Françoise Guimbert

Françoise Guimbert est une chanteuse réunionnaise de maloya, née en 1945.

Biographie

Née le à Saint-Benoît, dans un milieu pauvre, elle est élevée par sa sœur aînée qui prend en charge la fratrie de 7 enfants, lorsque leurs parents disparaissent précocement. Elle en est la cinquième. Elle abandonne l'école au CM1 pour s'occuper de ses neveux et nièces, puis devient employée de maison à l'âge de 12 ans auprès de plusieurs familles successivement, à Saint-Benoît, à Saint-Denis, puis de nouveau à Saint-Benoît, quand elle entre au service d'une professeur de musique et de piano, mademoiselle Prudent, et ce pendant 18 ans jusqu'en 1986 au décès de celle-ci. C'est en écoutant les cours de solfège donnés par sa patronne à d'autres enfants qu'elle en acquiert les rudiments. La vieille dame l'encourage aussi à écrire. Elle compose alors ses premières chansons, car elle a toujours aimé chanter depuis l'enfance[1].

Carrière

Elle forme avec Nathalie Natiembé et Christine Salem, les représentantes féminines actuelles du maloya : voix, présence scénique, textes ancrés dans le quotidien, l'identité réunionnaise[1].

Auteur, compositeur, interprète, percussionniste, douée et déterminée, elle connaît un premier succès avec le maloya Tantine Zaza en 1978, qui lui vaut son surnom actuel. Le titre est enregistré au studio Royal à Saint-Joseph avec René Lacaille[2].

Elle crée ensuite le groupe Voulvoul, composé de dix-huit personnes, musiciens, danseurs et danseuses. Elle est alors la première femme à créer un groupe de maloya, le milieu du séga et du maloya étant à cette époque largement masculin[1].

Avec le titre Ça gâte pas, produit en 1982, elle connaît un nouveau succès.

Elle a aussi chanté dans le Groupe folklorique de la Réunion avec Maxime Laope et Alain Peters[3],[4]. Lors d'un plateau commun, Benoîte Boulard la désigne comme son héritière musicale[1].

Au début des années 90, elle se perfectionne en percussions traditionnelles auprès de Bernadette Ladauge, dans le cadre des C.E.S. musique mis en place par le Conseil général de la Réunion. A son tour, elle s'investit auprès des jeunes en leur donnant la possibilité de découvrir la musique. Elle crée à Saint-Benoît une association de quartier, Pomme d'Aco, dans laquelle elle propose d'initier les jeunes à la musique, au chant, à la danse et au théâtre, autour de la culture réunionnaise et de la protection de la nature[5]. S'en suivra la formation du groupe Bleu indigo[6]. Elle est comédienne à Cyclone productions et au Théâtre Talipot. Elle sera aussi intervenante en milieu scolaire.

En 1996, elle enregistre avec Danyel Waro l'album Sega la pente[7], une incursion du côté du séga, autre musique populaire réunionnaise. L'album Paniandy créé en 2001 reprend des morceaux réarrangés sous l'égide du producteur Christophe David[6]. Puis portée par la vague de la world music, elle part faire une tournée internationale, dans l'océan Indien, en Europe, en Australie, de 2002 à 2004.

Elle s'accompagne aujourd'hui sur scène de jeunes musiciens, les Soulpaks.

La reconnaissance officielle est tardive : sociétaire de la SACEM en 2006[1], Chevalier de la Légion d'honneur en 2014 en même temps que Firmin Viry[8], Chevalier de l'ordre des arts et des lettres en 2010, avec Fred Espel et Narmine Ducap[9].

En 2016, Françoise Guimbert a fêté ses 45 années de scène à la Cité des arts lors d'un concert associant des musiciens invités[2].

Discographie

  • 1978 : Tantine Zaza (face A), Mi aime voyazé (face B) . Royal. 45 Tour
  • 1989 : A moins même la race. Cassette
  • 1996 : Sega la pente (avec Danyel Waro). Oasis production
  • 2001 : Paniandy, 2001. Mélodie.
  • 2004 : Déboulonné. Deux-titres
  • 2017 : Tantine Zaza, sur la compilation Oté maloya : the birth of electric maloya on Reunion island 1975-1986, La basse tropicale, Strut records[10]

Références

  1. Mocadel, Frédéric., Dames créoles, t.3, Sainte-Marie, Azalées Éditions, ©2005-©2007, 343 p. (ISBN 978-2-915923-37-7, OCLC 70830775, lire en ligne), p. 296-314
  2. « L'éternel entrain de Tantine Zaza », Clicanoo.re, (lire en ligne, consulté le )
  3. Karoline Chérie, « Françoise Guimbert in Tantine Zaza », Zinfos 974, (lire en ligne)
  4. « Francoise Guimbert - (Séga, Maloya) - Akout.com », sur www.akout.com (consulté le )
  5. François Bensignor, « Françoise Guimbert, la marraine du maloya », Hommes et Migrations, vol. 1247, no 1, , p. 105–110 (DOI 10.3406/homig.2004.4134, lire en ligne, consulté le )
  6. « GUIMBERT Françoise. | », sur www.reunionnaisdumonde.com (consulté le )
  7. « Danyel Waro | Biography & History | AllMusic », sur AllMusic (consulté le )
  8. ., « Promotion civile: Six Réunionnais élevés au grade de chevalier », Zinfos 974, (lire en ligne)
  9. « Narmine Ducap, Françoise Guimbert et Fred Espel sacrés Chevaliers des Arts et des Lettres », Zinfos 974, l'info de l'ile de La Réunion, (lire en ligne, consulté le )
  10. 7 Lames la Mer, « Oté maloya ! 1975/1986 : la fusion prodigieuse (1) », sur 7 Lames la Mer (consulté le )

Voir aussi

  • Portail des musiques du monde
  • Portail de La Réunion
  • Langues créoles et créolophonie
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