Citation apocryphe
Une citation apocryphe est une citation attribuée à une personne qui n’a pourtant jamais tenu les propos rapportés, ou alors les a exprimés sous une forme différente.
Origine
Les textes cités peuvent être modifiés d'une manière qui ne nuit pas particulièrement au sens, mais permet de mieux les comprendre hors contexte, ou simplement restitués dans une formulation plus concise, donc plus facile à retenir. Par exemple, dans le film L’Empire contre-attaque, la phrase « Luke, je suis ton père », forme apocryphe, est plus porteuse de sens que la véritable forme « Non, je suis ton père », l'origine du « Non » étant incompréhensible sans se référer à la réplique précédente (cette déformation de la citation est valable aussi bien en français qu'en anglais). De Roméo et Juliette, la version retenue est « A rose by any other name smells just as sweet », alors que le texte exact est « What's in a name? That which we call a rose by any other word would smell as sweet. » Dans ce cas, il s'agit surtout de simplifier. En particulier, le sens de la phrase de Juliette n'est pas trahi : elle dit dans les deux cas que le nom que l'on donne n'affecte pas la nature de l'objet.
Les raccourcis sont souvent plus tendancieux pour les phrases politiques. La phrase attribuée à Karl Marx « La religion est l'opium du peuple » est un véritable slogan. Or, le texte d'origine comportait une argumentation mesurée : « La religion est [...] l'opium du peuple. » (Voir infra.) La forme courte ne respecte donc pas nécessairement la volonté de l'auteur.
Les citations faussement attribuées sont un problème différent. Dans certains cas, la phrase restitue tout de même relativement fidèlement l'idée de l'auteur supposé. Le sociologue Robert Merton remarqua que certaines situations s'expliquent par ce qu'il appela l'« effet Matthieu », en référence à la phrase de l'Évangile selon saint Matthieu : « À celui qui a, il sera beaucoup donné et il vivra dans l’abondance, mais à celui qui n’a rien, il sera tout pris, même ce qu’il possédait. » Quand la phrase est suffisamment percutante pour rester célèbre, mais que l'auteur ne l'est pas assez pour être retenu, on attribue la phrase à une personne plus célèbre, mais dont les propres idées et le ton correspondent suffisamment pour que cela semble plausible. N. David Mermin explique ainsi que l'effet Matthieu a conduit à attribuer à Richard Feynman sa boutade à propos de la physique quantique : « Shut up and calculate »[1].
Le Premier ministre britannique Winston Churchill étant célèbre pour sa répartie, il existe de fausses citations de toutes origines qui lui sont attribuées. Propos déformés, contexte modifié, ou attribution abusive — ceci étant favorisé par la tendance qu'avait Churchill lui-même à faire des citations sans le préciser[2]. De même, de nombreuses citations sont faussement attribuées à Albert Einstein.
Citations inventées
- Voltaire : « Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai pour que vous ayez le droit de le dire. »
- À croire certains commentateurs[3], cette citation reposerait sur une lettre du 6 février 1770 à un abbé Le Riche où Voltaire aurait écrit : « Monsieur l'abbé, je déteste ce que vous écrivez, mais je donnerai ma vie pour que vous puissiez continuer à écrire. » En fait, cette lettre existe mais la phrase n'y figure pas, ni même l'idée. On la considère alors comme pseudo-citation ayant sa source dans le passage suivant :
« J’aimais l’auteur du livre De l’Esprit [Helvétius]. Cet homme valait mieux que tous ses ennemis ensemble ; mais je n’ai jamais approuvé ni les erreurs de son livre, ni les vérités triviales qu’il débite avec emphase. J’ai pris son parti hautement, quand des hommes absurdes l’ont condamné pour ces vérités mêmes. »
— Questions sur l’Encyclopédie, article « Homme »[4]
- Elle a été employée pour la première fois en 1906 dans The Friends of Voltaire, livre en anglais d’Evelyn Beatrice Hall écrivant sous le pseudonyme de S. G. Tallentyre, pour résumer la position de Voltaire : « ‘I disapprove of what you say, but I will defend to the death your right to say it’, was his attitude now »[5].
- Une autre citation apocryphe de Voltaire a été souvent citée en janvier 2014 lors de débats en marge de l'affaire Dieudonné : « Pour savoir qui vous dirige vraiment il suffit de regarder ceux que vous ne pouvez pas critiquer. » Selon le site HoaxBuster[6], il s'agirait d'une citation en anglais d'un certain Kevin Alfred Strom en 1993, traduite en français et attribuée à Voltaire sans que la référence du prétendu texte de Voltaire ne soit jamais précisée.
- Galileo Galilei : « Et pourtant elle tourne ! » (E pur si muove!)
