Abriès

Abriès (en Occitan Abrièrs) est une ancienne commune française située dans le département des Hautes-Alpes en région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Elle fait partie du parc naturel régional du Queyras et se trouve aux portes de la réserve naturelle de la haute vallée du Guil.

Abriès

Vue d'Abriès.

Blason
Administration
Pays France
Région Provence-Alpes-Côte d'Azur
Département Hautes-Alpes
Arrondissement Briançon
Intercommunalité Communauté de communes du Guillestrois et du Queyras
Statut Commune déléguée
Maire délégué Jacques Bonnardel
2019-2020
Code postal 05460
Code commune 05001
Démographie
Population 302 hab. (2016 )
Densité 3,9 hab./km2
Géographie
Coordonnées 44° 47′ 46″ nord, 6° 55′ 40″ est
Altitude Min. 1 513 m
Max. 3 305 m
Superficie 77,13 km2
Élections
Départementales Guillestre
Historique
Commune(s) d'intégration Abriès-Ristolas
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Provence-Alpes-Côte d'Azur
Abriès
Géolocalisation sur la carte : Hautes-Alpes
Abriès
Géolocalisation sur la carte : France
Abriès
Géolocalisation sur la carte : France
Abriès

    Ses habitants sont appelés les Abriessois(es) ou les « trippés longés », ainsi surnommés par les villages voisins[1].

    Géographie

    Situation

    Abriès est située dans le département des Hautes-Alpes, dans la région Provence-Alpes-Côte d'Azur. L'Institut national de l'information géographique et forestière donne les coordonnées géographiques 44°47'46" N et 06°55'40" E[2]. Située dans le Queyras au confluent des torrents du Guil et du Bouchet, à 30 km de Guillestre, Abriès est une station de ski alpin et de ski de fond. La commune fait par ailleurs partie du Parc régional du Queyras.

    Lieux-dits et écarts

    Vue du hameau du Roux.

    Abriès compte de nombreux hameaux, pour certains abandonnés aujourd'hui (le Cros, le Villard, la Montette, le Varenc, ect...) et d'autres en parti réhabilités en maisons d'été (le Tirail, Malrif, Pra Roubaud, etc.). Aujourd’hui seul le hameau du Roux est habité en permanence, avec 52 habitants au , Vapréveyre est un village d'été et abrite un camping communal.

    Communes limitrophes

    En remontant la vallée du Guil, on trouve avant d'arriver à Abriès la commune d'Aiguilles, puis au-delà la commune de Ristolas d'où partent les sentiers menant au mont Viso qui culmine à 3 841 m. Abriès est par ailleurs limitrophe au nord-ouest avec la commune de Cervières dans le Briançonnais, au nord avec Cesana Torinese (valle del Thuras) et le Sauze di Cesana (val della Ripa), à l'est avec Prali (val Germanasca) et Bobbio Pellice (valle Pellice).

    Toponymie

    Le nom de la localité est attesté sous les formes Abrii vers 1110, Villa Abrarium en 1311.

    Issu du latin aper, signifiant "sanglier", il s'agit probablement d'un surnom d'homme, avec le suffixe *-arium qui indique la propriété[3].

    Histoire

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    L'histoire d'Abriès, du XVIe siècle à la fin du XVIIIe siècle, est établie par une historienne et anthropologue nord-américaine, Mme Harriet Rosenberg, auteur d'une thèse intitulée A Negociated World (la meilleure traduction de ce titre serait « un monde de compromis »), publiée par University of Toronto Press en 1988 et qui porte comme sous-titre « Three Centuries of Change in a French Alpine Community » (c'est-à-dire « trois siècles de changement dans une communauté des Alpes françaises »).

