Théâtre de Carouge
Le Théâtre de Carouge, anciennement Théâtre de Carouge - Atelier de Genève, est un théâtre de création, situé dans la ville genevoise de Carouge, en Suisse.
Type | Théâtre |
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Lieu | Carouge, Suisse |
Coordonnées | 46° 10′ 53″ nord, 6° 08′ 28″ est |
Inauguration | 1958 |
Nb. de salles | 2 |
Capacité | 468 |
Statut juridique | Fondation du Théâtre de Carouge |
Direction | Jean Liermier (depuis 2008) |
Site web | https://theatredecarouge.ch/ |
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Histoire
Les pionniers
À la suite de la pièce Hamlet, jouée en plein air au Théâtre antique de l’École internationale de Genève, durant l’été 1957, l’acteur et metteur en scène François Simon et quelques autres comédiens se met à la recherche d’une salle où s’implanter de façon permanente.
C’est Louis Gaulis qui déniche à Carouge la salle du Cardinal-Mermillod, ancienne chapelle transformée en salle de paroisse, alors désaffectée et vouée à la démolition. La compagnie s’y installe et prend le nom de Théâtre de Carouge.
Dès l’ouverture du théâtre, à l’automne 1958, La Nuit des Rois affirme l’ambition de la compagnie: « proposer et redonner au grand public des pièces choisies avant tout pour leur caractère universel »[réf. nécessaire]. L'accueil du public est tel que le bail de ce premier théâtre carougeois sera renouvelé pendant 10 ans.
Pendant les dix saisons de son activité à la salle du Cardinal-Mermillod, la compagnie, dont François Simon et Philippe Mentha sont les principaux[réf. nécessaire] metteurs en scène, se forge une réputation.
Lorsque la démolition de la salle Mermillod devient inéluctable, François Simon abandonne la direction du théâtre, auquel il collaborera encore occasionnellement. Philippe Mentha reprend la direction artistique dès la saison 1966-67.
Un statut provisoire
Le , quand la troupe fait ses adieux à la salle Mermillod, elle n’a aucune certitude quant à son avenir. Il s’agit d’obtenir un relogement provisoire du Théâtre de Carouge pour la saison 1967-68 et de savoir si, oui ou non, la municipalité de Carouge entreprendra la construction d’un nouveau théâtre.
L’association des amis du théâtre de Carouge, présidée par Raymond Zanone, annonce l’adhésion de 3155 nouveaux membres[réf. nécessaire], contribuant pour près de 50 000 francs[réf. nécessaire] au financement d’une tournée internationale qui se déroulera dans une soixantaine de villes sur trois continents[réf. nécessaire]. La période d’itinérance dure cinq ans. La compagnie est accueillie par d’autres scènes de Genève et de Suisse romande. Vingt mois après son départ de la salle Mermillod, elle pose s'installe à la salle Pitoëff, rénovée par la ville de Genève. Elle y restera trois ans, dans l’attente du nouveau théâtre dont la ville de Carouge, avec l’appui du canton, a finalement décidé la construction.
L'installation à Carouge
Le nouveau Théâtre de Carouge est inauguré le avec, comme en 1958, La Nuit des Rois. Le bâtiment comporte une salle de 400 places et le plus grand plateau de Suisse romande[réf. nécessaire], mais la cage de scène, imaginée en sous-sol pour être cachée, pose des problèmes de fonctionnement.
Philippe Mentha n’entendant pas prendre en charge une salle dont ni la conception architecturale, ni l’aménagement des locaux ne satisfont la compagnie, quitte la direction. Quelques années plus tard, il créera à Renens le Théâtre Kléber-Méleau.
L’équipe qui doit prendre possession du nouveau lieu a de nombreux défis à surmonter : en premier lieu l’insuffisance de subventions pour faire fonctionner un théâtre dont la scène implique des frais de production bien plus élevés que par le passé. Comme n’apparait nulle part aucune possibilité de subvention nouvelle, un rapprochement s'opère avec le Théâtre de l’Atelier, contraint, lui, de quitter la Maison des jeunes de Saint-Gervais.