Galilée n’a pas défié ainsi le Saint-Office (ce qui, dans les circonstances extrêmement tendues qui venaient de l'opposer à l'Église, aurait été du suicide), et accepta de se renier. Cette légende a été publiée en 1761 dans Querelles Littéraires[7], un siècle après sa mort. - Albert Einstein : « L’astrologie est une science en soi, illuminatrice. J’ai beaucoup appris grâce à elle et je lui dois beaucoup. Les connaissances géophysiques mettent en relief le pouvoir des étoiles et des planètes sur le destin terrestre. À son tour, en un certain sens, l’astrologie le renforce. C’est pourquoi c’est une espèce d’élixir de vie pour l’humanité. »
Apparue dans les années 1980, la citation va envahir les sites astrologiques. Elle connait son heure de gloire quand elle est reprise en exergue par l'astrologue Élizabeth Teissier dans sa thèse de sociologie[8]. C'est un bien mauvais argument d'autorité puisque, en réalité, Einstein avait très mauvaise opinion de l’astrologie[9]. - La citation « si les abeilles venaient à disparaître, l'humanité n'aurait plus que quatre années devant elle » attribuée à Albert Einstein est une rumeur propagée dans les médias. Elle a été énoncée pour la première fois en 1994 (39 ans après la mort d'Einstein) dans une brochure distribuée par l’Union Nationale de l’Apiculture Française à l’occasion d’une manifestation à Bruxelles contre la politique agricole européenne[10],[11]. Einstein était physicien et non biologiste. Sans abeilles, la pollinisation d’un grand nombre de plantes ne se ferait plus, entraînant la disparition de nombreux animaux et des effets dévastateurs sur l'agriculture et la biosphère de manière générale[12]. Les abeilles domestiques ne sont pas les seuls insectes pollinisateurs, mais assurent néanmoins une grande part de la pollinisation. De nombreuses plantes sont pollinisées grâce au vent (blé, riz...), auto-pollinisées (tomates, aubergines...) ou n'en ont pas besoin comme certains concombres, les pommes de terre et autres tubercules, les bananiers, etc.
- Général Pierre Cambronne sur le champ de bataille de Waterloo : « La garde meurt, mais ne se rend pas », phrase démentie d'ailleurs par l'intéressé lui-même « puisque je ne suis pas mort c'est que je me suis rendu »[13]. Victor Hugo affirmera dans Les Misérables qu'il aurait répondu « merde » (« le mot de Cambronne »).
- Henri IV de France lorsqu'il accepte de renoncer à la foi réformée pour entrer dans Paris : « Paris vaut bien une messe ! ». La phrase tire vraisemblablement son origine des propos prêtés au « duc de Rosny » (Sully) dans Les Caquets de l'accouchée (récit anonyme de 1622) : « Comme disoit un jour le duc de Rosny au feu roy Henry le Grand, que Dieu absolve, lors qu'il luy demandoit pourquoy il n'alloit pas à la messe aussi bien que lui : Sire, sire, la couronne vaut bien une messe ; aussi une espée de connestable donnée à un vieil routier de guerre merite bien de desguiser pour un temps sa conscience et de feindre d'estre grand catholique[14] ».
- « Lafayette nous voici ! » par le général en chef des armées américaines à l'arrivée de ses troupes en France, durant la Première Guerre mondiale. Cette citation aurait été inventée pour son article par Gaston Riou, qui n'avait pu assister au discours. On suppose aussi qu’elle aurait été prononcée le jour anniversaire de l’Indépendance des États-Unis d'Amérique, le 4 juillet 1917 par le colonel Stanton, sur la tombe de La Fayette au cimetière de Picpus à Paris[15].
- André Malraux : « Le XXIe siècle sera spirituel ou ne sera pas ». (On trouve aussi « religieux » au lieu de « spirituel ».) Cette phrase semble une citation non littérale de deux propos authentiques : « Je pense que la tâche du prochain siècle, en face de la plus terrible menace qu'ait connue l'humanité, va être d'y réintégrer les dieux. » et « Le problème capital de la fin du siècle sera le problème religieux – sous une forme aussi différente de celle que nous connaissons, que le christianisme le fut des religions antiques.[16] » Il y est fait allusion notamment dans la chanson « L'instant X » de Mylène Farmer : « L'an 2000 sera spirituel c'est écrit dans le ciel ».
- Elvis Presley : « Je n'ai besoin des Noirs que pour acheter mes disques et cirer mes pompes[17] ». Il n'y a aucune preuve qu'il ait affirmé cela, et rien ne laisse à penser que ce grand admirateur de la culture afro-américaine ait pu avoir des opinions racistes. Par ailleurs, le succès commercial d'Elvis fut dû principalement au public blanc, précisément parce qu'il contribuait, à travers le rock 'n' roll naissant, à offrir une interprétation « présentable » du rhythm 'n' blues considéré comme une « musique de Noirs pour des Noirs », les deux styles pourtant très proches faisant alors l'objet de classements séparés, en vertu de la ségrégation raciale qui était alors à l'œuvre.
- George Sand et Alfred de Musset : des poèmes censés être issus de la correspondance de George Sand sont romantiques si lus en entier, érotiques si on en lit une ligne sur deux[18] ou un mot par ligne[19]. Il s'agit de faux[20] : s'ils circulent régulièrement sur internet avec cette attribution, ces textes sont en fait bien plus anciens.[réf. nécessaire]
- Arthur Schopenhauer n'a jamais écrit nulle part « La femme est un animal à cheveux longs et idées courtes ». Cet apocryphe est exclusivement français. La version anglaise en fait un proverbe.
