Eugène Deschenaux

Eugène Deschenaux, né le à Romont et décédé le à Fribourg, est une personnalité politique suisse, membre du Parti conservateur populaire suisse.

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Biographie

Romain, son père, est tour à tour banquier et receveur d’État ; sa mère est Julie Deschenaux, née Perroud (famille de notables de Châtel-Saint-Denis), femme au foyer. En 1906, Eugène épousera Valentine, née Hartmann (en 1880), fille de Henri-Théobald Hartmann, issue d’une famille de juristes de la capitale ayant occupé des fonctions municipales à Fribourg et Villars-sur-Glâne.

Eugène fait des études de droit à Fribourg, puis à Paris et enfin à Berlin et Munich, où il apprend parfaitement l’allemand. Il achève sa formation en 1897 par la licence. Parallèlement, il accomplit ses obligations militaires, atteignant le grade de major.

En 1900, il est avocat et plaide jusqu'en 1904, date à laquelle il est nommé président du Tribunal de la Sarine. Il est élu en 1901 au Grand Conseil, où il siègera dans les rangs du parti conservateur jusqu'en 1919.

Il a 35 ans quand, en 1909, il accède au Conseil d’État. Il y est chargé de la Direction de la Justice et Police, qu’il gère pendant dix ans. C’est un magistrat fort sollicité : non seulement il garde son poste au Grand Conseil, mais, dès 1911, il siège au Conseil national (1911–1919), où il travaille au sein de la commission chargée de l’élaboration du Code pénal fédéral. En outre, depuis 1907, il est administrateur de la Caisse hypothécaire du canton. Enfin, en 1917, il accède à une double présidence : celle de la Banque de l’État et celle du Parti conservateur populaire suisse. Il présidera également l’Association populaire catholique suisse. Il passe, aux yeux de la presse, pour « un homme de gouvernement populaire ».

En 1919, un tournant majeur marque l’existence d’Eugène Deschenaux : il accède au Tribunal fédéral. Cette fonction prestigieuse, il la doit non seulement à ses qualités, reconnues, de juriste et à ses capacités linguistiques, mais aussi aux liens qu’il a noués à la Chambre du peuple à Berne. Ce changement d’orientation l’amène à renoncer à la fois à sa présidence de la Banque de l’État et à tous ses mandats politiques. En 1921, il résiliera aussi sa charge d’administrateur de la Caisse hypothécaire. En revanche, il reste membre du Conseil d’administration de la Banque commerciale fribourgeoise, institut privé.

En 1922, la faillite de la Banque commerciale fribourgeoise conduit le juge fédéral à quitter sa haute charge. C’est un drame à la fois moral et financier. Pour vivre, il reprend en 1925 l’étude d’avocat qu’il avait ouverte en 1900. Il n’exerce plus d’activité politique. Il traduit en français le Code pénal fédéral commenté par Tuor. Il meurt le 28 mai 1940 à Fribourg, âgé de 66 ans.

Sources

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