Wonder Woman

Wonder Woman est une super-héroïne de bande dessinée américaine créée par William Moulton Marston (sous le pseudonyme de Charles Moulton), qui apparaît pour la première fois en octobre 1941 dans All Star Comics #8. Elle est, à cette époque, l'une des premières super-héroïnes et demeure la plus célèbre d'entre elles.

Pour les articles homonymes, voir Wonder Woman (homonymie).

Wonder Woman
Personnage de fiction apparaissant dans
Wonder Woman.


Lynda Carter dans la série télévisée The New Adventures of Wonder Woman.

Alias Princesse Diana (véritable identité)
Diana Prince (pseudonyme)
Naissance Île de Themyscira
Espèce Amazone
Pouvoirs Super-force, vol, super-vitesse, longévité accrue, télépathie animale, résistance au contrôle mental, grande résistance à la magie, régénération, projection astrale
Armes Lasso magique
Bracelets pare-balles, épée, bouclier
Famille Reine Hippolyte (mère)
Zeus (père ; divinité)
Arès (demi-frère ; divinité)
Affiliation Ligue de justice d'Amérique
Themyscira
Star Sapphire Corps
Ennemi de Doomsday
Arès
Steppenwolf
Cheetah

Créé par William Moulton Marston
H. G. Peter (dessins)
Interprété par Cathy Lee Crosby
Lynda Carter
Gal Gadot
Voix Monique Thierry (Wonder Woman)
Ingrid Donnadieu (Batman v Superman : L'Aube de la Justice, Wonder Woman, Justice League)
Films Wonder Woman (1974)
Batman v Superman : L'Aube de la justice
Wonder Woman (2017)
Justice League
Wonder Woman 1984
Zack Snyder's Justice League
Séries Wonder Woman (1975-79)
Wonder Woman (2011, non diffusé)
Première apparition Âge d'or
All Star Comics #8
(décembre 1941)
Version Moderne
Wonder Woman vol. 2 #1 (février 1987)
Éditeurs DC Comics

Dans la plupart des adaptations, Wonder Woman est la princesse Diana d'une tribu d'Amazones dont les origines sont liées à la mythologie grecque. Ambassadrice amazone dans notre monde, elle possède différents pouvoirs surnaturels ainsi que des cadeaux des dieux grecs, comme un lasso magique (qui détecte la vérité et provoque une sensation de brûlure en cas de mensonge) et des bracelets à l'épreuve des balles. Elle fait aussi partie de la Ligue des justiciers d'Amérique.

Marston a voulu faire de Wonder Woman un personnage féministe, et la plupart des scénaristes qui ont repris le personnage, particulièrement ceux des années 1980 et suivantes, l'ont représentée ainsi.

En dehors des bandes dessinées, elle est aussi connue pour l'adaptation télévisuelle de ses aventures, avec Lynda Carter, diffusée aux États-Unis de 1975 à 1979.

D'autre part, Wonder Woman apparaît, dans des séries de dessins animés adaptant l'univers DC, Super Friends des années 1970 et 1980 et La Ligue des Justiciers des années 2000. On la retrouve également dans le film Batman v Superman : L'Aube de la Justice, sorti en avril 2016, mais elle est surtout l'héroïne du film qui lui est consacré, Wonder Woman, sorti en 2017.

Elle apparait dans les films de l'univers cinématographique DC.

Origine du personnage

En 1940, le psychologue William Moulton Marston est conseiller éditorial pour la société All-American Publications, dirigée par Max Gaines. Lassé de ne voir que des super-héros masculins, il crée une super-héroïne nommée Suprema the Wonder Woman[1]. Max Gaines, intéressé par le concept, accepte l'idée de Marston qui crée la série sous le nom de plume Charles Moulton (combinaison de son 2e nom et de celui de Max Gaines). Bien que Marston porte entièrement la responsabilité de la création, le responsable éditorial Sheldon Mayer, apporte sa pierre et convainc l'auteur de ne garder que la seconde partie du nom. Le dessin est confié à H. G. Peter, artiste expérimenté, qui réalisera presque toutes les aventures de l'héroïne jusqu'en 1958[2].

