Rus' de Kiev

La Rusʹ de Kiev[2],[3] ou Rous de Kiev, avec une translittération scientifique (en vieux russe : Рꙋусь / Rousʹ ou Рꙋсьскаѧ землѧ / Rous'skaja zemlja; en ukrainien : Київська Русь; en russe : Киевская Русь / Kievskaja Rusʹ), appelée aussi l'État de Kiev[4], Russie kiévienne[5], principauté de Kiev ou Ruthénie prémongole[6], est une principauté slave orientale qui a existé du milieu du IXe au milieu du XIIIe siècle, se désagrégeant en une multitude de principautés avant de disparaître formellement du fait de l'invasion mongole, qui commença en 1223 et entraîna la disparition de la principauté en 1240. La Rusʹ est la plus ancienne entité politique commune à l'histoire des trois États slaves orientaux modernes : Biélorussie, Russie et Ukraine.

Pour les articles homonymes, voir Rus et Rous (homonymie).

Riourik et ses frères au lac Ladoga, par Apollinary Vasnetsov (1856-1933).

Fondée à l'origine par les Varègues, dirigés selon la légende par le chef viking Riourik, et centrée sur Novgorod, la Rusʹ tire son nom du terme varègue rodslagen le pays du gouvernail »)[7],[8]. On note qu'en finnois actuel, la Suède est appelée Ruotsi, nom à rapprocher de Rusʹ, ce qui peut signifier que les Finnois voyaient autrefois les populations de deux côtés de la mer Baltique comme apparentées.

À la fin du IXe siècle, la capitale s'installe à Kiev, cité slave prise par les Varègues en 864, et qui rendait jusque-là hommage aux Khazars, un peuple turc semi-nomade. Au XIe siècle, la Rusʹ de Kiev est l'État d’Europe le plus étendu, atteignant la mer Noire, la Volga, ainsi que le royaume de Pologne et ce qui deviendra le grand-duché de Lituanie. La Rusʹ est alors culturellement et ethniquement diverse, comprenant des populations  peu nombreuses  slaves, germaniques, finno-ougriennes et baltes.

La Rusʹ est d'abord dirigée par une dynastie d'origine scandinave, les Riourikides, rapidement slavisée. Les règnes de Vladimir le Grand (980-1015) et de son fils Iaroslav le Sage (1019-1054) constituent l'âge d'or de la Rusʹ, convertie à l'orthodoxie, et avec les premiers écrits en langue slave, notamment des codes juridiques, telle la Rousskaïa Pravda (« le Droit russe »[5]). Une princesse riourikide deviendra reine de France sous le nom d'Anne de Kiev, épouse du roi de France Henri Ier.

Cet essor est dû aux voies commerciales existant alors entre la Scandinavie, fournisseur de bois, de peaux et surtout d'ambre, mais aussi d'esclaves, et Constantinople, source de cire d'abeille et de miel, de soieries, et d'or. La Rusʹ contrôle en effet deux routes commerciales importantes :

Histoire

La création et l'expansion de la Rusʹ de Kiev

D'après la Chronique des temps passés (Chronique de Nestor, par le moine Nestor)[9], le territoire du futur État de Kiev était originairement réparti et contrôlé entre les Varègues au nord-ouest et les Khazars au sud-est. Cette source affirme que, depuis 859, les Tchoudes, les Maris et les Krivitches rendaient hommage aux Varègues, alors que les Polanes, les Sévériens et les Viatitches rendaient tribut aux Khazars. Puis trois frères varègues nommés Riourik, Sinéous et Trouvor (reconstruits comme Hrørekr, Signiutr/Signjótr et þorvarðr/þruvarðr en scandinave) s'établirent respectivement à Novgorod, Beloozero et Izborsk. Deux ans plus tard, les deux frères de Riourik périrent, le laissant seul maître de la région. Certains historiens contestent néanmoins la validité de ce récit, ainsi que la Chronique des temps passés[10].

La Rusʹ de Kiev fut officiellement fondée par Oleg le Sage aux alentours de l’an 880. Le territoire de cet État était beaucoup plus petit que celui qu'a gouverné plus tard Iaroslav le Sage. Au cours de ses 35 années de règne, Oleg soumit différentes tribus slaves et finlandaises. En 882, il déposa Askold et Dir qui gouvernaient Kiev, et choisit cette ville comme capitale. En 883, Oleg battit les Drevliens et leur imposa un tribut de fourrures. En 884, il réussit à contrôler les Polanes, les Drevliens, les Sévériens, les Viatitches et les Radimitches (en), tout en étant en guerre avec les Tivertses et les Oulitches.

L'enterrement d'Oleg, par Viktor Vasnetsov.

En 907, Oleg dirigea une attaque contre Constantinople avec, selon la légende, 80 000 guerriers transportés par deux mille navires. Il laissa pendant ce temps le gouvernement de Kiev à Igor de Kiev. Oleg ne put prendre Constantinople, mais pilla les environs et reçut des Grecs de l'or pour un million de grivnas pour se retirer. En 912, il signa un traité de commerce avec l'Empire byzantin. Après la mort d'Oleg, cette même année, les Drevliens se rebellèrent, mais furent battus par Igor de Kiev. Dès 907, Igor conclut une alliance avec les Petchénègues, afin d'attaquer à nouveau l'Empire byzantin, dans le but d’obtenir un traité de commerce, qui sera conclu en 912. Une seconde campagne, en 941, aboutit au traité de 944. Les textes conservés dans la Chronique soulignent les conditions faites aux marchands ruthènes pour écouler à Constantinople leurs marchandises, fourrures, cires, miel et esclaves, et, en retour, y acheter brocarts, bijoux et produits de luxe de l'artisanat byzantin.

