Mauro Poggia

Mauro Poggia, né le à Moutier (originaire de Meyrin), est un avocat genevois et homme politique suisse, membre du Mouvement citoyen genevois (MCG). Il est conseiller d'État du canton de Genève depuis le .

Mauro Poggia

Portrait de Mauro Poggia.
Fonctions
Conseiller d'État du canton de Genève
En fonction depuis le
(7 ans et 9 mois)
Élection
Réélection
Chef du Département cantonal de la santé, de la population et de la sécurité [alpha 1]
En fonction depuis le
(7 ans et 9 mois)
Prédécesseur Pierre Maudet (sécurité)
Isabel Rochat (emploi)
Pierre-François Unger (affaires sociales)
Conseiller national

(1 an, 11 mois et 24 jours)
Législature 49e (2011-2015)
Successeur Roger Golay
Vice-président du Mouvement citoyen genevois

(3 ans et 7 mois)
Président Éric Stauffer
Roger Golay
Député au Grand Conseil du canton de Genève

(4 ans et 2 jours)
Législature 57e (2009-2013)
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Moutier (Suisse)
Nationalité Suisse
Italie
Parti politique PLS (années 1990)
Union de centre (2008)
PDC (jusqu'en 2009)
MCG (depuis 2009)
Diplômé de Université de Genève
Profession Avocat
Religion Islam soufi[1],[2]
Conseillers d'État du canton de Genève

Biographie

Originaire de Meyrin, Mauro Poggia naît le à Moutier[3]. Son père, ouvrier d'usine, et sa mère, couturière, issus du Piémont[4], viennent travailler en Suisse en 1953[5].

Après avoir renié la nationalité italienne pour devenir citoyen suisse[6], Mauro Poggia obtient une licence en droit à l'Université de Genève, puis son brevet d'avocat[3]. Il a entre autres plaidé dans le cadre de l'affaire des footballeurs Favre-Chapuisat et dans celle du sang contaminé du laboratoire de la Croix-Rouge[6].

En , après dix ans de procédure judiciaire[6] qu'il a entamé seul contre sa propre caisse maladie, le Groupe mutuel, le Tribunal fédéral confirme le principe d'un contrôle d'expert comptable de cette caisse afin de vérifier l'utilisation des primes des assurés[7].

Il est également connu pour sa défense des assurés des caisses-maladies[8]. Il a été président de l'Association suisse des assurés (ASSUAS) de 1995 à 2003, puis a repris son poste en 2009[9].

Il est père de trois enfants. L'aîné et le cadet sont issus d'un premier mariage, le benjamin d'un second[1]. En 1996, il se convertit à l'islam pour partager la religion de sa femme[10], de nationalité tunisienne[4].

Son nom est cité dans les Panama Papers comme ayant droit d'une société offshore[11],[12].

Politique

Au niveau politique italien, redevenu italien pour se lancer en politique, il se présente sans succès au sein du parti italien de l'Union des démocrates chrétiens et du centre à l'élection d' pour obtenir un siège au Sénat italien à Rome[13].

Poursuivant en parallèle sa carrière politique suisse, il est dans un premier temps membre du Parti démocrate-chrétien avant de le quitter pour rejoindre le MCG[14].

Le , il est élu député au Grand Conseil du canton de Genève[15]. Il est également candidat au Conseil d'État le , en tandem avec Éric Stauffer[14].

Lors des élections fédérales de 2011, Mauro Poggia est élu conseiller national. N'ayant pas conclu d'accord avec d'autres partis pour rejoindre un groupe parlementaire, il y siège en tant que non inscrit[16].

Législature 2013-2018

Le , il est élu au Conseil d'État de Genève, en terminant à la 7e place[17],[18]. Il se voit confier la responsabilité du nouveau département de l'Emploi, des Affaires sociales et de la Santé (DEAS)[19].

Il renonce alors à son mandat au Conseil national, où il est remplacé par Roger Golay[20].

Au mois d', ses services entament sous son initiative une campagne de régularisation des cas de fraudes aux aides sociales (notamment les absences de déclarations ou celles partielles d'informations fiscales)[21] pour accompagner le durcissement du code pénal suisse en la matière. Les autorités genevoises lancent une vaste campagne d'informations sur ces nouveautés et une période transitoire de 3 mois pour régulariser les situations. Cette démarche repose sur la transparence et ne s'apparente pas à une amnistie. Mauro Poggia dresse le bilan de l'opération en [22]. Il indique qu'un peu moins de 2 000 situations ont été régularisées, permettant à l'État de récupérer à terme 24,5 millions de francs. La plupart des cas constatés concernaient les subsides à l'assurance maladie et peu de dossiers ont été transmis au pouvoir judiciaire (environ 40).

