Jacques Claude Beugnot

Jacques Claude, comte Beugnot, né le à Bar-sur-Aube, et mort le à Bagneux, est un homme politique français.

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Jacques-Claude Beugnot

Portrait en buste de Jacques-Claude Comte Beugnot (1761-1835), Ministre d'État et Pair de France, par un membre de l'entourage de Louis Hersent.
Fonctions
Député de la Seine-Inférieure
Élection
Réélection
Gouvernement Decazes
Législature Chambre des députés
Groupe politique doctrinaires
Ministre d'État
Monarque Louis XVIII
Charles X
Ministre de la Marine
Prédécesseur Pierre-Victor Malouet
Successeur Denis Decrès
Ministre de l'Intérieur
Gouvernement Gouvernement provisoire de 1814
Préfet du Nord
Gouvernement Premier Empire
Ministre des Finances de Westphalie
Gouvernement Royaume de Westphalie
Préfet de la Seine-Maritime
Gouvernement Consulat
Député de l'Aube
Législature Assemblée législative
Groupe politique Plaine
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Bar-sur-Aube
Date de décès (à 73 ans)
Lieu de décès Bagneux
Nationalité Français
Profession Juge-mage

Biographie

Révolution française

Avant la Révolution, il était lieutenant-général du présidial de Bar-sur-Aube. En 1790, il devint procureur-général syndic du tout nouveau département de l'Aube, et fut élu par ce département à l'Assemblée législative, le , le septième sur neuf, par 223 voix sur 350 votants. Il y siégea parmi les constitutionnels et fréquenta Danton. Le , il s'opposa à Albitte sur les mesures à prendre contre les prêtres réfractaires : « Si vous croyez qu'il soit indispensable d'établir, par une loi, l'ouverture des églises, je vous demande si vous ne reconnaîtrez pas aussi qu'il est indispensable d'établir, par une loi, la manière de s'y réunir ». Le , il soutint le ministre Antoine François Bertrand de Molleville, contre le comité de la marine qui demandait un décret d'accusation ; le , il provoqua une demande d'explication à l'empereur Léopold II sur le traité de Pillnitz ; le , il s'opposa au projet de Condorcet tendant à l'élection des agents de la trésorerie par le peuple et le il proposa un décret d'accusation contre les journalistes incendiaires, qui amena l'arrestation de Marat et de l'abbé Royou, ce qui lui valut la haine des Jacobins.

Après le 10 août 1792, il ne reparut plus à l'assemblée, fut arrêté et emprisonné en , d'abord à la Conciergerie[1] puis à La Force à partir du de la même année[2], d'où il ne sortit qu'après la chute de Robespierre.

Premier Empire

Il entra en relation avec la famille Bonaparte et, après le coup d'État du 18 brumaire, devint conseiller de Lucien Bonaparte, alors ministre de l'intérieur, et il eut notamment comme mission de désigner les nouveaux préfets. Le 11 ventôse an VIII, il s'adjugea la préfecture de Rouen, qu'il conserva jusqu'au . Le 25 prairial an XII, il avait été nommé membre de la Légion d'honneur.

En 1807, il fut chargé de l'organisation du nouveau royaume de Westphalie et fut nommé ministre des finances de Jérôme Bonaparte, roi de Westphalie. En 1808, il devint administrateur du grand-duché de Berg, chevalier de l'Empire, le , officier de la Légion d'honneur, le et comte de l'Empire, le . Il proposa le conseiller von Bülow pour lui succéder au ministère des Finances de Westphalie.

Restauration française

Portrait de Beugnot en 1820.

De retour en France, en 1813, il devint préfet à Lille et, en 1814, ministre de l'intérieur du gouvernement provisoire. À la demande de Talleyrand, il rédigea une longue allocution à l'occasion de l'entrée à Paris du comte d'Artois ; Talleyrand n'en retint que la phrase : « Il n'y a rien de changé en France, il n'y a qu'un Français de plus », ce qui lui valut les plus vives protestations du comte d'Artois.