La Rusʹ de Kiev au début du règne de Sviatoslav (en rouge), montrant son aire d'influence en 972 (en orange).

Durant le règne de Sviatoslav Ier (945-972), les dirigeants scandinaves de la Rusʹ adoptèrent le polythéisme slave, avec le culte de Péroun, et ils adoptèrent aussi des noms slaves, alors que leur « droujina », leur garde personnelle, se composait encore essentiellement de Scandinaves. Les conquêtes militaires de Sviatoslav Ier étaient nombreuses : il porte des coups mortels à deux de ses principaux rivaux, en 965, il détruit l'État khazar, et en 968, à la demande de l'empereur Nicéphore Phocas, il est chargé de détruire le jeune État bulgare et sa capitale Preslav.

La formation d'un État puissant et fort au nord des steppes de la mer Noire intéresse alors naturellement le pouvoir byzantin, qui confie aux princes de la Rusʹ la lourde charge de garder ouverte la « route des Varègues aux Grecs » menacée depuis 915 par l'arrivée d'un redoutable peuple nomade turc, les Petchénègues. Garants du maintien de la paix dans les steppes situées au nord de la mer Noire, les princes de la Rusʹ voient leur statut confirmé par la réception solennelle que l'empereur Constantin VII offre en 957, dans le Grand Palais de Constantinople, à la veuve du prince Igor, la princesse-régente Olga[11]. Une fresque de la cathédrale Sainte-Sophie de Kiev nous rappelle encore cette réception. C'est peut-être à l'occasion de ce séjour que la princesse fut touchée par la foi chrétienne, à laquelle elle se convertira plus tard, à Kiev, à titre personnel.

Au cours du premier siècle de son existence, la Rusʹ de Kiev s'est donc imposée comme un partenaire commercial et un allié militaire calculé de l'Empire byzantin. C'est à elle désormais qu'il appartient de maintenir le statu quo dans les régions du Nord de la mer Noire, pour garder ouverte l'artère économique principale qui relie, par le cours du Dniepr, le monde scandinave au monde méditerranéen.

Le règne de Vladimir le Grand et la christianisation

Le baptême de Vladimir, par Viktor Vasnetsov.

La deuxième période de l'histoire de la Rusʹ de Kiev (980-1054) est marquée par deux règnes prestigieux, ceux des princes Vladimir Ier, dit le Beau Soleil (980-1015), et de son fils Iaroslav le Sage (1019-1054). Mais déjà, la difficulté d'instaurer un ordre successoral cohérent, menaçait l'unité et la stabilité de la principauté.

La région de Kiev fut le centre de l'État de la Rusʹ de Kiev durant deux siècles. Il s'agissait d'une fédération féodale où le « Velikiï Kniaz » (russe : Великий Князь) ou « Grand Prince » contrôlait directement Kiev et les terres autour de la ville, tandis que sa parentèle et ses vassaux, placés dans les autres grandes villes de la Rusʹ, lui payaient tribut. L'apogée du pouvoir de l'État se situe pendant le règne de Vladimir le Grand (980-1015) et de Iaroslav le Sage (1019-1054). Les deux dirigeants poursuivirent l'expansion de la Rusʹ, qui avait commencé sous Oleg.

Vladimir accéda au pouvoir après la mort de son père Sviatoslav Ier en 972 et après avoir vaincu son demi-frère Iaropolk Ier en 980. Le règne du nouveau prince fait entrer la Rusʹ dans une phase de rassemblement autour du principe dynastique. En 981, il porte la guerre sur la frontière occidentale, reprenant des villes aux Polonais, aux Prussiens, et à la tribu lituanienne des Iatvingiens. Ce fut sous Vladimir le Grand, que s’opéra la christianisation et l'entrée dans la communauté des États chrétiens, dans l’oikouménè byzantine, de la Rusʹ à partir de 988, notamment par l'intermédiaire du missionnaire grec Cyrille, qui adapta l'écriture grecque à la langue slave, d'où l'alphabet cyrillique. Vladimir fit alors le voyage à Constantinople en 988, saisissant et soumettant son intervention contre l'usurpateur Bardas Sklèros à l'octroi de la main de la princesse Anne, sœur des empereurs byzantins Basile II et Constantin VIII. Vladimir Ier reçoit alors le baptême, suivi de leur mariage, en la cathédrale Saint-Vladimir de Chersonèse, convertissant la principauté de Kiev au christianisme orthodoxe selon le rite byzantin[12]. Ce baptême aurait été célébré, selon les sources, par le métropolite de Chersonèse ou directement par le patriarche de Constantinople Nicolas II Chrysobergès[13].

Vladimir consacre la fin de sa vie à la mise en place d'une société nouvelle régie par les principes du christianisme[14], et jette les bases d'un État puissant et centralisé, uni autour de la nouvelle identité que lui donne le christianisme byzantin qui entraina la construction de nouveaux édifices sacrés avec un programme iconographique de peintures monumentales[15].

