Néolithique

Le Néolithique (autrement appelé « âge de la pierre polie »), qui succède au Mésolithique, est une période marquée par de profondes mutations techniques et sociales, liées à l’adoption par les groupes humains d’un modèle de subsistance fondé sur l’agriculture et l’élevage, et impliquant le plus souvent une sédentarisation. Les principales innovations techniques sont la généralisation de l'outillage en pierre polie, la poterie, le tissage, ainsi que le développement de l'architecture.

Un village néolithique sur palafittes reconstitué, sur le lac de Constance, près de Unteruhldingen, en Allemagne.

Selon les aires géographiques considérées, ces importantes mutations sont relativement rapides et certains auteurs ont pu parler de « révolution néolithique ». La néolithisation est toutefois un phénomène progressif, survenu à des dates différentes selon les régions. Le Néolithique débute au Proche-Orient au IXe millénaire av. J.-C. dans le Croissant fertile, et atteint la Grèce vers le VIIe millénaire av. J.-C. Il commence en Chine un peu plus tard, vers Le Néolithique prend fin avec l'apparition, puis la diffusion de la métallurgie du bronze, à partir de en Anatolie.

Apparition du concept et définition

Hache polie en diorite – Environs de Reims, France – Collection d’Alexis DamourMuséum de Toulouse.

Le mot « Néolithique » (du grec νέος, néos, nouveau, et λίθος, líthos, pierre) désigne littéralement l'« âge de la pierre nouvelle». Ce terme est proposé en 1865 par le préhistorien John Lubbock[1], qui subdivise l'âge de la pierre en un « âge de la pierre ancienne » ou « Paléolithique » et un « âge de la pierre nouvelle » ou « Néolithique ».

Le Néolithique a également été souvent qualifié d’« âge de la pierre polie » (se distinguant du Paléolithique, « âge de la pierre taillée ») puisque, dans de nombreuses régions, il est marqué par la systématisation du polissage de certains outils de pierre. Il convient toutefois de souligner que le polissage est déjà connu au Paléolithique supérieur, même s’il est très rare. Par ailleurs, les outils polis ne sont pas les seuls utilisés au Néolithique et le polissage suit presque toujours une phase de façonnage par percussion, sauf dans le cas du jade en Chine, les blocs étant uniquement travaillés par frottement.

Si la définition initiale est fondée sur une innovation technique, elle cède progressivement la place à une définition socio-économique : au Néolithique, les groupes humains n’exploitent plus exclusivement les ressources naturellement disponibles mais commencent à en produire une partie. La chasse et la cueillette continuent souvent à fournir une part substantielle des ressources alimentaires mais l’agriculture et l’élevage jouent un rôle de plus en plus important. L’agriculture implique le plus souvent l’adoption d’un habitat sédentaire et l’abandon du nomadisme des groupes de chasseurs-cueilleurs paléolithiques et mésolithiques.

Ce changement a souvent été présenté comme un affranchissement vis-à-vis des ressources naturelles : les groupes humains contrôleraient ainsi leur approvisionnement alimentaire. De fait, le passage à une économie de production a conduit à une véritable explosion démographique. Les travaux d’ethnologues tels que Marshall Sahlins ont cependant montré le revers de la médaille : une économie basée sur l’agriculture implique souvent un surcroît de travail et les récoltes demeurent dépendantes des aléas climatiques[2] d'où la continuation des pratiques de chasse, pêche et cueillette pour pallier d'éventuels déficits alimentaires liés à de mauvaises récoltes, ainsi que pour diversifier un régime alimentaire trop uniforme. La forte croissance démographique liée à l'adoption de l'agriculture est confirmée par l'étude des squelettes découverts dans les plus anciens sites néolithiques[3].

Le concept de neolithic package (paquet néolithique) correspond aux innovations techniques, espèces domestiquées (mouton, chèvre, bœuf) et culture matérielle caractéristiques de la période néolithique en Europe et Asie de l'Ouest[4]. Toutefois, ce concept ne peut être appliqué de manière systématique puisqu'il tend à amoindrir les particularités socio-culturelles créées par les interactions entre groupes à l'échelle locale et micro-régionale.

La « révolution néolithique »

Chèvre domestique.

L'expression « révolution néolithique » a été introduite (ou popularisée), en 1925, par l’archéologue australien Vere Gordon Childe[5],[6],[7]. Elle fait référence à un changement, radical et rapide, caractérisé par le passage d’une économie de prédation (chasse, cueillette) à une économie de production (agriculture, élevage)[8].

Cette hypothèse d'un changement rapide, si elle est encore largement discutée par les préhistoriens, s'oppose aujourd'hui à la théorie d'une évolution plus progressive[9],[10]. En effet, l’adoption de l’agriculture ne s’avère pas aussi rapide qu’on pouvait le croire durant la première moitié du XXe siècle. De plus, elle n’est ni synchrone à l’échelle des différents continents, ni universelle. Les premiers agriculteurs exploitaient encore les ressources naturelles et certains groupes ont conservé une économie de chasseur-cueilleur jusqu’à nos jours. Il existe également des exemples de groupes de pasteurs nomades. L'adoption d'une économie de production semble être un phénomène progressif, initié selon certains auteurs dès le début du Mésolithique[11].