- Frank Zappa : en 1970 sur un plateau de télévision, Frank Zappa aurait été interrogé sarcastiquement par un vétéran de la Seconde Guerre mondiale qui, agressif et goguenard, l'aurait interpellé ainsi : « Si j'en juge par vos cheveux longs, vous êtes donc une fille ?... » Et le musicien de rétorquer : « Si j'en juge par votre jambe de bois, vous êtes donc une table ?... » Très probablement apocryphe, cette citation est impossible à vérifier, en l'absence d'images à même d'authentifier la séquence. Cette citation est en fait à mettre au crédit d'un membre des Monty Python comme on l'apprend dans Monty Python, toute la vérité ou presque, documentaire de Bill Jones sorti en 2009.
- Charles X n'a pas déclaré, à la Restauration « Rien n'y est changé [à la France] si ce n'est qu'il s'y trouve un Français de plus ! ». C'est Jacques Claude Beugnot qui l'écrit, piloté par Talleyrand qui fait publier cette déclaration dans le Moniteur. La formule a un tel succès que celui qui est alors comte d'Artois, après l'avoir rejetée, se dira lui-même convaincu de l'avoir prononcée[21] !
- « La grandeur d’une nation et son progrès moral peuvent être jugés à la façon dont elle traite ses animaux… Je suis d’avis que plus une créature est faible, plus elle est en droit d’être protégée par l’homme de sa propre cruauté. » aurait déclaré Mahatma Gandhi. C'est une pure invention mille fois citée dans la presse et dans les livres.[22]
- "Rien ne vaut rien, il ne se passe rien, et cependant tout arrive mais cela est indifférent". Citation apocryphe de Nietzsche inventée par le général De Gaulle.
Auteur modifié
- Marie-Antoinette : « Qu'ils mangent de la brioche ! » En fait, les pamphlétaires lui ont attribué une citation des Confessions de Jean-Jacques Rousseau, publiées en 1778 : « Je me rappelai le pis-aller d’une grande princesse à qui l’on disait que les paysans n’avaient pas de pain, et qui répondit : “Qu’ils mangent de la brioche”. J’achetai de la brioche. » (Livre sixième : 1736).
- Hermann Göring ou Joseph Goebbels : « Quand j'entends le mot “culture”, je sors mon revolver. » (en allemand : « Wenn ich “Kultur” höre... entsichere ich meinen Browning » litt. quand j'entends le mot “culture”, j'ôte le cran de sûreté de mon Browning.). Cette phrase vient d'une pièce de théâtre allemande jouée en 1933, Schlageter, de Hanns Johst[23],[24], et était devenue une plaisanterie récurrente en Allemagne. Elle a par la suite été prononcée par Baldur von Schirach, chef des Jeunesses hitlériennes, lors d'un discours en 1938[25].
- Simon IV de Montfort ou Arnaud Amaury : « Tuez-les tous, Dieu reconnaitra les siens », durant le sac de Béziers, en 1209.
Cette phrase présente en fait les trois types des citations apocryphes, puisqu'elle est :- inventée : plusieurs chroniqueurs, présents dans la région de Béziers au moment du sac, ont raconté les faits sans mentionner cette phrase et c'est seulement dans la chronique de l'Allemand Césaire de Heisterbach, rédigée entre 1219 et 1223, qu'elle apparaît pour la première fois. La chronologie des évènements au cours de la prise de Béziers rend cette citation improbable. Des déclarations d'Arnaud Amaury antérieures à la prise de la ville sont ambiguës, certaines ne sont pas éloignées de cette citation[26] mais son rapport à Innocent III d'août 1209 dit clairement le contraire[27].
- auteur modifié quand on l'attribue à Simon de Montfort, car Césaire de Heisterbach la place dans la bouche d'Arnaud Amaury, le légat du pape pour la croisade des Albigeois. Simon de Montfort n'étant à ce moment qu'un obscur participant de la croisade des Albigeois, il paraît étonnant que les croisés lui aient demandé son avis.
- propos modifié, car les paroles que Césaire prête à Arnaud Amaury sont : « Massacrez-les, car le Seigneur connaît les siens. »[28]
- Joinville place l'affirmation inverse dans la bouche d'un jeune croisé, en Égypte lors de la première des croisades entreprises par Louis IX, au cours d'une bataille où les croisés étaient tellement inférieurs en nombre que l'avis général était de se rendre, mais un jeune chevalier répond (en résumé) « Laissons-nous tous tuer, ainsi demain nous serons tous en Paradis » ou en détail (Livre des saintes paroles et des bons faiz nostre roy saint Looys, chap. LXIII in fine):
- Ne tarda guères que nous veismes venir quatre galies du soudanc, là où il avoit bien mil homes. Lor j'appelai mes chevaliers et ma gent, et leur demandai que il vouloient que nous feissions, ou de nous rendre aus galies le soudanc, ou de nous rendre à ceus qui estoient à terre. Nous acordames tuit que nous amions mieus que nous nous rendissions aus galies le soudanc, pour ce que il nous tiendroient touz ensemble, que ce que nous nous rendissions à ceus qui estoient à terre, pour ce que il nous esparpilleroient et venderoient aus Beduyns. Lors dist un miens celeriers, qui estoit nés de Doulevens: «Sire, je ne m'acort pas à cest conseil.» Je li demandai auquel il s'acordoit, et il me dist: «Je m'acort que nous nous lessons touz tuer; si nous en irons tuit en paradis.» Mais nous ne le creumes pas.
