Pierre Maudet

Pierre Maudet, né le à Genève (originaire du même lieu), est un homme politique franco-suisse, anciennement membre du Parti libéral-radical genevois. Conseiller administratif de la ville de Genève de , il est conseiller d'État du canton de Genève de à et président du Conseil d'État de juin à .

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Pierre Maudet

Pierre Maudet en mai 2019.
Fonctions
Conseiller d'État du canton de Genève

(8 ans et 10 mois)
Élection 17 juin 2012
Réélection 10 novembre 2013
Prédécesseur Mark Muller
Successeur Fabienne Fischer
Président du Conseil d'État du canton de Genève [alpha 1]

(3 mois et 12 jours)
Législature 2e (2018-2023)
Prédécesseur François Longchamp
Successeur Antonio Hodgers
Conseiller administratif de Genève

(5 ans et 19 jours)
Élection 29 avril 2007
Réélection 17 avril 2011
Prédécesseur André Hediger
Successeur Guillaume Barazzone
Maire de Genève

(11 mois et 30 jours)
Prédécesseur Sandrine Salerno
Successeur Rémy Pagani
Conseiller municipal de Genève

(7 ans, 11 mois et 30 jours)
Législature 1999-2003
2003-2007
Biographie
Nom de naissance Pierre-Henri Maudet
Date de naissance
Lieu de naissance Genève (Suisse)
Nationalité Suisse
France
Parti politique PRD (1998-2011)
PLR (2011-2020)
SE (depuis 2020)
Diplômé de Faculté de Droit de l'Université de Fribourg
Profession Consultant
Conseillers d'État du canton de Genève
Présidents du Conseil d'État du canton de Genève
Conseillers administratifs de Genève
Maires de Genève

Biographie

Originaire de Genève[1], Pierre Maudet, né Pierre-Henri Maudet[2], est le fils d'Henri Maudet, né en 1948, un Français originaire de la Charente-Maritime, qui a fait d'abord des études de théologie à Paris avant de s'installer à Genève et de devenir juriste, et de Susanna Willy, née en 1943, enseignante[3],[4].

Il fait sa scolarité à Genève et obtient sa maturité au collège Claparède. Il étudie ensuite à l'Université de Fribourg et obtient un master en droit en .

En 1998-2000, Pierre Maudet exerce des responsabilités au sein de l'association para-publique « Signé 2000 », créée pour organiser les festivités genevoises au tournant du millénaire[5]. Son service militaire dans l'armée suisse le mène jusqu'au grade de capitaine. Avant de se consacrer entièrement à la politique, il a été pendant quelque temps consultant indépendant[6].

En mai 2021, après sa non-réélection au Conseil d'État, il est engagé par une entreprise genevoise active dans le domaine de la cybersécurité au poste de directeur de la transformation numérique[7].

Il est marié et père de deux filles et un garçon.

Parcours politique

À l'âge de 15 ans, il participe à la création du parlement des jeunes de la ville de Genève[8]. Il en exerce la présidence de 1993 à 1995[9],[10],[11].

Il adhère au Parti radical genevois en [12]. Il est ensuite élu le , puis réélu en 2003, au Conseil municipal de la ville de Genève. Chef du groupe radical à partir de 2003 à 2005[13],[12], il est le 1er vice-président du conseil de 2006 à 2007[14]. Il est par ailleurs président du Parti radical-démocratique de la ville de Genève de 2003 à 2005[13],[12], puis du Parti radical-démocratique genevois de 2005 à 2007[9],[10],[11].

De 1999 à 2002, il participe à l'initiative « Oui à la région » (nettement rejetée), qui vise à fusionner les cantons de Vaud et de Genève en un canton du Léman[15],[12].

En , il est désigné président de la Commission fédérale pour l'enfance et la jeunesse par le Conseil fédéral[16] . Il quitte cette fonction en 2015[17].

Le , il est élu au Conseil administratif de la ville de Genève[18] et se voit confier la responsabilité du Département de l’environnement urbain et de la sécurité[19]. Surnommé M. Propre[12] pour son zèle à assurer la salubrité du domaine public[20], il contribue notamment à développer les effectifs et les compétences des agents de la police municipale et agit pour la mise en place de réseaux Wi-Fi publics sur le territoire de la ville de Genève[21]. Il est réélu le [22]. Du au , il exerce la fonction de maire de la ville[23].

En , il publie un contre-rapport sur l'armée, qui s'oppose frontalement au conseiller fédéral Ueli Maurer et à son rapport sur la politique de sécurité 2010. Il y appelle à la création d'un département fédéral de la sécurité, à une coopération militaire avec l'Union européenne et à la suppression de l'obligation de servir[24],[25],[26].

Conseiller d'État

En 2012, à la suite de la démission de Mark Muller, il brigue son siège au Conseil d'État lors de l'élection complémentaire du [27]. Il est officiellement investi candidat par le PLR le 21 mars. Il remporte cette élection et quitte le conseil administratif de la ville de Genève pour le Conseil d'État, au sein duquel il se voit confier la charge du Département de la sécurité[28],[29].