Si la néolithisation est une des étapes majeures de l'aventure humaine, au même titre que la domestication du feu ou la révolution industrielle, le fait de la qualifier de révolution a été critiqué, dans la mesure où l'adoption des innovations qui la caractérisent n'est ni brutale, ni simultanée[8].

Chronologie

Début du Néolithique

La chronologie du Néolithique est particulièrement délicate à établir puisqu'elle diffère en fonction des régions du monde et en fonction des critères de définition que l'on retient. Plutôt qu'une époque, le Néolithique est considéré par certains auteurs comme un stade culturel défini par un ensemble de traits techniques, économiques et sociaux[8].

Il existe toutefois un consensus assez large pour reconnaître que le foyer de néolithisation le plus ancien se situe dans le croissant fertile du Proche-Orient, dans le sud-est de l'Anatolie, le nord de la Mésopotamie et le Levant, au plus tôt vers 11000 BP (avant le présent), c'est-à-dire environ 9000 AEC. Vers le milieu du IXe millénaire, les groupes humains, déjà en partie sédentaires, commencent à y domestiquer les animaux (mouton, chèvre, bovin) et les plantes (blé et orge, suivis de légumineuses comme les pois, les fèves et les lentilles) dans un but alimentaire. Vers , les premières poteries apparaissent ; elles se généralisent au cours des siècles suivants.

Les nouvelles connaissances et les nouvelles pratiques qui caractérisent le Néolithique du Proche-Orient gagnent progressivement l'Europe à partir de  ; puis s'étendent au sud de la Méditerranée et vers le sous-continent indien et le sud de l'Asie centrale. Elles suivent différentes voies et différents moyens de propagation ; il s'agit dans un premier temps essentiellement de migrations de populations issues du Croissant fertile.

Variétés péruviennes de maïs.

D'autres régions du monde connaissent un processus de « néolithisation » qui semble indépendant du Proche-Orient, par exemple en Chine, en Nouvelle-Guinée, en Afrique subsaharienne et sur le continent américain.
Les autres foyers de domestication des plantes et des animaux sont notamment :

Fin du Néolithique

La fin du Néolithique est également problématique. La période s'achève en principe avec le début de l'Âge du bronze, c'est-à-dire vers en Europe occidentale et en Chine. L'Âge du cuivre a été un temps considéré comme une période intermédiaire, marquée par l'émergence du travail de certains métaux (cuivre, or, argent), mais il se rattache en fait au Néolithique par de nombreux aspects, notamment son industrie lithique (outils en pierre polie) et osseuse.

Le Néolithique dans le monde

Innovations techniques

Pierre polie

La technique du polissage est utilisée dès le Paléolithique supérieur pour le travail des matières dures animales (os, bois, ivoire) mais aussi, plus rarement, de la pierre, notamment au Japon et en Chine. Elle est également attestée ponctuellement dans des sociétés de chasseurs-cueilleurs, comme dans le Mésolithique de la plaine russe ou chez les aborigènes d'Australie.

Toutefois la généralisation du polissage n’intervient qu’au Néolithique avec le développement des travaux de défrichage liés à l’agriculture. Cette technique permet en effet d’obtenir des haches et des herminettes aux tranchants réguliers et très résistants, qui pourront trancher les fibres du bois sans s'esquiller. Il est important de souligner que le polissage n’est que la dernière étape de la fabrication de la lame de hache et qu’elle intervient après un façonnage généralement bifacial.

Les outils de pierre polie sont réalisés à partir de roches dures (silex) ou de roches vertes tenaces, éruptives (basaltes, dolérites, etc.) ou métamorphiques (amphibolites, éclogites, jadéites, etc.). Les roches tenaces sont parfois travaillées par sciage ou bouchardage avant d’être polies. Le polissage s’effectue par frottement sur un polissoir dormant ou mobile (grès, granite, silex, etc.)[12],[13].

L'archéologie expérimentale a permis de montrer que le rendement du polissage à la main sur certaines roches très dures était de l'ordre de 5 à 20 g par heure, soit jusqu'à une centaine d'heures de travail pour certaines grandes haches. Dans ces conditions, il peut paraître surprenant que le polissage s'étende à toute la surface de l'outil et pas seulement la zone active. Le soin apporté à la confection des outils polis n'a donc pas seulement des motivations techniques mais également esthétiques et sociales. Ce dernier point est appuyé par des études réalisées en contexte ethnographique[14].

Débitage et retouche par pression

Parallèlement au polissage, d’autres méthodes sont développées pour produire des outils et des armes de chasse. C’est le cas du débitage par pression, qui permet d’obtenir des lames et des lamelles très régulières. La retouche par pression, employée dès le Solutréen en Europe mais aussi beaucoup plus tôt dans le Middle Stone Age sud-africain[15], revêt une grande importance au Néolithique pour la finition de certaines armatures telles que les pointes de flèches à pédoncule et ailerons.

