Marilú Marini

Marilú Marini (María Lucía Marini), née le à Buenos Aires (Argentine), est une artiste argentine notamment active en France. Elle est à la fois actrice, chanteuse, danseuse, chorégraphe et metteur en scène. Elle a été l'égerie du théâtre d'Alfredo Arias.

Marilú Marini
Marilú Marini (à droite) avec Jorge Fiszon en 1968 dans Ubu enchaîné (Instituto Di Tella (es), Buenos Aires)
Nom de naissance María Lucía Marini
Naissance
Buenos Aires, Argentine
Lieux de résidence France
Activité principale Comédienne
Activités annexes Danseuse
Chanteuse
Lieux d'activité France, Argentine
Années d'activité Années 1960 à aujourd'hui
Collaborations Alfredo Arias (TSE/Théâtre de la Commune)
Maîtres Merce Cunningham
Martha Graham
Récompenses Prix de la meilleure comédienne du Syndicat de la critique 1984
Distinctions honorifiques Officier des Arts et des Lettres
Site internet Adéquat

Répertoire

Biographie

Née de l’union d’une mère prussienne et d’un père italien, Marilú (prononcer « Marilou ») évolue déjà depuis longtemps dans le domaine artistique de Buenos Aires (danse et music-hall) jusqu’à ce qu’un beau jour de 1975 son compatriote Alfredo Arias lui demande de rejoindre son groupe théâtral TSE à Paris.

Elle devient alors son égérie, passant indifféremment des drames de Kado Kostzer (Trio puis God Save the Queen en 1989) à la comédie la plus déjantée sans craindre d’endosser les rôles démesurés que peut lui confier son fantasque metteur en scène. Elle est remarquée dans les pièces sulfureuses de Copi (Les Escaliers du Sacré-Cœur en 1990 et Le Frigo en 1999) et surtout dans l’adaptation théâtrale de ses bandes dessinées, La Femme assise, rôle qui vaudra à Marilú Marini le Prix de la meilleure actrice de l’année 1984 (spectacle repris en 1986 et 1999). On la verra toujours et encore dans les pièces montées par Arias : en chatte dans Peines de cœur d'une chatte anglaise (1977), en guenon dans Le Jeu de l'amour et du hasard (1987), en monstrueux Caliban dans La Tempête de William Shakespeare (1986), en fée dans L'Oiseau bleu de Maurice Maeterlinck (1988) et en excentrique ou fofolle dans les musicaux Famille d’artistes (1989), Mortadella (1992) et Faust Argentin (1995).

Elle s’échappe parfois du monde fantasmagorique d’Arias pour s’essayer dans un registre dramatique comme celui de Christian Siméon (La Priapée des écrevisses ou L’Affaire Steinheil, mise en scène de Jean-Michel Ribes, 2002) ou celui de Samuel Beckett en interprétant la Winnie de Oh les beaux jours (mis en scène par Arthur Nauzyciel, 2003).

Elle retrouve Arias comme partenaire et metteur en scène pour jouer Les Bonnes de Jean Genet (2001) et Le Palais de la reine de Chantal Thomas (2005).

Parallèlement à son activité théâtrale, Marilú se risque au cinéma pour contribuer, la plupart du temps, aux premiers essais d’auteurs débutants (Catherine Binet, Virginie Thévenet, Olivier Py, Catherine Corsini, Claire Denis).

Spectacles

En Argentine
En France[Note 1]

Filmographie

Sur Marilù Marini

  • Alfredo Arias[1] : « Pour certaines aventures, il n’y a pas d’autre actrice qui puisse faire ce qu’elle fait. »
  • René de Ceccatty[2] : « Dans les pièces qu’Alfredo Arias a montées pour elle, Marilú Marini s’est présentée sous mille aspects : comédienne évaporée et charmeuse, artiste ratée et gouailleuse, monstre poilu, haineux, diabolique, ricanant et malheureux — l’inoubliable Caliban de La Tempête à Avignon — ou incarnation stupéfiante de la pourtant si abstraite Femme assise de Copi : elle inventait le réalisme corporel à partir de l’indication de quelques coups de crayons distraits. Son corps peut être voluptueux ou repoussant, animal ou féminin, lourd ou juvénile, sclérosé ou électrique, charnel ou évanescent, désarticulé ou aérien, pataud ou filiforme, un elfe ou une bête.
    Marilú n’est pas possédée. Elle est maîtresse d’elle-même tout en feignant d’être possédée. Il y a un fantôme qui s’empare d’elle et qui l’habite. Ce n’est plus de l’ordre de la technique de comédien, ni même de la conscience d’user de son corps au service d’un texte ou d’un jeu. La comédienne disparaît derrière un écran d’images, de figures, de sons et de mouvements, qu’elle orchestre, mais en se faisant oublier. Elle devient, en quelque sorte, sa propre poupée et le manipulateur qui l’anime. »
  • Olivier Schmitt[3] : « Il n’est que de se souvenir de La Femme assise, emblématique de son compagnonnage avec l’un des auteurs les plus considérables du demi-siècle, Copi, argentin lui aussi, l’ami auteur majuscule, dont Marilú Marini a su donner la poésie, la démesure et le génie.
    Pourtant, au commencement de sa carrière, elle fut danseuse. Ce qui lui a valu un détour par New York où alors s’inventaient les formes les plus audacieuses. Elle a suivi là-bas les cours de Martha Graham et de Merce Cunningham avant de regagner Buenos Aires et d’y développer son goût pour la recherche chorégraphique. Tout, dans son port d’aujourd’hui, dit ces années de formation, la souplesse du corps, la rectitude de la posture, la précision du geste, en un mot sa grâce. Marilú Marini est belle simplement, de cette beauté qui s’offre en partage. […] Se promenant un après-midi dans les allées du zoo de Palermo, à Buenos Aires, Jorge Luis Borges se réjouissait qu’il en émane « une odeur de caramel et de tigre ». Comment dire mieux la douceur du visage de Marilú Marini et son instinct de fauve dès qu’elle est en scène ? »

Distinctions

Récompenses

Honneurs

Notes et références

Notes

  1. Source principale : Les Archives du spectacle.

Références

  1. Interview par Guillaume Durand et Agnès Michaud, émission Nulle part ailleurs du , Canal+.
  2. Insert dans le programme de la pièce Nini présentée au Petit Montparnasse (1995).
  3. Extrait de son article paru dans Le Monde du .

Liens externes

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