Mouvement citoyens genevois

Le Mouvement citoyens genevois (MCG) est une association politique[5] du canton de Genève. Régionaliste et populiste mais niant officiellement toute xénophobie, ce mouvement a pour principale ligne la « priorité aux Genevois ».

Mouvement citoyens genevois

Logotype officiel.
Présentation
Président Francisco Valentin
Fondation
Siège Rue Camille-Martin 18, 1203 Genève, Suisse
Vice-présidents Roger Golay
Ana Roch
Françoise Sapin
Giuseppe Di Salvo
Secrétaire général François Baertschi
Positionnement Divers à extrême droite
Idéologie Régionalisme
Populisme
Nationalisme
Couleurs Jaune et rouge
Site web mcge.ch
Présidents de groupe
Grand Conseil Sandro Pistis
Représentation
Conseillers nationaux[1]
0  /  200
Conseillers aux États[2]
0  /  46
Législatifs cantonaux[3]
11  /  2609
Exécutifs cantonaux[3]
1  /  154
Législatifs communaux
50  /  5403
Exécutifs communaux[4]
0  /  1146

Histoire

Fondation

Le MCG est fondé le par Georges Letellier, issu de l'Union démocratique du centre, et Éric Stauffer, du Parti libéral, en vue des élections cantonales et adopte pour slogan « Genève et les Genevois d'abord ». A l’origine baptisée «Mouvement blochérien genevois»[6],[7], il déclare officiellement n'être ni de gauche, ni de droite.

Le , le MCG obtient 7,73 % des suffrages, ce qui lui permet d'obtenir neuf sièges au Grand Conseil[8]. Une partie de ses élus sont issus de la fonction publique genevoise (notamment de la police pour ce qui est de Roger Golay). Le , le mouvement brigue sans succès un siège au Conseil d'État avec la candidature de Éric Stauffer.

Municipales de 2007

Le , lors des élections municipales, le MCG présente 91 candidats sur neuf communes et obtient des élus dans les trois communes de Lancy, de Vernier et d'Onex, les plus importantes du canton après la ville de Genève. Le , le MCG lance deux candidats à l'exécutif communal de Onex et Vernier, forçant à un deuxième tour dans les deux communes. Le mouvement représenté par Éric Stauffer est battu à Onex mais Thierry Cerutti l'emporte dans la triangulaire à Vernier avec 184 voix sur le libéral Georges Zufferey.

Cependant, cette dernière élection est suspendue à la suite de trois plaintes — déposées par Zufferey, l'association libérale de Vernier et une citoyenne de la commune — le candidat étant inculpé le de fraude électorale, de captation de suffrages et d'infraction à la loi sur les élections et votations[9]. Finalement, le Tribunal administratif invalide le le scrutin[10],[11],[12],[13] et condamne Cerutti et le MCG à payer 3 000 francs d'émoluments, ainsi que 5 000 francs d'indemnité de procédure aux requérants[10], décision que le candidat n'accepte pas. Il dépose donc un appel auprès du Tribunal fédéral[14] et met en place un « Conseil administratif populaire » et informel[15]. Le MCG dénonce quant à lui l'implication de personnalités socialistes dans la procédure[14]. Le , à l'occasion d'un nouveau scrutin, Cerrutti remporte l'élection partielle, devançant le libéral Pierre Ronget et le socialiste Alain Charbonnier[16],[17].

Élection du Grand Conseil en 2009

Le , il obtient 14,74 % des suffrages et devient le deuxième parti du canton, avec 17 sièges sur 100 au Grand Conseil, à égalité avec les Verts, mais derrière le Parti libéral et ses 20 sièges[18]. Dans la foulée, il investit Éric Stauffer et Mauro Poggia comme candidats au Conseil d'État.

Élections municipales de 2011

Lors du renouvellement des législatifs communaux du , le parti sort vainqueur des élections communales genevoises. À Genève, il dépasse le quorum requis de 7 % qu'il avait raté en 2007[19] et passe d'aucun à 11 sièges avec 13,12 %[20] renversant ainsi la majorité absolue de gauche obtenue pendant 24 ans[21].

Ayant présenté des listes dans 19 communes, le MCG y place 73 élus[22] dans 16[23] communes contre 12 élus dans trois d'entre elles lors des élections de 2007[23].

Élections fédérales de 2011

Lors des élections fédérales suisses de 2011, le mouvement gagne un siège par le biais de Mauro Poggia, au détriment du Parti libéral-radical.

Élections du Grand Conseil et du Conseil d'État en 2013

Le , le MCG continue son ascension électorale et confirme sa position de deuxième parti du canton. Avec 19,23 % des suffrages[24], il passe de 17 à 20 sièges au Grand Conseil[25], derrière le Parti libéral-radical (24), qui perd sept sièges, et devant le Parti socialiste (15) qui reste stable. Les Verts (10), qui étaient à égalité avec le MCG lors de la précédente législature, perdent presque la moitié de leur députation et passent à l'avant-dernière place juste devant l'extrême gauche (9) qui revient après huit ans d'absence[26].

