Sakifo Musik Festival

Créé en 2004 dans la petite cité balnéaire de Saint-Leu, le Sakifo Musik Festival a fait le pari dès sa première édition de mêler tradition et modernité, ici et ailleurs, jeunes et moins jeunes, se réunissant ainsi le temps d’un week-end sur l’île de la Réunion dans toute sa diversité. Et ce « rougail », ce joyeux mélange des genres, constitue l’ADN du Sakifo.

Sakifo Musik Festival

SAKIFO, édition 2009

Lieu Saint-Pierre
Capacité 45 000 personnes sur 3 jours
Date de création 2004
Fondateurs Jérôme Galabert
Statut juridique SARL unipersonnelle
Site web Sakifo.com

Devenu un rendez-vous incontournable de l'océan Indien, le Sakifo Musik Festival offre au public une atmosphère festive dans toute la ville, encourage les découvertes, et favorise les échanges en toute convivialité entre artistes, spectateurs et professionnels de la musique.

En mêlant publics des musiques électroniques, de la musiques du monde, du rock, du reggae, de la chanson française, du séga, du maloya, tout en affirmant un ancrage identitaire fort, le Sakifo creusait en 2004 les sillons d’une terre métisse et ouverte au monde encore peu exploré par les manifestations culturelles locales.

Le nom même du festival, « Sakifo » (ce qu’il faut), évoquant à la fois la langue créole et le langage SMS, illustrait parfaitement l’esprit de la manifestation et l’affichait comme précurseur d’une époque où ce type de graphie ne s’affichait pas encore sur les campagnes publicitaires.

D'abord situé à Saint-Leu pendant la première semaine d'août pour ses quatre premières éditions, le festival déménage à Saint-Pierre pour la cinquième édition. Il a désormais lieu sur trois jours en juin, avec cinq scènes en 2019 sur le site de Ravine blanche (Salahin, La Poudrière, Les Filaos, Ti Bird, Salle verte) pouvant accueillir jusqu'à 40 000 spectateurs. Le dimanche matin a lieu le traditionnel "risofé" à Terre Sainte.

Devenu un rendez-vous incontournable de l'océan Indien, le Sakifo Musik Festival offre au public une atmosphère festive dans toute la ville, encourage les découvertes, et favorise les échanges en toute convivialité entre artistes, spectateurs et professionnels de la musique. Le festival proposerait aux amateurs de musique tout ce qu'ils attendent, d'où son nom : « sakifo » signifie « ce qu'il faut » en créole réunionnais. De fait, cet événement, dont les principaux sponsors sont en 2019, Réunion La Première, Canal+, l'effet Péi, Air Austral, la ville de Saint-Pierre, la Région Réunion, etc. est effectivement l'occasion d'entendre un mélange détonnant de pop, rock, electro, chanson française, blues, reggae, funk, musiques d’Afrique et de l’océan Indien.

L’histoire

Les premières années

Depuis sa création, le Sakifo a programmé plus de 400 artistes et réuni sur une île de l’océan Indien une quinzaine de pays à chaque édition. Des têtes d’affiche comme Stromae, Keziah Jones, Manu Chao,  Tiken Jah Fakoly, -M-, Julien Doré, Asaf Avidan, Catherine Ringer, Olivia Ruiz, Ayo, Oxmo  Puccino,  Selah Sue, Hubert - Félix Thiéfaine, Féfé (et tant d’autres) côtoient chaque année la scène émergente riche de promesses (St Lô, Heymoonshaker, Superpoze, Charles  X, Rich Aucoin, Mesparrow…) et le meilleur de la scène mondiale et locale dans une programmation aussi éclectique qu’exigeante (Danyèl Waro, Nathalie Natiembé, Lindigo, Davy Sicard, Winston  McAnuff, Youssoupha, Mélissa Laveaux, BRNS, Cody Chesnutt, Lo’Jo, Lura, Gnawa Diffusion, Ez3kiel…).