Il n'a pas établi de règles précises de succession, et s'est contenté de placer ses nombreux fils à la tête des principales villes du pays : Novgorod, Polotsk, Tourov, Rostov et Tmoutarakan'. Une violente guerre civile éclate donc à sa mort, survenue en 1015, et ce sont deux de ses fils, Iaroslav[16], prince de Novgorod et Mstislav, qui en sortent vainqueurs en 1019. Néanmoins, la tradition populaire des bylines[17] s'est vite emparée de la renommée d'un héros dont la sagesse et la puissance lui ont permis de surmonter toutes les épreuves.

Lors du schisme de 1054 la Rusʹ demeura fidèle au rite byzantin, reflet de ses liens étroits avec Constantinople, qui dominait la mer Noire et donc le commerce à partir de la route commerciale du Dniepr. Rester dans le giron de l'Église d'Orient eut pour la Rusʹ des conséquences politiques, culturelles et religieuses. L'Église avait déjà une liturgie écrite en alphabet cyrillique, et un corpus de traductions du grec, qui avait été produit pour les peuples slaves. L'existence de cette littérature facilita la conversion au christianisme des Slaves orientaux, et introduisit la philosophie grecque ainsi que les sciences et l'historiographie grecques, sans la nécessité d'apprendre la langue grecque.

Le règne de Iaroslav le Sage

La guerre civile qui dura de 1015 à 1019 est marquée par deux événements importants : d'une part, l'assassinat en 1015 des deux fils de Vladimir, les princes Boris et Gleb[18] ; d'autre part, l'invasion polonaise, conduite en 1018 par Boleslas le Vaillant, qui entendait placer son gendre Sviatopolk sur le trône de Kiev. Cette intervention souligne tout l'intérêt que la Pologne portait à ces régions. Néanmoins, cet épisode est éphémère, et dès 1019 Iaroslav retrouve son trône kiévien, et règne sur la rive droite du Dniepr et sur Novgorod, laissant à son frère, Mstislav, la rive gauche du fleuve. En 1036, la mort de ce dernier permet à Iaroslav le Sage de réunir sous son autorité les deux rives du fleuve.

Sceau de Iaroslav le Sage.

Iaroslav le Sage[16] eut également à lutter pour le pouvoir contre ses frères. Bien qu'il ait d'abord établi sa domination sur Kiev en 1019, il n'avait un contrôle incontesté de l'ensemble de la Rusʹ que depuis 1036, à la mort de Mstislav de Tchernigov. Comme Vladimir, Iaroslav était désireux d'améliorer les relations avec le reste de l'Europe, et en particulier l'Empire byzantin. Iaroslav entreprit de conduire une active politique matrimoniale qui unirait la dynastie des Rurikides aux plus grandes familles royales d'Occident. La fille de son fils Vsevolod Ier, Eupraxie, fut mariée à Henri IV, empereur romain germanique (elle eut dès lors le nom d'Adélaïde).

Iaroslav avait épousé Ingigerd, la fille du roi Olof de Suède. Son fils aîné Iziaslav Ier, épouse Gertrude, fille du roi de Pologne Mieszko II Lambert ; son second fils, Sviatoslav II, épouse Olga, fille du comte de Babenberg ; le troisième, Vsevolod Ier de Kiev, épouse Marie, la fille de l'empereur byzantin Constantin IX[19]. Quant aux filles, elles connurent un destin semblable. Anastasia épousa le roi André Ier de Hongrie, Élisabeth de Kiev, le roi Harald III de Norvège, Anne de Kiev[20], le roi Henri Ier de France. La cour de Kiev est alors apparentée aux plus grandes familles princières du temps, signe visible de l'importance reconnue de la puissance de la jeune dynastie des Riourikides.

Iaroslav promulgua le premier code juridique slave, la Rousskaïa Pravda[21], il fit construire la cathédrale Sainte-Sophie[alpha 1] à Kiev, et les deux monastères de Saint-Georges et de Sainte-Hélène, qui sont au cœur de ce que l'on appelle la « Ville de Iaroslav ». Sa dédicace est assurée en 1050 par le métropolite Hilarion ; fin lettré, son Sermon sur la loi et la Grâce[22], est un hymne à la gloire du prince Vladimir. Il décida également la construction de la cathédrale Sainte-Sophie de Novgorod. Il encouragea le clergé local et les moines à enseigner lecture et écriture aux paroissiens. Ses fils développèrent notamment la laure des Grottes de Kiev. Ainsi le droit, l'éducation, mais aussi l'architecture, avec des expérimentations nouvelles, telles que l'utilisation des tambours de clochers percés de fenêtres et surmontés de bulles, ou encore d'autres aspects de l'art ruthène, connaîtront un renouveau impressionnant sous son règne.

L'époque innovera enfin sur le plan musical. En effet, l'usage de la langue slavonne[23] pour la liturgie ne permettait pas d'utiliser les mélodies des psaumes grecs, car le chant byzantin est asmatique, c'est-à-dire qu'à chaque syllabe correspond une note musicale, et par conséquent les mélodies grecques n'étaient pas aisément transposables en slavon, les mots slavons n'ayant pas le même nombre de syllabes que les mots grecs. C'est pour pallier cette difficulté que les chantres de la cathédrale Sainte-Sophie de Kiev inventèrent le mélisma, ce signe de notation musicale qui permet de placer plusieurs syllabes sous une seule notation musicale. Ainsi naquit sur les bords du Dniepr le chant mélismatique.