Le Théâtre de Carouge et l’Atelier de Genève forment donc le Théâtre de Carouge-Atelier de Genève, avec une direction artistique collégiale[réf. nécessaire] : Maurice Aufair, Guillaume Chenevière, François Rochaix, et Georges Wod. Elle propose des créations novatrices[réf. nécessaire] comme Sauvages de Christopher Hampton ou Lear d’Edward Bond, mais ce tournant dans un style contemporain déconcerte parfois le public et la ligne artistique reflète la diversité des personnalités aux commandes. En 1975, on confie à François Rochaix un mandat prolongé pour développer une politique cohérente.
De 1975 à 2000, les années fastes
Rochaix renoue avec le grand répertoire. Shakespeare et Brecht sont les deux auteurs les plus joués de son mandat. Il propose aussi des mises en scène audacieuses[réf. nécessaire] : après avoir accueilli Manfred Karge et Mathias Langhoff dans La Bataille d’Heiner Müller qu’ils ont monté à Berlin, il leur confie un Prométhée Enchaîné qui sera salué par la critique internationale[réf. nécessaire] ; Genève refusant de participer au financement d’une tournée européenne déjà programmée, l’aventure s’achève sur une désillusion.
Georges Wod renonce à une carrière d’acteur sur les scènes parisiennes pour prendre la direction du théâtre à l’automne 1981. Il se donne pour tâche de conquérir un vaste public populaire[réf. nécessaire] et quintuple[réf. nécessaire] dès sa première saison le nombre des abonnés, qui ne cesse de progresser[réf. nécessaire] jusqu’à dépasser 11 000 en 1993-94.
Pour parer aux insuffisances du bâtiment du théâtre, Wod est amené à louer une grange au 57, rue Ancienne. Il y installe l’administration, crée un lieu de répétition et une deuxième salle de spectacle, d’une centaine de places, qui prendra le nom du comédien et metteur en scène Gérard Carrat, tandis que la grande salle portera celui de François Simon. Wod sera aussi l’initiateur de grandes tournées internationales[réf. nécessaire].
En 1997, l’Association du Théâtre de Carouge, structure juridique adoptée en 1960, se mue en la Fondation du même nom, qui est aujourd’hui propriétaire de l’enseigne.
Les années 2000-2008
À partir de l’an 2000, la Ville de Genève réduit drastiquement[réf. nécessaire] son soutien. Le budget du théâtre ainsi amputé, Wod ne peut plus offrir au public les productions grandioses[réf. nécessaire] auxquelles il l’avait habitué[réf. nécessaire], ce qui diminue l’éclat[réf. nécessaire] de ses dernières saisons.
En 2002, vingt-et-un ans après son départ, François Rochaix revient à la direction du Théâtre de Carouge. Metteur en scène de la Fête des Vignerons de 1999, il jouit en Suisse d'une notoriété certaine. L’annonce de son retour n’est pas étrangère au fait que le canton se substituant à la Ville de Genève en tant que principale source de financement du théâtre, attribue au Théâtre de Carouge une subvention de 2,5 millions de francs[réf. nécessaire].
Rochaix pose sa marque en proposant des mises en scène du répertoire d’une écriture très contemporaine[réf. nécessaire] : Tartuffe, Cinna, Œdipe à Colonne, Le Misanthrope, La Vie de Galilée, Molière ou la Cabale des dévots, etc. Parallèlement, Rochaix utilise la petite salle du 57, rue Ancienne, pour la création d’œuvres actuelles de Dominique Caillat, Denis Guénoun, Jacques Probst ou Dominique Ziegler.
À l’occasion du cinquantième anniversaire du Théâtre, Rochaix fait publier Le Carouge 1958-2008, deux gros volumes sur l’histoire du Théâtre de Carouge-Atelier de Genève.
Un nouvel élan
En 2008, Jean Liermier est nommé directeur. C’est le premier représentant à ce poste d’une génération qui n’a aucun lien avec les fondateurs du Théâtre. En choisissant un metteur en scène de 38 ans, la Fondation a clairement signifié un désir de rajeunissement de la ligne artistique et du public[réf. nécessaire]. Pourtant, Liermier reste fidèle au grand répertoire du théâtre populaire[réf. nécessaire] avec des mises en scène d'auteurs comme Molière.
