris par les signataires du traité de Montargis. Mais de nombreux nobles bretons conservent des intérêts importants du côté français, leur rendant le choix plus difficile en cas de guerre.

À sa mort en 1488, il semble que sa diplomatie, ses armées, sa politique intérieure et sa politique matrimoniale ont échoué. Malgré un important effort de modernisation de l'État, il laisse un duché profondément divisé, ruiné par la guerre et dont certaines parties tenteront de proclamer leur indépendance (Saint-Malo), dans les mains d'une enfant mineure - héritière à marier du duché - liée par le traité du Verger au roi de France[10].

Guerres

Poursuivant l'œuvre de ses prédécesseurs et comme les ducs de Bourgogne, François II tente de maintenir l'indépendance du duché de Bretagne et affiche les attributs de la souveraineté. Il cherche à partir de 1463 à constituer avec la Bourgogne, l'Angleterre et de grands princes français des alliances qui se révèlent aussi fragiles que la Ligue du Bien public (en 1465), à laquelle il n'apporte qu'une adhésion tardive et insuffisante. Il obtient cependant par le traité de Saint-Maur la renonciation de Louis XI au droit de régale sur les évêchés bretons.

En 1468, malgré une trêve avec Louis XI[11], François II entre en campagne militaire avec Charles de Guyenne, frère cadet de Louis XI, rebelle à l'autorité du roi, pour la conquête de la Normandie et du Poitou. Leurs succès initiaux tournent mal et par le traité d'Ancenis avec le roi Louis XI, toutes leurs actions sont annulées[12]. La mort des alliés de François II le prive d'appuis importants : Charles de Guyenne, réconcilié avec son frère aîné, meurt en 1472 ; le duc d'Alençon en 1476 et Charles le Téméraire en 1477 (entraînant la fin de la Bourgogne). Les Anglais occupés par la guerre des Deux-Roses ne peuvent intervenir comme précédemment, tandis que l'Anjou, le Maine et la Provence sont intégrés au domaine royal à la mort du « Bon roi René » et de ses éphémères successeurs. Ces disparitions inversent les rapports de force et permettent au roi de prendre l'initiative.

Au traité de Senlis conclu le [13] et signé le [14],[15], ses tentatives d'indépendance sont un temps bridées (le , Louis XI le nomme lieutenant général du royaume de France[16]) : François II s'engage à soutenir le roi de France dans ses guerres, ne pourra lui faire la guerre, et sa politique étrangère s'alignera sur celle du roi. Ce traité est confirmé par ceux d'Arras (1482) et de Bourges (1485), avec aussi peu de succès que le précédent.

En 1481, il offre sa fille et héritière Anne en mariage au prince Édouard de Galles, fils du roi d'Angleterre Édouard IV, mais un fort parti de Bretons s'oppose à une nouvelle mainmise anglaise, un siècle après la guerre de Succession. La mort du roi Édouard IV, puis de son fils devenu roi quelque temps en 1483 mettent fin à ces plans. Les multiples promesses de mariage de son héritière forment la dorsale de sa diplomatie, et ses multiples revirements ne découragent pas les prétendants.

Le duc participe à la guerre folle qui tourne mal pour lui : la demande de mobilisation générale d' est un échec ; son appel est non seulement peu entendu, mais les nobles ayant fait le déplacement se débandent au premier engagement, résultat de la politique intérieure désastreuse de François II lui ayant aliéné une grande partie de la noblesse bretonne. Deux expéditions royales (1487 et 1488) et la défaite à Saint-Aubin du Cormier permettent à la régente de France Anne de Beaujeu d'exiger que la princesse Anne ne soit pas mariée sans l'assentiment de la France (traité du Verger, 1488).

Le duc cherche ensuite à régler sa succession en mariant par procuration en 1490 son héritière avec Maximilien de Habsbourg (futur empereur Maximilien Ier du Saint-Empire germanique) sans l'accord du roi de France (contrairement aux termes du traité du Verger), ce à quoi le Roi de France s'opposera en annulant le mariage l'année suivante pour épouser lui-même la duchesse et prendre possession de la Bretagne, ce qui entraînera une nouvelle fronde des seigneurs et du clergé bretons et une brutale campagne militaire après sa mort.

Mais deux mois après sa terrible défaite, François II meurt d'une chute de cheval et laisse une Bretagne endettée, enjeu d’une guerre qui la dévaste deux ans durant. Sa fille Anne de Bretagne est la clé des ambitions des membres de son entourage comme d'Anne de Beaujeu, fille de Louis XI et régente de France. Celle-ci pensionne un maximum de Bretons, s'attache de vrais fidèles, dont Chauvin, Rieux et la Trémoille, afin que le duché de Bretagne ne constitue plus une menace pour le royaume.

Avant de mourir, le duc de Bretagne avait institué le maréchal de Rieux, tuteur de ses deux filles, Anne et Isabeau, en déclarant toutefois qu'elles demeureraient sous la garde de la comtesse douairière de Laval, qu'il avait précédemment placée auprès d'elles. Anne de Bretagne devient la légitime héritière du duché, reconnue par les États de Bretagne.

Mariages et descendance

Portrait de François II et Marguerite de Foix, le seul portrait connu de son vivant, par le Maître de Jeanne de France, détail du missel des Carmes de Nantes, Bibliothèque de l'université de Princeton, Garrett 40, fo 103 vo

Il épouse en premières noces à Vannes, le 13 ou le , Marguerite de Bretagne (1443-1469), fille aînée du duc François Ier, qui ne lui donnera qu'un fils :

Marguerite meurt à Nantes le .