En collaboration avec le Secrétariat d'État aux migrations et plusieurs organisations syndicales ou associations, il met en place l'opération Papyrus en [30],[31], afin de normaliser la situation d'étrangers sans papiers. Il inaugure par ailleurs le nouvel établissement de détention Curabilis[32],[33].

Le , il annonce sa candidature à la succession du conseiller fédéral Didier Burkhalter[34]. Il termine deuxième avec 90 voix derrière Ignazio Cassis, qui est élu avec 125 voix[35].

Le , Pierre Maudet est réélu pour un nouveau mandat de cinq ans[36]. Il conserve la responsabilité sur les affaires sécuritaires et prend la présidence du Conseil d'État du au . À la suite de l'annonce d'un projet de budget 2020 déficitaire à hauteur de 590 millions de francs[37], il rompt la collégialité[38],[39], expliquant sa position par le manque de réformes structurelles à mi-mandat et le non-respect de la feuille de route de législature.

Manchette de la Tribune de Genève, le 29 octobre 2020.

Affaire Maudet

En septembre 2018, soupçonné d'« acceptation d'un avantage »[40], il reconnaît avoir menti sur la nature et le financement d'un voyage à Abou Dabi en 2015[41], voyage pour lequel il est condamné en à une peine pécuniaire avec sursis et à une créance compensatrice[42],[43]. Il fait appel de ce jugement, tout comme le Ministère public et la plupart des autres prévenus[44].

En raison de cette affaire, il se voit retirer par étapes par le Conseil d'État, entre septembre 2018 et octobre 2020, toutes ses responsabilités dans l’exécutif[45],[46].

Pierre Maudet est exclu du PLR le [47]. Le , il annonce sa démission du Conseil d’État et sa candidature à sa propre succession lors de l'élection complémentaire[48]. Au second tour le , Fabienne Fischer est élue avec 47 507 suffrages (41,82 %). Pierre Maudet obtient 38 184 voix (33,61 %)[49],[50].

Affaire des naturalisations express

En mai 2021, la commission de contrôle de gestion du Grand Conseil du canton de Genève dénonce pénalement un cas de naturalisation express d'une connaissance de Pierre Maudet. Selon la Radio télévision suisse, il s'agit d'un banquier libanais proche de l'un des organisateurs du voyage d'Abou Dhabi condamné en février 2021. L'intéressé a obtenu sa naturalisation en sept mois, alors qu'il faut normalement entre 15 et 18 mois. Une trentaine de courriels sont échangés entre 2015 et 2017 entre Pierre Maudet, l'intéressé et plusieurs responsables des procédures de naturalisation[51],[52],[53].

Publications

  • Pierre Maudet, Quarantaine, chronique d'une crise annoncée, Bière, Cabédita, , 96 p. (ISBN 978-2-88295-913-3, présentation en ligne)