Il ouvre son plateau à de personnalités reconnues de la scène francophone et internationale comme André Engel, Laurent Pelly, Christian Schiaretti, Piotr Fomenko, Michel Piccoli, Dominique Blanc ou encore Laurent Terzieff.
Avec son administrateur David Junod, il développe les coproductions romandes et internationales ainsi qu’une politique de tournées multipliant le nombre de représentations des spectacles ; il met en place un nouvel équilibre budgétaire, qui ne repose plus uniquement sur le subventionnement public. Cette partielle autonomie financière lui permet de renforcer ses propositions artistiques.[réf. nécessaire]
Comme ses prédécesseurs, il déplore les problèmes de fonctionnement inhérents à la conception architecturale du théâtre, qui n’ont fait que s’aggraver avec le temps, mettant en péril l’avenir à moyen terme de l’institution. C’est pourquoi, il propose dès sa nomination, un projet de nouveau théâtre[1].
Après de nombreux rebondissements, le référendum du a été voté en faveur de sa reconstruction. Le Théâtre de Carouge connaitra une période d’itinérance prévue jusqu’en 2021.
Aujourd’hui, le Théâtre de Carouge regroupe deux lieux de spectacle :
- Le 57 (Petite salle, 135 places) au 57 rue Ancienne à Carouge
- La Cuisine (Grande salle, 540 places) au 2 rue Baylon à Carouge
C’est à la rue Baylon 2 que le Théâtre éphémère du Théâtre de Carouge, La Cuisine, s’installera jusqu’à la réouverture en 2021.
Spectacles
Saison 2015-2016
- This is how you will disappear, de Gisèle Vienne
- Dämonen, de Lars Norén, mise en scène par Thomas Ostermeier
- Semianyki Express, de Teatr Semianyki, mise en scène par Yana Tumina
- Les Acteurs de bonne foi, de Marivaux, mise en scène par Geneviève Pasquier et Nicolas Rossier
- Shake, d'après La Nuit des Rois, de William Shakespeare, mise en scène de Dan Jemmett
- Toute-Puissance de la poésie, d'après la correspondance de Gustave Roud, Maurice Chappaz et Philippe Jaccottet, mise en lecture de Guillaume Chenevière
- La Puce à l'oreille, de Georges Feydeau, mise en scène par Julien George
- La Vie que je t'ai donnée, de Luigi Pirandello, mise en scène par Jean Liermier
- La Grenouille avait raison, de James Thierrée
- Les Enfants d'Héraclès, d'après Euripide, de Delphine de Stoutz
- Ein Volksfeind, de Henrik Ibsen, dans une réécriture de Dietmar Dath, mise en scène par Stefan Pucher
- D'acier, de Silvia Avallone, mise en scène par Robert Sandoz
- Les années, d'Yvette Théraulaz
Saison 2016-2017
- Pygmalion, de George Bernard Shaw, mise en scène de Raoul Pastor
- Les Frères Karazamov, d'après Fiodor Dostoïevski, traduction André Markowicz, adaptation Jean Bellorini et Camille de La Guillonnière, dans une mise en scène de Jean Bellorini
- Les Affaires sont les affaires, d'Octave Mirbeau, mise en scène de Claudia Stavisky
- Ombres sur Molière, de et par Dominique Ziegler
- Le Bal des voleurs, de Jean Anouilh, mise en scène de Robert Sandoz
- La Famiglia Dimitri, mise en scène de Masha Dimitri et Famiglia.