Dans une parution de 1943 de The American Scholar, Marston dit : « Même les filles ne voudront pas être des filles tant que nos archétypes féminins manqueront de force, de vigueur et de puissance. Comme elles ne veulent pas être des filles, elles ne veulent pas être tendres, soumises, pacifiques comme le sont les femmes bonnes. Les grandes qualités des femmes ont été méprisées à cause de leur faiblesse. Le remède logique est de créer un personnage féminin avec toute la force de Superman plus l'allure d'une femme bonne et belle. »

À la création du personnage, le communiqué de presse précise : « Wonder Woman a été conçue par le docteur Marston dans le but de promouvoir au sein de la jeunesse un modèle de féminité forte, libre et courageuse, pour lutter contre l'idée que les femmes sont inférieures aux hommes et pour inspirer aux jeunes filles la confiance en elles et la réussite dans les sports, les activités et les métiers monopolisés par les hommes »[3].

Évolution du personnage

De 1940 à 1947

Héraclès combattant les Amazones, détail d'une amphore attique à figures noires, vers 530-520 av. J.-C., Paris, musée du Louvre.

En décembre 1941, Wonder Woman fait ses débuts dans le numéro 8 de All-Star Comics. Dans ce comics on voit Steve Trevor, pilote de l'armée américaine s'écraser sur Paradise Island. Il est recueilli par Diana, la « fille » de la reine Hippolyte qui dirige cette île où se sont réfugiées les Amazones après leur défaite face à Hercule. Diana est en réalité une fille créée à partir d'argile et à laquelle les dieux ont donné la vie. Steve Trevor est obligé de quitter l'île mais il est accompagné par Diana qui l'emmène dans son avion invisible. Diana a aussi pour mission d'aider les États-Unis, présentés comme la « dernière citadelle de la démocratie ». Elle prend l'identité de Diana Prince, devient la secrétaire de Steve Trevor et commence à combattre le crime[4].

Ses aventures sont ensuite racontées dans le premier numéro de Sensation Comics (janvier 1942).

Six mois plus tard (été 1942), elle obtient un titre à son nom, faisant d'elle la première super-héroïne à avoir son propre comic book.

En 1943, Marston qui a du mal à tenir le rythme soutenu d'écriture imposé par le comic book et le comic strip demande à une de ses étudiantes, Joye Hummel, de l'aider[5]. Elle accepte mais son nom n'apparaît jamais. C'est seulement en 1947, à la mort de Marston que son travail est reconnu et qu'elle devient scénariste à part entière de la série[6]. C'est durant ces années que sont posées les fondations du personnage qui serviront pendant les quarante années suivantes. Le dessinateur H. G. Peter lui donne une allure féminine assez simple mais bien identifiable, qui contraste avec les autres super-héros de l'époque.

Armée de ses bracelets à l'épreuve des balles, de son lasso magique, et forte de son entraînement d'amazone, Wonder Woman est l'archétype de la femme parfaite dans l'esprit de Marston. Elle est belle, intelligente, forte, mais a néanmoins un côté doux. À cette époque, ses pouvoirs provenaient de sa «concentration d'amazone», et non d'un cadeau des dieux.

Le « lasso magique » de Wonder Woman est censé avoir été forgé de la ceinture magique d'Aphrodite qui fut léguée à Hippolyte (la mère de Wonder Woman) par la déesse. Afin de faire le lasso, le dieu Héphaïstos emprunta la ceinture de l'Olympe, en retira les liens et s'en servit pour créer le lasso. Il est incassable, infiniment extensible et a le pouvoir de faire obéir ceux qui en sont encerclés, et plus particulièrement de leur faire dire la vérité.

Diana Trevor, la mère du personnage Steve Trevor, est membre du Women Airforce Service Pilots. Elle s'était accidentellement écrasée sur l'île mythique de Themyscira, lors d'une mission dans les années 1940. Elle fut alors enterrée avec tous les honneurs par les Amazones, qui furent émues par son sacrifice. Le nom du personnage principal de la série, « Princesse Diana », « Diana Prince » ou « Wonder Woman », est tiré de celui de cette femme pilote, ainsi que son costume, fabriqué à partir de l'uniforme de la pilote que les Amazones vénérèrent.