    On peut consulter aussi à ce sujet le Dictionnaire historique et culturel du Queyras, en version numérisée, dans le blog Queyras-culture. Abriès, comme le Queyras, fut probablement un lieu de passage dans l'Antiquité, comme l'attesterait la présence de fibule sur la commune de Ristolas à La Monta. Il semble qu'une population se soit établie de façon permanente à Abriès à compter du XIe siècle ou du XIIe siècle. Les cartulaires des XIIe siècle et XIIIe siècle mentionnent les noms Abrii et Villa (la ferme ou le domaine) Abriarum (cf. le Dictionnaire topographique des Hautes-Alpes, Joseph Roman, fin XIXe siècle). Dans un autre de ses ouvrages, intitulé Tableau historique des Hautes-Alpes (2 volumes, 1887) et qui est, dans le tome II, un inventaire détaillé des archives du département, du VIe siècle à la fin du XVe siècle, Joseph Roman établit que la plus ancienne mention du nom Abriès, en dehors des cartulaires, date de 1259 : c'est une « charte de privilèges » accordée par le Dauphin Guigues aux citoyens d'Abriès. Les privilèges dont ces citoyens jouissent désormais sont de deux ordres : ils sont placés sous la sauvegarde du Dauphin quand ils se rendent à Briançon et en reviennent ; et tous les mercredis, est créé un marché à Abriès, avec exemption de toute redevance pour les habitants et obligation faite à tous les gens du Queyras de s'y rendre, « au moins un par maison et de ne rien vendre sans l'avoir offert à ce marché ». De fait, Abriès entre dans l'histoire du Queyras et du Dauphiné comme un lieu d'échanges et de transactions, qui a été longtemps assez dynamique et a assuré la prospérité de cette communauté pendant plusieurs siècles - ce qui explique qu'il y ait encore dans cette petite commune, d'environ 350 habitants, de très nombreux commerces et que les habitants d'Abriès, quand ils ont quitté leur village, à partir de 1830, se soient spécialisés en Provence dans le commerce.

    Abriès a été, comme tout le Queyras, le théâtre de conflits armés pendant plusieurs années, après 1562, au moment des guerres de religion. Ces conflits ont vu la victoire des armées protestantes, de sorte que le Queyras, et Abriès, ont été pendant près d'un siècle majoritairement protestants. Les érudits locaux estiment que les protestants représentaient entre 60 et 80 % de la population de la commune, le protestantisme commençant à refluer en 1660. C'est pourquoi la Révocation de l'Edit de Nantes, en 1685, a été un drame pour beaucoup d'habitants : certains revenant sincèrement au catholicisme, d'autres s'y convertissant de façade, d'autres enfin préférant quitter leur maison, franchir la frontière par le col des Thures, tout proche, et se réfugier en Suisse et en Allemagne. Ce drame est raconté par un historien allemand, Eugen Bellon, descendant d'un protestant d'Abriès, dans Dispersés à tous vents (Société d'études des Hautes-Alpes, Gap). En 1689, la Savoie et différents pays, qui s'allient dans la Ligue d'Augsbourg, déclarent la guerre à la France. Une armée française, commandée par Catinat, cantonne alors dans le Queyras, pour défendre les frontières, tandis que la Savoie arme les vaudois, alliés aux protestants, établis dans la vallée italienne du Pellice, de l'autre côté de la frontière. Des milices organisées font à plusieurs reprises, en 1690, 1691, 1692, des incursions meurtrières dans le Queyras et surtout dans le territoire de la commune d'Abriès : des hameaux isolés sont partiellement incendiés, des fermes sont pillées, du bétail est volé, des habitants sont tués. Ces drames expliquent peut-être que, si des protestants se sont courageusement maintenus à Arvieux, Molines et Saint-Véran, villages éloignés des frontières avec les vallées vaudoises, dans les villages de la vallée du Guil, Ristolas, Abriès, Aiguilles, Château-Queyras, ils se soient presque tous ralliés à la religion du Roi de France. Pendant plus d'un siècle et demi, Abriès a été une paroisse catholique dynamique, influencée par le catholicisme de la Contre-Réforme et du Concile de Trente (1545-1563) et qui a fourni à l'Église de France, surtout pendant le XIXe siècle, un très grand nombre de prêtres et de religieuses, comme l'établit le curé Jacques Gondret dans ses Mémoires historiques du Queyras (3 volumes, 1858, manuscrit).