Législature 2018-2023

Il est réélu au Conseil d'État au second tour le 2018 (2de position)[23]. Il conserve son département mais doit laisser le volet social de son action à son collègue socialiste Thierry Apothéloz[24].

Le , il participe à une cérémonie maçonnique publique avec pose de plaque pour Giuseppe Chiostergi (it), politicien franc-maçon ayant perdu sa nationalité italienne sous le fascisme[25][pertinence contestée].

Notes et références

  1. Département de la sécurité, de l'emploi et de la santé jusqu'au . Département de l’emploi et de la santé jusqu'au . Département de l’emploi, des affaires sociales et de la santé du au .
  1. Éric Budry, « Me Mauro Poggia ou la course en tandem du battant solitaire », Tribune de Genève, (lire en ligne)
    « Pourquoi vous être converti à l’islam il y a quelques années ?
    — Je pourrais vous répondre que cela fait partie de ma sphère privée, mais je ne veux pas laisser cette question sans réponse. Cela remonte à 1996 et ceux qui me côtoient savent que cela n’a rien changé à mon quotidien. Cette rencontre avec le soufisme, je la dois à ma compagne, elle-même musulmane, née en Suisse, qui m’a fait découvrir cette spiritualité, ouverte à l’autre et respectueuse de sa différence. »
  2. « Élections genevoises : entretien avec Mauro Poggia, candidat MCG au Conseil d’État (2/2) », Mise au Point, (lire en ligne [vidéo])
    Cf. → à partir du minutage 03:31.
  3. « Conseil d'Etat - Législature 2018-2023 », sur ge.ch (consulté le )
  4. Ian Hamel, « L'extrême droite entre au gouvernement genevois », sur Le Point, (consulté le )
  5. Éric Budry, « Un ex-réfugié et deux secondos au Conseil d'État », Tribune de Genève, (lire en ligne)
  6. Le Citoyen, octobre 2009, Mauro Poggia un homme de convictions, p.9
  7. Maître Poggia force le coffre du Groupe mutuel, 28.07.2009, Télévision suisse romande
  8. GHI, Le juteux business de l'assurance invalidité, par François Baertschi, 9-10 septembre 2009, p.3
  9. L'Assuas, ce grand malade, par Charles-André Aymon, 18-19 novembre 2009, p.3, GHI
  10. Attaque contre la conversion du musulman Mauro Poggia, Le Courrier, 18 octobre 2013
  11. Pascal Jeannerat, « Mauro Poggia bénéficiaire d'une société offshore des "Panama Papers" », rts.ch, (lire en ligne, consulté le )
  12. Marion Moussadek, « Mauro Poggia apparaît dans les Panama Papers », 24Heures, 24heures, VQH, (ISSN 1424-4039, lire en ligne, consulté le )
  13. « Il devient un populiste « réfléchi » », Le Matin, (lire en ligne[archive du ])
  14. David Haeberli, « Eric Stauffer et moi visons le Département des institutions », La Tribune de Genève, , p. 24
  15. Résultats des élections cantonales de 2009 pour le Mouvement citoyens genevois (État de Genève)
  16. Mauro Poggia sur le site de l'Assemblée fédérale
  17. « Mauro Poggia élu au conseil d'État », sur Tribune de Genève,
  18. « Résultats de l'élection du 10 novembre 2013 », sur www.ge.ch (consulté le )
  19. Le Conseil d'Etat élu attribue les départements et définit le rôle de la présidence, 27 novembre 2013, sur le site du canton de Genève
  20. Olivier Francey, « Le président du MCG Roger Golay siègera à Berne », sur Tribune de Genève,
  21. « Mauro Poggia lance une chasse aux fraudeurs », tdg.ch/, (lire en ligne, consulté le )
  22. « L’État va récupérer 24,5 millions de francs de prestations », tdg.ch/, (lire en ligne, consulté le )
  23. « Second tour de l'élection du Conseil d'Etat 2018 », sur www.ge.ch,
  24. Marc Moulin, « Le président Pierre Maudet garde la sécurité et l’aéroport », tdg.ch/, (lire en ligne)
  25. « Les francs-maçons honorent l’un des leurs », Tribune de Genève, (lire en ligne, consulté le ).
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