Il se remarie à Clisson le avec Marguerite de Foix, dite « sein de lait », fille de Gaston IV de Navarre, comte de Foix, dont il a :

De sa maîtresse Antoinette de Maignelais (1434-1474), il a en outre :

  • François Ier d'Avaugour (1462- ap. 1494), comte de Vertus, de Goëllo et baron d'Avaugour, et postérité ;
  • Antoine (1463 - mort jeune), baron d'Avaugour, seigneur de Châteaufremont et de Hédé ;
  • une fille (née en 1465 - morte jeune) ;
  • un fils (né en 1466 - mort jeune) ;
  • Françoise (née en 1473), qui restera jusqu'à sa mort vers 1498 dans l'entourage de sa demi-sœur, Anne[réf. nécessaire].

Reconnaissance

On peut admirer au sein de la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Nantes, le tombeau de François II et de Marguerite de Foix, réalisé au début du XVIe siècle par les artistes français Michel Colombe et Jean Perréal, sur commande de sa fille la duchesse Anne. L'ensemble est considéré comme un chef-d'œuvre de la sculpture.

Notes et références

Références

  1. Pigaillem 2008, p. 11
  2. Thierry Wanegffelen, Le Pouvoir contesté : Souveraines d'Europe à la Renaissance, Payot 2008, p. 163.
  3. Jean Markale, Les grandes heures de la Bretagne, Pygmalion, , p. 398.
  4. Ange Guépin (ill. Peter Hawke), Histoire de Nantes, Nantes, Prosper Sebire, libr. et C. Mellinet, impr., , 636 p. (lire en ligne), p. 137
  5. Barthélemy-Amédée Pocquet du Haut-Jussé, « Le Conseil du duc en Bretagne d'après ses procès-verbaux (1459-1463) », Bibliothèque de l'Ecole des chartes, 1958, tome 116, p. 136-169 (ISSN 0373-6237, lire en ligne)
  6. Jean-Pierre Leguay et Hervé Martin, Fastes et malheurs de la Bretagne ducale 1213-1532, Rennes, Edition Ouest-France Universités, § 2 p. 178
  7. La légende de l’origine troyenne des Bretons est en réalité bien antérieure puisqu'elle remonte au XIIe siècle, avec le père fondateur Brutus de Bretagne. Source primaire : Historia regum Britanniae de Geoffroy de Monmouth.
  8. H. Poisson et J.-P. Le Mat, Histoire de Bretagne.
  9. Au terme du traité de Guérande de 1365, ces droits n'existaient plus.
  10. Jean-Pierre Leguay et Hervé Martin, Fastes et malheurs de la Bretagne ducale : 1213-1532, Rennes, Ouest-France, coll. « Ouest-France université », , 435 p. (ISBN 2-85882-309-X).
  11. Lettres de Louis XI, Montilz-lèz-Tours, le (1467 avant Pâques). (lire en ligne).
  12. Lettres de Louis XI, Compiègne, le . (lire en ligne).
  13. « le traité conclu à Senlis par ses ambassadeurs le restait à ratifier. », extrait de Jean Favier, Louis XI p. 688, Fayard, Paris, 2001.
  14. Lettres patentes de Louis XI, Abbaye Notre-Dame-de-la-Victoire-lèz-Senlis, le . (lire en ligne).
  15. Lettres patentes de Louis XI, Arras, le  ; ainsi qu'Archives nationales, K71, no 48. Publié par D. Morice, Mémoires pour servir de preuves à l'histoire de Bretagne, tome III p. 287, selon Joseph Vaesen et Étienne Charavay, Lettres de Louis XI tome VI p. 98 note no 3, Librairie Renouard, Paris, 1898. (lire en ligne).
  16. Lettres patentes de Louis XI, Abbaye Notre-Dame-de-la-Victoire-lèz-Senlis, le . (lire en ligne).

Annexes

Bibliographie

  • Jacques Choffel, Le dernier duc de Bretagne. François II, Fernand Lanore, Paris, 1977 (ISBN 9787630003571).
  • Claude Gauvard, La France au Moyen Âge du Ve siècle au XVe siècle, Paris, Presses universitaires de France, , 650 p. (ISBN 978-2-13-062149-2, OCLC 869741095)
  • Christian Guyonvarc'h, La Bretagne, dans Jacques Le Goff (dir.), L'État et les conflits, Paris, Seuil, 1990, p. 501-522 ; dans André Burguière et Jacques Revel (dir.), Histoire de la France.
  • Jean-Pierre Leguay et Hervé Martin, Fastes et malheurs de la Bretagne ducale 1213-1532, Rennes, éditions Ouest-France université, 1982.
  • Philippe Contamine, « Un aspect des relations entre la France et la Bretagne au XVe siècle : Louis XI, François II et l'ordre de Saint-Michel (1469-70) », dans Actes du 107e Congrès national des sociétés savantes, Brest, 1982, p. 207-227 (publié en 1984).
  • Barthélemy Amédée Pocquet du Haut-Jussé :
    • « Le Conseil du duc en Bretagne d'après ses procès-verbaux (1459-1463) », dans Bibliothèque de l'école des chartes, 1958, volume 116, no 116, p. 136-169, [lire en ligne].
    • François II, duc de Bretagne, et l'Angleterre (1458-1488), Paris, de Boccard, 1929, [compte-rendu en ligne].
  • Henri Poisson et Jean-Pierre Le Mat, Histoire de Bretagne, Spézet, Coop Breizh, , 654 p. (ISBN 978-2-84346-091-3, OCLC 247995509).
  • Henri Pigaillem, Anne de Bretagne : épouse de Charles VIII et de Louis XII, Paris, Pygmalion, coll. « Histoire des reines de France », , 439 p. (ISBN 978-2-7564-0079-2, lire en ligne).

Articles connexes

Liens externes

  • Portail du duché de Bretagne
  • Portail de l’histoire
  • Portail de la monarchie
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.