Wonder Woman était aidée par les « Holliday Girls », avec la gourmande Etta Candy à leur tête. Etta fut la seule du groupe à prendre une réelle importance. Elle serait d'ailleurs l'un des personnages les plus durables de la série.

Des dessins de femmes ligotées par des hommes illustrèrent occasionnellement les couvertures de Sensation Comics et Wonder Woman de 1942 à 1947. Dans le no 3 de Wonder Woman, c'est la super-héroïne elle-même qui prend le dessus, ligotant des femmes, et, dans une scène mémorable, les habillant de fourrures, puis les chassant dans la forêt, pour finalement les attacher et les exposer sur un plateau. Ces subtils sous-entendus érotiques dans les albums ont été remarqués par les historiens de la bande dessinée, qui ont débattu pour savoir s'il s'agissait d'une façon pour Marston d'exposer ses propres fantasmes (certaines biographies prétendent qu'il aurait été adepte du bondage) ou s'il s'agissait d'un moyen (conscient ou non) d'attirer les jeunes lecteurs[7].

Durant cette période, Wonder Woman rejoint la Justice Society of America, la première équipe de super-héros, dans la revue All-Star Comics. Mais, l'époque étant ce qu'elle était, Wonder Woman, bien que l'un des membres les plus puissants du groupe, est reléguée au rang de secrétaire.

Wonder Woman n'arrête pas simplement les criminels, mais veut les réformer. Il y a, près de Paradise Island, une petite île appelée Transformation Island, sur laquelle se trouve un centre de réhabilitation. La « soumission par l'amour » est en effet un des thèmes importants de Wonder Woman, même s'il fut parfois parodié, les criminels se rendant à la belle héroïne pour profiter de sa compagnie.

Elle est d'abord dessinée par Harry G. Peter, et son visage prend les traits de la Première dame Eleanor Roosevelt, de l'actrice Betty Grable et de la militante Margaret Sanger ; elle invoque notamment la « Grande Héra » la « Souffrante Sappho ». Début 1942, un sondage est publié dans All Star Comics, interrogeant les lecteurs pour savoir si Wonder Woman, même si elle est une femme, peut rejoindre la Ligue des justiciers ; le oui l'emporte largement. Elle en est la seule femme et le dessinateur Gardner Fox la fait devenir secrétaire de la société. Dans un épisode figurant l'entrée des héros dans la guerre, Wonder Woman est présentée comme restant aux États-Unis pour répondre au courrier des lecteurs, ce qui irrite son créateur William Moulton Marston ; en 1943, il dessine un épisode où elle devient présidente des États-Unis. Après 1947, la mort de Marston et dans un contexte où les femmes laissent pour beaucoup leur place aux soldats rentrés du front, l'héroïne sort alors de ce côté féministe pour jouer des rôles, hors son côté héroïne, de baby-sitter, de mannequin ou d'actrice[3].

De 1947 à 1958

En 1947, Robert Kanigher reprend le personnage le plus souvent illustré par H. G. Peter. Celui-ci est parfois remplacé par Irwin Hasen ou Irv Novick. La série perd un peu de son lustre d'antan : moins féminine, Wonder Woman s'affirme en tant qu'héroïne américaine. H. G. Peter continua jusqu'au numéro 97. Peter et Marston manquent à ceux qui ont vécu cet âge d'or des comics books.

Dans les dernières histoires, les capacités de Wonder Woman s'accroissent. Ses boucles d'oreilles lui offrent la possibilité de respirer dans l'espace, l'origine de son avion invisible (à l'origine un avion à hélices, un P-40 Warhawk ou un P-51 Mustang, mais devenu, afin de suivre l'évolution technologique, un avion à réaction) est expliquée, sa tiare devient un boomerang indestructible et ses bracelets lui permettent de communiquer avec Paradise Island.

Ces modifications n'influèrent pas sur l'audience de la série, contrairement à la crise qui allait suivre.

Fin de l'âge d'or et années 1960

Couverture du livre de Fredric Wertham, Seduction of the Innocent (1954).
Cosplay de Wonder Woman enfant, dite Wonder Tot.