- Victor Hugo : « Gal, amant de la reine, alla, tour magnanime, / Galamment de l'arène à la Tour Magne, à Nîmes. » Ces vers holorimes sont souvent attribués à Victor Hugo alors qu'ils sont de Marc Monnier
- Marco Polo : « Le musulman actif est celui qui décapite l'infidèle, tandis que le musulman modéré tient les pieds de sa victime. » Cette phrase n'est pas issue de l'ouvrage le livre des merveilles comme cela est très souvent affirmé. Son véritable auteur serait un obscur personnage nommé Dr. Sabiesky. L'attribution à Marco Polo de cette citation vient probablement de la mauvaise présentation d'un site internet islamophobe : sur celui-ci, la mise en page maladroite de plusieurs citations consécutives peut laisser croire que la première est attribué à l'auteur de la seconde[29].
- Epictète n'a pas écrit : « Tout est changement, non pour ne plus être, mais pour devenir ce qui n'est pas encore. » Cette citation circule sur la Toile [30],[31], est reprise çà et là[32]. Il s'agit en fait d'une citation tronquée et mal traduite de Marc-Aurèle extraite de ses Pensées (livre 11, XXXV) : « Ὄμφαξ, σταφυλή, σταφίς, πάντα μεταβολαί, οὐκ εἰς τὸ μὴ ὄν, ἀλλὰ εἰς τὸ νῦν μὴ ὄν. » Qui dit littéralement : « Raisin vert, raisin mûr, raisin sec, tous sont des changements, non pas vers le non-étant, mais vers l'étant non-maintenant. » La coupure du début de la phrase fait dire à son auteur à peu près l'inverse de ce qu'il veut dire.[En quoi ?] Non seulement, l'attribution à Epictète est erronée, mais le sens initial de la phrase de Marc Aurèle est escamoté.
Propos modifiés ou tronqués
- Mme de Sévigné : « Racine passera comme le café. » Mme de Sévigné n'appréciait ni le théâtre de Jean Racine ni le café mais le rapprochement entre ces deux termes vient de Voltaire et de Jean-François de La Harpe.
- Benjamin Franklin : « Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l'une ni l'autre, et finit par perdre les deux. » La phrases exacte est : « Ceux qui peuvent renoncer à la liberté essentielle pour acheter un peu de sécurité temporaire, ne méritent ni la liberté ni la sécurité. », et rien n'atteste que Benjamin Franklin en soit l'auteur puisqu'elle apparaît dans une lettre qu'il a seulement contribué à rédiger[33]. Par ailleurs, son utilisation fréquente pour dénoncer des lois jugées liberticides au service d'objectifs sécuritaires contraste fortement avec son sens d'origine, destiné à convaincre la famille Penn de payer une taxe pour financer la défense de la Pennsylvanie contre les Français et les Indiens[33].
- Mirabeau : « Allez dire à ceux qui vous envoient que nous sommes ici par la volonté du peuple et que nous ne quitterons nos places que par la force des baïonnettes ! » La phrase exacte est plus probablement : « Cependant, pour éviter tout équivoque et tout délai, je déclare que si l’on vous a chargés de nous faire sortir d’ici, vous devez demander des ordres pour employer la force ; car nous ne quitterons nos places que par la puissance des baïonnettes. » Mais la version emphatique est la plus connue[34].
- Philip Sheridan : « Un bon Indien est un Indien mort. » En réalité, la phrase exacte énoncée par Sheridan était : « Les seuls bons Indiens que j'aie jamais vus étaient morts. » – en réponse au chef comanche Tosawi qui s'était présenté à lui en disant « Tosawi, bon Indien. » Sheridan, cependant, nia l'avoir jamais énoncée. Cette phrase est souvent utilisée dans un contexte de racisme anti-amérindien et a été attribuée à tort à plusieurs personnalités de la Conquête de l'Ouest, dont George Armstrong Custer et Buffalo Bill.
- Neil Armstrong : « Un petit pas pour l'homme, un grand bond pour l'humanité. » Armstrong aurait en fait dit : « Un petit pas pour un homme, un bond de géant pour l'humanité (One small step for a man, one giant leap for mankind) ». La réception par radio de piètre qualité aurait déformé les propos (propos entendus : « One small step for man, one giant leap for mankind. »). Ceci a été confirmé par le biographe officiel de Neil Armstrong, James R. Hansen.
