Françoise Dorléac
Françoise Dorléac est une actrice française, née le à Paris et morte dans un accident de la route le à Villeneuve-Loubet, près de Nice.
Pour les articles homonymes, voir Dorléac.
Nom de naissance | Françoise Paulette Louise Dorléac |
---|---|
Naissance |
Paris |
Nationalité | Française |
Décès |
Villeneuve-Loubet, Alpes-Maritimes |
Profession | Actrice |
Films notables |
L'Homme de Rio La Peau douce Cul-de-sac Les Demoiselles de Rochefort |
Elle est la sœur aînée de l'actrice Catherine Deneuve.
Biographie
Jeunesse
Françoise Dorléac est l'aînée des trois filles de Maurice Dorléac (1901-1979) et Renée Simonot (1911-2021)[1], tous deux comédiens. Elle est suivie par Catherine (née en 1943) et Sylvie (née en 1946). Elle a également une demi-sœur, Danielle, née en 1936 et dont le père est le comédien Aimé Clariond[2].
Enfant rebelle et adolescente indisciplinée, elle est renvoyée du lycée qu'elle fréquente. Son père, directeur artistique dans le doublage, lui confie quelques rôles, notamment dans Heidi de Luigi Comencini (1952), où elle double en français Elsbeth Sigmund (de) qui tient le rôle-titre. Elle s'inscrit parallèlement au cours d'art dramatique de Raymond Girard avant d'entrer au Conservatoire d'art dramatique de 1957 à 1961, notamment dans la classe de Robert Manuel grâce à qui elle débute dans Gigi de Colette au théâtre Antoine en 1960.
Carrière
Elle fait ses premiers pas au cinéma en 1957 dans le court métrage Mensonges, suivi en 1959 de son premier long métrage, Les Loups dans la bergerie. Elle est également mannequin pour Christian Dior.
Elle accède au statut de vedette quand, en 1964, Philippe de Broca l'engage pour être la partenaire de Jean-Paul Belmondo dans L'Homme de Rio. Elle enchaîne aussitôt avec La Peau douce de François Truffaut, Cul-de-sac de Roman Polanski en 1965, et Les Demoiselles de Rochefort, film-culte de Jacques Demy en 1967, où elle partage la vedette avec sa sœur Catherine.
Boulimique de travail, elle tourne dans près de vingt films en à peine huit ans de carrière, aussi bien en français qu'en anglais, comme Genghis Khan en 1965, ce qui contribue à sa popularité à l'étranger.
Mort
Le , elle part de Saint-Tropez pour rejoindre l'aéroport de Nice où elle doit prendre une Caravelle pour Orly, puis un avion pour Londres, en vue d’assister à la projection de son dernier film, Les Demoiselles de Rochefort, en version anglaise. Elle conduit une Renault 10 de location sur l'autoroute A8[3]. Roulant beaucoup trop vite sur la bretelle de sortie no 47 vers Villeneuve-Loubet, elle dérape et fait une violente sortie de route car la chaussée est mouillée : la voiture percute un poteau de signalisation[3] en béton. Elle ne parvient pas à s'extraire de son véhicule dont les portières restent bloquées et y meurt brûlée vive[4]. Son corps carbonisé est identifié à partir de fragments de son journal intime et de son permis de conduire retrouvés dans la voiture brulée[3].
Elle est inhumée dans le caveau familial à Seine-Port (Seine-et-Marne) où elle a passé son enfance[5].
Vie privée
En décembre 1960, elle rencontre le comédien Jean-Pierre Cassel à l’Épi Club, une boîte de nuit à la mode (où sa sœur, Catherine Deneuve, rencontrera Roger Vadim). Cassel écrit dans son autobiographie, parue en 2004, qu'elle fut son « amour de jeunesse ».
Elle a été brièvement la compagne de François Truffaut en 1964, pendant et après le tournage du film La Peau douce. Cette liaison se transforme vite en amitié entre l'actrice et le metteur en scène, qui avait pris pour habitude de l'appeler « Framboise »[6].
Dans un entretien à Libération[7], Guy Bedos, qui figurait également dans Ce soir ou jamais de Michel Deville, évoque ses proches disparus, et notamment Françoise Dorléac : « J'avais une fiancée, Françoise Dorléac. Depuis sa mort, je ne peux plus passer devant le Louvre sans la voir. »
Elle résidait dans un appartement au 159, boulevard Murat, dans le 16e arrondissement de Paris, juste en face de l'immeuble où elle avait grandi et où ses parents habitaient[8].