En 1954, le docteur Fredric Wertham fait paraître son livre Seduction of the Innocent, dans lequel il expose son point de vue anti-comics. Cette publication marque pour beaucoup la fin de l'âge d'or des comics. Pour faire face aux critiques, les éditeurs créent la Comics Code Authority, de fait un organisme de censure. Dans le cadre de l'application de ce code, la dimension féministe de Wonder Woman est mise entre parenthèses[8].

Wonder Woman connaît de nombreux changements à partir du milieu des années 1950 et pendant les années 1960. Son origine est réécrite, attribuant ses pouvoirs à une combinaison de dons faits par des divinités grecques et romaines.

Dans les années 1960, le scénariste Robert Kanigher décide d'appliquer une formule déjà testée sur Superman sous la direction de Mort Weisinger, à savoir se pencher sur la jeunesse du protagoniste. À l'instar de Superboy, la bande dessinée évoque les péripéties de la jeune Diana, dite Wonder Girl. Le scénariste poursuit dans cette veine en mettant en scène « Wonder Tot », autrement dit Wonder Woman enfant. Sous le nom de « Wonder Queen », la reine Hippolyte se joint aux aventures de sa fille[9],[10].

Le scénariste Bob Haney - qui n'a sans doute pas compris que Wonder Girl n'était pas un personnage séparé - inclut cette dernière dans l'équipe des Teen Titans, avec Robin, Kid Flash, et Speedy. Quelques années plus tard, on donne une origine séparée à Wonder Girl, faisant d'elle une orpheline sauvée par Wonder Woman.

Ère Diana Prince/I Ching

Incarné par Diana Rigg, le personnage d'Emma Peel dans la série télévisée Chapeau melon et bottes de cuir inspire la version d'une Wonder Woman démunie de super-pouvoirs.
Après sa réécriture controversée de Wonder Woman en 1968, Dennis O'Neil remporte un succès public et critique en scénarisant les aventures de Batman, Superman et Green Lantern[11].

À la fin des années 1960, un nouveau responsable éditorial, Mike Sekowsky est nommé pour s'occuper de la série dont les ventes sont très faibles. DC envisage même de supprimer le comics mais comme une adaptation à la télévision est envisagée, la société préfère en continuer la publication. En outre, une clause du contrat passé avec le créateur de Wonder Woman précise que si le comics cessait de paraître, les droits du personnage reviendraient à Marston ou à ses enfants.

Sous la direction de Sekowsky, Wonder Woman renonce à ses pouvoirs afin de pouvoir rester dans le « monde des hommes », plutôt que d'accompagner ses sœurs amazones dans une autre dimension où elles pourraient conserver leur magie. À compter du 178e numéro de Wonder Woman (), les scénarios sont signés par Dennis O'Neil puis, après le départ de celui-ci, par Sekowsky[12],[13].

La nouvelle direction prise par la bande dessinée est très influencée par des personnages comme Emma Peel de la série britannique Chapeau melon et bottes de cuir[14],[15]. Désormais propriétaire d'une boutique de mode, Diana Prince se retrouve vite sous l'aile d'un mentor chinois et aveugle nommé I Ching (en), dépeint comme son supérieur dans tous les domaines[16]. Avec l'aide de son guide asiatique, Diana s'entraîne à utiliser son corps comme une arme, apprenant les arts martiaux et la maîtrise des armes, afin d'entreprendre des aventures dans le style « agent secret ». En dépit de ses années d'expérience en tant qu'amazone et super-héroïne, elle acquiert un tempérament moins affirmé, démontrant une émotivité, un manque d'assurance et une soumission marquée vis-à-vis des personnages masculins, à commencer par I Ching qui lui prodigue fréquemment des remontrances qu'elle accepte passivement[17]. Durant six numéros successifs, le comic book s'intitule même The Incredible I-Ching ! And... the New Wonder Woman[18].

Peu après le début de la « nouvelle Wonder Woman », les éditeurs coupent progressivement les ponts avec le monde des super-héros de DC Comics, notamment en tuant Steve Trevor (bien que le personnage soit réapparu plus tard). Une exception notable demeure la confrontation entre Diana et Catwoman.