- Karl Marx : « La religion est l'opium du peuple. » Cette phrase est symbolique de l'anticléricalisme du communisme. Elle est pourtant très incomplète, et la version complète est beaucoup moins anticléricale, présentant la religion comme historiquement nécessaire. Elle est tirée de la Critique de la philosophie du droit de Hegel, ouvrage coécrit avec Friedrich Engels : « La religion est le soupir de la créature opprimée, l'âme d'un monde sans cœur, comme elle est l'esprit des sociétés d'où l'esprit est exclu. Elle est l'opium du peuple. » (En allemand : « Die Religion ist der Seufzer der bedrängten Kreatur, das Gemüt einer herzlosen Welt, wie sie der Geist geistloser Zustände ist. Sie ist das Opium des Volkes. »). Le même texte indique cependant que « la critique de la religion est la condition première de toute critique. »
- Une citation de Lettre à un otage (1943) d'Antoine de Saint-Exupéry est souvent rapportée sous la forme : « Si tu diffères de moi, frère [ou parfois mon frère], loin de me léser, tu m’enrichis », alors que la forme exacte dans le chapitre VI est « Si je diffère de toi, loin de te léser, je t’augmente[35] ».
- Margaret Thatcher : « Je veux qu'on me rende mon argent » ou « Je veux qu'on me rende mon fric. » Margaret Thatcher, qui était alors Premier ministre du Royaume-Uni, aurait prononcé cette phrase (en anglais : « I want my money back ») lors d'un sommet européen à Fontainebleau, pour expliquer que son pays donnait à la Communauté économique européenne beaucoup trop d'argent par rapport à ce qu'il recevait. Bien que Thatcher fût connue notamment pour son euroscepticisme et son franc-parler, la tournure qu'elle a réellement employée était moins brutale et plus diplomatique : « We are simply asking to have our own money back », soit en français : « Nous demandons seulement à récupérer notre argent. »[36]
- Martin Luther King : « I have a dream. » Ici, le problème concerne la traduction française de la citation. Bien souvent traduite à tort par « J'ai fait un rêve », la célèbre anaphore du discours du pasteur signifie davantage « J'ai un rêve » ou encore « Je fais le rêve que... ».
- Jean Jaurès : « Le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l’orage ! » Présentant le lien établi par Jaurès entre le capitalisme et la guerre, la citation originale, prononcée à la chambre des députés de l'Assemblée nationale le 7 mars 1895, n'est pas aussi directe. Jaurès fait plutôt valoir que la compétition économique entre les individus ainsi qu'entre les sociétés mène à la guerre. Il ne mentionne pas le capitalisme dans l'extrait original, bien qu'il en décrive la dynamique. Le Journal officiel des débats parlementaire rapporte la citation suivante : « Toujours votre société violente et chaotique, même quand elle veut la paix, même quand elle est à l'état d'apparent repos, porte en elle la guerre, comme la nuée dormante porte l'orage. Messieurs, il n'y a qu'un moyen d'abolir enfin la guerre entre les peuples, c'est d'abolir la guerre entre les individus, c'est d'abolir la guerre économique, le désordre de la société présente, c'est de substituer à la lutte universelle pour la vie – qui aboutit à la lutte universelle sur les champs de bataille – un régime de concorde sociale et d'unité. »[37]
- Pierre Desproges : « On peut rire de tout, mais pas avec tout le monde. » (Variante : « On peut rire de tout, mais pas avec n'importe qui. ») Cette formule trouve son origine dans une édition de l'émission radiophonique Le Tribunal des flagrants délires dont l'invité était Jean-Marie Le Pen, homme politique d'extrême droite. Dans son réquisitoire humoristique et néanmoins cinglant contre Le Pen, Desproges s'interroge sur les limites de l'humour : « Les questions qui me hantent […] sont celles-ci : premièrement, peut-on rire de tout ? Deuxièmement, peut-on rire avec tout le monde ? À la première question, je répondrai oui sans hésiter […]. Deuxième point, […] peut-on rire avec tout le monde ? C'est dur. Personnellement, il m’arrive de renâcler à l’idée d’inciter mes zygomatiques à la tétanisation crispée. C’est quelquefois au-dessus de mes forces, dans certains environnements humains. La compagnie d’un stalinien pratiquant, par exemple, me met rarement en joie. Près d'un terroriste hystérique, je pouffe à peine. Et la présence à mes côtés d'un militant d'extrême-droite assombrit couramment la jovialité monacale de cette mine réjouie dont je déplore en passant, mesdames et messieurs les jurés, de vous imposer la présence inopportune [...]. »[38] Ici, la longueur de la citation d'origine explique la postérité de la citation apocryphe abrégée, qui en résume le propos. À noter toutefois que dans un court extrait d'entretien non daté, inclus à un reportage diffusé à l'annonce de sa mort, l'humoriste dit à son interlocuteur : « Je pense effectivement qu'on peut rire de tout, mais pas forcément avec tout le monde »[39], formulation très proche de celle souvent citée, même si le « pas forcément » atténue quelque peu son propos. Il est à noter que Beaumarchais avait écrit dans Le barbier de Séville : Je me presse de rire de tout, de peur d'être obligé d'en pleurer.