    La commune d'Abriès a beaucoup souffert des guerres, indirectement ou directement. Entre 1914 et 1918, de nombreux habitants, versés dans les régiments de Chasseurs alpins et donc partant souvent à l'assaut des lignes allemandes, sont morts sur le Front. Le Queyras a perdu alors près de 5 % de sa population. La liste des noms de soldats d'Abriès, morts pour la France alors, est très longue : elle peut être consultée sur le monument aux morts qui se trouve devant le cimetière et près de l'église. En , au moment où l'Italie a déclaré la guerre à la France, les habitants ont été déplacés vers l'Ardèche. De très violents combats ont éclaté ; les troupes françaises ont pu repousser les envahisseurs italiens qui n'ont pas pu s’emparer du village, mais qui ont occupé les hameaux du Roux et de Valpreveyre, ainsi que la commune voisine de Ristolas. En août et , les Allemands, chargés de défendre les frontières de l’Italie du Nord et qui, pour cela, avaient installé une batterie de tir au col de la Mayt ont bombardé et détruit les trois quarts du hameau de Pra-Roubaud, la moitié du village du Roux. L'adroit d'Abriès, dont le fameux Grand Hôtel, a été incendié alors. Au cours de l'hiver 1944-45, ceux qui avaient tout perdu dans ces bombardements ont été contraints à un nouvel exode.

    La commune a été décorée, le , de la Croix de guerre 1939-1945[4].

    Comme les autres Queyrassins, les habitants d'Abriès ont quasiment tous reçu, et cela dès le milieu du XVe siècle, une instruction élémentaire. Des régents de village rémunérés par les communautés et les familles leur ont appris à lire, à écrire et à compter, savoir très utile dans les transactions commerciales. L'instruction se faisait à la mauvaise saison (de novembre à avril) dans une étable. Mme Rosenberg et d'autres historiens estiment qu'au XVIIIe siècle, plus de 90 % des habitants de la commune, hommes et femmes, étaient en mesure de signer de leur nom les actes notariés.

    Abriès, comme beaucoup de villages du Queyras construits sur le cône de déjection d'un torrent (ainsi Ristolas, Aiguilles, Ville-Vieille), a été détruit en partie ou menacé par les crues du Bouchet. La plus grave s'est produite en 1728, le , jour de la Saint-Bernardin. Les archives en font état et les érudits locaux, dont Jean Tivollier (Le Queyras, 2 volumes, Gap, 1939), qui ont lu ces archives, en décrivent les effets catastrophiques. C'est à la suite de cette crue et pour éviter que le torrent en crue ne détruise à nouveau des maisons dans le village qu'a été construite la haute digue de la rive gauche, laquelle est décrite dans l'Inventaire général du patrimoine de la France. Abriès est aussi protégé des crues du Guil par une très longue digue. D'autres crues, presque aussi graves que celle de 1728, se sont produites en 1948, 1957, 2000 et 2008.

    Enfin, ce qui caractérise l'histoire d'Abriès, plus que celle des autres villages du Queyras, est la dramatique décroissance de la population en un siècle et demi. De 1806 à 1962, cette population est passée de plus de deux mille habitants à deux cents. Autrement dit, Abriès a perdu 90 % de sa population, alors que la dépopulation a été moindre dans les autres villages du Queyras : baisse de 50 à 60 % pendant la même période. Ce sont surtout les hameaux d'altitude qui se sont vidés en un demi-siècle, de 1850 à 1900, de toute population permanente et ont été transformés un temps en hameaux d'estive, puis laissés à l'abandon : autour d'Abriès, Malrif, le Tirail, Villard, le Cros, Patarel, le Petit Varenc, le Grand Varenc ; et autour du Roux d'Abriès, qui a été le siège d'une paroisse indépendante à partir du milieu du XVIIIe siècle, la Gasque, la Montette, Pra Roubaud, la Levée, les Granges, Valpreveyre, les Traverses et même le Roux, qui ne comptait plus que 8 habitants au début des années 1970. Abriès est aussi le village du Queyras dont la population a le plus changé depuis 1970. Les anciens habitants, qui vivaient de l'élevage et un peu du tourisme, ont été remplacés par une nouvelle population, plutôt jeune, venant de grandes régions industrielles en crise, et qui tire ses revenus presque uniquement du tourisme d'hiver ou d'été.