Outre les outillages en pierre, multiples et variés bien connus et très étudiés, dans le temps comme dans l'espace, les Néolithiques se sont pourvus aussi de nombreux outils et ustensiles en bois, vestiges très rarement conservés. Seuls les milieux très secs (déserts) ou totalement humides (mers, lacs, marais, rivières) en ont livré ; par exemple les villages immergés de Charavines, Isère, en montrent une large panoplie, témoins de l'ingéniosité et de l'habileté des artisans de cette époque, un aspect des activités néolithiques généralement trop peu évoquées[16]. De même d'autres éléments datant du Néolithique, notamment un collier, ont été découverts aux Riaux.

Céramique

La poterie en céramique est considérée comme une des inventions les plus importantes du Néolithique, elle marque presque partout dans le monde le mode de vie agricole et sédentaire. Il n'existe cependant pas de lien exclusif entre les deux, il y a eu des groupes de chasseurs-cueilleurs fabriquant de la poterie (mais faisant souvent suite à une influence venant d'autres groupes agricoles et sédentaires) et des populations d'agriculteurs qui n'en produisaient pas encore.

La fabrication d'objets en terre cuite est en réalité une technique plus ancienne et est attestée dès le Paléolithique supérieur, comme pour la Vénus de Dolní Věstonice datant de 29 000 à 25 000 av. J.-C. (Gravettien)[17],[18], un exemplaire parmi d'autres déjà produit en quantité dans des fours importants sur certains sites. Des figurines animales en terre cuite très anciennes sont également connues dans des sites ibéromaurusiens d'Afrique du Nord, dont l'âge est estimé à 20 000 ans.

La poterie (au sens originel de fabrication de récipients en terre cuite) fait son apparition chez plusieurs groupes de chasseurs-cueilleurs en Russie, en Scandinavie, en Chine et surtout au Japon, durant la période Jōmon. La poterie Jōmon apparaît entre 15 000 et 12 000 ans av. J.-C.[19]

La poterie a enfin été inventée indépendamment au Proche-Orient durant le Néolithique et se répandra en devenant une des productions artisanales majeures de très nombreuses cultures néolithiques de l'Ancien monde, les poteries sont des objets utilitaires lourds mais elles deviennent très fonctionnelles pour des populations sédentarisées pratiquant l'agriculture qui doivent conserver des denrées. Elle est attestée à Ganj-i Dareh (Iran) vers 7 000 ans av. J.-C., à Tell Mureybet[20] (Syrie) entre 7 000 et 8 000 ans av. J.-C. Il existe cependant en Syrie et en Palestine un Néolithique précéramique qui perdure jusqu'au début du VIe millénaire av. J.-C. La poterie est définitivement adoptée autour de 6 000 ans av. J.-C. en Syrie ; elle est attestée à Jarmo (Irak) vers 5 400 av. J.-C. et peu après en Asie mineure. Les groupes néolithiques les plus avancés du Proche-Orient se lancent dans la colonisation de l'Europe et ils y apportent la poterie en même temps que la néolithisation, qui se répand alors très rapidement en Europe dès la seconde moitié du VIIe millénaire av. J.-C., avec la culture de la céramique cardiale en Méditerranée et la culture de la céramique rubanée en Europe continentale.

La généralisation de la céramique est une étape majeure dans le développement des techniques humaines. Il s'agit d'un matériau dont la transformation est irréversible, on ne peut pas obtenir de nouvelle argile à partir d'une terre cuite, car la structure moléculaire en a été irrémédiablement modifiée, alors que les outils en métal, même des alliages, peuvent à nouveau fournir les métaux qui les constituent. Elle est à la fois relativement simple à fabriquer et assez fragile, mais ses restes (tessons) se conservent généralement très bien. La céramique est donc une source d'information précieuse pour les archéologues qui en trouvent de grandes quantités sur les sites archéologiques. Le style de la céramique va se renouveler et évoluer rapidement, donnant lieu à d'innombrables variantes en termes de formes et de décors, et ainsi servir d'un des principaux marqueurs des différents courants culturels du Néolithique, qui sont souvent nommés et définis selon des styles de céramiques.

Métallurgie

La fin du Néolithique est également marquée par l'émergence de la métallurgie. La production d'objets en métal est attestée dès le VIIIe millénaire au Proche-Orient et en Anatolie[21]. Il s'agit de petits objets en cuivre réalisés par martelage à froid. La fusion du métal est plus tardive et n'est attestée jusqu'à présent qu'à la fin du VIe millénaire. Longtemps, l'apparition et le développement des objets en métal définissait le début de l'Âge des métaux qui débutait par l'Âge du Cuivre, et était suivi par l'Âge du Bronze et l'Âge du Fer.