- Michel Rocard : « La France ne peut pas accueillir toute la misère du monde... » Cas particulièrement litigieux. La formule a bel et bien été prononcée par le premier ministre en 1989, cependant elle se serait poursuivie dans son énoncé initial par un complément qui en change nettement le sens : « ...mais elle doit en prendre fidèlement sa part. » Dans un article publié dans Le Monde en 1996, puis au 70e anniversaire de la Cimade en 2009, Michel Rocard se plaignit de la citation récurrente et systématiquement tronquée d'une phrase de lui sous la forme : « La France ne peut accueillir toute la misère du monde », alors que selon lui, la forme complète était : « La France ne peut accueillir toute la misère du monde, mais elle doit en prendre fidèlement sa part. »[40] Pour les partisans comme pour les adversaires de Rocard, la version courte appelle clairement à limiter l'immigration, tandis que la version longue met en garde contre une politique anti-immigration trop drastique.
- Toutefois, d'après un article de Thomas Deltombe[41] retraçant l'historique de la polémique, Michel Rocard a bel et bien prononcé la version courte de la phrase, dans un énoncé visant clairement à justifier une politique anti-immigration (dans un contexte de montée du Front National), et ce à au moins deux reprises : le 3 décembre 1989 à l'émission 7 sur 7, et le 7 janvier 1990 devant des élus socialistes originaires du Maghreb. Lors de l'allocution du 7 janvier 1990, Michel Rocard aurait ainsi déclaré : « [...] la France n’est plus, ne peut plus être une terre d’immigration nouvelle. Je l’ai déjà dit et je le réaffirme : quelque généreux qu’on soit, nous ne pouvons accueillir toute la misère du monde. »[42] Ce n'est que le 4 juillet 1993, lors d'une nouvelle émission de 7 sur 7, que Michel Rocard, cherchant à se distancier de la droite revenue au pouvoir et à qui Anne Sinclair rappelle sa phrase célèbre, donne à sa position une forme plus nuancée. Dans cette nouvelle version, il ne dit d'ailleurs pas que la France doive prendre une part de la misère du monde, mais seulement traiter le mieux possible la part qu'elle en a déjà : « Laissez-moi lui ajouter son complément, à cette phrase : je maintiens que la France ne peut pas accueillir toute la misère du monde. La part qu’elle en a, elle prend la responsabilité de la traiter le mieux possible. Mais à partir de là, ce n’est pas non plus une raison pour que la France se charge de toutes les xénophobies du monde. » Une des deux versions de la phrase est donc apocryphe, du moins en tant que phrase prononcée initialement en 1989. L'originalité de ce cas est qu'il est possible que la version apocryphe ait été inventée par l'auteur de la citation lui-même, par regret de ses propos.
- Karlheinz Stockhausen aurait dans un entretien évoqué les attentats du 11 septembre 2001 en disant que c'était « la plus belle œuvre d'art de ces dernières années ». Après avoir déclenché un tollé médiatique, il a affirmé en 2004 que ses propos avaient été tronqués par un journaliste de Hambourg : « J'ai dit que cet événement était le chef-d'œuvre de Lucifer, esprit de destruction et de mort qui apparaît à plusieurs reprises dans mon opéra Licht »[réf. nécessaire].
- Jack Swigert lors de la mission Apollo 13 : « Houston, we have a problem. » Soit « Houston, nous avons un problème. » En pleine mission dans en direction de la Lune, l'un des réservoirs à oxygène du module explose. En réalité l'astronaute Jack Swigert annonce le fameux problème par transmission radio en répétant deux fois : « Houston, we've had a problem. », soit : « Houston, nous avons eu un problème. » La déformation de la phrase originale a été largement diffusée par le film Apollo 13 sorti en 1995 et réalisé par Ron Howard. Dans le film c'est d'ailleurs le commandant James Lovell interprété par Tom Hanks, et non pas Swigert, qui prononce cette fameuse phrase.
- Antonio Gramsci : « Le vieux monde se meurt, le nouveau monde tarde à apparaître et dans ce clair-obscur surgissent les monstres. » On associe souvent le fondateur du Parti communiste italien à cette citation. En réalité il s'agit d'une traduction très romantique d'un passage de ses Cahiers de prison qui en italien est : « La crisi consiste nel fatto che il vecchio muore e il nuovo non può nascere : in questo interregno si verificano i fenomeni morbosi più svariati. » La traduction française la plus fidèle serait celle de l'édition de Gallimard de 1983 sous la direction de Robert Paris : « La crise consiste justement dans le fait que l'ancien meurt et que le nouveau ne peut pas naître : pendant cet interrègne on observe les phénomènes morbides les plus variés. »
- Antoine Lavoisier : « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ».
