Sagittaire (astrologie)
Le signe astrologique du Sagittaire, de symbole ♐︎, est lié aux personnes nées entre le 23 novembre et le 21 décembre en astrologie tropicale[2]. Il correspond pour celle-ci (la plus populaire en Occident) à un angle compris entre 240 et 270 degrés comptés sur l'écliptique (le cercle des signes du zodiaque) à partir du point vernal[3]. Il est associé à la constellation du même nom en astrologie sidérale.
Pour les articles homonymes, voir Sagittaire.
Astrologie
Le signe du Sagittaire serait lié à l’élément classique du feu selon l'astrologie tropicale et l'astrologie conditionaliste. Cependant, l'astrologue André Barbault a déclaré dans son livre L'astrologie, entretiens avec Michèle Reboul[4] : « Le Sagittaire n'est pas un signe de feu, mais d'air, voire d'air et de feu. La flèche enflammée qui le caractérise symbolisant à la fois le feu et l'air (le sagittaire étant aussi un centaure ailé) ».
Ce signe partage donc l'élément feu avec le Bélier et le Lion et l'élément air avec le Verseau, la Balance et les Gémeaux.
Son opposé est le signe des Gémeaux. Claude Ptolémée dans son Tetrabiblos a rejeté les décans[5], mais les maîtres des décans d'après Teukros (Ier siècle apr. J.-C.) nous sont connus[6]: le premier décan du signe du Sagittaire est gouverné par Mercure, le deuxième décan par la Lune, et troisième décan par Saturne.
Le sagittaire et la figure mythologique de l'Archer
Le sagittaire est le plus souvent représenté par l'animal mythique du Centaure, créature grecque mi-cheval, mi-homme. La figure de cet être hybride a été empruntée à la mythologie mésopotamienne et en particulier au dieu Pabilsag, dont le nom signifie "Archer" et qui est représenté comme un centaure ailé tirant à l'arc. L'emprunt de cette allégorie astronomique à une civilisation voisine ne fut toutefois pas sans difficulté puisque, dans les mythes grecs, il est inconcevable qu'un centaure puisse manier un arc, arme humaine par excellence [7]. En effet, dans les mythes grecs, les Centaures n'ont guère bonne réputation et pour cause : ce sont des êtres primaires, impulsifs, grossiers et bagarreurs qui utilisent des troncs d'arbres et des rochers pour se battre. Quant aux deux seuls Sages, Chiron et Pholos, ceux-ci sont pacifiques et donc désarmés.
Devant ce paradoxe problématique, certains auteurs, comme Eratosthène[8] et Hygin[9] évoquèrent, en lieu et place d'un centaure, la figure de Crotos, fils d'Euphémé, la nourrice des Muses dont il était très apprécié, qui aurait été figuré comme un centaure car il excellait à l'équitation et qui tenait dans ses mains un arc et une flèche car il était également très doué à la chasse.
Le poète Hygin est également le premier à évoquer une autre hypothèse en identifiant la figure de l'Archer à Chiron : alors que son ancien élève Héraclès avait tué plusieurs centaures devant sa grotte, Chiron sortit pour l'aider à nettoyer le carnage. Et c'est en retirant du corps d'un centaure une flèche corrompue par le sang mortel de l’Hydre de Lerne que le précepteur du héros se serait involontairement blessé. Mortellement infecté, mais ne pouvant trouver la paix dans la mort du fait de son immortalité, il échangea cette dernière contre la vie de Prométhée ou fut métamorphosé en étoile. Si cette légende permettrait d'expliquer pourquoi le Sagittaire tient une flèche, elle demeure problématique pour la présence de l'arc tendu par l'Archer.
Symbolisme
Dernier signe d’automne, juste avant le solstice d’hiver, il est un trait d’union entre la fin du cycle de la vie (dans le scorpion) et la « sagesse de l'âge » (qui l’attend dans le capricorne) ; aussi le voit-on fréquemment associé au coup de foudre (perpétuation) et à l'enseignement (transmission).
Signe de feu, d’un feu qui couve sous la cendre (des préjugés), qui réchauffe les cœurs, redonne espoir et confiance en soi ; c’est un feu qui se communique, qui se transmet généreusement ; c’est une « lumière qui brille dans les ténèbres et que les ténèbres ne peuvent saisir… » ; c’est une étoile filante (une flèche) qui indique une direction à suivre, « comme un éclair déchire la nuit »[10]
Représentation dans la fiction
Saint Seiya
Les chevaliers d'Or du Sagittaire ont la réputation d'être parmi les plus forts de leur ordre, et destinés à de grandes responsabilités. Ainsi, Aiolos[11] (dans le manga originel) sera l'un des deux candidats (avec Saga des Gémeaux) pour succéder au Grand Pope Shion, 13 ans avant le début de l'histoire. Aussi, dans "The Lost Canvas", Sisyphe sera le chef des armées du Sanctuaire, après la mort héroïque du Grand Pope du XVIIIe siècle. Chacun de ces deux personnages aura l'occasion d'affronter un antagoniste majeur de leur œuvre (Saga pour Aiolos, Hadès pour Sisyphe), et disposent de la Flèche d'Or, technique capable de terrasser un Dieu..