Dès la première édition, la programmation affichait l’ancrage du festival dans la zone Océan Indien.

Cet ancrage n’a fait que s’affirmer davantage au fil des années avec la présence d’artistes des îles voisines (Maurice, Mayotte, Madagascar, les Comores), mais aussi d’Afrique, d’Inde et de Chine. Outre de grands noms de la musique traditionnelle tels qu’Amadou et Mariam ou Salif Keita, le festival accorde une large place aux musiques actuelles venues d’ailleurs (Shaa’ir and Funck, Mix’N’Blend, 340ml…).

Le Sakifo s’est aussi exporté sur le territoire sud-africain avec son petit frère LE ZAKIFO[1].

Depuis cinq ans maintenant, la frontière entre Saint-Pierre et Durban est mince, favorisant ainsi les échanges artistiques et humains.

Dès les premières éditions, le Sakifo a suscité l’intérêt des médias nationaux. Plébiscité par les artistes programmés appréciant l’ambiance festive et conviviale de ce festival français des tropiques (artistes qui d’ailleurs demandent souvent à y revenir), le Sakifo bénéficie d’une belle couverture presse (Libération, Le Monde, les Inrocks…), radio (France Inter, RFI) et télé (France Ô) nationale.

Longtemps partenaire du Sakifo, France Inter y a délocalisé les plateaux de quelques-unes de ses émissions phares : Le Fou du roi (2011), L’Afrique enchantée, Ouvert la nuit (2013). RFI a elle aussi délocalisé plusieurs fois son émission Musiques du monde sur le Sakifo. Membre de la Fédération Deconcert!, le festival réunionnais jouit également d’une belle reconnaissance chez les professionnels comme en témoignent les « focus » Réunion organisés en partenariat avec des festivals européens (Paléo, Babel Med, GéNéRiQ, Festival du Bout du monde…). Membre du programme Détours Adami, le Sakifo programme chaque année un ou deux des groupes émergents sélectionnés et propose à son tour des artistes réunionnais pour les tournées d’été.

Nathalie Natiembé a ainsi joué aux Eurockéennes et au Québec dans ce cadre.

Depuis sa création, le Sakifo a su résister aux pressions et aléas, rebondissant face à l’adversité et pouvant compter sur le soutien des festivaliers et partenaires.

En 2012, la programmation d’Orelsan lui vaut la suppression de sa subvention régionale à deux mois du festival. Un formidable élan de solidarité voit alors le jour, avec l’appui moral de la Fédération Deconcert!, l’union du spectacle musical et de variété  Prodiss  et le soutien financier du CNV, la SACEM, l’Adami, le FCM. Le festival reçoit de nombreux dons d’entreprises, d’artistes et de particuliers.

En 2014, alors que le festival avait resserré sa programmation sur deux soirs et l’après-midi du dimanche, d’importantes intempéries le contraignent à annuler la soirée du vendredi. Si le Sakifo a pu reprogrammer le dimanche soir la tête d’affiche du vendredi, le manque à gagner demeure important et les procédures d’indemnisation par les assurances longues et complexes.

Pourtant, le Sakifo demeure toujours présent. Signe que la résistance semble aussi faire partie de l’ADN du Sakifo.

Délocalisation du festival

En déménageant sur le site de la Ravine Blanche à Saint-Pierre en 2008, le festival a pris une autre dimension en implantant une vraie configuration de festival sur un site unique et idyllique.

Le site de la Ravine Blanche accueille désormais huit points de diffusion de musique (six scènes, la salle verte et l’espace VIP) et celui de Terre Sainte une scène pour le concert « Risofé » du dimanche. Cette évolution s’est accompagnée d’une structuration et d’une professionnalisation renforcée.

Le festival semble accompagner l’évolution de la société locale de par ses choix de programmation et son implantation sur site.

Importance du festival sur l’île de la Réunion

Comme chaque année depuis sa création en 2004, l’événement est attendu par un public aussi éclectique que sa programmation.

