Concours d'agrégation en France
L'agrégation est en France un concours de recrutement de professeurs soit de l'enseignement secondaire, soit de l'enseignement supérieur.
Pour les articles homonymes, voir Agrégation.
Les professeurs agrégés de l'enseignement secondaire sont parfois appelés « agrégés de l'Université » (avec une majuscule), en référence à l'Université de France, qui désigne l'enseignement secondaire organisé par Napoléon Ier en 1808, en même temps qu'est recréé le concours de l'agrégation. Le concours est ouvert aux titulaires d'un master. Elle constitue, avec le concours du CAPES, le détachement et l'inscription sur liste d'aptitude, l'une des façons d'enseigner, en qualité de professeur titulaire, dans le second degré.
Il ne faut pas les confondre avec les professeurs agrégés de l'enseignement supérieur, pour les disciplines qui ont une deuxième agrégation, d'un niveau supérieur (droit, sciences politiques et gestion). Le concours est ouvert aux titulaires d'un doctorat.
L'agrégation de l'enseignement secondaire
Le concours d'agrégation de l'enseignement du second degré est organisé pour le recrutement des professeurs agrégés de l'enseignement du second degré (qu'on désigne couramment comme « agrégés » ou parfois comme « agrégés de l'Université »[1], à ne pas confondre avec les lauréats de l'agrégation de l'enseignement supérieur).
Il existe depuis 1766 : il s'agissait alors de créer un corps d'enseignants susceptible de prendre la relève des jésuites qui venaient d'être bannis de France. Concours de haut niveau très sélectif, il permet d'être professeur avec un service dans les collèges, les lycées, dans les classes préparatoires ou à l'université (PRAG).
La préparation à l'agrégation s'effectue soit au sein de l'université soit dans les Écoles normales supérieures. Le concours comporte des épreuves d'admissibilité (épreuves écrites), des épreuves d'admission (épreuves orales) ainsi que des épreuves physiques pour les concours de l'agrégation d’Éducation physique et sportive. Un candidat deux fois admissible, mais non reçu, est dit « bi-admissible ».
Parmi les agrégés célèbres, on peut citer :
- les philosophes Alain (philosophie), Bergson (philosophie), Georges Blin (lettres), Jean-Paul Sartre (philosophie), Simone de Beauvoir (philosophie), Raymond Aron (philosophie), Michel Foucault (philosophie) Jacques Derrida (philosophie), André Glucksmann (philosophie), Alain Finkielkraut (lettres modernes), Luc Ferry (philosophie et science politique), Louis Althusser (philosophie), Simone Weil (philosophie), André Comte-Sponville (philosophie), Gaston Bachelard (philosophie), Pierre Bourdieu (philosophie), Gilles Deleuze (philosophie), Fabrice Hadjadj.
- les linguistes Marcel Cohen (grammaire), Émile Benveniste (grammaire), Alfred Ernout (grammaire), Michel Bréal (lettres), Sylvain Lévi (lettres), Claude Hagège (lettres classiques).
- les historiens Jules Michelet, Louis Madelin, Jacques Le Goff, François Furet, Henri Guillemin, Mona Ozouf (philosophie), Albert Soboul (histoire), Albert Mathiez, Fernand Braudel, Emmanuel Le Roy Ladurie, Michelle Perrot, Marc Bloch, Georges Duby, Pierre Gaxotte, Paul Veyne (grammaire), Jean Tulard, Patrice Brun (histoire) ,
- l'anthropologue Claude Lévi-Strauss (philosophie) ;
- le mycologue Henri Romagnesi (grammaire, lettres classiques)
- les personnalités politiques Édouard Herriot (lettres), Édouard Daladier (histoire), Jean Jaurès (philosophie), Georges Pompidou (lettres), Alain Juppé (lettres classiques), Jacques Legendre (histoire-géographie), Laurent Fabius (lettres modernes), Marisol Touraine (sciences économiques et sociales), Bruno Le Maire (lettres modernes), Aurélie Filippetti (lettres classiques), Nathalie Arthaud (économie et gestion), Laurent Wauquiez (histoire), François Bayrou (lettres classiques), Xavier Darcos (lettres classiques), Jack Lang (droit public et sciences politiques), Max Gallo (histoire) ;
- les écrivains Jacques Delille[réf. nécessaire], traducteur de Virgile, Julien Gracq (histoire-géographie) de son vrai nom Louis Poirier, Jules Romains (philosophie), Daniel-Rops (histoire-géographie) de son vrai nom Henri Petiot, Henri Queffelec (lettres), Jean-Louis Curtis (anglais), Patrick Grainville (lettres modernes), Dominique Fernandez (italien), Danielle Sallenave (lettres), Léopold Sédar Senghor (grammaire), Jean d'Ormesson (philosophie), Élisabeth Badinter (philosophie), Alain Frontier (grammaire), Bernard-Henry Lévy (philosophie), Jean François Revel (philosophie), Emmanuel Tugny (lettres)
- les hellénistes Anatole Bailly (grammaire), Jacqueline de Romilly (lettres), Jean-Pierre Vernant (philosophie) ;
- les mathématiciens Élie Cartan, Émile Borel, Henri-Léon Lebesgue, Claude Chevalley, ou plus récemment Laurent Schwartz, Cédric Villani (médailles Fields), Claire Voisin;
- les physiciens Pierre-Gilles de Gennes, Louis Néel, Claude Cohen-Tannoudji, Serge Haroche, prix Nobel de physique, et Philippe Nozières ;
- la chimiste et physicienne Marie Curie (mathématiques), prix Nobel, le chimiste Paul Sabatier (prix Nobel de chimie 1912) ;
- le compositeur Patrick Burgan (musique), le compositeur et universitaire Karol Beffa (musique).
L'agrégation de l'enseignement supérieur
Les concours d'agrégation de l'enseignement supérieur sont organisés pour le recrutement des professeurs des universités dans les disciplines suivantes : droit, sciences politiques, gestion. L'agrégation du supérieur a également existé dans d'autres disciplines.
Notes et références
Annexes
Bibliographie
- André Chervel, Histoire de l'agrégation. Contribution à l'histoire de la culture scolaire, Éditions Kimé, Paris, 1993, (ISBN 978-2-90821251-8)