Notes et références

Notes

  1. Certaines prérogatives de représentation du gouvernement déjà retirées le .

    Références

    1. « Membres du Conseil d'Etat de 2013 à 2018 », sur ge.ch (consulté le )
    2. Feuille officielle suisse du commerce du 8 mars 2013, identifiant n. 07096446 lire l'extrait
    3. Marc Moulin, « Maudet est prêt à rendre son passeport français », Tribune de Genève, (lire en ligne, consulté le ).
    4. « L’arbre généalogique de Pierre Maudet », generations-plus.ch, (lire en ligne)
    5. Emmanuelle Michel, « Signé 2000 prétend tenir Genève éveillée jusqu'au dernier jour de l'année », Le Temps, (lire en ligne, consulté le ).
    6. « Conseil d’État : Législature 2018-2023 : Pierre Maudet », sur www.ge.ch (consulté le ).
    7. « Pierre Maudet retrouve du travail dans la cybersécurité, chez Wisekey », sur rts.ch, (consulté le )
    8. « Pierre Maudet, la politique à 15 ans », sur rts.ch, (consulté le )
    9. « CV de Pierre Maudet, conseiller administratif », sur geneve.ch (consulté le )
    10. « Interview avec Pierre Maudet », Quid? Fribourg Law Review, , p. 36-40 (lire en ligne)
    11. « Membres du Conseil d'Etat de 2013 à 2018 », sur ge.ch (consulté le )
    12. « Pierre Maudet, chronologie d'un itinéraire hors du commun », sur www.heidi.news, (consulté le )
    13. « BIOGRAPHIE - Pierre Maudet », sur https://pierremaudet.ch/ (consulté le )
    14. « CV de Pierre Maudet, conseiller administratif », sur geneve.ch (consulté le )
    15. Ats Keystone, « Exclu: les premiers extraits du livre sur Pierre Maudet », sur radiolac.ch, (consulté le )
    16. « Nomination du nouveau président de la Commission fédérale pour l’enfance et la jeunesse », sur www.presseportal.ch, (consulté le ).
    17. « Hommage à Olivier Guéniat, membre de la CFEJ de 2008 à 2015 », sur www.ekkj.admin.ch, Administration fédérale, (consulté le ).
    18. « Résultats de l'élection du 29 avril 2007 », sur www.ge.ch (consulté le ).
    19. Marc Moulin, « Maudet est prêt à rendre son passeport français », Tribune de Genève, (lire en ligne, consulté le ).
    20. « Le chiffon et le bâton », Le Temps, (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
    21. « Le wi-fi gratuit va envahir Genève », rts.ch, (lire en ligne, consulté le )
    22. « Résultats de l'élection du 17 avril 2011 », sur www.ge.ch (consulté le )
    23. www.20minutes.ch, 20 Minutes, 20 Min, www.20min.ch, « Pierre Maudet succède à la gauche », 20 Minutes, (lire en ligne, consulté le )
    24. « Pierre Maudet présente son rapport sur l'armée », sur rts.ch, (consulté le )
    25. « Pierre Maudet part en guerre contre le réduit national d’Ueli Maurer », Le Temps, (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
    26. François Nussbaum, « Pierre Maudet tire à boulets rouges contre Maurer », Arcinfo, (lire en ligne)
    27. Marc Moulin, « Pierre Maudet est candidat au Conseil d’État », Le Temps, (lire en ligne, consulté le ).
    28. « Résultats de l'élection du 17 juin 2012 », sur www.ge.ch (consulté le )
    29. « Nouveau conseiller d'État, Pierre Maudet a prêté serment », 24 heures, (lire en ligne, consulté le ).
    30. « Genève va régulariser des milliers de sans-papiers », tdg.ch/, (lire en ligne, consulté le )
    31. « Opération Papyrus », sur Nouveaux services (consulté le )
    32. ATS/DK, « Genève inaugure la prison romande pour détenus dangereux », RTS Info, (lire en ligne)
    33. Fati Mansour, « Comment Genève entend mieux s'occuper de ses détenus », Le Temps, (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
    34. « Pierre Maudet vise le Conseil fédéral pour "élargir le champ démocratique" », rts.ch, (lire en ligne, consulté le )
    35. « Le Tessinois Ignazio Cassis élu au Conseil fédéral », Le Courrier, (lire en ligne, consulté le ).
    36. « Élection du Conseil d'État (premier tour) du 15 avril 2018 », sur www.ge.ch (consulté le )
    37. Laure Lugon, « Genève s’abîme dans un déficit inquiétant », Le Temps, (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
    38. Marc Bretton et Eric Budry, « Pierre Maudet rompt la collégialité sur le budget », TDG, (ISSN 1010-2248, lire en ligne, consulté le )
    39. Philippe Verdier, « Pierre Maudet : Il y a un problème de cohérence au Conseil d’État », sur https://www.radiolac.ch, Radio Lac, (consulté le )
    40. Fabiano Citroni et Raphaël Leroy, « Les raisons du renvoi en jugement de Pierre Maudet », RTS Info, (lire en ligne, consulté le )
    41. ATS, « Affaire Maudet : «j'ai besoin de dire aux Genevois que j'ai caché une partie de la vérité et que ce n'est pas admissible» », Arc Info, (lire en ligne, consulté le ).
    42. Fati Mansour, « Pierre Maudet est condamné pour le voyage d’Abu Dhabi », sur Le Temps, (consulté le )
    43. ATS/vkiss, « Pierre Maudet reconnu coupable d'acceptation d'un avantage pour son voyage à Abu Dhabi », sur Radio Télévision Suisse, (consulté le )
    44. Fati Mansour, « A Genève, le parquet fait également appel dans l’affaire Maudet », Le Temps, (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le ).
    45. « Play RTS », sur Play RTS (consulté le )
    46. « 19h30 - Pierre Maudet renonce à la présidence du Conseil d'Etat genevois. Il perd aussi la police et le dossier de l'aéroport. - Play RTS » (consulté le )
    47. « Maudet, le maudit », sur Le Courrier,
    48. « Le conseiller d'Etat genevois Pierre Maudet démissionne », Le Temps, (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
    49. Stéphanie Jaquet, « La Verte Fabienne Fischer est élue, le Conseil d'Etat genevois bascule à gauche », sur rts.ch (consulté le ).
    50. « L’exécutif vire à gauche », sur Le Courrier, (consulté le ).
    51. « Des mails attestent que Pierre Maudet a suivi de près la naturalisation express d’une de ses relations », sur RTS (consulté le )
    52. « Pierre Maudet éclaboussé par une nouvelle affaire », sur rts.ch, (consulté le )
    53. David Haeberli, « Des députés dénoncent des naturalisations express à Genève », Le Temps, (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )

    Annexes

    Bibliographie

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