Bataille des Ardennes (1914)
La bataille des Ardennes, divisée pour les Allemands entre la bataille de Longwy et la bataille de Neufchâteau, est une des batailles d'ouverture de la Première Guerre mondiale. Elle se déroule du 21 au entre l'Armée impériale allemande et les forces françaises, autour de Longwy et de Neufchâteau. Il s'agit d'un épisode de la bataille des Frontières.
Date | du 21 août au |
---|---|
Lieu | Ardennes, Belgique/France |
Issue | Victoire allemande |
France | Empire allemand |
Emmanuel Ruffey Fernand Langle de Cary | Albert de Wurtemberg Guillaume de Prusse |
361 000 hommes (3e et 4e armées françaises) | 380 000 hommes (4e et 5e armées allemandes) |
80 000 hommes, dont 25 000 morts et 30 000 prisonniers[1] | 48 000 hommes, dont 15 000 morts[1] |
Batailles
- Liège (8-1914)
- Namur (8-1914)
- Frontières (8-1914)
- Anvers (9-1914)
- Grande Retraite (9-1914)
- Marne (9-1914)
- Course à la mer (9-1914)
- Yser (10-1914)
- Messines (10-1914)
- Ypres (10-1914)
- Givenchy (12-1914)
- 1re Champagne (12-1914)
- Hartmannswillerkopf (1-1915)
- Neuve-Chapelle (3-1915)
- 2e Ypres (4-1915)
- Colline 60 (4-1915)
- Artois (5-1915)
- Festubert (5-1915)
- Quennevières (6-1915)
- Linge (7-1915)
- 2e Artois (9-1915)
- 2e Champagne (9-1915)
- Loos (9-1915)
- Verdun (2-1916)
- Hulluch (4-1916)
- 1re Somme (7-1916)
- Fromelles (7-1916)
- Arras (4-1917)
- Vimy (4-1917)
- Chemin des Dames (4-1917)
- 3e Champagne (4-1917)
- 2e Messines (6-1917)
- Passchendaele (7-1917)
- Cote 70 (8-1917)
- 2e Verdun (8-1917)
- Malmaison (10-1917)
- Cambrai (11-1917)
- Bombardements de Paris (1-1918)
- Offensive du Printemps (3-1918)
- Lys (4-1918)
- Aisne (5-1918)
- Bois Belleau (6-1918)
- 2e Marne (7-1918)
- 4e Champagne (7-1918)
- Château-Thierry (7-1918)
- Le Hamel (7-1918)
- Amiens (8-1918)
- Cent-Jours (8-1918)
- 2e Somme (9-1918)
- Bataille de la ligne Hindenburg
- Meuse-Argonne (10-1918)
- Cambrai (10-1918)
Coordonnées 50° 15′ 00″ nord, 5° 40′ 00″ est
Pendant deux jours, les 3e et 4e armées françaises combattent les troupes allemandes, composées des 4e et 5e armées allemandes, avant que les forces françaises ne battent en retraite. Les deux armées allemandes formaient le centre de l'avance du plan Schlieffen prévu par les Allemands contre la France.
Contexte historique
Le général Joffre, commandant en chef de l'armée française, ordonne une attaque à travers les Ardennes afin de soutenir l'invasion française de l'Alsace-Lorraine comme prévu par le Plan XIII qu'il avait élaboré. Selon le plan XVII, il était prévu que peu de forces allemandes se trouveraient dans le massif. Des barrages intensifs d'artillerie devraient permettre à l'armée française de progresser rapidement dans un tel terrain boisé, les Ardennes.
Le 20 août, il devient toutefois évident aux yeux du général Lanrezac, commandant la 5e armée française, puis pour le général Joffre, que d'importantes troupes allemandes se trouvent dans les Ardennes. Ce même jour, les Allemands lancent une contre-attaque contre l'avancée française en Alsace-Lorraine. Joffre ordonne toutefois une invasion des Ardennes pour le .
Déroulement de la bataille
Les forces allemandes commencent à établir des positions défensives dans la province de Luxembourg en Belgique dès le . Les armées allemandes dirigées par le prince héritier Guillaume de Prusse et le duc Albert de Wurtemberg ont pour objectif de capturer Neufchâteau et prendre à revers les forces françaises progressant en Alsace-Lorraine. Le but de l'avancée de l'armée française était simple : attaquer le centre allemand dans le flanc alors qu'il traversait la Belgique.