- Charles Darwin : « Les espèces qui survivent ne sont pas les espèces les plus fortes, ni les plus intelligentes, mais celles qui s'adaptent le mieux aux changements » la phrase est très couramment attribuée à Darwin ... Mais n'est pas de lui ! Elle est cependant dans le marbre du hall de l'Académie des sciences de Californie et a été aperçue encore dans une exposition consacrée à la paléontologie à la Cité des Sciences à Paris. Une citation tronquée à également été mise en évidence par le British National History Museum de Londres, plus exactement sur le site internet de l'exposition célébrant le bicentenaire de Darwin: «Dans la lutte pour la survie, les plus aptes gagnent aux dépens de leurs rivaux, parce qu'ils réussissent à s'adapter le mieux à leur environnement». «Ces phrases n'apparaissent nulle part dans l'oeuvre de Darwin», affirme Patrick Tort, auteur de nombreux ouvrages sur Darwin et le darwinisme qui travaille au Muséum national d'histoire naturelle à Paris. Mais le plus préjudiciable est que les citations sont non seulement attribuées à tort à Darwin, mais ne sont pas non plus fidèles à sa pensée... En effet d'après son œuvre "L'Origine des Espèces', publiée en 1859, il y dévoile la théorie de la sélection naturelle. Or les espèces qui survivent davantage ne sont pas les espèces qui s'adaptent le mieux au changement. «Ce sont les plus chanceuses, ou celles qui ont déjà les bonnes caractéristiques physiques pour les transmettre à la génération suivante», explique ce professeur.[43]
De personnages fictifs
- Dark Vador dans L’Empire contre-attaque : « Luke, je suis ton père ! » La phrase exacte est « Non, je suis ton père. », avec intonation sur le pronom, pouvant encore être rendue en français par « Non, c'est moi ton père ». La version modifiée est bien plus utilisée dans les clins d'œil à l'univers de Star Wars, l'originale étant incompréhensible hors-contexte (Luke venait d'accuser Dark Vador d'avoir tué son père).
- James T. Kirk de Star Trek : « Beam me up, Scotty. » La citation est originaire de Star Trek : La série animée, où est dit : « Scotty, beam me up. » Cette phrase est devenue une réplique culte dans la communauté des fans, et en hommage, cette citation apocryphe est utilisée telle quelle dans Star Trek 4 : Retour sur Terre.
- Sherlock Holmes : « Élémentaire, mon cher Watson. » Sherlock Holmes disait de temps en temps « élémentaire » et appelait Watson « mon cher Watson », mais la phrase exacte « Élémentaire, mon cher Watson » n'apparaît pas parmi les 60 histoires écrites par Sir Arthur Conan Doyle. Elle n'est apparue pour la première fois qu'à la fin du film Le Retour de Sherlock Holmes, sorti en 1929.
- Tarzan : « Moi, Tarzan. Toi, Jane. » Tarzan n'a jamais dit cette réplique exacte, laquelle trouve son origine dans un entretien avec Johnny Weissmuller (le plus célèbre acteur à avoir joué le personnage), au cours duquel il a employé cette phrase pour décrire le genre de dialogue qu'il devait réciter dans le film Tarzan, l'homme singe une scène en particulier semble avoir inspiré cette réplique, où Tarzan désigne Jane et lui-même de manière répétée en disant leurs noms respectifs, mais sans le moi ou le toi, les deux acteurs utilisant leurs mains et le langage corporel pour se désigner l'un-l'autre.
- Les Trois Mousquetaires : « Un pour tous et tous pour un ! » Cette phrase existe dans le roman, mais dans une forme inversée : « Tous pour un, un pour tous. » et, de plus, n'est prononcée que deux fois. Au-delà de l'inversion de la phrase (pour éviter un hiatus), l'idée fausse concerne son utilisation en tant que réplique récurrente, comme une sorte de cri de guerre[réf. nécessaire], car on s'en souvient comme si elle était utilisée à toute occasion[réf. nécessaire][44].
- Benjamin Parker : « Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités. » Phrase qui serait apparue dans la première bande dessinée de Spider-Man. Or dans le numéro de la revue Amazing Fantasy où le personnage de Spider-Man est créé, cette phrase n'est pas prononcée par l'oncle du héros, mais fait partie de la narration. Ce n'est que dans des flash-backs que cette phrase est attribuée à l’oncle Ben, ainsi que dans des adaptations, par exemple le film de 2002.
Notes et références
- Could Feynman Have Said This?
- Ces citations que Winston Churchill n'a jamais prononcées
- Norbert Guterman, A Book of French Quotations, 1963
- Dictionnaire philosophique, in Œuvres complètes, Garnier, 1879, p.385
- Marjorie B. Garber, « Quotation marks », Routledge, 2003, (ISBN 0415937469), p. 20
- Citation de Voltaire inventée ?
- A. Rupert Hall, « Galileo nel XVIII secolo », Rivista di filosofia, 15 (Turin, 1979), p. 375-78, 83.
- Einstein et l’astrologie : une citation fausse qui a la vie dure
- Albert Einstein avait dit ceci : « Le lecteur est prié de noter les remarques sur l'astrologie. Elles démontrent que l'ennemi intérieur [chez Kepler], vaincu et devenu inoffensif, n'était pas encore complètement mort. ». Préface de « Johannes Kepler: Life and Letters », Carola Baumgardt, New York, Philosophical Library, 1951.
- Article sur Snopes.com
- Cette citation dans le communiqué de l'UNAF est probablement une déformation d'une lettre d'Einstein envoyée le 12 décembre 1951 à un groupe d'écoliers qui lui demandait par écrit s'il resterait des hommes vivants si le soleil s'éteignait, le physicien répondant que « sans la lumière du soleil, il n'y aurait plus de blé, de pain, d'herbe, de bétail, de viande, de lait, et tout serait gelé. Il n'y aurait plus de vie ». Source : (en) Alice Calaprice, The Ultimate Quotable Einstein, Princeton University Press, , p. 479.