Si le Sakifo affiche une telle longévité (la plus importante de l’île pour un festival) malgré les épreuves qui n’ont pas épargné son parcours, c’est qu’il a su générer très rapidement un attachement fort auprès des publics. Cet attachement s’explique sans doute par l’identité particulière de l’événement, son « âme », qu’il a su conserver au fil des années tout en se professionnalisant.

En 2015, le Sakifo adresse un clin d’œil à l’évolution des usages musicaux réunionnais en faisant revivre le temps du festival le Ti Bird, premier café-concert de l’île.

Alors que dans les années 90, le Ti Bird était le seul bar à programmer des groupes chaque week-end, l’île jouit désormais d’une riche programmation dans de nombreux lieux nocturnes.

Le festival se définit ainsi comme un « Instagram »/Mosaïque de la Réunion d’aujourd’hui, un pied dansant le maloya et le séga dans  les fêtes familiales, l’autre se trémoussant sur les dancefloors électro ou les caf-conc’ rock, et les mains aussi habiles au djembé qu’au smartphone.

Programmation éditions

2020

Cette édition a été annulée[2].

2019

La 16e édition a eu lieu du 7 au .

2018

L'édition 2018 s'est déroulée du 1er au , sur le site de la Ravine Blanche.

2017

L'édition 2017 s'est déroulée du 2 au , sur le site de la Ravine Blanche.

2016

L'édition 2016 s'est déroulée du 3 au , sur le site de la Ravine Blanche.

2015

L'édition 2015 s'est déroulée du 5 au sur le site de la Ravine Blanche. Elle a accueilli une cinquantaine d'artistes.

2014

L’édition 2014 s'est déroulée du 23 au sur le site de la Ravine Blanche.

Pour la première fois, dans l'histoire du Sakifo, le vendredi (la journée d'ouverture) a été annulé pour cause de mauvais temps (pluie et vent). Pour autant, certains concerts ont été annulés mais d'autres ont été reportés à la journée du dimanche, comme -M- par exemple.

Le programme initial :

  • Vendredi 23 : Youssoupha, -M-, Ajeya, Bo Houss, Hollie Cook, Tamikrest, David Walters, Vilify, Von Pariahs, Cambodian Space Project, Nucleya, Krismenn, Arash Khalatbari, Pix'l, Sofy Mazandira, Tricodpo, Jim Fortuné.
  • Samedi 24 : Stromae, Findlay, Chill Bump, Iza, Maya Kamaty, Charles X, Fabrice Legros, Coely, Success, Business Class Refugees, Nazca, Zulu, Rich Aucoin, Shaa'ir and Funck, Nasser, Psychorigid et Audio Pervert, Smokey Joe & The Kid, Kwalud.
  • Dimanche 25 : Kassav, Davy Sicard, Loryzine, Zanmari Baré, DJ la Poussière, Ousanousava, Ti Rat & Rouge Reggae, Warfield Lindigo.

Certains concerts annulés vendredi ont été reprogrammés le dimanche :

  • -M-, David Walters, Von Pariahs, Jim Fortuné, Tricodpo, Arash Khalatbari, Sofy Mazandira,Kwalud, Bertel, Psychorigid et Audio Pervert

Et tous les soirs, on pouvait retrouver Ker Faya Sound Système et Karl Hungus.

2013

L’édition 2013 s’est déroulée du 7 au sur le site de la Ravine Blanche.

Pour fêter son 10e anniversaire, le festival a ouvert ses portes le jeudi avec en première partie Nathalie Natiembé, suivi du concert exceptionnel de Manu Chao La Ventura.

Et tous les soirs on pouvait retrouver Ker Faya Sound System avec Tom Fire, Waki Band, Seb The Player et Dj La Poussière.

2012

L'édition 2012 du festival Sakifo, s'est déroulée sur le site de la Ravine-Blanche du 1er au . Elle a accueilli une soixantaine d'artistes dont Ayo, Patrice, Orelsan, Danyel Waro ou encore Chinese Man et a réuni plus de 20 000 spectateurs sur les 3 jours.