Dans de nombreuses régions, l'utilisation de l'expression « Âge du Cuivre », ou « Chalcolithique » ou parfois « Énéolithique » tend à disparaître au profit d'expressions comme « Néolithique final » car en dehors de l'apparition et du développement très progressif des objets en métal, l'organisation sociale ne semble pas marquer de ruptures fondamentales par rapport aux autres sous-périodes du Néolithique[réf. nécessaire].

Débuts de l'agriculture et changements dans la société

L'apparition de l'agriculture est l'une des innovations néolithiques les plus lourdes de conséquences en ce qui concerne l'organisation sociale. La sédentarisation a longtemps été considérée comme une conséquence de l'agriculture ; il est désormais acquis qu'elle l'a au contraire précédée, notamment au Natoufien. Le climat particulièrement favorable du croissant fertile permettait à des groupes de chasseurs-cueilleurs d'assurer leur subsistance grâce aux abondantes céréales sauvages de la région[22]. La pression démographique aurait conduit ces groupes à s'étendre vers des régions moins favorables où il était nécessaire de prendre soin des céréales et des légumineuses pour en tirer pleinement parti[23].

L'agriculture et le perfectionnement des autres techniques

Reconstitution d'une faucille néolithique en bois avec des lames de pierre polie collées.
Hâche en silex poli dans sa douille en bois de cerf.

Les outils de pierre perfectionnés (pierre polie) permettent la fabrication d'outillage efficace et d'aménagements indispensables à l'agriculture et à l'élevage : houes, bâtons à fouir, faucilles, mortiers, couteaux, racloirs, pieux pour les enclos, greniers ou comme tuteurs.

L'existence d'excédents ponctuellement importants au moment des récoltes ou d'abattages groupés d'animaux entraîne le développement des méthodes de conservation : séchage, boucanage, fermentation contrôlée, salage, saumurage probablement déjà connues et des moyens nécessaires : greniers, claies, silos enterrés, jarres… L'utilisation de ces moyens peut être facilitée par la sédentarisation et la mise en œuvre accrue de techniques comme la vannerie ou le tressage de cordes rarement retrouvées lors des fouilles archéologiques[24]. Vannerie, étoffes tissées, récipients en céramiques ou plâtre, facilitent la préparation des graines (fabrication de cribles), le transport et le stockage des aliments.

Les débuts de l'agriculture semblent concomitants de la généralisation de la production de sel probablement rendue nécessaire par la place plus importante dans la ration prise par les céréales et légumineuses qui en sont moins pourvues que les produits de la chasse ou de la pêche[25].

Cuisine néolithique : restes de repas avec pierre de meule et vaisselle en argile, bois et bois de cervidés. Musée de l'Homme de Néandertal, Mettmann, Allemagne.

La production et l'utilisation du sel sont également facilitées par la disponibilité nouvelle des céramiques. Elles permettent notamment la cuisson de bouillies, d'aliments à l'eau salée ou dans leur jus, l'obtention de bouillons et la conservation de produits en saumure[20] . Sel et céramiques favorisent donc une cuisine plus variée limitant le gaspillage.

Les causes de l'émergence de l'agriculture

Voir aussi Histoire de l'agriculture#Comment l'agriculture est apparue

Pour J. Cauvin, l'explication de l'apparition de l'agriculture ne peut toutefois se résumer à des pressions environnementales ou démographiques mais est plus vraisemblablement socio-culturelle. Pour la première fois, les groupes humains ne se scindent pas lorsqu'ils atteignent le seuil critique au-delà duquel des tensions internes apparaissent : l'agriculture serait une solution pour créer de nouveaux rapports sociaux[26],[27]. Ces nouvelles structures sociales seraient même entraînées par un changement cognitif apparent chez l'humain, impliquant une évolution de son rapport avec son environnement naturel, ce que J. Cauvin identifie dans une « révolution des symboles »[26].

Il est peu probable qu'il existe une explication unique à l'adoption de l'agriculture dans les différents foyers de néolithisation à travers le monde : le mil est domestiqué au Sahara, l'orge, le blé et l'engrain au Moyen-Orient, le chanvre en Asie (montagnes de l'Inde et du Pakistan, plaines de l'Asie centrale ou région moyenne du fleuve Jaune)[28], le millet (Setaria italica) dans le bassin du fleuve Jaune, le riz dans le bassin du Yangzi Jiang en Chine, des plantes à tubercule en Asie du Sud-Est, le sorgho au Sahel, etc. Le radoucissement climatique consécutif à la fin de la dernière glaciation favorise la croissance des plantes, et la réussite de cette stratégie de subsistance. La chasse et la pêche sont cependant encore longtemps utilisées parallèlement à la culture et à l'élevage.

Si le chien a été domestiqué dès le Paléolithique[29],[30] par des chasseurs-cueilleurs, au Néolithique, les animaux commencent à être domestiqués pour leur viande, mais aussi pour le lait, la laine et le cuir). L'utilisation de leur force de travail, comme animaux de trait, de bât ou de selle, intervient plus tardivement. Le choix se porte sur quelques espèces, les plus dociles ou les plus prisées. Au tout début du Néolithique, il est évidemment souvent très délicat de déterminer si des restes osseux appartiennent à un animal sauvage ou à un animal domestique, tant ils sont encore proches. Les dates de domestication des différentes espèces sont donc sujettes à de nombreux débats (voir dates et lieux de domestication).

