Année bissextile
Une année bissextile (ou un an bissextil) est une année comportant 366 jours au lieu de 365 jours pour une année commune. Le jour supplémentaire, le , est placé après le dernier jour de ce mois qui compte habituellement 28 jours dans le calendrier grégorien. Sauf cas particuliers précisés ci-après, les années sont bissextiles tous les quatre ans. L'année 2020 est bissextile et les années 2024 et 2028 le sont aussi.
Pour l’article homonyme, voir année bissextile (film).
Ce genre d'année existe pour compenser la différence de temps entre l'année calendaire (365 jours) et l'année solaire, c'est-à-dire le temps pris par la Terre pour effectuer une révolution complète autour du Soleil, qui est 365,242 jours. Un jour surnuméraire est donc ajouté régulièrement pour que la moyenne de la durée des années calendaires soit la plus proche possible de l'année solaire. Sans cette correction, la date des saisons se décalerait progressivement dans le calendrier.
Règle actuelle
Depuis l'ajustement du calendrier grégorien, l'année n’est bissextile (comportant 366 jours)[1] que dans l’un des deux cas suivants :
- si l'année est divisible par 4 et non divisible par 100 ;
- si l'année est divisible par 400 (« divisible » signifie que la division donne un nombre entier, sans reste).
Sinon, l'année n'est pas bissextile : elle a la durée habituelle de 365 jours (elle est dite année commune).
Ces règles traduisent la formule :
qui approxime assez précisément les décimales de l'année tropique qui vaut ~365,242 jours.
Ainsi, 2021 n'est pas bissextile. L'an 2008 était bissextil suivant la première règle (divisible par 4 et non divisible par 100). L'an 1900 n'était pas bissextil car divisible par 4 et par 100 (première règle non respectée) et non divisible par 400 (seconde règle non respectée non plus). L'an 2000 était bissextil car divisible par 400.
Le calendrier julien, qui avait cours avant le calendrier actuel, ne distinguait pas les fins de siècles (années divisibles par 100). Une année était bissextile tous les quatre ans, sans autre exception. Le calendrier julien avait ainsi une année moyenne de 365,25 jours, au lieu des 365,242 jours de l'année tropique, ce qui a engendré l'accumulation d'une dizaine de jours de retard en quinze siècles.
L'instauration du calendrier grégorien a permis d'une part de rattraper le retard en supprimant des jours, et d'autre part de ralentir le rythme en supprimant trois années bissextiles tous les 400 ans. Ce calendrier grégorien offre selon les règles énoncées une année moyenne de 365,243 jours, ce qui est encore un peu trop long, mais n'engendre qu'un retard de trois jours en 10 000 ans.
Si pgcd(a,50) < pgcd(a,80) alors a est bissextile
Histoire des années bissextiles
Les mois intercalaires de l'année de Numa
L'habitude d'ajouter une journée intercalaire afin de rattraper le retard pris par l'année civile sur l'année solaire remonte aux Romains. Ceux-ci, avant le calendrier julien, utilisaient l'année dite « de Numa » de 355 jours, soit douze mois lunaires. Le retard avec le calendrier solaire était compensé par des mois intercalaires d'une durée variable fixée par le grand pontife. Ce système s'était cependant déréglé au moment des guerres civiles.
Les calendriers luni-solaires de type chinois, encore utilisés dans nombre de pays de l'Asie du Sud-Est pour fixer les fêtes traditionnelles, adoptent aussi ce principe : ajout d'un mois intercalaire 7 fois en 19 ans, selon un cycle dit « de Méton ».
Le jour intercalaire de Jules César
En 45 avant l'ère chrétienne, Jules César, alors dictateur (au sens latin du terme) et grand pontife de la République romaine, fit appel à l'astronome grec Sosigène d'Alexandrie, afin de régler le décalage trop important que l'on constatait entre les années solaires et civiles depuis les guerres civiles. Sosigène d'Alexandrie n'eut qu'à puiser dans le calendrier égyptien et se remémorer le décret de Canope pour proposer une solution. Ainsi, Jules César fixa notre année de 365 jours, plus une journée intercalaire tous les quatre ans.
Ce jour « additionnel » se plaçait juste avant le 24 février[1]. Il s'agissait donc d'un « bis ». On nommait le 24 février a. d. VI Kal. Mart., soit ante diem sextum Kalendas Martias, ce qui signifie « le sixième jour avant les calendes de mars » (les Romains comptaient les jours à rebours, bornes incluses, à partir de trois dates de référence présentes dans chaque mois, à savoir les calendes, le 1er du mois, les ides, le 13 ou 15 selon les mois, et les nones, neuf jours bornes incluses avant les ides, comme leur nom l'indique, c'est-à-dire le 5 ou 7) ; le « bis » se disait donc tout naturellement a. d. bis VI Kal. Mart., soit ante diem bis sextum Kalendas Martias : « le sixième jour bis avant les calendes (le premier jour) de mars ». Une année bissextile comprend deux fois le sixième jour avant le premier mars ; « deux fois [le] sixième » se dit bis sextus en latin ; par l'ajout du suffixe -ilis, est dérivé l'adjectif bissextilis, d'où « bissextile » en français.
Plus tard, le jour intercalaire fut positionné le 29 du mois de février, à partir du moment où la méthode latine de décompte des jours fut remplacée par celle que nous employons toujours aujourd'hui.
29 février
Les personnes étant nées un 29 février fêtent habituellement leur anniversaire le 28 février les années non bissextiles comme 2011 ou 2013. Dans certains pays, par exemple à Taïwan, une personne née un 29 février l'est légalement le 28. Par exemple, une personne née le aurait eu 18 ans le .
Depuis 1980 en France, un petit groupe de personnes édite un journal qui paraît seulement les 29 février, appelé La Bougie du sapeur. En 2020, il publie son numéro 11.
30 février
En 1700, la Suède tenta d'utiliser un calendrier julien modifié pour passer graduellement du calendrier julien au calendrier grégorien. Le processus devait réduire graduellement un jour par an, pendant 11 ans. Seule l'année 1700 fut ainsi modifiée et en 1712 pour rattraper le calendrier julien, il fallut rajouter un jour supplémentaire en février qui devint ainsi doublement bissextile[2] et possédait un 30 février.
En 1929, l'Union soviétique introduisit un calendrier révolutionnaire dans lequel chaque mois avait 30 jours, et les cinq ou six jours en excès étaient des jours de congé ne faisant partie d'aucun mois, à la manière des sans-culottides du calendrier républicain français. Les années 1930 et 1931 eurent donc un « 30 février » (un 2e mois de 30 jours), mais en 1932 ce calendrier fut partiellement abandonné et les mois retrouvèrent leur longueur antérieure.
Notes et références
- « Les années bissextiles », sur imcce.fr, IMCCE - L'Institut de Mécanique Céleste et de Calcul des Éphémérides (consulté le )
- « Liste des années bissextiles », sur Annee-bissextile.com (consulté le )
Voir aussi
Articles connexes
- Calendrier
- Intercalation (mesure du temps)
- Jour épagomène
- Année séculaire bissextile
- Année bissextile commençant un lundi
- Année bissextile commençant un mardi
- Année bissextile commençant un mercredi
- Année bissextile commençant un jeudi
- Année bissextile commençant un vendredi
- Année bissextile commençant un samedi
- Année bissextile commençant un dimanche
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