La nouvelle série est parfois scénarisée par des écrivains peu familiers des comics, tel l'auteur de science-fiction Samuel R. Delany qui en écrit les deux derniers numéros. L'auteur tente d'y insuffler un propos féministe, sans parvenir à restituer le caractère habituellement bien trempé de Diana[19].

Conçu pour le 35e anniversaire de Ms. Magazine à l', ce collage de couvertures reproduit partiellement la couverture « Wonder Woman for President » du premier numéro de la revue publiée en par Gloria Steinem, féministe américaine et fan de la super-héroïne[20],[21].

Cette période a ses supporters comme ses détracteurs. Certains apprécient l'abandon du kitsch des premières aventures comics pour des histoires plus sérieuses. D'autres trouvent que la bande dessinée tourne complètement le dos à l'histoire originale. Sur une couverture controversée, on voit Diana Prince tirant sur un avion avec une mitraillette ; à l'opposé de l'image traditionnelle de Wonder Woman, cette Diana Prince n'hésite pas à tuer pour se défendre ou pour défendre les autres.

L'arc narratif de la « nouvelle Wonder Woman » s'interrompt dans le 204e numéro (), où la justicière retrouve finalement ses super-pouvoirs et son costume peu après la disparition brutale de la figure paternelle incarnée par I Ching[22]. Le retour de la Wonder Woman originale est en partie dû à une campagne à laquelle participa la féministe Gloria Steinem, outrée que la plus célèbre des super-héroïnes puisse être dépouillée de ses pouvoirs[23] et caractérisée comme une femme dépendante[24]. En 1972, Wonder Woman est nommée « symbole de la révolte féministe », dans le contexte d'une nouvelle vague de lutte de mouvements de femmes, même si certaines critiquent le personnage mythique et préfèrent les réalisations concrètes[3].

L'ère I Ching, malgré les controverses qu'elle a suscitées, a eu une influence certaine sur la suite des aventures de Wonder Woman et sur ses adaptations télévisées (notamment les 2e et 3e saisons de la série avec Linda Carter).

Des années 1970 jusqu'à Crisis on Infinite Earths

À la suite du retour de la Wonder Woman originale, l'héroïne essaie de se faire ré-admettre au sein de la Ligue des Justiciers. Elle doit pour cela passer douze épreuves, chacune étant secrètement supervisée par un membre différent de la ligue.

À peine Wonder Woman a-t-elle été réadmise au sein de la Ligue des Justiciers que DC Comics décide de changer une nouvelle fois le format de ses aventures, car, dans l'intervalle, les aventures de Wonder Woman avaient été adaptées à la télévision, dans une série qui fut très populaire et dont l'action se situait pendant la Seconde Guerre mondiale, comme dans les premiers albums.

DC décida donc de situer aussi ses histoires à la même époque, ce qui était possible grâce au concept « multivers » de DC (les deux Wonder Woman existant dans deux mondes parallèles différents).

Wonder Woman participa à une série de batailles « épiques » pendant les années 1970 et 1980, jusqu'à sa mort en 1986 dans Crisis on Infinite Earths (CIE). Mais le personnage ne resterait pas mort très longtemps.

Après Crisis (1986)

Le dessinateur et scénariste George Pérez en charge du redémarrage de la série en 1987.

Après Crisis, Greg Potter et George Pérez furent chargés de redémarrer les aventures de la super-héroïne, en 1987.

Les fans et les critiques considèrent les 60 numéros créés par Pérez comme l'un des points culminants de l'histoire de Wonder Woman. Pérez et Potter donnèrent à Wonder Woman une personnalité féministe, et les recherches approfondies de Pérez en matière de mythologie grecque insufflèrent plus de profondeur et de richesse que dans les versions précédentes.