Apparition de la hiérarchisation, de la guerre et des États

L'apparition et le développement de la différenciation sociale et de la hiérarchisation font encore l'objet de nombreuses conjectures. Aucun consensus clair ne se dégage dans la communauté scientifique. Certains suggèrent que l'apparition du stockage des aliments et la constitution de réserves ont eu pour effet indirect un début de hiérarchisation de la société, avec la mise en place progressive d'une classe de guerriers pour protéger les champs et les réserves de la convoitise des groupes voisins. Le niveau supérieur de l'hypogée de Roaix (Vaucluse), daté de 2 090 ± 140 av. J.-C., a livré les squelettes imbriqués d'une quarantaine d'individus, hommes, femmes ou nouveau-nés, dont certains présentaient des pointes de flèches fichées dans les os du bassin ou au milieu du thorax : il s'agirait de l'une des plus anciennes preuves d'inhumation collective à la suite d'un massacre et de l'un des premiers témoignages de guerre[31].

Jean Courtin, qui a travaillé sur ce site, précise dans une interview[32] que « cette version est maintenant contestée par une thèse récente (ce serait une couche de mortalité normale d'un village) ». Il faut parler, de toute façon, de combats sporadiques, s'ils ont vraiment eu lieu. Les connaissances des préhistoriens ne permettent pas aujourd'hui de parler de « guerre » au Néolithique. Inférer sur des causes de massacres tout à fait putatifs ne peut conduire à considérer que les hommes du Néolithique étaient guerriers et encore moins qu'ils nous auraient légué une sorte de violence génétique. Il semble que les conditions sociales, la culture et l'apprentissage aient, par contre, joué un rôle déterminant dans les évolutions de la période. L'absence ou la réalité de conflits éventuels entre groupes humains semblent, durant cette période comme aujourd'hui, indissociables de ces trois éléments.

Sédentarisation, apparition des premières villes et de l'architecture

Reconstitution de Maydanets, vers 4000 av. J.-C., en Ukraine, une des grandes villes de la culture de Cucuteni-Trypillia.
Le cairn de Barnenez, daté de 4 600 av. J.-C., du début du Néolithique breton, est l'une des plus anciennes tombes monumentales au monde.

Comme évoqué précédemment, dans certaines régions la sédentarisation a précédé la découverte de l'agriculture, lorsque l'environnement apportait une subsistance suffisante tout au long des saisons. Par ailleurs, l'agriculture n'entraîne pas toujours la sédentarisation complète, certains groupes de pasteurs étant également nomades. Il existe également, en Inde et en Amazonie, des exemples de groupes d'agriculteurs nomades qui ne restent sur un territoire donné que le temps d'une récolte.

L'agriculture impose généralement de se fixer, de quelques mois, le temps de faire les récoltes, à quelques années, le temps que la terre s'épuise. Des constructions durables apparaissent, en torchis et en pierre, remplaçant les huttes de peaux des chasseurs-cueilleurs. Quand ces constructions se regroupent, naît alors le village. L'une des plus anciennes agglomérations est celle de Jéricho : les premières constructions de pierre y sont datées d'environ 9 000 ans av. J.-C. Elles sont légèrement antérieures à celles de Jarmo et de Choirokoitia, à Chypre. L'agglomération de Çatal Hüyük, en Anatolie, est l'exemple le plus éclatant d'une sédentarisation aboutie il y a environ 8 500 ans : extension sur 12 hectares, maisons à un étage en briques crues sans portes extérieures ni fenêtres, disposant d'une seule une trappe permettant l'aération et le passage vers les toits en terrasses, peintures murales. Certains chercheurs la considèrent comme un grand village dans la mesure où elle ne présente pas de véritable plan urbanistique, d'autres y voient une proto-ville (en) avec le plan agglutinant qui caractérise le Néolithique d'Anatolie (absence de ruelles, maisons rectangulaires pluricellulaires contiguës uniquement accessibles par les toits)[33]. De véritables villes apparaissent plus tard, préparant l’avènement futur des civilisations, notamment avec la culture de Cucuteni-Trypillia à la fin du Ve et le début du IVe millénaire av. J.-C., en Europe entre l'Ukraine, la Moldavie et la Roumanie. Ces villes, très organisées et planifiées en plan elliptique concentrique, pouvaient atteindre plusieurs kilomètres carrés et entre 10 000 et 20 000 habitants. Elles sont les plus anciennes villes de cette ampleur connues au monde. Cette culture a également élaboré une proto-écriture (ne servant pas encore à écrire de longs textes, il ne s'agit pas d'une écriture proprement dite) dont certains signes sont communs avec ceux de l’écriture sumérienne qui apparait plus tard.