Le prestige de l'État kiévien atteignit alors son apogée : il s'étendait du lac Ladoga près de la Baltique à la mer Noire et du confluent de l'Oka avec la Volga jusqu'aux Carpates et au Dniestr. Mais à la veille de sa mort, qui survint en 1054, Iaroslav le Sage tenta de réguler le système successoral, en établissant chacun de ses fils dans une ville : Iziaslav Ier reçut Kiev, Sviatoslav II, Tchernihiv, le troisième, Vsevolod Ier, Pereïaslav-Khmelnytskyï, le quatrième, Viatcheslav, Smolensk et le cinquième, Igor, Vladimir de Volhynie, ce qui préfigurait la formation d'entités patrimoniales princières, et conférait au prince de Kiev un pouvoir plus nominal qu'effectif. Cette transformation de la Rusʹ en principautés dynastiques sera officialisée en 1097 au congrès de Lioubetch. La guerre civile reprendra entre les princes immédiatement après le congrès.

Le déclin de Kiev et l'essor de centres régionaux

Les principautés composant la Rusʹ de Kiev en 1237.
Le champ de la bataille entre Igor Sviatoslavitch et les Polovtses, par Viktor Vasnetsov, 1889.

Au XIIe siècle, les conflits entre les différentes principautés issues de la Rusʹ la menèrent au déclin. La Rusʹ de Kiev se divisa à cause du système de succession : de plus en plus de membres de la famille royale se taillèrent des principautés séparées et bientôt antagonistes, passant parfois alliance avec des états extérieurs tels que le Coumans, les Polonais ou les Hongrois. Entre 1054 et 1224, pas moins de 64 principautés plus ou moins éphémères évoluèrent et se succédèrent. En raison de son prestige, le trône de Kiev devint l'enjeu permanent de guerres entre plusieurs dynasties, avant que celui de Novgorod ne devienne, de par sa prospérité, très convoité à son tour. La cité de Volkhov acquit une certaine indépendance en élisant ses propres magistrats et en nommant son propre archevêque. Les autres principautés se développent également, notamment la Volhynie, la Galicie, Tourov-Pinsk, Polotsk, Smolensk, Tchernigov, Riazan et Mourom. La principauté de Vladimir-Souzdal fut l'une des principales rivales de Kiev au XIIe siècle. La principauté de Moscou naquit en 1276 de la partition de la principauté de Vladimir-Souzdal, à la suite de la succession d'Alexandre Nevski.

En 1204, les forces de la quatrième croisade prirent Constantinople. Les croisades, en coupant les routes commerciales vers Byzance, accélérèrent le déclin de Kiev, qui fut par la suite saccagée par les Tchernigoviens, les Volhyniens, les Coumans et les Mongols aux XIIe et XIIIe siècles. Les principautés ruthènes durent reconnaître la souveraineté des Tatars.

Crépuscule du centre politique kiévien

Alexandre Nevski (1249)[24], fils de Iaroslav II de Vladimir, grand-prince de Vladimir, prince de Novgorod en 1236, vainqueur des Suédois sur la Neva en 1240, puis des chevaliers teutoniques et des Lituaniens sur la glace du lac Peïpous (ou Tchoudskoïe) en 1242, est investi comme grand-prince de Kiev par le khan Batou qui le reçoit à la Horde d'or en 1249 ; il en obtient aussi l'investiture pour Vladimir en 1252 et meurt en 1263.

Kiev est en fait administrée par un gouverneur mongol qui autorisera jusqu'en 1299 le séjour du métropolite. Le pays de Kiev, qui a subi l'invasion mongole, est affaibli et désolé. Quand le franciscain Jean de Plan Carpin en route pour la cour mongole le traverse, il constate un pays en grande désolation[alpha 2]. Elle est détruite de nouveau par les Tatars de Crimée en 1482 (peu après la prise de Constantinople en 1453 par les Ottomans, à la suite de quoi, Ivan III de Vladimir et de Moscou reçoit en dot de Sophie Paléologue en 1472 le blason de l'Empire byzantin). Les historiens russes désignent Kiev comme la mère des villes de l'Empire russe.

République de Novgorod

Icône de la victoire de Novgorod sur André Ier Bogolioubski, XIIe siècle.

