Bataille de Kunersdorf

La bataille de Kunersdorf eut lieu le , pendant la guerre de Sept Ans, et se termina par la pire défaite qu'ait connue Frédéric II de Prusse face à l'armée coalisée de la Russie et de l'Autriche.

Bataille de Kunersdorf
La Bataille de Kunersdof par Alexander Kotzebue, 1848
Informations générales
Date
Lieu Kunersdorf à l'Est de Francfort (Oder)
Issue Victoires austro-russe
Belligérants
Royaume de Prusse Empire russe
Saint-Empire
Commandants
Frédéric II de PrussePiotr Saltykov
Ernst Gideon von Laudon
Forces en présence
50 900 hommes
230 canons
59 000 hommes
250 canons
Pertes
6 271 morts
11 342 blessés
1 356 disparus
2 055 déserteurs
172 canons
Russie :
2 614 morts
12 864 blessés
703 disparus

Autriche :
1 446 morts
2 438 blessés
447 disparus

Guerre de Sept Ans

Batailles

Europe

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Coordonnées 52° 21′ 11″ nord, 14° 36′ 46″ est
Géolocalisation sur la carte : Allemagne

Contexte

Pendant l'été 1759, l'armée russe, commandée par le maréchal Piotr Saltykov, traverse la Pologne pour venir à la rencontre de ses alliés autrichiens. Elle bat un contingent prussien à la bataille de Kay le 23 juillet. À Kunersdorf, à l'est de Francfort-sur-l'Oder, elle fait sa jonction avec un contingent autrichien commandé par Ernst Gideon von Laudon, en présence d'un envoyé militaire français, le marquis de Montalembert. C'est la première fois que la grande coalition franco-austro-russe est en mesure de coordonner ses opérations contre l'ennemi commun, Frédéric II. Les forces russes et autrichiennes, 65 000 hommes en tout, sont nettement supérieures aux forces prussiennes.

Frédéric, qui avait déjà affronté les Russes à la bataille de Zorndorf, se déclare résolu à les écraser « pour leur faire perdre l'envie de mettre à l'avenir le pied dans son pays et de le ravager[1]. »

La bataille

La bataille de Kunersdorf en plats d'étain.

La bataille dure toute la journée avec des pertes considérables de part et d'autre. Un mouvement tournant des Prussiens échoue et leur attaque n'atteint que la plus petite partie des lignes adverses. Au cours de cette bataille, Frédéric II n'échappe à la capture que grâce au capitaine de cavalerie et commandant d'escadron Joachim Bernhard von Prittwitz. Découragé par la perte ou la fuite de ses meilleurs soldats, le roi se serait écrié : « N'y aurait-il pas un maudit boulet qui puisse m'atteindre ? » [2]. Il perd 20 000 à 25 000 hommes (40 % de son armée) dont 6 271 tués. Cependant, beaucoup de ses hommes qui s'étaient dispersés après la bataille pourront rallier l'armée par la suite.

Conséquences

La victoire des Russes et des Autrichiens ouvrait aux armées alliées la route de Berlin. L'armée principale autrichienne, commandée par le maréchal von Daun, était en train de reprendre la Saxe conquise par Frédéric deux ans plus tôt. Le roi de Prusse, ne se croyant plus en mesure de défendre la Saxe, ordonne au commandant de la garnison de Dresde de se préparer à évacuer la ville avec son trésor de guerre, ce qui sera fait après un court siège le [3]. Dans une lettre du à son frère Henri, Frédéric le Grand s'étonne que contre toute attente les troupes de l'alliance soient reparties.

En fait, le roi de Prusse est sauvé par la mésentente des coalisés : Saltykov est mécontent de l'excessive prudence de von Daun qui hésite à risquer une bataille contre Frédéric II et qui, après la défaite d'un de ses contingents à Hoyerswerda, bat en retraite vers Dresde et renonce à rejoindre les Russes sur l'Oder. Les Autrichiens ne sont pas non plus en mesure de tenir leur promesse de ravitailler leurs alliés russes dans un pays ravagé, aussi l'armée russe souffre bientôt de la disette[4]. Mais les Autrichiens conservent Dresde que Frédéric II tentera vainement de reprendre l'année suivante lors du siège de Dresde.

Filmographie

Notes et références

  1. Friedrich August von Retzow, Nouveaux mémoires historiques sur la Guerre de Sept Ans, Volume 2, 1803, p. 133.
  2. Nouveaux mémoires historiques sur la Guerre de Sept Ans, p. 139.
  3. Nouveaux mémoires historiques sur la Guerre de Sept Ans, p. 187 à 191.
  4. Nouveaux mémoires historiques sur la Guerre de Sept Ans, p. 165 à 169 et 198-199.
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