    Par un arrêté préfectoral du [5], Abriès fusionne avec Ristolas pour former la commune nouvelle d'Abriès-Ristolas qui prend effet le .

    Héraldique

    D'or au chamois de sable soutenu d'une fleur de lys d'azur[6].

    Politique et administration

    Liste des maires

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    1983 1989 René Vincent    
    1989 1995 Claude Wursteisen PCF  
    1995 2001 Jean Carre    
    2001 2014 Joëlle Ocana    
    avril 2014 31 décembre 2018 Jacques Bonnardel[7],[8] SE Chef d'entreprise
    Les données manquantes sont à compléter.

    Intercommunalité

    Abriès fait partie :

    Enseignement

    L'unique école d'Abriès, située à la sortie ouest de la commune.

    La commune d'Abriès possède une seule école, une école primaire publique, construite en 1910. Son agrandissement fut nécessaire en 1982, en raison du nombre croissant d'élèves inscrits : un peu plus de 50 en 1982 contre une quinzaine auparavant. Cette augmentation est directement lié au tourisme. En effet, les jeunes du village n'ont pas quitté la commune et se sont mariés avec des jeunes filles venues de l'extérieur. L'instituteur assure les cours des élèves de 5 à 14 ans. Quelques cours de latin sont également assurés par le curé de la paroisse[9].

    L'année 2009 pourrait voir la fermeture d'une classe dans la commune. Néanmoins, les élus d'Abriès et des communes voisines, également concernés par cette fermeture, s'y opposent. Un regroupement avec l'école d'Aiguilles est envisagé[10].

    Tendances politiques et résultats

    Le résultat de l'élection présidentielle de 2012 dans cette commune est le suivant[11] :

    Candidat Premier tour Second tour
    Voix % Voix %
    Eva Joly (EÉLV)207,49
    Marine Le Pen (FN)155,62
    Nicolas Sarkozy (UMP)5821,72 9936,94
    Jean-Luc Mélenchon (FG)8130,34
    Philippe Poutou (NPA)114,12
    Nathalie Arthaud (LO)20,75
    Jacques Cheminade (SP)10,37
    François Bayrou (MoDem)207,49
    Nicolas Dupont-Aignan (DLR)31,12
    François Hollande (PS)5620,97 16963,06
    Inscrits 312 100,00 312 100,00
    Abstentions 39 12,50 32 10,26
    Votants 273 87,50 280 89,74
    Blancs et nuls 6 2,20 12 4,29
    Exprimés 267 97,80 268 95,71

    Le résultat de l'élection présidentielle de 2017 dans cette commune est le suivant[12] :

    Candidat Premier tour Deuxième tour
    % Voix % Voix
    Nicolas Dupont-Aignan (DLF)3,889
    Marine Le Pen (FN)10,342418,9536
    Emmanuel Macron (EM)21,985181,05134
    Benoît Hamon (PS)6,4715
    Nathalie Arthaud (LO)0,000
    Philippe Poutou (NPA)2,596
    Jacques Cheminade (SP)0,431
    Jean Lassalle (R)2,165
    Jean-Luc Mélenchon (LFI)33,1977
    François Asselineau (UPR)0,862
    François Fillon (LR)18,1042
    Inscrits 288 100,00 288 100,00
    Abstentions 51 17,71 65 22,57
    Votants 237 82,29 223 77,43
    Blancs 4 1,69 29 13,00
    Nuls 1 0,42 4 1,79
    Exprimés 232 97,89 190 85,20

    Population et société

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[13]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[14].

    En 2016, la commune comptait 302 habitants[Note 1], en diminution de 11,95 % par rapport à 2011 (Hautes-Alpes : +1,02 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    1 5111 9352 0781 8031 8381 8291 6261 7261 512
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    1 5281 3461 2021 2041 125910841748696
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    654668627511406414370275264
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2004 2009 2014
    205195207271297354378367311
    2016 - - - - - - - -
    302--------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[15] puis Insee à partir de 2006[16].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Pyramide des âges