Dans le Nord, la république de Novgorod prospéra dans le cadre de la Rusʹ, car elle contrôlait les routes commerciales de la Volga à la mer Baltique. Au fur et à mesure que la Rusʹ s'affaiblissait, Novgorod devenait de plus en plus indépendante. Une oligarchie locale s'établit à Novgorod. En 1136, les Novgorodiens profitent de l'état d'anarchie dans lequel se trouve la Rusʹ pour se débarrasser de leur prince et imposer leur droit à le choisir et à lui dicter les conditions fixées par l'assemblée populaire de la ville, le vetché[alpha 3], qui parmi des boyards, élisait un Premier ministre (le posadnik) et des commandants militaires (les tys'atskis). Les territoires nordiques, riches de leurs fourrures, en animaux marins et en salines, ont été d'une grande importance économique pour Novgorod, qui a mené une série de guerres contre la principauté de Moscou pour le contrôle de ces territoires. Depuis 1156, Novgorod acquit un archevêché propre, signe de l'importance accrue et d'indépendance politique. L'archevêque est à la tête de l'exécutif et le propriétaire terrien le plus riche de Novgorod, possédant l'essentiel des terres et des richesses transférées par les princes de Kiev. Il est chargé du trésor et des relations extérieures. Les commerçants et les artisans participent également aux affaires politiques de la ville et ont leurs guildes appelées kontchans, oulitchans ou sotnias.

Principauté de Vladimir-Souzdal

Dans le Nord, les Slaves colonisaient le territoire qui allait devenir la Moscovie en soumettant et en se mélangeant avec les tribus finnoises qui occupaient déjà la région. La ville de Rostov Veliki était dans un premier temps le principal centre de la région, avant d'être supplantée par Souzdal, puis par la ville de Vladimir, qui devient la capitale de la principauté de Vladimir-Souzdal. La région enregistra des vagues de migrations continues à partir de la région de Kiev, pour échapper aux excursions des nomades de la steppe (Coumans, Mongols…). La principauté combinée de Vladimir-Souzdal s'affirma alors comme une puissance majeure dans la Rusʹ. Profitant des guerres intestines, une figure se détache, celle du prince de Rostov-Souzdal, Iouri Dolgorouki (1125-1157)[25], qui mène une active politique de renforcement de sa principauté, fondé sur la construction d'un réseau de forteresses destinées à se protéger des Novgodoriens au nord, des Bulgares de la Volga à l'est : ainsi furent construites les forteresses de Zvenigorod, Kidekcha, Iouriev-Polski, Dmitrov et peut-être, en avril-novembre 1152, le premier kremlin de Moscou. Toutes ces villes forment aujourd'hui le célèbre « anneau d'or ». Cette politique fut poursuivie par son fils et successeur Andreï Bogolioubski (1157-1174). En 1169, le prince André Ier Bogolioubski porta un coup sévère au pouvoir déclinant de la Rusʹ lorsque ses armées saccagèrent la ville de Kiev. André Ier installa son frère cadet, qui régna brièvement sur Kiev, alors qu'il continua de gouverner sur son royaume de Suzdal. Ainsi, le pouvoir politique commença à dériver loin de Kiev dans la seconde moitié du XIIe siècle. En 1299, à la suite de l'invasion mongole, le métropolite déplaça son siège de Kiev à la ville de Vladimir qui remplaça ainsi Kiev comme un centre religieux majeur de la région.

Royaume de Galicie-Volhynie

Au sud-ouest, la principauté de Galicie-Volhynie développa des relations commerciales avec ses voisins polonais, hongrois et lituanien et émergeait comme le successeur local à la Rusʹ. Au début du XIIIe siècle, le prince Roman Mstislavitch unit les deux principautés de Galicie et de Volhynie, auparavant distinctes, conquit Kiev, et prit le titre de Grand-Duc de la Rusʹ. Son fils, Daniel de Galicie, fut le premier souverain de la Rusʹ à accepter une couronne de la papauté romaine, sans rompre pourtant avec Constantinople. Au début du XIVe siècle, le patriarche de l'Église orthodoxe d'Orient, à Constantinople accordait aux dirigeants de Galicie-Volhynie une région métropolitaine afin de compenser le déménagement du métropolite de Kiev à Vladimir. Cependant, une longue et infructueuse lutte contre les Mongols, combinée avec l'opposition interne au prince et à des interventions étrangères affaiblirent Galicie-Volhynie. Avec la fin de la dynastie de Mstislavitch dans le milieu du XIVe siècle, la principauté de Galicie-Volhynie cessa d'exister. La Galicie fut conquise par le royaume de Pologne, le grand-duché de Lituanie, lui, prit la Volhynie, y compris Kiev, conquis par Gediminas en 1321.

Société

Lettre de Jisnomir à Mikoula, XIe – XIIe siècle.

La Rusʹ de Kiev, bien que faiblement peuplée par rapport à l'Europe occidentale eut pourtant une culture assez avancée. L'alphabétisation à Kiev, à Novgorod et dans d'autres grandes villes était élevée par le biais notamment de documents sur écorce de bouleau. Novgorod avait un système d'égout et était pavée en bois. La Rousskaïa Pravda n'utilisait pas généralement la peine capitale, et utilisait un système d'amendes. Certains droits inaliénables furent accordés aux femmes, tels que la propriété et les droits de succession.

Autour de 1200, Kiev comptait environ 50 000 habitants, Novgorod et Tchernigov avaient toutes deux près de 30 000 habitants, alors que Constantinople était autour de 400 000 habitants vers 1180. À la veille de l'invasion mongole, la Rusʹ aurait compté environ trois cents centres urbains.