Dans sa nouvelle incarnation, Wonder Woman est Diana, une princesse et émissaire de Paradise Island dans le monde des hommes. Au début, elle ne garde pas son identité secrète, et ne se comporte pas non plus comme une « super-héroïne », son personnage étant d'abord celui d'une ambassadrice méconnaissant le « monde des hommes. » Diana parle seulement le grec ancien, et doit apprendre l'anglais quand elle arrive aux États-Unis, au lieu de savoir le parler intuitivement. Néanmoins, Diana a reçu un entraînement de guerrière et n'hésite pas à tuer son adversaire lorsque c'est nécessaire. Les sujets de ses aventures sont la guerre, l'injustice, l'inégalité, la mort, et divers conflits impliquant les dieux de l'Olympe.

Les personnages secondaires sont eux aussi modifiés. Par exemple, Steve Trevor est changé en un officier de l'Air Force, qui paraît beaucoup plus âgé que Diana, et la traditionnelle romance entre les deux est abandonnée. À la place, Trevor est lié sentimentalement à Etta Candy, qui devient elle-même une officier militaire de rang important et plutôt ronde, mais sans exagération. Cheetah, l'ennemie de Diana, devient une femme qui peut se transformer en une féroce créature féline-humanoïde, du même niveau que Diana au combat.

Après que Pérez eut quitté les séries de comics, d'autres écrivains et dessinateurs, tels que William Messner-Loebs, John Byrne ou Greg Rucka, ont essayé de marcher sur ses traces, avec plus ou moins de bonheur.

Seconde crise : Infinite Crisis (2005-2006)

S'opposant à Maxwell Lord et à Superman, Wonder Woman comprend que le second est mentalement contrôlé par le premier. Batman est alors grièvement blessé par Superman. Même si Diana peut battre Superman, elle comprend qu'il n'y a qu'un moyen de mettre fin à ce duel fratricide : tuer Maxwell Lord. Sans plus hésiter, elle lui brise le cou, scène relayée sur de nombreuses télévisions dans le monde entier (effet, à l'avance, orchestré par Maxwell Lord). Malgré son acte qui les a sauvés, elle est désavouée par Superman et par Batman ; une crise de confiance s'ensuit donc entre les trois amis. Malgré cela, elle se joint aux autres héros pour combattre les protagonistes qui ont engendré l'Infinite Crisis après avoir aidé et combattu aux côtés des Amazones de Themyscira. À la fin de l’Infinite Crisis, Diana, Bruce et Clark décident de se retirer pendant un an. Pour Diana, c'est avant tout une manière de se « ressourcer » et de reconsidérer son rôle en tant que Wonder Woman. Cela s'inscrit dans le One Year Later, période pendant laquelle Donna Troy devient la Wonder Woman par intérim.

Infinite Crisis a exercé une influence importante sur la biographie officielle de Wonder Woman, puisque l'un des effets de cette crise est l'altération plus ou moins importante d'événements de l'Univers DC. La première période de la Wonder Woman moderne (commençant à la fin des années 1950, finissant en 1986 et qui avait été « annulée » par les effets de la CIE) est rétablie dans certaines de ses grandes lignes. Ainsi, elle fait bien partie des membres fondateurs de la première Ligue de Justice et ne meurt pas pendant la CIE (bien que les circonstances entourant ce dernier événement restent obscures). Cependant, les origines actuelles de Wonder Woman restent bien celles narrées par George Perez dans les premiers numéros de la deuxième série Wonder Woman, en 1987.

Bisexualité

Fin 2016, Greg Rucka annonce publiquement la bisexualité du personnage[25],[26]. Il indique qu'il s'agit pour lui d'une évidence, étant donné l'univers interne du comics où, dans l'île Themyscira d'où vient Wonder Woman, des femmes vivent entre elles sans présence masculine[27]. Si pour des fans assidus, ainsi que Gail Simone, cette confirmation n'est en rien une surprise[28], l'annonce a été abondamment reprise et commentée sur les réseaux sociaux[29],[30].

L'annonce de la bisexualité de Wonder Woman vient à une époque où DC Comics met en avant davantage de diversité et de visibilité de personnages LGBT dans ses productions ; ainsi, plusieurs autres personnages de l'univers DC  Catwoman, John Constantine, Harley Quinn ou encore Poison Ivy   sont annoncés ou confirmés comme bisexuels dans les années 2010[31].