La fin du Néolithique en Europe est également connue pour ses « cités lacustres ». Il apparaît que si elles étaient parfois effectivement édifiées sur pilotis, elles étaient souvent aussi construites en bordure de lacs et n'ont été submergées que bien plus tard. Ces sites sont caractérisés par une conservation exceptionnelle des matériaux organiques. Parmi les plus célèbres en France sont ceux situés au bord du lac de Chalain, dans le Jura, et du lac de Paladru à Charavines, en Isère. Ces deux villages ont livré une évolution précise des maisons ainsi que de nombreux vestiges en bois des activités quotidiennes et artisanales dans un environnement bien étudié[34]. Il existe de nombreux sites témoignant de ce type d'habitat lacustre dans l'arc alpin, en Suisse (sites de Bevaix et d'Auvernier à Neuchâtel).

Construction de bateaux

Le Néolithique voit le développement de la construction de bateaux qui, comme les pirogues de Bercy, permettent la pêche avec la pose de nasses et de filets, ainsi que le transport.

L'art

L'art néolithique est extrêmement diversifié dans ses expressions. Les artistes du Néolithique s'expriment à travers la décoration des objets utilitaires (céramique, haches polies) mais aussi par la réalisation de sculptures, de parures et d'œuvres rupestres.

Génétique

Expansion néolithique de la culture cardiale et de la culture rubanée en Europe d’après l'archéologie.

La question de savoir si l'agriculture s'est répandue au fil des migrations humaines ou par la diffusion des idées et des techniques agricoles a été longtemps débattue mais depuis récemment, d'importants progrès de la génétique sont venus confirmer l’existence de grandes migrations néolithiques dans diverses parties de l'Ancien monde :

Europe

Les études fondées sur l'ADN ancien, issu de restes humains datant du Néolithique, se sont enfin développées à partir des années 2000, grâce à d’importants progrès dans l’extraction, le séquençage et l'analyse de l'ADN ancien très fragmenté et altéré. Ces études ont d'abord concerné le Néolithique européen principalement, du fait de l’accès plus facile au matériel génétique par les scientifiques. C'est d'abord l'ADN mitochondrial qui est le plus souvent étudié dans un premier temps, car il est le plus facile à extraire et à multiplier en laboratoire, et plus rarement c'est l'ADN du chromosome Y qui sera ensuite extrait, le but dans les deux cas est de déterminer les haplogroupes d'un certain nombre d'individus anciens de diverses cultures archéologiques pour les comparer aux populations actuelles et ainsi tenter de déterminer l'histoire du peuplement de l'Europe. Mais ces portions infimes de l'ADN étant relativement isolées du reste du génome et sujettes à la dérive génétique et aux effets fondateurs, l'interprétation reste très délicate, chaque marqueur ayant sa propre histoire généalogique. Les nombreuses études génétiques de ces années apportent des interprétations diverses et souvent très contradictoires entre elles[35]. La synthèse de ces données[36],[37] permettait alors de mettre en évidence l’existence d'une importante discontinuité génétique entre le Mésolithique et le Néolithique en Europe, interprétée comme l'effet d'importants mouvements de population lors de la néolithisation de l'Europe, probablement en provenance d'une ancienne population du Proche-Orient.

Les années 2010 connaissent une révolution des études génétiques sur l'ADN ancien, puisque le séquençage de l'ADN autosomal (c'est-à-dire la quasi-totalité du génome humain) est désormais accessible pour l’archéologie. L'ADN autosomal permet enfin de mesurer précisément le degré de parenté génétique des populations entre elles, anciennes ou actuelles, ce qui permet de déterminer l'histoire des migrations humaines. La principale limite pour l'interprétation est cependant le manque de référentiel du fait du nombre encore limité de génomes anciens séquencés et les grandes lacunes qui persistent alors, qui se comblent peu à peu par l'apport de nouveaux échantillons.

C'est entre 2010 et 2012 qu'est enfin séquencé le génome d'Ötzi, l'« Homme des glaces » découvert congelé dans un glacier des Alpes, vieux de 5300 ans c'est-à-dire de la fin du Néolithique européen. Ötzi a alors révélé pour la première fois la grande parenté entre la population européenne ancienne du Néolithique et les populations actuelles du sud-ouest de l'Europe et en particulier la Sardaigne qui semble être restée un refuge actuel où l'ancienne population du Néolithique européen a perduré jusqu'à nos jours. Son haplogroupe Y G2a2a confirme également cette parenté, cet haplogroupe aujourd'hui minoritaire en Europe avait déjà été précédemment trouvé comme le plus fréquent à l'époque du Néolithique européen, il est de nos jours encore très fréquent en Corse et en Sardaigne[38],[35].

