Siège de Namur (1914)

Le siège de Namur fut une bataille entre les forces armées belges et allemandes autour de la ville fortifiée de Namur durant la Première Guerre mondiale. Namur était alors défendue par un anneau de forts modernes, connu sous le nom de position fortifiée de Namur et gardée par la 4e division belge. Lorsque le siège débuta le , les forces allemandes mirent à profit les leçons tirées de la bataille de Liège et bombardèrent les forts avec de l'artillerie lourde provenant d'Autriche-Hongrie avant d'engager l'infanterie. Les troupes françaises envoyées en soutien furent défaites à la bataille de Charleroi et seules quelques-unes purent participer aux combats autour de Namur. Les forts furent détruits par le bombardement de l'artillerie lourde, la 4e division belge put battre en retraite vers le sud et les troupes de forteresses furent forcées de se rendre le .

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Siège de Namur
Carte de la position fortifiée de Namur
Informations générales
Date Du au
Lieu Namur, Belgique
Issue Victoire allemande
Belligérants
Empire allemand
Autriche-Hongrie
Belgique
France
Commandants
Karl von Bülow
Max von Hausen
Augustin Edouard Michel du Faing d'Aigremont
Forces en présence
107 00035 000
Pertes
300 morts et 600 blessés ou disparus15 000 morts ou blessés (incluant 6 700 prisonniers)

Première Guerre mondiale

Batailles

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Bataille de l'Atlantique

Coordonnées 50° 28′ nord, 4° 52′ est
Géolocalisation sur la carte : Belgique

Bataille

Contexte

Le général Karl von Bülow, commandant la seconde armée allemande organisa un détachement d'armée sous les ordres du général Max von Gallwitz avec son corps de garde de réserve, le XIe corps provenant de la 3e armée du général Max von Hausen et d'une division du 7e corps de réserve, ce qui fait environ 107 000 hommes qui avancèrent sur Namur le . La garnison de Namur comportait environ 37 000 hommes des troupes de forteresse et d'infanterie de la 4e division d'infanterie sous les ordres du général Michel[1]. L'intention belge était de tenir la position fortifiée jusqu'à l'arrivée de la 5e armée française censée les relever. Après l'attaque du fort de Marchovelette le , le détachement d'armée de Gallwitz lança l'assaut général le jour suivant. Au même moment, espérant empêcher l'arrivée en renfort de la 5e armée française, la seconde armée allemande attaqua en direction de Charleroi. Cette attaque réussit, un seul régiment français put atteindre Namur[1]

Siège

Durant le siège de Namur, les Allemands mirent à profit les leçons apprises de leur attaque sur la position fortifiée de Liège qui avait des forts semblables à ceux de Namur. À Liège, l'infanterie allemande avait d'abord tenté de capturer la ville par un coup de main, puis avait eu recours au bombardement par de l'artillerie lourde de siège. À Namur, les Allemands attendirent l'arrivée des canons de siège provenant de Liège et commencèrent les bombardements le . Parmi les canons, il y avait des obusiers Škoda 305 mm, des canons Grosse Bertha de 420 mm capables de tirer à une distance supérieure au rayon des canons des forts. Les forts avaient les mêmes caractéristiques que ceux de Liège, construits pour résister à un bombardement par des pièces de maximum 210 mm. Le au soir, les forts étaient en ruines et l'ordre pour la 4e division d'évacuer Namur fut donné par le général Michel. Les troupes de forteresse poursuivirent néanmoins leur résistance et le dernier fort se rendit le [2].

Vue de la ville de Namur vers 1900

Les forts belges faisaient peu de provisions pour leurs besoins quotidiens dans leurs cantonnements de guerre, et les latrines, les douches, les cuisines et la morgue se trouvaient dans la contre-escarpe, un endroit intenable au combat. Cela eut d'importants effets sur la capacité des forts à endurer un long assaut. Ces zones de services étaient placées directement en face des baraquements qui s'ouvraient dans le fossé à l'arrière du fort (c'est-à-dire en direction de Namur), avec une plus faible protection que les 2 faces du saillant[3]. Cette disposition avait été pensée pour permettre, d'une part, une recapture par les forces belges à partir de l'arrière et, d'autre part, à une époque où la ventilation mécanique n'en était qu'à ses débuts, une ventilation naturelle des zones de vie et de support. Ce concept fut cependant catastrophique en pratique et les Allemands purent s'infiltrer entre les forts et les attaquer par l'arrière[4]. Les bombardements massifs allemands poussèrent les troupes de forteresses à se replier vers le massif central, où les sanitaires, insuffisants pour 500 hommes, rendaient l'air irrespirable, pendant que l'artillerie allemande détruisait les forts par devant et derrière[5].

Suites

Analyse

Les Allemands ont inversé les tactiques utilisées à Liège contre des fortifications similaires. Ils ont attendu les canons de siège provenant de Liège avant de lancer l'attaque d'infanterie. Les fortifications belges ont retenu l'avance allemande plus longtemps qu'eux-mêmes ne l'avaient anticipé. Cela occupa temporairement un corps d'armée, mais sans freiner l'avance des autres corps allemands vers Paris.

L'armée belge compta 15 000 victimes dont 10 000 appartenant à la 4e division qui se retira vers le sud, derrière la 5e armée française. La division fit retraite jusqu'au Havre où elle prit la mer pour Ostende, y arriva le et rejoignit l'armée de campagne à Anvers[6]. Les auteurs de Der Weltkrieg, l'histoire officielle allemande, rapportent la prise 6 700 prisonniers belges et français et de 12 canons de campagne, et 900 victimes allemandes dont 300 morts[7].

Liens externes

Notes et références

  1. Tyng 1935, p. 99.
  2. Tyng 1935, p. 99–100.
  3. Donnell 2007, p. 32.
  4. Donnell 2007, p. 36.
  5. Donnell 2007, p. 52–53.
  6. Tyng 1935, p. 100.
  7. Reichsarchiv 1925, p. 416.

Sources

  • (en) Clayton Donnell (ill. H. Johnson, L. Ray & B. Delf), The forts of the Meuse in World War I, Oxford, UK New York, NY, USA, Osprey Pub, coll. « Fortress » (no 60), , 64 p. (ISBN 978-1-849-08059-0, OCLC 593341774)
  • (en) Reichsarchiv, Der Weltkrieg 1914 bis 1918 Die militärischen Operationen zu Lande: 1 Die Grenzschlachten im Westen, Berlin, Mittler, (OCLC 163368678, lire en ligne)
  • (en) Sewell T. Tyng, The campaign for the Marne, Yardley, Penn. Northam, Westholme Roundhouse distributor, , 413 p. (ISBN 978-1-594-16042-4, OCLC 166889574)
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