Les soldats et fonctionnaires recevaient des revenus et des terres des princes en contrepartie de leurs services politiques et militaires. La société ne disposait pas d'institutions fortes basées sur les classes sociales ni de mouvement communal comme c'était le cas à l'époque en l'Europe occidentale. Néanmoins, les commerçants en milieu urbain, les artisans et les ouvriers, exerçaient une influence politique à travers une assemblée municipale, le vetché[alpha 3], qui englobait tous les hommes de la population. Dans certains cas, le vetché conclut des accords avec leurs dirigeants ou les expulsa et en invita d'autres à prendre leur place. À la base de la société se trouvait un nombre important d'esclaves. Il existait aussi une classe de paysan tributaire de leur seigneur, proche des serfs, mais le caractère généralisé du servage n'existait pas dans la Rusʹ à la différence de l'Europe occidentale ou, plus tard, dans l'Empire russe. La plus grande classe sociale était ainsi composée de paysans libres.

Institutions

Dans les siècles qui suivirent la fondation de l'État, les descendants de Riourik se partageaient la Rusʹ de Kiev selon une succession particulière : les prétendants au trône changeaient de fief à chaque fois que leur place dans la hiérarchie féodale changeait. Les membres mineurs de la dynastie débutaient ainsi généralement leur carrière dans une région reculée et progressaient jusqu'à recevoir des principautés plus lucratives pour enfin prétendre à la principauté de Kiev. Les principales fonctions du souverain était d'être le principal directeur des armées, tout en faisant appliquer la justice et tout en administrant la terre.

Les boyards n'avaient aucun pouvoir légal pour s'opposer à la volonté du prince, mais il semble que dans la Rusʹ de Kiev, ils étaient devenus consultants et conseillers du prince.

Le vetché[alpha 3] était une assemblée des hommes libres, qui rassemblait ainsi l'ensemble des chefs de famille. Ces réunions se tenaient généralement sur le marché et touchaient un large part de la population qui habitaient la Rusʹ même avant l'arrivée des Varègues, et d'importantes frictions se sont ainsi produite entre les vetchés et le pouvoir princier. Un cas extrême de l'importance de la vetché était la principauté de Novgorod, où le vetché était très puissant, et était même parvenu en 1136, à expulser du trône le prince désigné.

Économie

Bateaux construits dans le pays des Slaves, toile de Nikolaï Roerich représentant en 1903 la construction de bateaux de style vikings dans la Rusʹ.

L'économie de la Rusʹ de Kiev était tournée vers le commerce entre la Scandinavie et Byzance, depuis le Dniepr. L'élite de la Rusʹ était essentiellement marchande, les marchands de Kiev allaient non seulement jusqu'à Byzance, mais pouvaient arriver jusqu'à Bagdad et en Perse. Les marchandises exportées étaient des esclaves, des fourrures, de la cire, du miel, des produits agricoles tels que le lin, le chanvre et le houblon. La Rusʹ importait de l'Est des chevaux et des armes, de Byzance des équipements navals, et des métaux et la verrerie d'Europe centrale et d'Europe de l'Ouest. En raison du trafic important, de nombreuses marchandises pouvaient servir de monnaie d'échange, comme les bovins dans la partie sud de la Rusʹ ou la fourrure dans le Nord. Durant le règne de Vladimir Ier, des pièces commencent à être frappées, mais des pièces en provenance de Byzance et Bagdad se trouvaient relativement facilement dans la Rusʹ.

L'agriculture jouait un rôle important dans l'économie de la Rusʹ, car le commerce était principalement l'enjeu des classes sociales les plus élevées, tandis que l'agriculture était l'activité économique pratiquée par la plus grande partie de la population. Les activités agricoles furent attestées, bien avant la naissance de la Rusʹ, en particulier dans les terres du Sud, chaudes et occupées par du tchernoziom, terres noires fertiles, riches en matière organique. Les terres du Nord de la Rusʹ (correspondant aujourd'hui aux oblasts de Novgorod, de Moscou, de Vladimir, d'Ivanovo et de Tver), couvertes par des forêts de conifères et souvent marécageuses et aux sols podzoliques, avaient une agriculture moins développée et sophistiquée, avec de plus longues jachères. Dans les régions propices, des techniques de rotation culturale et d'assolement triennal furent pratiquées à la fin de la Rusʹ.

Les principaux produits céréaliers étaient le blé dans le Sud, et l'avoine et l'orge dans les régions plus froides et humides. La sylviculture, la chasse et l'apiculture avaient gardé cependant une importance capitale dans les régions forestières ou périphériques. Une autre culture importante dans toute la Rusʹ était le lin, pour la fabrication de vêtements.

Religion

La foi traditionnelle des habitants de la Rus’ était basée sur un paganisme centré sur les forces de la nature et le culte des esprits. Ainsi les divinités importantes dans le panthéon de l'époque étaient Péroun, le dieu du tonnerre et la foudre s'apparentant au dieu scandinave Thor, Volos, le dieu des troupeaux et du commerce, et Stribog, la divinité du vent et des tempêtes. Ce paganisme n'était pas encadré par un clergé et avait peu d'influence sur le plan institutionnel.

La conversion au christianisme survient à partir de la fin du Xe siècle durant le règne de Vladimir Ier, ce christianisme était largement inspiré des traditions byzantines avec relativement peu d'évolution par rapport à l'Empire byzantin dans les domaines théologiques. Ce n'est que par l'évolution de l'art religieux, de la canonisation des saints et de l'influence de la société sur la religion que l'orthodoxie gagna petit à petit un caractère propre.