Une ordonnance de Louis XVIII nomma Beugnot, le [3], directeur général de la police. Il rétablit les processions et le repos obligatoire du dimanche. Il devint ministre de la marine le [4], poste qu'il occupait alors que Napoléon Bonaparte rentrait de l'île d'Elbe. Beugnot accompagna le roi à Gand et, à son retour, reçut, le , la direction générale des postes, qui lui fut bientôt retirée, sans doute à cause de son manque de soutien aux ultra-royalistes, pour une fonction plutôt honorifique de ministre d'État.

Le , il fut élu député de la Seine-Inférieure et siégea avec les libéraux, alors appelés « doctrinaires », petit parti qui, selon ses dires « tiendrait tout entier sur mon canapé ». Le , il est fait Grand officier de la Légion d'honneur et, le , il devint directeur général de la caisse d'amortissement.

Le , il fut réélu député et se rapprocha du ministère Decazes. Il contribua au rejet de la proposition de Barthélemy, qui avait pour but de restreindre les droits électoraux et défendit la liberté de la presse, qu'il combattit un peu plus tard.

En 1820, il donna sa démission de député et se retira de la vie publique. Il a laissé des Mémoires. Entre autres, il y prétend avoir fourni le texte de la déclaration adressée par le roi au peuple français avant son retour en France - mais il est connu à présent que c'est un autre texte qui fut adopté.

En 1830, il fut fait Pair de France par Charles X, confirmé par Louis-Philippe après la Révolution de Juillet.

Il prétendait que son père et l'abbé de Langres avaient tiré la comtesse de La Motte de la misère.

Les papiers personnels de Jacques Claude Beugnot sont conservés aux Archives nationales sous la cote 40AP : Inventaire du fonds

Œuvres

  • Mémoires du comte Beugnot, ancien ministre (1783-1815)

Distinctions

Armoiries

Figure Blasonnement
Armes du chevalier Beugnot et de l'Empire (lettres patentes du ).

Tiercé en fasce: d'argent à un chevron d'azur accompagné de trois raisins de gueules; de gueules au signe des chevaliers légionnaires, et d'un échiqueté d'or et d'azur.[6]

Armes du comte Beugnot et de l'Empire (lettres patentes du ).

Coupé ; le premier parti à dextre du quartier des comtes conseillers d'État, et de gueules au signe des chevaliers ; le deuxième d'argent au chevron d'or accompagné de trois grappes de raisin de gueules.[6]

Armes du comte Beugnot, pair de France (baron-pair héréditaire le , lettres patentes du )[7],

Écartelé aux 1 et 4 d'argent au chevron d'or accompagné de trois grappes de raisins de sinople au 2 d'azur à un livre ouvert d'argent au 3 d'azur à une ancre d'argent.[6]

ou

D'azur, au chevron de gueules accompagné de trois grappes de raisin de sable, feuillées de sinople, au chef d’azur chargé d’un rouleau d’argent.[7]

Notes et références

  1. Biographie des ministres Français : depuis juillet 1789 jusqu'à ce jour, H. Tarlier - Grignon, (lire en ligne), p. 22
  2. Charles-Aimé Dauban et François de Jourgniac Saint-Méard, Les prisons de Paris sous la révolution, H. Plon, , 483 p. (lire en ligne), p. 170
  3. « Bulletin officiel du Royaume de France », sur gallica.bnf.fr, .
  4. « Bulletin officiel du Royaume de France », sur gallica.bnf.fr,
  5. « Cote LH/227/71 », base Léonore, ministère français de la Culture
  6. passepoil.fr Héraldique napoléonienne, Département du Nord
  7. (en) François Velde, « Armory of the French Hereditary Peerage (1814-30) », Lay Peers, sur www.heraldica.org, (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

  • Biographie des ministres Français : depuis juillet 1789 jusqu'à ce jour, H. Tarlier - Grignon, (lire en ligne), p. 21-24
  • Étienne Dejean, Un préfet du consulat, Jacques-Claude Beugnot, Paris, Librairie Plon, , 450 p. (ISBN 978-0-274-19075-1)

Liens externes

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