    Pyramide des âges à Abriès en 1999 en pourcentage[17].
    HommesClasse d’âgeFemmes
    0,0 
    Avant 1904
    0,0 
    4,3 
    1905-1924
    5,7 
    9,8 
    1925–1939
    10,9 
    20,7 
    1940-1954
    14,9 
    20,1 
    1955-1969
    30,5 
    16,3 
    1970-1984
    16,1 
    28,8 
    1985-1999
    21,8 
    Pyramide des âges des Hautes-Alpes en 1999 en pourcentage[18].
    HommesClasse d’âgeFemmes
    0,1 
    Avant 1904
    0,3 
    7,1 
    1905-1924
    10,6 
    14,5 
    1925–1939
    15,2 
    19,4 
    1940-1954
    18,6 
    22,8 
    1955-1969
    22,3 
    18,1 
    1970-1984
    16,1 
    18,1 
    1985-1999
    16,9 

    Culture locale et patrimoine

    Il faut faire le circuit des Pierres Écrites, pierres gravées d'inscriptions jalonnant les rues et l'histoire d'Abriès.

    Bâtiments religieux

    Église d'Abriès.
    Le chemin de croix menant à Notre-Dame-des-Sept-Douleurs.

    Églises


    Chapelles

    Les chapelles du village, les chapelles des hameaux, les oratoires, dont celui de Notre-Dame-des-Sept-Douleurs, comprennent tous un ou plusieurs tableaux et ex-voto et des statues.

    Oratoires

    Autres

    De nombreuses pierres écrites sont disséminées dans la commune. Une d'entre elles s'adresse au torrent Boucher, suite aux inondations de 1759-1768, de la manière suivante : « Bovcher - Si mon pied ne s'ébranle pas - ma tête ne te craint pas - j'ai qatre toises sovs moy - je me mocqve de toy ». Autre pierre écrite, datant de la seconde moitié du XVIIIe siècle, sertie dans la façade de l'ancienne maison de Richard-Calve : « qui se regarde bien se connait bien et qui se connait bien peu s'estime », signé de BRCFD (Blaise Richard Calve fils de Daniel).

    Les Halles

    Ancienne halle, actuel office du tourisme et hôtel de ville.

    Les halles[19], construites à la fin du XVIe siècle (la halle porte la date de 1609), sont un des monuments les plus importants de la commune. Elles ont été inscrites à l'inventaire supplémentaire des Monuments historiques le [20].

    Au milieu du XIIIe siècle, le Dauphin comte de Viennois, chef de l'État du Dauphiné, dont faisait partie le Queyras, a autorisé les gens d'Abriès à créer un marché hebdomadaire, pour concurrencer le marché de Luzerne, de l'autre côté de la frontière, autrefois possession des princes de Savoie. L'ancienne prospérité d'Abriès, dont témoignent l'importance de sa population (2 000 habitants en 1806), l'abondance des œuvres d'art qui ornent églises et chapelles, l'alphabétisation précoce de ses habitants (la communauté rémunérait un « régent » ou maître d'école dès le milieu du XVe siècle), était due au très important élevage ovin et à la transhumance inverse : les éleveurs quittaient Abriès en octobre, passaient les cols et allaient faire paître leurs troupeaux, jusqu'en avril, dans les vallées aujourd'hui italiennes, où ils vendaient, à Pâques, leurs agneaux et ils revenaient passer la fin du printemps et l'été à Abriès. C'est pour développer le commerce des brebis, des agneaux et de la laine que les halles ont été construites. Elles accueillaient deux foires par an, le et le . À la suite de l'augmentation des droits de douane, de la croissance de la population en Italie et de la raréfaction des pâturages disponibles, puis du développement d'un élevage ovin dans la plaine de la Crau, l'élevage ovin et le commerce des agneaux s'est affaibli, les éleveurs d'Abriès se tournant vers l'élevage bovin et la fabrication des fromages. Ces halles ont été partiellement détruites pour y établir la mairie, la Poste et l'Office du tourisme.

