Zodiaque

Le zodiaque (prononcé [zo.djak] en français) est une zone circulaire (de 360 degrés de long et 17 degrés de large) de la sphère céleste, dont l'écliptique occupe le milieu (l'écliptique prolonge dans l'espace l'orbite de la Terre autour du Soleil)[1]. Le zodiaque est aussi la zone dans laquelle, à nos yeux de Terriens, les planètes du système solaire effectuent leur course apparente autour de notre planète. Il y a une différence d'acception du terme zodiaque : zodiaque astronomique (zodiaque de treize constellations que le Soleil semble traverser en une année) et zodiaque astrologique (zodiaque des douze signes astrologiques de trente degrés chacun que le Soleil semble aussi traverser en une année).

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Mosaïque du Ve siècle de la synagogue de Beth Alpha représentant les signes du zodiaque.

Étymologie

Le substantif masculin[1] zodiaque  attesté en ancien français vers sous la graphie erronée (où le y a été confondu avec un z) dyodake[1]  a été emprunté  par l'intermédiaire du latin classique zodiacus[1], substantif masculin désignant le « cercle contenant les douze signes parcourus par le soleil »  au grec ancien ζωδιακός [κύκλος] / zôdiakós [kúklos], signifiant proprement « [cercle de] petits animaux », de ζῴδιον / zốdion, diminutif de ζῷον / zỗon : « animal ». Ce nom tire donc son origine de la représentation des constellations du zodiaque (sauf la Balance, anciennement partie du Scorpion, et le Verseau) sous la forme de créatures vivantes.

Constellations du zodiaque

Constellations du zodiaque

La trajectoire du Soleil sur la voûte céleste est l'écliptique. Les planètes et la Lune s'en écartent plus ou moins, et l'on retient comme limite conventionnelle du zodiaque une bande de 8°30 de latitude de part et d'autre de l'écliptique. L'écliptique traverse treize constellations dans le ciel, mais l'une d'entre elles, Ophiuchus (ou le Serpentaire), ne fait pas partie du zodiaque traditionnel de l'astrologie.

Celui-ci a été divisé en Babylonie au Ve siècle av. J.-C. en douze parties égales (une pour chaque mois de l'année) auxquelles on a donné le nom de la constellation la plus proche. Les douze signes du zodiaque apparaît pour la première fois dans une tablette cunéiforme astronomique datée de 419 av. J.-C. Elle présente un état différent du zodiaque des Grecs, mais plusieurs des signes de ce dernier y sont déjà présents sous le même nom ou un nom voisin (Jumeaux/Gémeaux, Crabe/Cancer, Lion, Balance, Scorpion, Capricorne, Géant/Verseau). Le zodiaque actuel, qui prend pour modèle celui des babyloniens, est décrit par Claude Ptolémée au IIe siècle[2].

Les constellations présentes dans le zodiaque sont : le Bélier, le Taureau, les Gémeaux, le Cancer (ou le Scarabée, ou le Crabe), le Lion, la Vierge, la Balance, le Scorpion, Ophiuchus (ou le Serpentaire), le Sagittaire, le Capricorne (ou la Chèvre), le Verseau et les Poissons.

« Les douze Signes du Zodiaque ont été ainsi appelés, parce qu'au temps des premiers Astronomes il leur répondait des Constellations qui avaient à peu près par la disposition de leurs étoiles, les figures des noms qu'on leur a donnés : mais à présent ces constellations n'y répondent plus, ayant rétrogradé vers l'Orient de plus de vingt-huit degrés par le mouvement propre des étoiles fixes ; de sorte que la constellation du Bélier, qui du temps d'Hipparque répondait à la première douzième partie du Zodiaque, répond présentement à la seconde ; où était autrefois la Constellation du Taureau, qui à présent est dans la troisième partie douzième du Zodiaque. »[3],[4].

Signes du zodiaque

Un loubok russe.