Au moment de la conversion au christianisme à la fin du Xe siècle, l'Église de la Rusʹ était composée de huit diocèses sous le contrôle direct de Constantinople. Cette Église devint rapidement propriétaire de vastes domaines et avait de grandes influences dans les domaines de la médecine, de l'éducation et sur les questions morales.

Le caractère païen de la Rusʹ subsista cependant longtemps après la conversion au christianisme. Dans les premiers siècles après la conversion, le caractère chrétien de la population restait assez superficiel et de nombreuses croyances anciennes furent incorporées dans le christianisme par un phénomène de syncrétisme qui fut appelé dvoïeverié ou double foi.

Querelle historiographique

En Occident, les termes de Rusʹ et de Russie furent longtemps distingués, Rusʹ était alors traduit par Ruthénie, avant que l'historiographie russe ne prenne le pas et confonde son nom avec l'ancien État médiéval slave oriental. Ainsi il n'est pas rare de voir encore aujourd'hui écrit abusivement Russie de Kiev au lieu de Rusʹ de Kiev[26].

La déformation et la captation d'héritage opérées par l'historiographie russe, fait remonter la naissance de l'État russe à l'époque de la principauté de Kiev. Mais la principauté de Kiev existait déjà aux IXe et Xe siècles, elle était alors le seul grand État des Slaves orientaux. Or la Russie proprement dite, avec son état d'esprit impérial, est apparue au cours des XVe et XVIe siècles[27].

De son côté, à l'instar de l'historiographie russe, l'historiographie ukrainienne, longtemps méconnue, s'est réapproprié cet héritage à titre parfois exclusif[28]. La Biélorussie quant à elle n'a jamais insisté sur sa période ruthène, ce qui lui vaut parfois d'être omise de la querelle historiographique. Son rôle étroit historiquement au sein du grand-duché de Lituanie a contribué à forger cette position, quoique ce dernier prétendit, comme la Moscovie, être la continuité de la Rusʹ.

Dans les faits, cet État composé de tribus slaves orientales se disloqua en une multitude de principautés indépendantes avant même l'invasion mongole reprenant par ailleurs plus ou moins les anciennes divisions tribales slaves orientales pré-existantes. Kiev, la capitale, n'était alors plus un véritable enjeu. Ni l'Ukraine, ni la Biélorussie, ni la Russie ne peuvent se prévaloir héritières seules et légitimes de la Rusʹ puisque la notion même d'identité russe, biélorusse et ukrainienne lui était encore étrangère au moment de son effondrement.[réf. nécessaire]

Débat relatif à l'empire médiéval de Kiev

Les Slaves ont fait, à la fin de l'Antiquité, leur entrée dans l'Histoire. Le groupe oriental  ancêtres des Biélorusses, des Russes et des Ukrainiens  était représenté, au IXe siècle, par une série de tribus déjà groupées autour de centres proto-urbains, dont l'un fut à l'origine de la ville de Kiev. Cette mosaïque, encore unie par la langue écrite, la culture et la religion subit le choc des invasions mongoles de 1237-1240, dont on considère qu'elles marquent la fin de la période « kiévienne » et le début de l'histoire différenciée des peuples slaves orientaux modernes.

L'héritage kiévien n'est pas allé tout entier à un héritier unique : il a été partagé et interprété différemment à l'ouest par les Ukrainiens et les Biélorusses dans le cadre de la grande principauté lituanienne puis de l'ensemble polono-lituanien des XVIe – XVIIIe siècles, à l'est par le tsarat de Moscovie (qui prit le nom de Russie en 1721, une dénomination dérivée de Rusʹ).

La solution la plus satisfaisante linguistiquement et historiquement serait de traduire Rusʹ par « Ruthénie », forme latine bien attestée depuis le Moyen Âge. Au XIXe siècle, les Roussiny de Galicie étaient encore qualifiés de Rithenen par le gouvernement austro-hongrois. Parler de Ruthénie kiévienne aurait donc le mérite de la clarté et de la neutralité[alpha 4].

Notes et références

Notes

  1. Sainte-Sophie prolonge Constantinople vers le nord comme Constantinople prolongeait Rome en Orient. À ce titre, elle fait de la Rus l'héritière de la tradition byzantine.
  2. Extrait de Jean de Plan Carpin, « en passant par cette terre, nous y avons trouvé répandus dans la campagne d'innombrables crânes et d'os d'hommes morts ; car la cité avait été grande et peuplée et elle est maintenant réduite à presque rien ; on y trouve à peine deux cents maisons aujourd'hui et les gens y sont tenus en grande servitude ».
  3. Le vetche désigne l'assemblée de la ville qui décidait de la politique de celle-ci, de la paix ou de la guerre. Cette assemblée était réunie au son de la cloche, en slavon kolokol', symbole de liberté. c'est pour cette raison que dans le film d'Andreï Tarkovski, Andreï Roublev, « les Russes ont perdu l'art de fondre les cloches », sous-entendu la liberté.
  4. Iaroslav Lebedynsky, chargé de cours à l'Institut national des langues et civilisations orientales.

