Castel (restaurant)

Castel est un club privé-restaurant gastronomique et institutionnel du quartier Saint-Germain-des-Prés dans le 6e arrondissement de Paris fondé par l'animateur de soirée Jean Castel en 1962, surnommé alors « roi des nuits parisiennes » avec Régine.

Castel

Castel en 2008.
Présentation
Coordonnées 48° 51′ 07″ nord, 2° 20′ 05″ est
Pays France
Ville Paris
Adresse 15, rue Princesse
75006 Paris
Fondation 1962
Informations
Type de cuisine Club privé-restaurant gastronomique
Géolocalisation sur la carte : 6e arrondissement de Paris
Castel
Géolocalisation sur la carte : Paris
Castel
Castel

Historique

Castel se situe dans un hôtel particulier de trois étages, aux nombreux salons richement meublés et décorés de velours rouge et de dorures, avec un restaurant gastronomique ambiance bistrot de luxe et une discothèque au sous-sol de 250 places environ.

Cette ancienne épicerie du 15 rue Princesse, qui vendait des boissons alcoolisées tard dans la nuit, près du boulevard Saint-Germain, tout près du café de Flore est devenue depuis les années 1960 l'un des endroits les plus sélects et fermés de Paris où la direction se réserve le droit d'entrée. Il est impératif d'être accompagné d'un fidèle du lieu, muni de sa carte de membre. On compte alors un restaurant au premier étage, un bar au rez-de-chaussée et une boîte de nuit au sous-sol[1].

L'établissement est un haut lieu chic et distingué du Tout-Paris des soirées parisiennes où se rencontrent personnalités politiques, vedettes du show business, journalistes, mondains, acteurs, hommes d'affaires, sportifs, mannequins, etc.

L'inventeur de l'établissement : Jean Castel, ancien patron de L'Épi club du boulevard du Montparnasse, en 1962 et jusqu'à la restructuration qui a débuté en .

On compte parmi les habitués de Castel Pierre Bénichou et Claude Brasseur, qui fréquentent le club depuis son ouverture. Il est un lieu phare des nuits parisiennes dans les années 1960 et 1970 avec comme directeur l'ancien joueur de tennis de Coupe Davis Jacques Renavand et où on peut croiser Michel Audiard[2], Johnny Hallyday, Jean-Pierre Cassel, Sacha Distel, Coluche, Jacques Martin, Philippe Junot, Caroline de Monaco, Catherine Deneuve, Françoise Dorléac, Anna Karina, Jean-Paul Belmondo, Jean-Pierre Marielle, Thierry Le Luron, Serge Gainsbourg, Brigitte Bardot, Roger Vadim, Françoise Sagan, Aristote Onassis, Stávros Niárchos, Alix Chevassus, Olivier de Kersauson, Carlos, Antoine Blondin, Jacques Dutronc, Antoine, Brian Jones, Mick Jagger, Françoise Hardy, Anita Pallenberg, Zouzou, ou encore Amanda Lear, à une époque où à part le Jimmy's de Régine, la plupart des établissements sont fermés après minuit. Il revient à la mode dans les années 1980 grâce aux fêtes du Caca's club de Frédéric Beigbeder, Édouard Baer, Hermine de Clermont-Tonnerre et Victoire de Castellane. Les habitués disposent d'une carte de membre, le record étant atteint en 1987-1988 avec 2 500 personnes. Castel connaît un recul dans les années 1990, malgré la présence habituelle du mannequin Yasmeen Ghauri. Il est racheté en 1997 au bord du dépôt de bilan par Philippe Fabien, patron du Queen[3].

L’établissement rouvre en octobre 2010 après des travaux ; sa façade passe du rouge au noir et la décoration intérieure laisse place à des murs anthracite et à des banquettes en cuir, se substituant au velours et aux angelots rococo[1].

Après une nouvelle fermeture et un nouveau lifting avec le retour de la façade rouge, le restaurant et le club sont repris par une autre génération menée par Frédéric Beigbeder qui revient sur l'un des lieux de sa jeunesse, entraînant avec lui Charles Beigbeder, Laurent de Gourcuff, propriétaire de nombreux clubs, et les héritiers des Galeries Lafayette, ainsi que ceux de Weston et Bonpoint. Les travaux coûtent 1,5 million d'euros, et comprennent l'installation d'une bibliothèque et d'un jardin d'hiver. La direction artistique du club est confiée à André Saraiva (qui fait installer une toile de Keith Haring, un collage d'Erró, une photo d'Awen Jones, un dessin de Roland Topor ou encore des œuvres de Pierre Molinier) et l'ouverture a lieu à l'automne 2014[4],[3].

À travers les guides

« Au temps du fameux « orchestre des vieilles dames », on mangeait plutôt mal chez Castel qui pourtant adore les bons petits plats. », écrivent en 1965 dans le Guide Julliard de Paris, Henri Gault et Christian Millau. Les deux chroniqueurs ajoutent aussitôt que Jean Castel a eu, depuis, « la bonne idée d'engager un chef digne de ce nom » et que « dans la salle à manger 1900, décorée de petits bronzes et de photographies irrésistibles » on peut désormais faire « un simple mais honnête dîner : saucisson chaud, côte de bœuf et sur commande, plats savants : oie à l'ancienne ou le saumon Brillat-savarin ». Coût du dîner à l'époque : 35 francs[5].

En 1967, le Guide Paris Snob de Claude Guilleminot et Rosine Vidart classe Castel comme « le plus sympathique de tous les clubs-discothèques ». « Une raison à cela : autour de Jean Castel s'est regroupée une bande d'amis étroitement unis. Des amis de tous âges, de tous milieux ayant des points communs. Deux sens plutôt : celui de l'amitié et celui de l'humour. Ce sont des gens qui cultivent un certain art de vivre, qui dépensent du temps pour le seul plaisir d'orner leur vie, de monter un canular ou de réussir un cadeau d'anniversaire pour un ami. » Notation supplémentaire : « Attention, filtrage sévère à la porte. Ayez l'air sympathique et dans le vent. »[6]

En 1993, le Guide Gault et Millau écrit : « Seuls les véritables membres et quelques amis pénètrent dans la demeure castélienne. La crème de l'intelligentsia, des quartiers huppés et des noms en vue s'y donne rendez-vous pour boire jusqu'à plus-soif, souper dans l'intimité des salons, ou danser, histoire de gambiller après avoir entendu les derniers potins parisiens. Les années passent et le culte se confirme. »[7]

Sources

Notes et références

  1. Jacques Braustein, « Chez Castel, club de légende », GQ, juillet 2011, page 58.
  2. Isabelle Blondel, Olivier Delacroix, Alice Develex, Nicolas d'Estienne d'Orves, Bertrand Guyard, Colette Monsat, Marie-Noëlle Tranchant et Florence Virerron, « Si le Paname d'Audiard m'était conté », Le Figaroscope, semaine du 10 au 16 mai 2017, pages 8-10.
  3. Léna Lutaud, « Castel, le club à la carte », Le Figaro, encart « Le Figaro et vous », 23 septembre 2018, p. 28.
  4. Les nuits mythiques de chez Castel vont-elles ressusciter ? Dans L'Obs.
  5. (en) Henri Gault et Christian Millau, Julliard Guide to Paris, Odyssey Press,
  6. Claude Guilleminot et Rosine Vidart, Paris Snob, Denoël,
  7. Guide de la France... : Gault Millau, Jour-Azur : Médiazur, , 800 p. (ISBN 978-2-902968-48-0)
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