Parti démocrate-chrétien (Suisse)

Le Parti démocrate-chrétien (PDC, en allemand : Christlichdemokratische Volkspartei, CVP, en italien : Partito popolare democratico svizzero, PPD, en romanche : Partida cristiandemocratica Svizra, PCD ) est un ancien parti politique suisse gouvernemental situé au centre de l'échiquier politique. À partir du , il se définit comme étant un parti « social-conservateur »[2]. Gerhard Pfister a remplacé Christophe Darbellay au poste de président à partir d'. La vice-présidence est assumée par le ministre jurassien Charles Juillard. Avec 11,4 % des suffrages lors des élections fédérales en 2019, le PDC possède 25 sièges au Conseil national et 13 sièges au Conseil des États. Il fusionne au  avec le Parti bourgeois-démocratique pour former Le Centre.

Pour les articles homonymes, voir Parti démocrate chrétien.

Parti démocrate-chrétien
(de) Christlichdemokratische Volkspartei
(it) Partito popolare democratico svizzero
(rm) Partida cristiandemocrata svizra

Logotype officiel.
Présentation
Président Gerhard Pfister
Fondation 1848
Disparition
Fusionné dans Le Centre
Siège Secrétariat général

Klaraweg 6 Case postale 5835 3001 Berne

Vice-présidents Ida Glanzmann-Hunkeler
Charles Juillard
Secrétaire général Gianna Luzio
Positionnement Centre droit
Idéologie Démocratie chrétienne[1]
Social-conservateur[2]
Affiliation européenne Parti populaire européen
(associé)[3]
Affiliation internationale Internationale démocrate centriste
Couleurs Orange
Site web pdc.ch
Présidents de groupe
Assemblée fédérale Andrea Gmür-Schönenberger
Conseillers fédéraux Viola Amherd
Représentation
Conseillers nationaux[4]
25  /  200
Conseillers aux États[5]
13  /  46
Législatifs cantonaux[6]
411  /  2609
Exécutifs cantonaux[7]
37  /  154
Législatifs communaux
530  /  5403
Exécutifs communaux[8]
194  /  1146
Conseillers fédéraux
1  /  7

Histoire

Ancien logo du PDC.

Les racines du PDC remontent à l’époque de la création de l'État fédéral de 1848. Tout au long du XIXe siècle, le PDC – qui s'appelle alors Parti catholique conservateur[9] – garde une attitude fédéraliste sur les questions institutionnelles et reste proche de l’Église au cours du « Kulturkampf », cela au contraire de la majorité libérale. Après la défaite du « Sonderbund », le parti reprend progressivement le pouvoir dans ses cantons d'implantation traditionnelle, c'est-à-dire en Suisse centrale, en Valais, à Fribourg. Il retrouve aussi son statut d'« outsider » sur le plan national.

Depuis la création de l'État fédéral en 1848, le Groupe de l'Assemblée fédérale – constitué formellement en 1883 – exerce un rôle important pour la cohésion nationale. En 1891 le Lucernois Joseph Zemp devient le premier membre d'un parti autre que le parti radical à entrer au Conseil fédéral, ce qui scelle le compromis historique entre le radicalisme et le catholicisme politique.

Le parti devient l'une des composantes du «bloc bourgeois» contre le mouvement ouvrier. Cette intégration s’accompagne d’un ralliement au libéralisme économique, tout en continuant d'afficher des positions conservatrices sur les questions culturelles et religieuses. L’aile conservatrice du parti contribue à freiner la mise en place des assurances sociales, notamment lors du rejet de la Lex Forrer en 1900. Toutefois, une autre tendance issue du christianisme social défend certaines mesures sociales en faveur des classes populaires, parfois proches des initiatives socialistes. En 1891, l’encyclique Rerum novarum du Vatican, qui conduira à l'adoption de la doctrine sociale de l'Église catholique, confère une légitimité religieuse à ce courant[10].

En 1894, le parti change de nom pour devenir le Parti populaire catholique. En 1912, il devient le Parti conservateur populaire, jusqu'en 1957 lorsqu'il prend le nom de Parti conservateur-chrétien social. Ce n'est qu'en 1970 qu'il adopte le nom de Parti démocrate-chrétien[11]. Une tendance chrétienne-sociale se manifeste et le parti y fait référence dans son nom de 1957 à 1971. Cette aile reste présente encore aujourd'hui et s'est en partie séparée du Parti démocrate-chrétien. Ainsi, le Parti chrétien-social est créé.

Le , la formule magique composant le Conseil fédéral se brise avec la non-réélection de la conseillère fédérale Ruth Metzler-Arnold. Le PDC se retrouve avec un seul siège gouvernemental, celui de Joseph Deiss. Ce dernier quitte le gouvernement le . Doris Leuthard est élue à sa place et reprend le le Département fédéral de l'économie laissé vacant par Joseph Deiss.

Le , l'assemblée des délégués du PDC décide par 325 voix contre 57 de changer le nom du parti pour devenir « Le Centre ». Durant la même assemblée, les délégués valident également la fusion avec le PBD[12].

Le nouveau parti résultant de la fusion entre PDC et PBD et appelé Le Centre et voit le jour le .

Force politique

Le positionnement politique du PDC en 2007.

Les réformes opérées par le parti en 1970/71 ont permis une ouverture confessionnelle. Alors qu'il voit son électorat s'éroder dans les régions catholiques de la Suisse qui lui sont traditionnellement acquises, il voit depuis quelques décennies s’accroître légèrement le nombre de ses électeurs dans les régions protestantes. Ce gain ne suffit toutefois pas à compenser les parts électorales perdues dans ses bastions traditionnels.