Masami Kurumada, le mangaka, a puisé dans l'imagerie la plus visible du signe : l'archer. En effet, les chevaliers du Sagittaire possèdent un Arc d'Or, et peuvent matérialiser des flèches d'une précision et d'une puissance redoutables. De plus, leurs attaques sont liés à l'élement Feu : les flèches projetées sont proches visuellement des "météores de Pégase" (Ryu Sen Kei en VO), attaque signature de Seiya, et rejoignent le symbolisme de la lumière dans les Ténèbres, et de l'étoile filante. Les éléments habillant les techniques de ce signe sont régulièrement la lumière, la foudre et/ou le feu.
Et justement, Seiya[12] portera quelquefois l'armure du Sagittaire, et est comparable psychologiquement à ses prédécesseurs : courageux, droits, déterminés et guidés par l'espoir et la certitude de leur victoire contre leurs ennemis. [NB : Seiya, né un 1er décembre, est du signe du Sagittaire.]
Autre point important, l'armure d'Or du Sagittaire est la seule disposant, de base, d'ailes pour voler.
Fairy Tail
Dans ce manga où les signes du zodiaque sont des esprits invoqués via des clés d'or[13] magiques, au nombre de 13 (Serpentaire inclus), le Sagittaire est gagné par la constellationiste Lucy Heartfillia au début du manga, après avoir accompli une quête.
L'esprit, nommé Sagittarius, se révélera être un homme costumé, entre le dandy et le soldat, avec une fausse tête de cheval comme chapeau. Il est un archer d'une très grande précision, et ayant de bonnes idées stratégiques (selon la demande qu'on lui fait). Ses principales préoccupations sont son utilité et sa loyauté envers sa maîtresse.
Final fantasy XII : The Zodiac Age
Le Zodiaque est ici représenté par les 13 Invocations du jeu, les Eons (ou Espers en VO), des demi-dieux s'étant révoltés contre leurs créateurs, et condamnés à servir les humains qui les vaincraient. Parmi eux, Shemhazai le Sycophante[14], apôtre du Sagittaire, est un élément déterminant de ce conflit : gardienne et protectrice des Dieux, elle les a trahi pour rejoindre la rébellion, et révélera aux renégats les faiblesses de ses maîtres, ainsi que des connaissances à l'humanité. Elle sera défiée par les héros durant l'intrigue principale, dans les souterrains de Ghilvegane.
Son apparence est celle d'une femme, mi-humaine mi-cheval, avec des sabots aux pieds et à la peau rouge, habillé d'un poncho lui cachant le buste et la tête, et accompagnée d'une machine de forme chevaline, alimentant ses deux arbalètes. Son élément est l'âme, elle peut donc déployer des attaques infectant la Psyché de ses ennemis ainsi que leur voix, empêchant l'usage de certains sorts nécessitant la parole (comme les invocations). On retrouve donc encore l'imagerie du tir de précision, qui a premièrement inspiré les développeurs du jeu.
Son nom est inspiré de Samyaza, un ange déchu de la tradition Juive, qui enseigna des sciences interdites aux humains, par l'intermédiaire d'une femme avec qui il a passé un marché.[15]
Illustrations
- Portail royal de la cathédrale de Chartres, portail central.
- Vitrail sud de la cathédrale de Chartres.
Références
- La date exacte variant d'année en année, il est nécessaire de consulter la position du Soleil dans les éphémérides pour le jour-frontière.
- Le zodiaque dit tropical est le zodiaque des saisons.
- André Barbault, Traité pratique d'astrologie, ed. Seuil, 1961, (ISBN 2-02-001899-3), p. 23 et 26
- (Éditions Pierre Horay, 1978, (ISBN 2-7058-0072-7)
- W.E. Peuckert, L'astrologie, Petite Bibliothèque Payot, 1980, p. 100.
- tels qu'ils sont rapportés par W.E. Peuckert dans l'opus déjà cité, à la page 103.
- Amandine Marshall [https://www.academia.edu/32706958/_Le_Sagittaire_une_constellation_d%C3%A9rangeante_Arch%C3%A9ologia_551_pp._54-59, Archéologia 551, février 2017, p. 54-59.
- Eratosthène de Cyrène, Catastérismes, catastérisme 28.
- Hygin, L’astronomie, Livre II, chapitres 27, 1 et 38, 1
- « Le Sagittaire : aperçu astrologique », sur Alexandre de Patmos (consulté le )
- « Aiolos », dans Wikipédia, (lire en ligne)
- « Seiya », dans Wikipédia, (lire en ligne)
- « Personnages de Fairy Tail », dans Wikipédia, (lire en ligne)
- (en) « Shemhazai (Final Fantasy XII) », sur Final Fantasy Wiki (consulté le )
- « Samyaza », dans Wikipédia, (lire en ligne)
Voir aussi
Bibliographie
- Gerold Dommermuth-Gudrich, 50 incontournables mythes, les plus célèbres mythes de l'Antiquité, éditions La Martinière 2004
- Luc Bigé, La symphonie du Zodiaque, traité des douze signes, éditions de Janus, 2000
Articles connexes
- Portail des religions et croyances
- Portail sur l'astrologie
- Portail du scepticisme rationnel