    Les spécificités architecturales de la commune sont les grosses fermes de la « reconstruction » (1947-1953), qui ont remplacé des fermes détruites par les Allemands lors des combats de septembre 1944 à Pra Roubaud, au Roux et à Abriès même. Sous un même toit, on trouve les trois espaces habituels de la maison queyrassine : étable au sous-sol, à côté au rez-de-chaussée la cuisine et les chambres et tout au-dessus d'immenses granges. Ces fermes, faites d'imposants volumes et tout en lignes et en angles, ont été dessinées par des architectes qui ont imposé un style fonctionnel, l'essentiel, selon eux, étant d'adapter l'architecture des bâtiments aux fonctions qu'ils devaient remplir.

    Personnalités liées à la commune

    • Famille Berthelot : au XVIIe siècle et jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, divers membres de la famille Berthelot ont détenu la charge de notaire royal, puis celle de châtelain du Queyras, transmise de père en fils jusqu'à la Révolution, les cadets étant souvent à Abriès « vicaires forains » de l'évêque d'Embrun.
    • Blaise Richard Calve (milieu du XVIIIe siècle-1818), issu d'une famille de marchands de laine, enrichie dans l'élevage ovin, et qui prêtait aussi à 5 %, contre hypothèques, d'importantes sommes d'argent. Il a épousé une fille Berthelot et, devenu veuf, il s'est remarié avec la fille d'un magistrat de Grenoble. En 1790, il est élu Président de l'Assemblée départementale des Hautes-Alpes, exerçant de fait pendant quelques années les responsabilités d'un préfet et d'un président de Conseil général ; et il a terminé sa brillante carrière comme juge de paix du canton d'Aiguilles.
    • Chaffrey Martin (1813-1872), né à Abriès, a été professeur de philosophie et aumônier au collège de Gap. Écrivain religieux très fécond et prolifique, auteur d’une méthode d’enseignement de la prédication, de nombreux ouvrages (au moins 16) sur l'éloquence religieuse et l'art de composer les sermons. En 1857, il fonde le « Journal de la prédication populaire et contemporaine ».
    • Guillaume Héritier (1907-2003), fut le doyen et la mémoire d'Abriès.
    • Famille Toy-Riont. Originaire du hameau de Pra-Roubaud, elle s'est enrichie à la fin du XIXe siècle dans le commerce de saindoux, fromages et salaisons à Marseille. Marius (1849-1898) fils de Jean 1840-1889) a pris l'initiative avec des amis du Queyras de construire à la fin du XIXe siècle, un Grand Hôtel à Abriès, hôtel de luxe qui a été détruit, en , lorsque l'Adroit où il était situé a été incendié par les Allemands. Son fils, Maurice licencié en droit (1876-1950) reprendra les affaires de son père et s'intéressera à la margarine à partir de 1910, affaire qui fut développée et gérée par ses descendants jusqu'en 1988. Il sera décoré de la Croix de guerre lors de la Première Guerre mondiale. Également à côté de ses affaires il fut élu conseiller général, député, puis sénateur des Hautes-Alpes. Il a présidé, pendant la Seconde Guerre mondiale, le conseil départemental des Hautes-Alpes.

    Pour approfondir

    Bibliographie

    • (fr) Jean Noël Bourcier, Abriès, mon village natal, Gap, Vollaire Productions,

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2019, millésimée 2016, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2018, date de référence statistique : 1er janvier 2016.

    Références

    1. (fr) J. N. Bourcier (1983), page 3
    2. « Fiche d'Abriès », sur le site de l'IGN, Consulté le 01/02/2009.
    3. André Faure, Noms de Lieux & Noms de Famille des Hautes-Alpes, Gap, ESPACI OCCITAN, , 412 p. (ISBN 2-9131-3100-X)
    4. Communes décorées de la Croix de guerre 1939 - 1945
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    11. Ministère de l'Intérieur - Hautes-Alpes (Provence-Alpes-Côte-d'Azur), « Résultats de l'élection présidentielle de 2012 à Abriès » (consulté le )
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    14. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    15. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    16. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015 et 2016.
    17. « Données de la pyramide des âges d'Abriès », INSEE, Consulté le 01/02/2009.
    18. « Pyramide des âges des Hautes-Alpes en 1999 », INSEE, Consulté le 01/02/2009.
    19. « Inventaire général : Halle », notice no IA00124732, base Mérimée, ministère français de la Culture
    20. Notice no PA00080516, base Mérimée, ministère français de la Culture
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