À l'occasion du premier tour des élections pour le Conseil d'État, le MCG présente trois candidats : Mauro Poggia, Éric Stauffer et Delphine Perrella-Gabus. Ceux-ci se placent respectivement à la 6e, 8e et 11e place[27]. L'alliance[28] entre le MCG et l'Union démocratique du centre (UDC) est confirmée pour le second tour qui a lieu le 10 novembre. Leur liste commune, constituée de Mauro Poggia, Éric Stauffer et Céline Amaudruz (UDC, 14e lors du premier tour) conduit à l’élection[29] de Poggia au Conseil d'État (6e), les deux autres se plaçant respectivement 11e et 10e (non élus).

Il est à noter que la durée des législatures est rallongée d'une année, passant de quatre à cinq ans, avec l'entrée en vigueur de la nouvelle constitution genevoise[30] le .

AnnéeÉlectionsPourcentageSièges
2005Grand Conseil7,7 %9
2007Conseil national2,5 %0
2009Grand Conseil14,74 %17
2011Conseil national9,78 %1
2013Grand Conseil19,23 %20
Conseil d'État-1
2015Conseil national7,16 %1
2018Grand Conseil9,43 %11
Conseil d'État-1

Élections du Grand Conseil et du Conseil d'État en 2018

Le , le MCG connaît un fort recul lors des élections au Grand Conseil en ne totalisant que 9,43 % des voix (en baisse de près de 10 points par rapport au scrutin de 2013) et obtient seulement 11 sièges, contre 20 dans le Conseil sortant[31]. En revanche, Mauro Poggia termine lui à la deuxième place pour les élections au Conseil d'État[32], avant d'être réélu au second tour le suivant.

Élections municipales de 2020

Lors des élections municipales du , le MCG présente des listes dans neuf communes qui toutes sont en baisse par rapport au scrutin de 2015. Le parti perd même toute représentation dans les conseils municipaux de Carouge, Thônex et Versoix[33]. Dans la ville de Genève, la liste du parti n'arrive qu'en septième position avec 7,73 % des voix, cependant qu'aucun des deux candidats au conseil administratif n'est élu[34].

Direction

À la suite de divergences entre les élus et Georges Letellier, ce dernier quitte le parti en cours de mandat, officiellement pour se consacrer à ses obligations professionnelles, mais reste député indépendant. Le , Georges Jost, ancien député de Vigilance, est désigné à la présidence pour le remplacer. Un bureau directeur est constitué avec Éric Stauffer, Roger Golay et Claude Jeanneret.

La députée Sandra Borgeaud, précédemment assistante parlementaire d'un élu du Parti suisse du travail (communiste) au Conseil national, est élue au bureau du Grand Conseil contre la volonté de son parti. Elle en est exclue le .

Le , Stauffer est élu par l'assemblée générale du parti au poste de président. Roger Golay, Pascal Spuhler, Chantal Bauco et Henry Rappaz deviennent vice-présidents. Golay remplace Stauffer à la présidence le [35] ; Spuhler, Mauro Poggia et Carlos Medeiros sont réélus en tant que vice-présidents alors que Stauffer est élu président d'honneur pour le remercier de ses services.

Lors de l'Assemblée générale du , Ana Roch emporte d'une voix la présidence face à Éric Stauffer[36].

Présidents

Période Nom
2005-2006Georges Letellier
2006-2008Georges Jost
2008-2012Éric Stauffer
2012-2016Roger Golay
2016-2019Ana Roch
depuis 2019Francisco Valentin

Syndicat SEGE

Le MCG a décidé de fonder un nouveau syndicat, le Syndicat des employés genevois (SEGE), dont le secrétaire général est Daniel Sormanni[37] pour tenter de rassembler les Genevois qui s'estimeraient victimes de discriminations dues à la présence de travailleurs frontaliers. La Communauté genevoise d'action syndicale (CGAS) refuse de reconnaître ce nouveau syndicat car elle déclare qu'il poursuit un but illicite[38].

Positions politiques

Le discours du MCG place le mouvement « ni à gauche ni à droite », celui-ci se réclamant de la « priorité aux Genevois » en niant toute xénophobie. Néanmoins, ses détracteurs assimilent ses idées à l'extrême droite car le MCG établit notamment un lien direct entre la présence des travailleurs français (frontaliers) à Genève et le taux de chômage[39], notamment lors de la votation sur l'extension de la libre-circulation des personnes tenue le [40].

Il est placé dans le parlement cantonal à l'extrême droite[41], au centre à Onex et à l'extrême gauche à Vernier et Lancy[42].

Dans un entretien au journal Le Temps, Soli Pardo affirme, après avoir rejoint le parti, que l'Union démocratique du centre, son ancienne formation, avait une ligne politique « très proche de celle du MCG »[43].

Publication

Le MCG publie le journal Le Citoyen.