Théâtre
- 1960 : Gigi de Colette, mise en scène Robert Manuel, théâtre Antoine
- 1960 : Noix de coco de Marcel Achard, mise en scène Jean Meyer, théâtre de Paris
- 1961 : Le Mariage forcé et L'École des maris de Molière, mise en scène Jean Meyer, théâtre du Palais-Royal
Filmographie
Cinéma
- 1960 : Les Loups dans la bergerie d'Hervé Bromberger : Madeleine
- 1960 : Ce soir ou jamais de Michel Deville : Danièle
- 1960 : Les portes claquent de Michel Fermaud et Jacques Poitrenaud : Dominique
- 1961 : La Fille aux yeux d'or de Jean-Gabriel Albicocco : Katia
- 1961 : Tout l'or du monde de René Clair : La journaliste
- 1962 : Arsène Lupin contre Arsène Lupin d'Édouard Molinaro : Nathalie Cartier
- 1962 : La Gamberge de Norbert Carbonnaux : Françoise
- 1964 : L'Homme de Rio de Philippe de Broca : Agnès Villermosa
- 1964 : La Peau douce de François Truffaut : Nicole Chomette
- 1964 : La Chasse à l'homme d'Édouard Molinaro : Sandra
- 1964 : La Ronde de Roger Vadim
- 1965 : Cul-de-sac de Roman Polanski : Teresa
- 1965 : Genghis Khan d'Henry Levin : Börte (Bortei dans la version originale)
- 1965 : Passeport pour l'oubli de Val Guest : Vikki
- 1967 : Les Demoiselles de Rochefort de Jacques Demy : Solange Garnier
- 1967 : Un cerveau d'un milliard de dollars de Ken Russell : Anya
Télévision
- 1962 : Les Trois Chapeaux claques, téléfilm de Jean-Pierre Marchand : Paula
- 1963 : Teuf-teuf de Georges Folgoas, d'après la pièce de Tristan Bernard
- 1964 : Les Petites Demoiselles, téléfilm de Michel Deville
- 1964 : Ni figue ni raisin, série télévisée de Jacques Rozier
- 1967 : Julie de Chaverny ou la Double Méprise, téléfilm de Jean-Pierre Marchand :, Julie[9]
Doublage
Films
- 1952 : Heidi : Heidi (Elsbeth Sigmund)
- 1954 : Le Secret magnifique : Judy (Judy Nugent)
- 1958 : Une femme en enfer
- 1958 : Meurtre sans faire-part
- 1959 : La Vie à belles dents : la nageuse blonde (Joi Lansing)
- 1959 : Mirage de la vie : Susie Meredith (Sandra Dee)
- 1959 : Millionnaire de cinq sous : Dorothy Nichols de 12 à 14 ans (Tuesday Weld)
- 1960 : Les Sept Chemins du couchant : Joy Karrington (Venetia Stevenson)
- 1961 : La Nuit du loup-garou : Isabel (Joy Webster)
- 1961 : La Vengeance aux deux visages : Louisa Longworth (Pina Pellicer)
- 1961 : Sous le ciel bleu d'Hawaï : Joan Blackman (Maile Duval)
Hommages et mentions
La chanson Elle avait mon âge[10], avec des paroles de Michelle Senlis et une musique de Jean Ferrat, interprétée et créée en 1967 par Isabelle Aubret, est un hommage à Françoise Dorléac, et à Nicole Berger, morte en avril 1967, elle aussi dans un accident de la route.
Son nom est mentionné dans les paroles de la chanson Le Film de Polanski, de l'album Raconte-toi, sorti en 1975, de l'auteur-compositeur-interprète Yves Simon : « Dans un ciné / Place de Clichy / Y avait un film / De Polanski / Pas Chinatown / Mais Cul-de-sac / Celui avec / La Dorléac. […] »[11].
La place située devant la gare de Rochefort est nommée Françoise-Dorléac depuis 1992 et le Conseil de Paris décide en avril 2013 de nommer aussi place Françoise-Dorléac la voie CN/18 dans le quartier des Grandes-Carrières du 18e arrondissement, projetée dans le cadre de l’aménagement du secteur Binet[12], place où se situent également une école maternelle[13] et une école élémentaire[14] Françoise-Dorléac.
Le 15 octobre 2010 au domaine de Courson à Courson-Monteloup, Catherine Deneuve participe à la présentation d'une nouvelle variété de camélias, baptisée Françoise Dorléac. Elle explique : « Je suis très émue que quelqu'un ait émis le souhait de faire une fleur au nom de ma sœur. On en parlait depuis deux ans. Ma sœur aurait été très heureuse. Donner à une plante le nom de quelqu'un qu'on a aimé, c'est comme une chose éternelle, c'est très réconfortant. »
Notes et références
- « Renée Dorléac, comédienne et mère de Catherine Deneuve, est morte à 109 ans », sur marieclaire.fr, (consulté le )
- Renée Dorléac ou la traversée du siècle sur lePoint.fr
- (en) Klaus Gietinger, 99 Crashes. Prominente Unfallopfer, Westend Verlag, , p. 87.
- Rubrique nécrologique des archives Larousse
- « À Nandy et Seine-Port, personne n'oublie les “sœurs jumelles” », Le Parisien, 16 juillet 2010.
- Antoine de Baecque et Arnaud Guigue, « Françoise Dorléac », Le Dictionnaire Truffaut, La Martinière, 2004, p. 141.
- « Guy Bedos, mort au vachard », Libération, .
- Forum des images, « Les adresses de Catherine Deneuve », sur pariscinemaregion.fr (consulté le ).
- Vidéo sur ina.fr.
- [vidéo] Elle avait mon âge sur YouTube
- http://www.yves-simon.com/disco/textes/t_film_polanski.htm
- http://www.parisrues.com/rues18/paris-18-place-francoise-dorleac.html
- « École maternelle Françoise Dorléac », sur Etablissements de Paris (consulté le ).
- « École Dorléac A », sur Etablissements de Paris (consulté le ).
Voir aussi
Bibliographie
- Catherine Deneuve et Patrick Modiano, Elle s'appelait Françoise, Canal Plus, 1996 (ISBN 2226089152 et 9782226089151)
Liens externes
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