Adaptations à d'autres médias

Série télévisée des années 1970 et remake annulé en 2011

La première tentative d'adaptation au petit écran a lieu en 1967, à la suite du succès de la récente série Batman. Greenway Productions, la compagnie derrière la série Batman, produit un « essai » de quatre minutes et demie pour Wonder Woman, avec Ellie Wood Walker dans le rôle de la princesse amazone. La série aurait sans doute gardé le même esprit kitsch et décalé que Batman, mais ne dépasse pas le stade de projet. Wonder Woman apparaît aussi dans des dessins animés, notamment dans Superfriends pendant les années 1970. La seconde adaptation filmée est pour un téléfilm en 1974 avec une Cathy Lee Crosby blonde, sans pouvoirs et avec un costume assez éloigné de l'original.

De 1976 à 1979, c'est l'actrice Lynda Carter qui est choisie pour incarner l’héroïne dans la série The New Adventures of Wonder Woman. Elle prêtera ses traits au personnage pendant 60 épisodes.

En 2011, le réseau de télévision américain NBC met sur les rails un nouveau projet de série télévisée avec Adrianne Palicki dans le rôle-titre et Elizabeth Hurley. Mais après le tournage de l'épisode Pilote, la chaine ne validera pas le reste de la saison et la série sera annulée.

Cinéma de 2016 à aujourd’hui

En 2005, le projet d'un film consacré à Wonder Woman est annoncé, avec pour réalisateur Joss Whedon. Le , ce dernier explique sur son site internet qu'il se retire du projet, n'ayant pu s'entendre avec Warner Bros sur un scénario. La sortie du film est alors repoussée en 2009. L'annonce de la production du film a suscité, pendant deux ans, une avalanche de rumeurs (souvent démenties aussitôt) concernant l'identité de l'actrice qui devrait incarner l’héroïne. En expliquant les motivations de son retrait du projet, Joss Whedon a mis fin à ces rumeurs, affirmant que le casting du film n'avait jamais commencé et qu'aucun nom n'avait été évoqué.

Le , Gal Gadot est choisie pour jouer le rôle de Wonder Woman et signe également un contrat de trois films avec le studio, qui comprend Justice League et un film Wonder Woman en solo[32]. Wonder Woman apparaît initialement au sein de l'univers cinématographique DC dans Batman v Superman : L'Aube de la justice, un film américain en prise de vue réelle, la suite de Man of Steel. La super-héroïne apporte une aide significative à l'Homme d'acier (incarné par Henry Cavill) et au Chevalier noir (interprété par Ben Affleck) afin de vaincre Doomsday, un monstre créé par Lex Luthor à partir de la dépouille de Zod. Wonder Woman se défend beaucoup mieux contre cette créature que les deux héros masculins[33], selon le vœu du réalisateur Zack Snyder qui souhaite montrer « une guerrière farouche et intimidante, décapante, marquée par les combats et immortelle[34]. »

Le film Wonder Woman réalisé par Patty Jenkins est sorti en 2017. C'est un immense succès critique et commercial. Il est suivi par Wonder Woman 1984 aussi dirigé par Patty Jenkins en 2020. Le film sort en salles et sur la plateforme de streaming HBO Max simultanément aux États-Unis. Le film reçoit des critiques mitigées.

Wonder Woman 1984 est néanmoins un succès sur la plateforme de Warner Bros. Le studio annonce officiellement, quelques jours après la sortie du film sur HBO Max, la mise en chantier d’un troisième et dernier épisode, censé conclure la trilogie portée par Gal Gadot, et toujours avec Patty Jenkins au poste de réalisatrice.

En mai 2020, le réalisateur Zack Snyder annonce la sortie de Zack Snyder's Justice League, la version director’s cut du film Justice League sorti en 2017. Wonder Woman y occupe un des rôles principaux, aux côtés de Batman, Superman ou encore Flash. Cette nouvelle version de quatre heures, sortie en mars 2021, dévoile au public bon nombre de scènes inédites et remaniées de la guerrière Amazone campée par Gal Gadot, ainsi que quelques nouvelles séquences centrées sur la Reine Hippolyte à Themyscira.