Références

(en)/(it) Cet article est partiellement ou en totalité issu des articles intitulés en anglais « Kievan Rus' » (voir la liste des auteurs) et en italien « Rus' di Kiev » (voir la liste des auteurs).
  1. (ru) Boris Ourlanis, « Рост населения в Европе » Croissance démographique en Europe »] [PDF], , p. 89.
  2. « Kiev la doyenne »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?).
  3. Диба Юрій. Формування території “Руської землі” ІХ - Х ст. у контексті функціонування трансєвропейського торговельного шляху Булгар-Київ-Реґенсбурґ.
  4. .
  5. Boris V. Rauchenbach, « La baptême de Kiev : naissance d'une nation » [PDF], sur unesco.org, Le Courrier de l'Unesco, (ISSN 0304-3118), p. 8.
  6. Élie Borschak, Roger Portal, La Ruthénie prémongole, l'Ukraine et la Russie (ISSN 0035-3264).
  7. Chronique de Nestor, naissance des mondes russes, éd. Anacharsis, 2008.
  8. Régis Boyer, Vikings et varègues : histoire, mythes, dictionnaire, éd. R. Laffont, 2008.
  9. Arrignon 2008, p. à préciser.
  10. Iaroslav Lebedynsky, L'Empire médiéval de Kiev, débat historique d'hier et d'aujourd'hui.
  11. Sophia Senyk, « A History of the Church in Ukraine », dans Orientalia Christiana Analecta, Rome, Pontificio Istituto Orientale, vol. 1 (sur 5 prévus), 1993 (pour la partie Olga dans les chroniques).
  12. Ìvan Mìrčuk, L'Ukraine dans le cadre de l'Est européen, Éditions Nauwelaerts, , p. 113.
  13. Marc-Antoine-François de Gaujal, Études historiques sur le Rouergue : Volume 3, Paris, Paul Dupont, 1859, p. 216. [lire en ligne (page consultée le 5 novembre 2020)]
  14. Bernard Dupuis, « L'Église orthodoxe » (§ Destin de l'Église russe), dans Encyclopédie des religions, Universalis, Paris, 2002, p. 113.
  15. François Boespflug, La Crucifixion dans l’art : un sujet planétaire, Montrouge, Bayard éditions, , 559 p. (ISBN 978-2-227-49502-9), p. 86.
  16. Francis Dvornik, Les Slaves : histoire, civilisation de l'Antiquité aux débuts de l'Époque contemporaine, « La Russie de Kiev », éditions du Seuil, Paris, 1970, p. 171 à 228.
  17. Viktoriya et Patrice Lajoye, Ilya Mouromets et autres héros de la Russie ancienne, Toulouse, Anacharsis, 2009.
  18. Nominis : saints Boris et Gleb.
  19. Christian Settipani, Continuité des élites à Byzance durant les siècles obscurs. Les princes caucasiens et l'Empire du VIe au IXe siècle, Paris, de Boccard, , 634 p. [détail des éditions] (ISBN 978-2-7018-0226-8), p. 245.
  20. Régine Deforges, Sous le ciel de Novgorod, vision romancée de la vie d'Anne, Fayard (ISBN 2213021058).
  21. Première chronique de Novgorod, Istoria russkoï literaturi, Publication de l'Académie des Sciences d'URSS, livre II, partie 1, Moscou, 1946, p. 115.
  22. Georges Florovsky, Les Voies de la théologie russe, Paris, 1937 ; trad. et notes de J. C. Roberti, Paris, Desclée de Brouwer, 1991, p. 17.
  23. (en) Sara G. Thomason, « What Else Happens to Opaque Rules? », dans Language, vol. 52, 1976, p. 370-381.
  24. Catherine Durand-Cheynet, Alexandre Nevski ou le soleil de la Russie, Éd. Perrin, 1983 (ISBN 2262002975).
  25. Pierre Lorrain, Moscou et la naissance d'une nation, Paris, Bartillat, 2010 (ISBN 2841004503).
  26. Bogdan Mytrowytch, « La Rus’ : le point litigieux historique entre l’Ukraine et la Russie », sur nouvelle-europe.eu, (consulté le ).
  27. « Les Russes ont capté l'héritage de l'Ukraine à leur profit », sur liberation.fr/, (consulté le ).
  28. Par exemple Arkady Joukovsky soutient cette thèse dans Histoire de l'Ukraine, Paris, Dauphin, 1993.

Annexes

Bibliographie

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Régis Boyer, Les Vikings : Histoire, mythes, dictionnaire, éd. Robert Laffont, 2008 (ISBN 2221106318).
  • Jean-Pierre Arrignon, Chronique de Nestor, Naissance des mondes russes, éd. Anacharsis, 2008 (ISBN 2914777191).
  • Jean-Pierre Arrignon, Russie, PUF, (ISBN 2130554342).
  • Olivier Clément, L'Église orthodoxe, Presses universitaires de France, Édition : 5, (ISBN 2130580815).
  • Iaroslav Lebedynsky, Les Nomades, les peuples nomades de la steppe des origines aux invasions mongoles, IXe – XIIIe siècles apr. J.-C., Errance, Paris, 2003 (2e édition, 2007) (ISBN 2877723461).
  • Iaroslav Lebedynsky, Les Indo-Européens, faits, débats, solutions, Éditions Errance ; 2e édition revue et corrigée, 2009 (ISBN 2877723968).

Articles connexes

Liens externes

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