Ensuite d'autres génomes anciens de diverses cultures archéologiques, issus de nombreuses régions d'Europe et de périodes différentes, seront peu à peu séquencés, permettant d'avoir un entraperçu de plus en plus affiné de l'histoire du peuplement de l'Europe au Néolithique. La principale découverte en ce qui concerne le mouvement de néolithisation est alors que tous les échantillons issus de fermiers européens du Néolithique ancien et moyen, que ce soit en Hongrie (culture de Starčevo), en Allemagne (culture rubanée), en Espagne (culture cardiale et dérivés) ou encore en Suède (culture des vases à entonnoir), entre autres, semblent tous être très semblables génétiquement entre eux et très semblables à Ötzi, et forment une seule et même population génétique (cluster) baptisée EEF (pour « Early Europeans Farmers »)[39],[40], qui est étonnamment semblable à la population de la Sardaigne actuelle, et dans une moindre mesure très proche de toute l'Europe du Sud-Ouest actuelle. Cette population est bien distincte des anciens chasseurs-cueilleurs mésolithiques, ces derniers ont d'ailleurs persisté un moment à leurs côtés, les Européens du Néolithique sont alors supposés être issus au moins en partie d'une population ancienne du Proche Orient (différente de l'actuelle), mais l’absence de génome du Néolithique du Proche-Orient ne permettait pas encore de comparer à ce stade.

De même il existe une discontinuité partielle entre cette population du Néolithique et la population actuelle de l'Europe, attribuée principalement à l'arrivée des Indo-européens venus des steppes d'Europe de l'Est, durant les âges des métaux, et qui se sont mélangés à cette population du Néolithique pour donner les Européens actuels. Le mélange indo-européen est beaucoup plus important en Europe du Nord tandis que l'Europe du Sud, surtout du sud-ouest, est restée plus proche de l'ancienne population du Néolithique.

En 2015, grâce à l'augmentation du nombre d'échantillons disponibles permettant de plus fines comparaisons, Olalde et al.[41] ont pu déterminer que les anciens fermiers néolithiques européens étaient en réalité une population très homogène, et que, comme cela avait déjà été seulement supposé auparavant, les deux grands courants de néolithisation de l'Europe, le courant danubien (culture rubanée) et le courant méditerranéen (culture cardiale), sont en réalité le fait d'une seule et unique population colonisatrice issue d'une seule et même source commune qui a conquis la majeure partie de l'Europe presque sans mélange avec les chasseurs-cueilleurs rencontrés sur le chemin, même longtemps après la séparation des deux courants et ce jusqu'à l’atteinte des côtes atlantiques. On a pu ainsi déterminer que, si mélange il y aurait eu avec les anciens chasseurs-cueilleurs, celui-ci aurait alors plutôt eu lieu dans les Balkans, en amont de la séparation des deux grands courants, de sorte que les deux courants sont issus du même mélange génétique de départ. Cependant il manquait encore une pièce majeure au dossier : des échantillons du Proche-Orient ancien pour comparer.

Proche-Orient

Ce n'est qu'en fin 2015 que les premiers échantillons d'ADN autosomal du Néolithique du Proche-Orient sont enfin disponibles[42],[43], plus précisément d'Anatolie. Ceux-ci montrent une différence génétique très marquée vis-à-vis de la population actuelle d'Anatolie, cette dernière est donc issue de migrations et d'importants remplacements de population plus récents dans cette région. La population ancienne du Néolithique d'Anatolie était en revanche bien plus proche des Européens actuels, elle était surtout très étroitement apparentée aux anciens fermiers européens du Néolithique (les EEF[44]) qui étaient très semblables aux Sardes et aux Européens du Sud-Ouest actuels. Cela confirme par ailleurs l'origine orientale des EEF. À leur entrée en Europe, ces premiers agriculteurs n'ont connu en fait qu'un mélange très limité (7 à 11 %) avec les chasseurs-cueilleurs européens avant de coloniser et peupler une grande partie de l'Europe.

Une étude de Lazaridis et al. (publiée en juin 2016) constitue la première vaste exploration génétique des populations du Proche-Orient néolithique, elle apporte notamment de nouveaux échantillons d'ADN autosomal du Néolithique d’Anatolie, du sud du Levant (Natoufien, PPNB, PPNC) et du Zagros iranien. Les différentes populations anciennes du Néolithique du Proche-Orient étaient à la fois différenciées entre elles et partiellement différentes des populations actuelles de ces régions. Les Anatoliens du Néolithique, partiellement apparentés aux chasseur-cueilleurs européens du Mésolithique (WHG), sont la population source des grandes migrations néolithiques qui ont touché l'Europe. Les Levantins du Néolithique quant à eux, assez apparentés aux Anatoliens néolithique mais bien différenciés, sont la source principale des migrations d'origine eurasienne qui ont touché l'Afrique. La population de l'ouest de l'Iran néolithique (Zagros) est bien différenciée des deux premières, elle est en revanche assez étroitement apparentée aux CHG (anciens chasseurs-cueilleurs du Caucase du Paléolithique supérieur et du Mésolithique), les modèles de mélange suggèrent que cette population a migré vers l'Est dans le sous-continent indien durant le Néolithique. Ces résultats permettent de dire que la néolithisation d'une grande partie de l'Ancien monde s'est effectuée par d'importantes migrations originaires de différentes parties du Croissant fertile, ces migrations ont eu un impact génétique très important sur de nombreuses populations d'Eurasie et d'Afrique qui en descendent encore partiellement de nos jours[45].