Le zodiaque a été divisé par Claude Ptolémée en quatre parties égales de 90° de longitude écliptique chacune, correspondant aux quatre saisons, elles-mêmes subdivisées en trois parties égales de 30°, soit au total douze portions de l'année portant le même nom que la constellation se trouvant « derrière » (certains affirment que les constellations ont donné leur nom aux signes[5] ; d'autres soutiennent l'inverse[N 1]) :

  • le Bélier (Aries), premier signe du zodiaque, est le secteur où le Soleil entre à l'équinoxe de printemps, aux alentours du 20 mars, qui était la période de la nouvelle année dans les calendriers antiques et qui l’est encore dans certains calendriers actuels, tel le calendrier persan[N 2] ;
  • le Taureau (Taurus) ;
  • les Gémeaux (Gemini) ;
  • le Cancer (Cancer) ;
  • le Lion (Leo) ;
  • la Vierge (Virgo) ;
  • la Balance (Libra), accueille le Soleil à partir de l'équinoxe d'automne, vers le 23 septembre ;
  • le Scorpion (Scorpio) ;
  • le Sagittaire (Sagittarius) ;
  • le Capricorne (Capricornus), est le secteur où le Soleil entre au solstice d'hiver, aux alentours du 21 décembre, date à laquelle il culmine au zénith du tropique du Capricorne ;
  • le Verseau (Aquarius) ;
  • les Poissons (Pisces), qui achèvent le cycle.

Ces signes sont des secteurs réguliers de 30°, conventionnellement décomptés à partir du point vernal. Ils n'ont dès l'origine qu'un rapport lointain avec les constellations du même nom, dont les limites et positions sont irrégulières. De plus, ce rapport s'est constamment distendu au fil du temps, du fait de la précession des équinoxes. Les signes du zodiaque dit tropique/tropical (du grec "tropikos", qui tourne) ne doivent donc pas être confondus avec les constellations du même nom, qui appartiennent au zodiaque dit sidéral.

« Ainsi quand on dit que le Soleil est dans un Signe, cela ne se doit pas entendre des Signes du Firmament, c'est-à-dire, du Ciel des étoiles fixes, mais des douzièmes parties du Zodiaque du Premier Mobile, qu'on appelle Dodecatemories, pour les distinguer des douze Signes du Firmament. Ce Zodiaque du Premier Mobile se nomme Zodiaque Rationnel, pour le distinguer du Zodiaque du Firmament, qui a été appelé Zodiaque visible, ou Zodiaque sensible, parce que l'on y voit les douze constellations ou Signes Célestes qui le composent ; & quand on dit qu'une Planète est dans un tel Signe, cela veut dire que la ligne droite tirée de la Terre par cet Astre rencontre dans le Firmament une partie de ce Signe. »[3]

Pendant plus de deux millénaires, les astronomes (et les astrologues) ont repéré le mouvement des corps célestes non pas en degrés depuis le point vernal (longitude écliptique) comme de nos jours, mais en degrés depuis le signe courant. Ces deux méthodes sont équivalentes : une position planétaire à 17° du Lion (le cinquième signe) est à 4 × 30° + 17° = 137° du point vernal. Cette notation a été abandonnée par les astronomes à la seconde moitié du XIXe siècle.

Il faut souligner que contrairement à ce que l'on peut lire dans des revues présentant complaisamment des « horoscopes » par signe, les limites d'un signe astrologique  c'est-à-dire le signe dans lequel se trouve le soleil à la naissance  ne se situent pas à une date fixe, le passage du soleil au signe suivant se fait à une date (et une heure) qui varie d'une année sur l'autre. Ainsi, le passage de l'équinoxe (entrée du soleil dans le signe du bélier) est généralement le 20 mars, mais l'heure d'occurrence se décale d'à peu près six heures d'une année à l'autre. Ceci parce que l'année tropique ne fait pas un nombre entier de jours, mais sensiblement 365,25 jours. De ce fait, l'équinoxe tombe parfois le 21 mars, le recalage au 20 mars se faisant chaque année bissextile. De plus, les dates traditionnellement indiquées au XXe siècle ne sont plus valables pour le XXIe siècle, l'année 2000 ayant été bissextile. Il faut en outre signaler que les représentations du cercle zodiacal sont généralement sinistrogyres (tournant en sens inverse des aiguilles d'une montre) alors que leur sens traditionnel est dextrogyre (ce qui se conçoit aisément puisque les quatre cadrans représentant chacune des saisons oblige à placer le printemps à droite, c'est-à-dire à l'Est, et l'automne à gauche, à l'Ouest).

Caractères Unicode

Illustration des conséquences de la précession des équinoxes sur le zodiaque astronomique.