- R. A. Morse et N. W. Calderone, The Value of Honey Bees as Pollinators of US Crops in 2000, Cornell University Press, 2000
- Stephen Clarke, Comment les Français ont gagné Waterloo, Albin Michel, (ISBN 9782226375438, présentation en ligne), p. 68, renvoie à Jean-Claude Carrière et Guy Bechtel, Dictionnaire des révélations historiques et contemporaines, Plon, (ISBN 978-2-259-18964-4) ; voir aussi, des mêmes auteurs, leur Dictionnaire de la bêtise de 1965.
- Les Caquets de l'accouchée, page 172 de l'édition de Le Roux de Lincy, numérisée sur Google Books
- A. Malraux, « L'homme et le fantôme », dans L'Express du 21 mai 1955. Cité par François Perrin, Franc-parler, Ottignies, 1996, p. 173 et 190, qui cite également un passage analogue tiré de « Malraux nous dit », dans Preuve, no 49, mai 1955, p. 15.
- « Elvis », L'Express, (lire en ligne)
- http://opus100.free.fr/fr/GSand.html
- http://opus100.free.fr/fr/Musset.html
- http://pagesperso-orange.fr/George.Sand
- Talleyrand, d'Emmanuel de Waresquiel, p. 456 et 704
- (en) « Gandhi's Hoax Quote », sur Hindustan Times, (consulté le )
- http://www.polunbi.de/pers/johst-01.html
- « Quand j’entends le mot culture, je sors mon revolver ! » (Hermann Göring)
- « Quand j'entends le mot culture, je sors mon revolver. » [vidéo], sur Dailymotion (consulté le ).
- Retour sur le Sac de Beziers.
- Selon Sisley & Sisley, The History of the Albigensian Crusade Annexe B, Boydell 1998 (ISBN 0-85115-807-2), Patrologiae cursus completus...ab aevo apostolico ad tempora Innocentii III, anno 1216...series Latina ed J-P Migne et al, Paris 1844-64 vol 216 col 139. Voir aussi M. Roquebert, L'epopée cathare 1198-1212: l'Invasion ch 17, Toulouse 1970, P. Belperron, La Croisade contre les Albigeois et l'union de Languedoc à la France (1209-1249) p. 163-9, Paris 1942, et H. Vidal, Episcopatus et pouvoir épiscopal à Béziers à la veille de la croisade des albigeois p. 75-90, Montpelier 1951
- Dominique Paladilhe, Simon de Montfort, Librairie Académique Perrin, (réimpr. 1997), 324 p. (ISBN 2-262-01291-1), p. 92-96
- « Marco Faux-Lo » sur http://www.snopes.com
- « Epictète a dit », sur le figaro.fr (consulté le )
- « citations célèbres Le Parisien », sur le parisien.fr
- Par exemple par la romancière-coach-polygraphe Raphaëlle Giordano dans le best-seller Ta Deuxième vie commence..., p. 68
- « "Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité..." : Benjamin Franklin a-t-il vraiment dit ça? », sur Les Inrockuptibles, (consulté le )
- Assemblée nationale - Séance du 23 juin 1789
- « Chapitre VI, page 40 » (consulté le )
- Q&A: The UK budget rebate, sur BBC.co.uk
- « Journal officiel de la République Française. Débats parlementaires. Chambre des députés. », 7 mars 1895, p. 768 en ligne
- On peut rire de tout, mais on peut aussi arrêter de citer Desproges n'importe comment, sur libération.fr
- Qui était Pierre Desproges - Archives INA (sur Youtube)
- « Michel Rocard et « toute la misère du monde » », sur Le Monde diplomatique, (consulté le )
- Thomas Deltombe, « “Accueillir toute la misère du monde”, Michel Rocard, martyr ou mystificateur ? », dans Le Monde diplomatique, 30 septembre 2009, en ligne. Voir aussi Zineb Dryef, « Rocard tente bien de s'arranger avec la 'misère du monde' », Rue89, 5 octobre 2009, en ligne.
- Extrait diffusé dans Soir 3, sur FR3, le 7 janvier 1990, selon l'article de Thomas Deltombe dans le Monde diplomatique. Notons qu'il est possible que l'extrait ait été tronqué avant l'ajout d'une nuance significative dans la suite du discours.
- « Bicentenaire de Darwin: les citations qu'il n'a jamais dites », sur La Presse, (consulté le )
- Voir
les Trois Mousquetaires sur Wikisource :
« Et maintenant, messieurs, dit d’Artagnan sans se donner la peine d’expliquer sa conduite à Porthos, tous pour un, un pour tous, c’est notre devise, n’est-ce pas ?
- Cependant, dit Porthos.
- Étends la main et jure ! s’écrièrent à la fois Athos et Aramis.
Bibliographie
[réf. nécessaire]
- Paul F. Boller Jr. et John George, They never said it : a book of fake quotes, misquotes, & misleading attributions, Oxford University Press, New-York, 1989.
- (en) What they didn't say : a book of misquotations, Oxford University Press, (présentation en ligne)
Articles connexes
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