Le , le 147e régiment d'infanterie de ligne de Sedan et le 28e régiment de dragons quittent la caserne Mac Donald et montent à la frontière Belge pour arrêter l'envahisseur. Les régiments français se retrouvent du côté de Meix-devant-Virton. Les 20 et 21 août, dans un épais brouillard, quelques escarmouches et combats dispersés auront lieu avant qu'une bataille ouverte ne soit déclenchée véritablement le jour suivant. Le , la bataille de Bellefontaine et Tintigny a lieu. Le positionnement tactique de pointe par les Allemands a plus que compensé les succès occasionnels des Français, bien que les pertes fussent lourdes des deux côtés. Les troupes françaises, ne possédant aucun camouflage de forêt sont ainsi facilement repérables par les Allemands qui répliquent aussitôt par des tirs de mitrailleuses et d'artillerie lourde[2].
L'armée française se retire de la Belgique de manière désordonnée dans l'après-midi du 23 août. Environ 27 000 soldats français ont été tués pendant la seule journée du , faisant de cette journée le jour le plus meurtrier de l'Histoire de France. Après la retraite générale, le 147 RI et 91 RI se retrouvent en France à Stenay et se dirigent vers Beaumont Yoncq (Ardennes) le . Un tiers de l'effectif est hors de combat dans la journée. Les régiments ardennais reculent vers le département de la Meuse, (bois de la Gruerie) où ils se stabilisent au nord de Vienne-le-Château et de la ferme de Navarrin (51) où la contre attaque Française se produira au mois de .
L'ampleur de la défaite française a été remarquable et devient claire pour le général Joffre quelques jours après. Celui-ci était enclin à blâmer la mauvaise performance de ses forces plutôt que de l'attribuer à sa stratégie et aux circonstances de la bataille. Cette dernière cependant ne le découragera pas à planifier d'autres attaques offensives dans les batailles futures.
Conséquences
L'armée française se replie et prend position sur Sedan et ses environs. Dès le les troupes allemandes, la 3e armée, attaque les positions françaises. Les assauts allemands sont repoussés par l'artillerie française massée sur les hauteurs du village de Frénois. Le les troupes allemandes passent la Meuse en plusieurs endroits tels que Donchery et Iges, puis occupent Sedan. Les troupes françaises se regroupent sur le plateau forestier de la Marfée et du Mont Croix Piot. D'âpres combats se déroulent sur Mézières. Quelques tentatives de contre-attaques sont menées jusqu'au , date à laquelle sur ordre du général Joffre la 4e armée bat en retraite ; des combats d'arrière-garde auront encore lieu dans les environs de Rethel. La progression allemande ne sera véritablement stoppée qu'à l'issue de la bataille de la Marne en .
Annexes
Notes et références
- Delhez 2013, p. 150.
- (en) The Battle of the Ardennes, MilitaryHistoryWiki.org, consulté le 8 décembre 2011
Bibliographie
- Service historique de l'état-major des armées, Les Armées françaises dans la Grande Guerre, Paris, Imprimerie nationale, 1922-1939, onze tomes subdivisés en 30 volumes, plus des volumes d'annexes (notice BnF no FRBNF41052951) :
- AFGG, t. 1, vol. 1 : Les préliminaires, La bataille des frontières, (1re éd. 1922), 602 p., lire en ligne sur Gallica
- Gabriel Hanoteau, La bataille des Ardennes (21-25 août 1914) : Étude tactique et stratégique, .
- (de) Otto von Moser, Feldzugaufzeichnungen als Brigade-Divisionkommandeur und als kommandierender General 1914-1918, Stuttgart, Belser, .
- (de) Ernst Reinhardt, Das Gefecht bei Longuyon-Noërs am 24. August 1914, Pforzheim/Leipzig, Vaterland, .
- (de) Otto von Moser, Die Würtemberger im Weltkrieg, Stuttgart, Belser, .
- (de) E. Bircher, Die Schlacht bei Ethe-Virton am 22. August 1914, Berlin, Eisenschmidt, .
- Edgard de Trentinian, La 7e division du 4e corps dans la bataille des frontières (10 août au 22 septembre 1914, Paris, Imprimerie-librairie militaire universelle, , 112 p. (notice BnF no FRBNF40648156).
- Edmond Just Victor Boichut, La bataille des frontières : 22 août 1914 à la 42e division (Liaison infanterie-artillerie), Paris, Berger-Levrault, , 46 p. (notice BnF no FRBNF31834209, lire en ligne).
- Jean-Claude Delhez, Le 22 août 1914 raconté par les combattants, Thonne-la-Long, Delhez, , 192 p.
- Jean-Claude Delhez, La bataille des Frontières racontée par les combattants, Thonne-la-Long, Delhez, , 272 p.
- Jean-Claude Delhez, La bataille des Frontières : Joffre attaque au centre 22-26 août 1914, Paris, Economica, coll. « Campagnes & stratégies » (no 106), , 198 p. (ISBN 978-2-7178-6588-2).
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