Afrique

Fin 2015, le premier génome ancien de chasseur-cueilleur d'Afrique subsaharienne est disponible ; il est issu d'une grotte éthiopienne et date d'environ 2500 av. J.-C. La comparaison de ce génome avec les génomes des populations actuelles et anciennes d'Afrique et d'Eurasie a permis de déterminer que les Africains subsahariens modernes auraient tous reçu dans les derniers millénaires (pendant ou après le Néolithique) un apport génétique plus ou moins léger à important (selon les ethnies) en provenance d'Eurasie de l'Ouest. Parmi les populations eurasiennes anciennes et modernes, cette petite part supplémentaire d'ADN eurasien qu'on trouve chez les Africains subsahariens modernes a le plus d'affinités avec la population actuelle de la Sardaigne et avec les anciens fermiers néolithiques européens (les EEF). Cela suggère que l'Afrique subsaharienne a également été touchée de manière significative par les migrations néolithiques dont les EEF, génétiquement très proches des actuels Sardes, étaient les porteurs[46].

Par la suite, en février 2016, les auteurs de l'étude ont publié un erratum concernant leur étude. À la suite d'une erreur bio-informatique, l'influx de gènes eurasiens en Afrique subsaharienne a été surestimé. Il y a bien eu une importante migration en Afrique de l'Est en provenance d'Eurasie. Cependant elle s'étend beaucoup moins ailleurs en Afrique subsaharienne. Ainsi les Yoruba et les Mbuti ne présentent pas plus de gènes eurasiens que l'ancien Éthiopien de la grotte Mota[47].

En juin 2016, l'étude de Lazaridis et al. détermine que la population eurasienne source qui a contribué au génome des Africains de l'Est est plutôt l'ancienne population du sud du Levant du Néolithique, assez apparentée mais différenciée vis à vis de l'ancienne population d'Anatolie du Néolithique[45].

Sous-continent indien

Une étude de Jones et al. (publiée en 2015) apporte deux échantillons d'ADN autosomal du Caucase en Géorgie du Paléolithique supérieur et du Mésolithique, cette population est dénommée CHG. Cela permet de déterminer que la population actuelle de l'Inde pourrait être en grande partie issue d'un mélange assez récent (quelques millénaires seulement) entre deux populations : une première population théorique autochtone de l'Inde (dénommé ASI) qui avait une certaine parenté génétique avec les Andamanais (population ayant servi de référence dans l'étude) des Iles Andaman, et une seconde population eurasienne de l'ouest originaire des environs du Caucase arrivée plus tardivement en Inde par le nord-ouest. Dans le mélange les populations du sud de l'Inde sont restées un peu plus proches des Andamanais tandis que les populations du nord de l'Inde sont un peu plus proches des eurasiens occidentaux[48].

Selon Lazaridis et al. (juin 2016), la population de l'ouest de l'Iran du Néolithique (monts Zagros), qui est assez apparentée aux CHG, est la source de l'expansion néolithique vers l'Inde. Cette population aurait migré dans le sous-continent indien durant le Néolithique et s'y est mélangée à une population autochtone (ASI). Toutes les populations actuelles du sous-continent indien portent encore une part importante de cette population du Zagros néolithique, mais cette part d'ascendance est plus importante dans le nord-ouest. L'étude a aussi permis de déterminer que les populations actuelles du sous-continent indien ont un important apport génétique issu de la steppe eurasienne, arrivé en Inde plus tardivement à l'âge du bronze, et probablement à l'origine des langues indo-européennes d'Inde[45].

Notes et références

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  2. M. Sahlins, 1972, Âge de pierre, âge d'abondance. Économie des sociétés primitives (1976 pour la traduction française), (ISBN 2-07-029285-1).
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  28. cf. Histoire du chanvre.
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Annexes

Bibliographie

  • Jean-Paul Demoule (dir.), La Révolution néolithique dans le monde, Paris, CNRS éditions, (ISBN 2271069149).
  • Jean-Paul Demoule, La Révolution néolithique, Paris, Le Pommier, coll. « Le collège », .
  • Jean-Paul Demoule, Dominique Garcia et Alain Schnapp (dir.), Une histoire des civilisations : Comment l’archéologie bouleverse nos connaissances, Paris, La Découverte, .
  • (en) Colin Renfrew (dir.), The Cambridge World Prehistory, Cambridge, Cambridge University Press, .
  • Jean Guilaine, La seconde naissance de l'homme : Le Néolithique, Odile Jacob, (ISBN 2738132618).
  • Anne Lehoërff, Le Néolithique, Paris, Presses Universitaires de France, coll. « Que-sais-je ? » (no 4188), (ISBN 978-2-7154-0241-6).
  • Anne Augereau, Femmes néolithiques, le genre dans les premières sociétés agricoles, Paris, CNRS, coll. « Le passé recomposé », , 304 p. (ISBN 978-2-271-13727-2, présentation en ligne).

Articles connexes

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