Saison 2017-2018
- Feu la Mère de Madame et Les Boulingrin de Georges Feydeau et de Georges Courteline, mise en scène de Jean Liermier
- Le Malade Imaginaire de Molière, avec un divertissement de Valérie Poirier
- Royal de Luxe - La Saga des Géants, Compagnie Royal de Luxe
- Cyrano de Bergerac d'Edmond Rostand mise en scène de Jean Liermier
- Le Songe d'une nuit d'été de William Shakespeare, mise en scène d’Ivan Popovski, par le Théâtre-Atelier Piotr Fomenko
- Cold Blood de Michèle Anne De Mey, Jaco Van Dormael et le collectif Kiss & Cry, texte de Thomas Gunzig
- Le Chant du Cygne d'Anton Tchekhov, création originale de Robert Bouvier
- Amour et Psyché d'après Molière, mise en scène Omar Porras, par le Teatro Malandro
- Le Rêve de Vladimir, texte et mise en scène Dominique Ziegler
- La Ménagerie de verre de Tennessee Williams, traduction Isabelle Famchon, mise en scène Daniel Jeanneteau
Saison 2018-2019
- La Bonne Âme du Se-Tchouan de Bertolt Brecht, sous la direction de Xavier Fernandez-Cavada, Nathalie Cuenet et Valérie Poirier
- L’Opération Farine, voyage urbain à tiroirs humains, Latifa Djerbi et Lamia Dorner, accompagnées de Jacques Livchine et Hervée de Lafond du Théâtre de l'Unité
- Une chambre en Inde, d'Ariane Mnouchkine, par Le Théâtre du Soleil
- Raoul, mise en scène et interprétation de James Thierrée
- Le Misanthrope de Molière, mise en scène Alain Françon
- Le Journal d'Anne Frank, adaptation et mise en scène Geneviève Pasquier et Nicolas Rossier
- Je suis invisible! D'après Le Songe d'une nuit d'été, mise en scène Dan Jemmett
- Amour et Psyché d'après Molière par le Teatro Malandro, mise en scène Omar Porras
Saison 2019-2020
- La Grande guerre du Sondrebond de Charles-Ferdinand Ramuz, mise en scène de Robert Sandoz
- Tous des oiseaux, texte et mise en scène de Wajdi Mouawad
- Une des dernières soirées de Carnaval de Carlo Goldoni, mise en scène de Clément Hervieu-Léger
- Les Sonnets de William Shakespeare, mise en scène de Jean Bellorini et Thierry Thieû Niang
- Un Conte de Noël d’après Charles Dickens, adaptation et mise en scène de Claude-Inga Barbey
- Le roi se meurt d’Eugène Ionesco, mise en scène de Cédric Dorier
- Histoires d’ILS d’Yvette Théraulaz, mise en scène de Stefania Pinnelli
- La Fausse Suivante de Marivaux, mise en scène de Jean Liermier
Saison 2020-2021
- Optraken par le Galactik Ensemble
- Cyrano de Bergerac d’Edmond Rostand, mise en scène de Jean Liermier
- ROOM de James Thierrée
- Le Conte des contes d’après Giambattista Basile, conception et mise en scène d’Omar Porras, par le Teatro Malandro
- Oh les beaux jours de Samuel Beckett, mise en scène de Claude Vuillemin
- Vous êtes ici - Une série au théâtre, un projet de Julie Gilbert, Dominique Perruchoud, et Michèle Pralong; Épisode 6: Communs, le collectif Non-identifié Julie Gilbert, Jérôme Richer, Antoine Rubin et Marina Skalova, en co-écriture avec Michèle Pralong, mise en scène d’Oscar Gómez Mata
- La Tragédie comique d’Ève Bonfanti et Yves Hunstad, mise en scène d’Ève Bonfanti, par La Fabrique Imaginaire
- Bells and Spells de Victoria Thierrée Chaplin, avec Aurélia Thierrée
- Fracasse d’après Théophile Gautier, mise en scène de Jean-Christophe Hembert
- Histoires d’ILS d’Yvette Théraulaz, mise en scène de Stefania Pinnelli
- Le Zanzibar - Un repas spectacle, de Valérie Poirier, mise en scène de Nathalie Cuenet, Xavier Fernandez-Cavada et Valérie Poirier, par notre troupe de Théâtre Amateur
Références
- « Un théâtre à Carouge pour les générations futures », sur http://www.carouge.ch, (consulté le )
Lien externe
- Jean-Philippe Rapp et Roger Gillioz, « Théâtre de Carouge dans l'émission Plateau libre », sur rts.ch,
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