Animation

Jeux vidéo

Sculpture

En 2017, l'artiste français Léo Caillard crée une sculpture du buste de Wonder Woman, en résine et poudre de marbre, sur le modèle des bustes sculptés de l'Antiquité classique. Il a obtenu pour cela l'autorisation de la maison d'édition. Cette œuvre est exposée en 2019 au Musée Saint-Raymond, musée des Antiques de Toulouse dans le cadre de l'exposition temporaire Age of Classics ! L'Antiquité dans la culture pop. La muséographie expose ce buste et celui de Superman et Captain America (créés dans la même forme) à côté de celui de Marc Aurèle[35].

Publication

L'âge d'or des comics

Les numéros parus dans All Star Comics, Sensation Comics and Wonder Woman (Volume 1) ont été réédités dans les recueils suivants :

  • Wonder Woman Archives Volume 1 par William Moulton Marston (1998) (ISBN 1-56389-402-5)
  • Wonder Woman Archives Volume 2 par William Moulton Marston (2000) (ISBN 1-56389-594-3)
  • Wonder Woman Archives Volume 3 par William Moulton Marston (2002) (ISBN 1-56389-814-4)
  • Wonder Woman Archives Volume 4 par William Moulton Marston (2004) (ISBN 1-4012-0145-8)

L'âge d'argent et l'âge de bronze des comics

  • Diana Prince: Wonder Woman, vol. 1 : Wonder Woman #178-184.
  • Diana Prince: Wonder Woman, vol. 2 : Wonder Woman #185-189.
  • Diana Prince: Wonder Woman, vol. 3 : Wonder Woman #190-198.
  • Diana Prince: Wonder Woman, vol. 4 : Wonder Woman #199-204.

L'âge moderne des comics

  • God and Mortals : Wonder Woman #1-7
  • Challenge Of The Gods : Wonder Woman #7-14
  • The Contest : Wonder Woman #90-93 & #0
  • The Challenge of Artemis : Wonder Woman #94-100
  • Second Genesis : Wonder Woman #101-105
  • Lifelines : Wonder Woman #106-112
  • Paradise Lost : Wonder Woman #164-170 & Wonder Woman Secret Files #2
  • Paradise Found : Wonder Woman #171-177 & Wonder Woman Secret Files #3
  • Down to Earth : Wonder Woman #195-200
  • Bitter Rivals : Wonder Woman #201-205
  • Eyes of the Gorgon : Wonder Woman #206-213
  • Land of the dead : Wonder Woman #214-217 + Flash #219
  • Mission's End : Wonder Woman #218-226
  • Wonder Woman numéro 750, numéro anniversaire dont la publication est prévue le [36].

Autre

Wonder Woman est élue ambassadrice officielle des Nations unies le 21 octobre 2016, dans le cadre de la campagne en faveur de l'émancipation des femmes à destination des femmes et petites filles. Mais sa mission, qui devait durer jusqu'en 2017, s'achève plus tôt que prévu le 16 décembre, après un certain nombre de polémiques. On accuse par exemple Wonder Woman de véhiculer , à travers son physique et sa tenue, des standards de beauté irréalistes. Certains ont aussi regretté la nomination d'un personnage fictif, alors que d'autres femmes réelles auraient pu être choisies[37].

Notes et références

  1. Lepore 2014, p. 188.
  2. Hanley 2014, p. 13.
  3. Jill Lepore, « La chienne de garde de l'Amérique », Vanity Fair n°20, février 2015, pages 116-125 et 164.
  4. Hanley 2014, p. 14.
  5. Lepore 2014, p. 427.
  6. (en) Lambiek comic shop and studio in Amsterdam, The Netherlands, « Comic creator: Joye Hummel », sur lambiek.net, (consulté le )
  7. Christian-Georges Schwentzel, « Wonder Woman et le fantasme sexuel de la femme guerrière », Slate, (lire en ligne).
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Voir aussi

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Télévision

  • Wonder Women ! The Untold Story of American Superheroines (2012), documentaire réalisé par Kristy Guevara-Flanagan.

Filmographie sur la création du personnage

Articles connexes

Liens externes

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