En Unicode, les symboles sont encodés dans le bloc des symboles divers[6]:

  1. U+2648 bélier (HTML : ♈)
  2. U+2649 taureau (HTML : ♉)
  3. U+264A gémeaux (HTML : ♊)
  4. U+264B cancer (HTML : ♋)
  5. U+264C lion (HTML : ♌)
  6. U+264D vierge (HTML : ♍)
  7. U+264E balance (HTML : ♎)
  8. U+264F scorpion (HTML : ♏)
  9. U+26CE serpentaire (HTML : ⛎)[7]
  10. U+2650 sagittaire (HTML : ♐)
  11. U+2651 capricorne (HTML : ♑)
  12. U+2652 verseau (HTML : ♒)
  13. U+2653 poissons (HTML : ♓)

Zodiaque et astrologie

Les signes du zodiaque sont utilisés dans l'astrologie comme repères spatio-temporels permettant d'établir les correspondances sur lesquelles repose cette pratique. Elle utilise pour cela la position de divers objets dans le zodiaque. Entre autres : les planètes, le Soleil, la Lune, et sur le plan local : l'horizon (l'ascendant étant le point de l'écliptique coupé par l'horizon est) et le méridien (le Milieu du Ciel correspondant au point où se trouve le Soleil à midi).

Nature des signes

Élément Cardinal Fixe Mutable
Feu Bélier Lion Sagittaire
Terre Capricorne Taureau Vierge
Air Balance Verseau Gémeaux
Eau Cancer Scorpion Poissons

L'astrologie tropicale

Position de la bande zodiacale au fil de l'année : Les quatre sphères représentent les positions du Soleil au début de chaque saison. Le plan horizontal vert représente la terre ferme (l'horizon physique) pour une personne située sur le 50e parallèle. Les cercles verts et rouge représentent respectivement les tropiques et l'équateur projetés dans le ciel.

Le zodiaque dit tropical (mot venant du grec tropikos signifiant qui tourne) est le zodiaque des saisons[8]. Le schéma ci-joint représente la trajectoire apparente annuelle du Soleil lorsqu'en vision géocentrique, il semble se déplacer autour de la Terre. On distingue bien les quatre temps forts correspondant aux quatre boules : les deux solstices (le Soleil arrête de « monter » ou de « descendre » et inverse sa tendance) et les deux équinoxes (où le Soleil passe la même durée de temps « en haut » et « en bas »). Cela délimite les quatre saisons. Chaque saison est subdivisée en trois (selon la distinction ci-dessus : Cardinal, Fixe et Mutable) ce qui permet d'obtenir les douze signes de l'astrologie tropicale (celle des journaux).

L'astrologie sidérale

L'astrologie sidérale, pratiquée essentiellement hors d'Occident (astrologie védique ou jyotish), divise également l'écliptique en douze zones de grandeur égale, mais elle aligne la frontière de la constellation astrologique du Bélier avec une étoile particulière plutôt qu'avec l'équinoxe de printemps, ce qui fait que les signes astrologiques sidéraux sont assujettis à la même précession que les constellations.

Le décalage entre les signes tropicaux et les signes sidéraux (les constellations) est de nos jours (en 2004) de l'ordre de 25° environ selon la mesure de l'Ayanamsa par les astrologues hindous.

Les astrologies chinoises et indiennes ont une tradition propre pour désigner les signes, dont la liste n'a pas de lien avec les signes du zodiaque traditionnels.

À noter l'astrologie hellénistique, qui semble utiliser une astrologie sidérale fondée sur le zodiaque ptolémaïque.

Influence de la symbolique zodiacale

Cette symbolique a été fréquemment et largement utilisée depuis l'époque gréco-romaine jusqu'à nos jours. Selon Jacques Halbronn, le zodiaque a subi diverses corruptions et les attributions des dieux-planètes aux signes ne correspondent pas. Ainsi, les gémeaux évoquaient au départ un couple (dans les almanachs et les livres d'heures, le mois de mai représente un couple, comme dans Les Très Riches Heures du duc de Berry) ce qui correspond à Vénus et non à Mercure comme on peut le lire dans le Tetrabiblos de Claude Ptolémée (IIe siècle de notre ère).

Dans certaines représentations de la France romane, on voit le Christ éclairant de son auréole, tel un soleil, entouré de douze animaux représentant ses apôtres[9].

