Bataille de Zorndorf
La bataille de Zorndorf met aux prises les Prussiens commandés par Frédéric II de Prusse et les Russes de Villim Fermor, le , pendant la guerre de Sept Ans.
Date | |
---|---|
Lieu | Zorndorf (Pologne) |
Issue |
Victoire prussienne Les Russes évacuent le Brandebourg |
Royaume de Prusse | Empire russe |
Frédéric II de Prusse | Villim Fermor |
36 000 hommes 167 canons | 43 500 hommes 210 canons |
11 000 à 12 000 morts ou blessés 26 canons perdus | 22 000 morts ou blessés 103 canons 27 drapeaux |
Batailles
- Minorque (navale) (1756)
- Pirna (1756)
- Lobositz (1756)
- Reichenberg (1757)
- Prague (1757)
- Kolin (1757)
- Hastenbeck (1757)
- Gross-Jägersdorf (1757)
- Moys (1757)
- Rochefort (1757)
- Rossbach (1757)
- Breslau (1757)
- Leuthen (1757)
- Carthagène (navale) (1758)
- Olomouc (1758)
- Saint-Malo (1758)
- Rheinberg (1758)
- Krefeld (1758)
- Domstadl (1758)
- Cherbourg (1758)
- Zorndorf (1758)
- Saint-Cast (1758)
- Tornow (1758)
- Lutzelberg (1758)
- Hochkirch (1758)
- Bergen (1759)
- Kay (1759)
- Minden (1759)
- Kunersdorf (1759)
- Neuwarp (navale) (1759)
- Hoyerswerda (1759)
- Baie de Quiberon (navale) (1759)
- Maxen (1759)
- Meissen (1759)
- Glatz (1760)
- Landshut (1760)
- Corbach (1760)
- Emsdorf (1760)
- Dresde (1760)
- Warburg (1760)
- Liegnitz (1760)
- Rhadern (1760)
- Berlin (1760)
- Kloster Kampen (1760)
- Torgau (1760)
- Belle-Île (1761)
- Langensalza (1761)
- Cassel (1761)
- Grünberg (1761)
- Villinghausen (1761)
- Ölper (1761)
- Kolberg (1761)
- Wilhelmsthal (1762)
- Burkersdorf (1762)
- Lutterberg (1762)
- Almeida (1762)
- Valencia de Alcántara (1762)
- Nauheim (1762)
- Vila Velha de Ródão (1762)
- Cassel (1762)
- Freiberg (1762)
- Jumonville Glen (1754)
- Fort Necessity (1754)
- Fort Beauséjour (1755)
- 8 juin 1755
- Monongahela (1755)
- Petitcoudiac (1755)
- Lac George (1755)
- Fort Bull (1756)
- Fort Oswego (1756)
- Kittanning (1756)
- En raquettes (1757)
- Pointe du Jour du Sabbat (1757)
- Fort William Henry (1757)
- German Flatts (1757)
- Lac Saint-Sacrement (1758)
- Louisbourg (1758)
- Le Cran (1758)
- Fort Carillon (1758)
- Fort Frontenac (1758)
- Fort Duquesne (1758)
- Fort Ligonier (1758)
- Québec (1759)
- Fort Niagara (1759)
- Beauport (1759)
- Plaines d'Abraham (1759)
- Sainte-Foy (1760)
- Neuville (1760)
- Ristigouche (navale) (1760)
- Mille-Îles (1760)
- Signal Hill (1762)
- Saint-Louis (1758)
- Gorée (1758)
- Gambie
C'est une victoire à la Pyrrhus pour Frédéric II. Les Russes vaincus se replient en bon ordre, tandis que l'armée prussienne, réduite de moitié, est gravement affaiblie.
Résumé
Après la bataille de Kolin, qui avait contraint les Prussiens à évacuer la Bohême à l'été 1757, et la campagne d'automne où, commandés par le duc de Brunswick-Bevern, ils subissent une nouvelle défaite à Breslau, l'impératrice Marie-Thérèse croit tenir sa revanche sur Frédéric II ; mais la victoire de Frédéric II sur les Autrichiens à Leuthen, en , montre que la guerre est loin d'être finie. En , la Russie, alliée de l’Autriche, envahit la Prusse-Orientale avec 50 000 hommes placés sous le commandement de Villim Fermor. En , elle reprend son avance vers le Brandebourg, menaçant le cœur de l’État prussien. L'armée prussienne de Christoph von Dohna-Schlodien (de), qui affrontait les Suédois en Poméranie, doit faire mouvement vers le sud pour essayer d'entraver l'avance de l'armée russe, en l'empêchant de s'emparer de la forteresse de Custrin. Le général russe n'est plus qu'à une centaine de kilomètres de Berlin, avec pour objectif de rejoindre les troupes autrichiennes commandées par le feld-maréchal von Daun.
Frédéric II, qui sait qu'une jonction des armées russe et autrichienne signifie la chute de Berlin, décide de contrecarrer leur plan. Il laisse une partie de ses forces en observation face aux Autrichiens sous le commandement du prince Charles-Frédéric-Albert de Brandebourg-Schwedt et se porte en personne à la rencontre des Russes. Von Dohna, informé du mouvement du roi de Prusse, abandonne le siège de Custrin et prend position à Zorndorf, à 10 km au nord-est de cette ville.
La bataille
Le , l'infanterie prussienne attaque un « corps d'observation » russe, composé uniquement de jeunes recrues. Les Russes parviennent à se tenir à portée de la cavalerie de Seydlitz jusqu'à ce que celle-ci finisse par les accrocher. La cavalerie russe affronte les Prussiens mais, en difficulté, bat en retraite derrière les lignes d'infanteries russes. Ces dernières, à cause de la fumée des armes et de la poussière, ne reconnaissent pas leur propre cavalerie et ouvrent le feu. Au même moment, l'infanterie de Frédéric surgit sur l'aile gauche des Russes.
Durant les affrontements qui suivent, chacun des deux camps tombe rapidement à court de poudre et ils se jettent dans un corps à corps furieux. Lorsque, côté prussien, certains bataillons présentent des signes de fatigue, Frédéric se porte au combat pour y mener lui-même ses hommes. Ainsi, la bataille est décrite par les contemporains comme l'une des plus sanglantes du XVIIIe siècle. Un officier prussien rapporte même que « les corps des Russes recouvraient le champ de bataille, ils embrassaient leurs canons tandis qu'ils se faisaient sabrer, mais ne voulaient toujours pas battre en retraite. » Après la bataille, Frédéric II prononce une phrase restée célèbre : « Il est plus simple de tuer des Russes que de gagner contre eux. »
Les combats continuent jusqu'à la tombée de la nuit.
Conclusion
Les Prussiens déplorent la perte de 11 000 à 12 000 hommes, tandis que les pertes russes sont estimées à 22 000 hommes. La ténacité des Russes, à travers leur refus d'abandonner le champ de bataille malgré les lourdes pertes subies, marque durablement Frédéric et ses soldats, suscitant même du respect. La bataille demeure cependant assez indécise, et la victoire prussienne tient avant tout au fait que les Russes ont laissé le terrain à l'ennemi.
Par ailleurs, la retraite russe laisse l'armée autrichienne seule face à Frédéric.
Notes et références
- Portail de l’histoire militaire
- Portail du Royaume de Prusse
- Portail de l’Empire russe
- Portail du XVIIIe siècle