Le PDC se situe au centre droit de l’échiquier politique suisse. Il met l’accent sur le principe de l'économie de marché libérale et sociale et sur la garantie des droits sociaux fondamentaux. Le PDC s’organise autour des quatre piliers suivants :

  • pour une Suisse favorable aux familles
  • pour une Suisse du plein emploi
  • pour une Suisse socialement sûre
  • pour une Suisse écologiquement durable

De nos jours, le parti se montre sceptique vis-à-vis de l’État social. Ses élus soutiennent généralement des réformes des dispositifs qui, depuis les années 1990, visent des diminutions de prestations sociales[10].

En 1963, les démocrates-chrétiens ont atteint leur apogée avec 23,4 % des suffrages. Ils ont reculé jusqu’en 2003 à 14,4 %[13] avant une légère augmentation à 14,5 % en 2007 (gain de trois mandats au Conseil national). Lors des élections fédérales 2011, le PDC a une fois de plus diminué tant en sièges (28 au lieu de 31 au Conseil national) qu'en pourcentages, diminuant sa part électorale à 12,3 %[14], soit son score le plus faible depuis l'introduction du système proportionnel en 1919.

Désignations successives

  • 1848-1874: ?
  • 1874-1881: Association conservatrice suisse, en italien : Ass. conservatrice sviz.
  • 1881-1894: Union conservatrice, en allemand : Konservative Union, en italien : Unione conservatrice
  • 1894-1912: Parti populaire catholique, en allemand : Katholisch Volkspartei, en italien : Partito popolare cattolico
  • 1912-1957: Parti conservateur populaire, en allemand : Konservative Volkspartei, en italien : Partito conservatore popolare
  • 1957-1970: Parti conservateur chrétien-social (PCCS), en allemand : Konservativ-Christlichsoziale Volkspartei (KCVP), en italien : Partito conservatore cristiano sociale (PCCS)
  • 1970-2020: Parti démocrate-chrétien (PDC), en allemand : Christlichdemokratische Volkspartei (CVP), en italien : Partito popolare democratico svizzero (PPD), en romanche: Partida cristiandemocrata svizra (PCD)
  • 2021: Le Centre, en allemand : Die Mitte, en italien : Alleanza del centro, en romanche : Allianza dal center

Dirigeants

Présidents :

Vice-présidents :

Personnalités

Le parti démocrate-chrétien est présidé depuis le par Christophe Darbellay, conseiller national du canton du Valais. Béatrice Wertli exerce comme secrétaire général depuis 2012. Le groupe parlementaire est quant à lui présidé par Andrea Gmür-Schönenberger, conseiller aux États du canton de Lucerne.

Conseillers fédéraux

Les membres suivants du parti démocrate-chrétien ont siégé au Conseil fédéral

Résultats électoraux

Année % Conseil national Conseil des États
2019 11,4 %
25  /  200
13  /  46
2015 11,6 %
27  /  200
13  /  46
2011 12,3 %
28  /  200
13  /  46
2007 14,6 %
31  /  200
15  /  46
2003 14,4 %
28  /  200
15  /  46
1999 15,9 %
35  /  200
15  /  46
1995 16,8 %
34  /  200
16  /  46
1991 18,0 %
35  /  200
16  /  46
1987 19,6 %
42  /  200
19  /  46
1983 20,2 %
42  /  200
18  /  46
1979 21,3 %
44  /  200
18  /  46
1975 21,1 %
46  /  200
17  /  46
1971 20,3 %
44  /  200
17  /  46
1967 22,1 %
45  /  200
18  /  46
1963 23,4 %
48  /  200
18  /  46
1959 23,3 %
47  /  200
18  /  46
1955 23,2 %
47  /  200
17  /  46
1951 22,5 %
48  /  200
18  /  46
1947 21,2 %
44  /  200
18  /  46
1943 20,8 %
43  /  200
19  /  46
1939 17,0 %
43  /  200
18  /  46
1935 20,3 %
42  /  200
19  /  46
1931 21,4 %
44  /  200
18  /  46
1928 21,4 %
46  /  200
18  /  46
1925 20,9 %
42  /  200
18  /  46
1922 20,9 %
44  /  200
17  /  46
1919 21,0 %
41  /  200
17  /  46

Références

  1. (en) Wolfram Nordsieck, « Parties and Elections in Europe » (consulté le ).
  2. Le Temps / ATS, « Le PDC devient un parti social-conservateur » (consulté le ).
  3. « Parti populaire européen Elections en Europe », sur elections-en-europe.net, .
  4. Répartition des mandats par parti Elections au Conseil national de 1971 à 2011, Office fédéral de la statistique, consulté le 10.12.2016
  5. Répartition des mandats par parti 1971 à 2011, Office fédéral de la statistique, consulté le 10.12.2016
  6. « Élections aux parlements cantonaux », sur bfs.admin.ch (consulté le ).
  7. « Élections aux gouvernements cantonaux », sur bfs.admin.ch (consulté le ).
  8. Statistiques des villes suisses - Chapitre politique, Union des villes suisses, consulté le 13.04.2017
  9. « Parti démocrate-chrétien », http://www.histoiredelasecuritesociale.ch, (lire en ligne).
  10. « Histoire de la sécurité sociale-Parti démocrate-chrétien », sur www.histoiredelasecuritesociale.ch,
  11. « Parti démocrate-chrétien (PDC) » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne. version du 8 janvier 2014
  12. « Le PDC fusionne avec le PBD, et ils deviennent "Le Centre" », sur rts.ch, (consulté le ).
  13. « Conseil national 2003 », sur www.politik-stat.ch.
  14. « Conseil national 2011 », sur www.politik-stat.ch.
  15. « Christophe Darbellay, président du parti démocrate-chrétien », http://www.swissinfo.ch, (lire en ligne).

Liens externes

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