Il y a aussi l'association traditionnelle des quatre évangélistes aux quatre signes fixes : Luc et le Taureau, Marc et le Lion, Jean et le Scorpion (représenté sous la forme transfigurée de l'aigle[10]) et Matthieu et le Verseau (l'Homme déversant le flot de la connaissance), composant ainsi le Tétramorphe. Cette symbolique est sans doute issue d'une tradition plus ancienne symbolisant les quatre saisons, d'après la concordance entre ces différentes saisons et la position du soleil dans ces différentes constellations :

  • le taureau pour le printemps (symbole de fertilité)
  • le lion pour l'été (symbole de la puissance, due à la chaleur écrasante)
  • le scorpion pour l'automne (symbole de la mort qui arrive, l'empoisonneur)
  • le verseau pour l'hiver (saison des pluies).

Notons que les quatre étoiles fixes dites royales correspondent à une telle distribution : Aldébaran dans la constellation du Taureau, Régulus dans celle du Lion, Antarès dans celle du Scorpion et enfin Fomalhaut dans celle du Poisson Austral, à proximité de la constellation du Verseau[11].

Enfin, certains auteurs[12] ont établi un parallèle entre les douze tribus d'Israël et les signes du zodiaque. Jésus de Nazareth est originaire de la tribu de Juda, dont il est dit dans la Genèse qu'elle est « comme un jeune lion ».

Notes et références

Notes

  1. à l'instar de Claude Ptolémée dans son Tetrabiblos : par exemple, selon lui le signe astrologique de la Balance a été dénommé ainsi parce que « les espaces du jour et de la nuit sont égaux pour toute la Terre » ; un autre exemple est le signe astrologique du Cancer (ou Écrevisse) dénommé ainsi selon lui « parce que le Soleil entrant dans ce signe, recule en arrière, tournant son cours en une latitude contraire. »
  2. Mis en place en 1079 par le mathématicien Omar Khayyām, le calendrier persan divise en six mois de durées égales les durées séparant les deux périodes entre le solstice d’hiver et le solstice d’été. Il s’ensuit que les six premiers mois durent tous trente-et-un jours et les six derniers trente jours, ce qui correspond aux signes astrologiques.

Références

  1. Définitions lexicographiques et étymologiques de « zodiaque » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales (consulté le 11 janvier 2016).
  2. Cécile Michel, « Zodiaque », dans F. Joannès (dir.), Dictionnaire de la civilisation mésopotamienne, Paris, , p. 291. Voir aussi (en) Lorenzo Verderame, « The Primeval Zodiac: Its Social, Religious, and Mythological Background », dans José Alberto Rubiño-Martín, Juan Antonio Belmonte, Francisco Prada et Antxon Alberdi (dir.), Cosmology Across Cultures, San Francisco, Astronomical Society of the Pacific, coll. « ASP Conference Series » (no 409), , p. 151–156.
  3. La géographie et cosmographie, Ozanam, MDCCXX.
  4. On dit que les équinoxes se précèdent (c'est la précession des équinoxes) mais il ne faut pas inverser les choses en se disant que les étoiles-repères du Bélier se retrouvent dans le signe saisonnier des Poissons : les étoiles-repères du Bélier se retrouvent bien dans le signe saisonnier du Taureau.
  5. Par exemple Marie Delclos dans son livre Astrologie, racines secrètes et sacrées, éd. Dervy, Collection La Roue Céleste, 1994, (ISBN 2-85076-629-1)
  6. « Symboles du zodiaque dans le bloc des symboles divers », Le standard Unicode version 5.0
  7. (en) « Zodiacal symbols in Unicode block Miscellaneous Symbols », The Unicode Standard>date=2010
  8. en Occident, dans les zones de climat tempéré, zone de naissance de l'astrologie.
  9. Dans son ouvrage Symbolique des apôtres, paru aux éditions Dervy, Robert-Jacques Thibaud reprend une roue zodiacale mettant en regard chaque apôtre avec un signe du zodiaque extraite des Carnets de Villard de Honnecourt (début du XIIIe siècle).
  10. Voir à ce sujet le paragraphe L'Aigle et le Scorpion dans l'article Astrologie (page 289) de Jacques Halbronn dans l'Encyclopædia Universalis copyright 2002
  11. Jacques Halbronn, Clefs pour l'astrologie, éd. Seghers, (ISBN 978-223210-440-4), 1993, p. 67.
  12. tel Omraam Mikhaël Aïvanhov dans Le zodiaque, clé de l'homme et de l'univers, ed. Prosveta, p. 147-162.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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