Résultats électoraux

Notes et références

  1. Répartition des mandats par parti Elections au Conseil national de 1971 à 2011, Office fédéral de la statistique, consulté le 10.12.2016
  2. Répartition des mandats par parti 1971 à 2011, Office fédéral de la statistique, consulté le 10.12.2016
  3. Élections en Suisse
  4. Statistiques des villes suisses - Chapitre politique, Union des villes suisses, consulté le 13.04.2017
  5. « Statuts »
  6. « Le Mouvement Citoyens genevois refuse de siéger à l'extrême droite du Grand Conseil », Le Temps, (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  7. « Le MCG, portrait de famille », Le Temps, (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  8. « Résultats des élections cantonales de 2005 (État de Genève) », sur geneve.ch (consulté le )
  9. « « Scrutin non validé à Vernier : Cerutti inculpé de fraude électorale », Swissinfo, 19 septembre 2007 »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?)
  10. « Arrêt du Tribunal administratif du 5 février 2008 »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?)
  11. Éric Budry, « Voici pourquoi l'élection de Cerutti a été annulée », Tribune de Genève, 8 février 2008
  12. « Sandra Moro, « La justice genevoise éjecte le MCG de la mairie de Vernier », Le Temps, 8 février 2008 »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?)
  13. « Sandra Moro, « Les juges genevois décortiquent la démocratie de pacotille de Vernier », Le Temps, 16 février 2008 »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?)
  14. Fedele Mendicino, « Élection contestée à Vernier : le scrutin est annulé », Tribune de Genève, 8 février 2008
  15. Marc Guéniat, « Le MCG crée une Mairie parallèle à Vernier », Tribune de Genève, 13 février 2008
  16. Philippe Bach, « Thierry Cerutti remis en selle à Vernier », Le Courrier, 29 septembre 2008
  17. « Résultats de l'élection administrative partielle à Vernier en 2008 (État de Genève) », sur ge.ch (consulté le )
  18. « Résultats des élections cantonales de 2009 (État de Genève) », sur ge.ch (consulté le )
  19. (de) « MCG siegt bei Gemeindewahlen in Genf », Schweizer Fernsehen, 13 mars 2011
  20. Élection des conseils municipaux du 13 mars 2011, République et Canton de Genève, consulté le 15 mars 2011
  21. « Le MCG sort vainqueur des municipales 2011 », Tribune de Genève, 13 mars 2011
  22. « Le MCG grand vainqueur des élections », 20 minutes, 13 mars 2011
  23. Élection des conseils municipaux du 13 mars 2011 - Résultats globaux, République et Canton de Genève, consulté le 15 mars 2011
  24. « L'UDC et le MCG continuent leur marche en avant », Tribune de Genève, 6 octobre 2013
  25. « Meyrin, Vernier, Onex..., communes bastions du MCG », Tribune de Genève, 7 octobre 2013
  26. Jean-François Mabut, « Le parlement genevois est divisé en trois blocs de même poids », Tribune de Genève, 6 octobre 2013
  27. Jean-François Mabut, « Pierre Maudet manque la majorité absolue de 2 152 voix », Tribune de Genève, 6 octobre 2013
  28. « Le MCG et l'UDC confirment une liste à trois ». 20 minutes, 7 octobre 2013
  29. « Le MCG, avec Mauro Poggia, fait son entrée au Conseil d'État genevois », RTS Info, 11 novembre 2013
  30. [PDF] Constitution de la République et canton de Genève du 14 octobre 2012
  31. David Haeberli, « La fin du bloc populiste recentre le parlement genevois », sur Le Temps,
  32. « Conseil d'Etat: un succès qui conforte Pierre Maudet », sur 24 heures,
  33. Élection des conseils municipaux du 15 mars 2020, site de la République et canton de Genève
  34. « Ville de Genève: les Verts gagnent 10 sièges au Conseil municipal », sur Radio Lac,
  35. « Roger Golay remplace Eric Stauffer à la tête du MCG », Tribune de Genève, 28 avril 2012
  36. Olivier Francey, « Ana Roch: Dame colère », Le Temps, 6 mai 2016
  37. « sege.ch - This website is for sale! - Säge Resources and Information. », sur www.sege.ch (consulté le )
  38. Christophe Koessler, « Non à un syndicat xénophobe à Genève ! », L'événement syndical, no 28/29, 15 juillet 2009, p. 6
  39. « À court terme, il [le Conseil d'État] nie les problèmes que pose l'accaparement de la main d'œuvre extérieure qui envahit les places de travail que pourraient fort bien prendre des résidents genevois » paru dans le blog de Stauffer (3 mai 2007)
  40. « Qui a peur du frontalier ? », Temps présent, TSR, 7 juin 2007
  41. Ce contre quoi ses élus se sont opposés lors de leur première session au parlement genevois selon « Genève : les nouveaux élus quittent la salle fâchés », TSR, 3 novembre 2005
  42. « Résultats des élections municipales de 2007 (État de Genève) », sur geneve.ch (consulté le )
  43. Sandra Moro, « Le transfuge qui relance la guerre des populistes », Le Temps, 26 octobre 2010

Liens externes

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