2011

Le festival Sakifo 2011 s'est déroulé du 9 au à Saint-Pierre (La Réunion), sur le site de la Ravine-Blanche. Cette année-là, le Sakifo Musik Festival a accueilli une quarantaine d'artistes d'horizons différents comme Cesária Évora, Les Wampas, The Dø, Chapelier fou, Yuri Buenaventura, etc.

2010

Le festival se déroule du 4 août au 8 août à Saint-Pierre, sur le site de la Ravine-Blanche. Cette édition 2010 accueille une cinquantaine d'artistes, dont -M-, Oxmo Puccino, Steel Pulse, Alborosie

2009

Pour cette 2e édition à Saint-Pierre qui a eu lieu du 5 au 9 août, 70 artistes ont joué sur les 4 scènes payantes de la Ravine Blanche[6]. En parallèle de cette partie payante, le Sakifo s’ouvre à tout le monde via le « Sakifo dans la ville » et ses scènes gratuites montées à Saint-Pierre[7].

2008

L'édition 2008 se déroule à Saint-Pierre dans le sud de l'île du 6 au . Du 2 au 3 août, le SAKIFO Musik Festival s'installe aux Salines à Port-Louis (Île Maurice).

2007

Le festival a eu lieu du 1er au à Saint-Leu et pour la première fois, sur une durée de 5 jours. Une cinquantaine d'artistes nationaux et internationaux ont joué sur les 5 scènes du Sakifo.

2006

Pour cette troisième édition, le festival a duré trois jours, durant lesquels une palette d'artistes confirmés ou non se sont succédé sur les cinq scènes à Saint-Leu.

2005

L'édition 2005 a eu lieu du 5 au à Saint-Leu.

2004

La toute première édition du festival Sakifo, avec une programmation éclectique mélangeant des pointures internationales (Keziah Jones, Johnny Clegg) à des découvertes locales.

Autour du Sakifo

La Fiesta De l'Océan Indien

De 2007 à 2010, le Sakifo propose une soirée concert gratuite dans la ville (Saint-Leu en 2007, puis Saint-Pierre en 2008, 2009 et 2010). En 2010, cela sera même une journée qui clôturera le festival, avec des dizaines de concerts dans le quartier de Terre Sainte et sur le front de Mer.

Le Prix Alain Peters

En hommage à l'artiste emblématique de la Réunion, le festival Sakifo crée le prix Alain Peters, qui récompense des talents musicaux en devenir. Le trophée, sculpté en basalte par Eric Pongérard, représente une takamba, l'instrument fétiche d'Alain Peters. Les concerts des 6 artistes sélectionnés chaque année ont lieu à Terre Sainte.

Les Gagnants :

  • 2013 : Maya Kamaty (Maloya / Electro-pop)
  • 2012 : Grèn Sémé (Maloya)
  • 2011 : Tyeri Abmon (Maloya)
  • 2010 : Zorro Chang (Reggae-Dancehall)
  • 2009 : Alex Sorres (Rap / Maloya)
  • 2008 : le Groove Lélé (Maloya)
  • 2007 : Lo Griyo (Maloya)

Liens externes

Références

  1. (en) « Site web Zakifo » (consulté le )
  2. « L’édition 2020 du Sakifo est annulée », Réunion Première, (consulté le )
  3. (fr)« Mister Mystère, tout le monde l'M », Le Quotidien de La Réunion, (lire en ligne)
  4. (fr)« Bain de foule pour "vilain petit canard" », Le Quotidien de La Réunion, (lire en ligne)
  5. (fr)« Bazbaz à la Poudrière: sex machine », Le Quotidien de La Réunion, (lire en ligne)
  6. Une grande fête gratuite et trois scènes payantes, Le Quotidien de la Réunion
  7. Du nouveau sous le soleil, Le Quotidien de la Réunion
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