Lisa Azuelos

Lisa Azuelos (ou Lisa Alessandrin), née le à Neuilly-sur-Seine, est une réalisatrice et femme de lettres française.

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Lisa Azuelos
Lisa Azuelos en janvier 2018 au dîner des révélations des César du cinéma.
Nom de naissance Élise Azuelos
Naissance
Neuilly-sur-Seine, Seine, France
Nationalité  Française
Profession Actrice
Réalisatrice
Scénariste
Productrice
Films notables LOL
Une rencontre
Dalida

Biographie

Famille et jeunesse

Lisa Azuelos est la fille de la chanteuse et actrice Marie Laforêt (1939-2019) et de Judas Azuelos, homme d'affaires marocain[1]. Son père aurait été très proche de l'homme politique Ben Barka, et son petit frère aurait été appelé Mehdi en son honneur[2].

Son prénom, Lisa, ayant été refusé par l'administration, ses parents déclarent celui d'Élise[1]. Elle fait par la suite modifier son état-civil pour officialiser son prénom d'usage, Lisa[3].

Ses parents se séparent quand elle a deux ans, et elle reste avec sa mère, dont elle considère n'avoir jamais été proche[1]. Elle est placée avec son frère dans une pension suisse, « Les Sept Nains », à propos de laquelle elle déclare que les enfants y étaient maltraités physiquement et moralement[1]. Les enfants sont ensuite envoyés vivre chez une femme habitant un petit village de la Sarthe[1].

À l'âge de douze ans, elle commence à vivre avec son père, et découvre sa culture séfarade[2]. Elle fait aussi connaissance de sa demi-sœur, Deborah[2].

Après son baccalauréat qu'elle obtient à seize ans, Élise Azuelos s'inscrit en sciences de la gestion à l'université Dauphine[1]. Elle devient gestionnaire de portefeuille[2] jusqu'au moment du krach d'octobre 1987 où, voyant la fragilité du monde des affaires, elle décide d'arrêter[1].

Percée au cinéma (années 2000)

Elle entame ensuite une seconde carrière, entre dans le monde du cinéma et travaille sur des tournages[1] où elle rencontre Luc Besson qui lui achète le scénario d'un film qui ne sera jamais tourné, et qui la conforte dans son choix professionnel. Il lui présente aussi son futur mari, le réalisateur Patrick Alessandrin. Ils ont trois enfants, Carmen, Illan et Thaïs[2]. Ils divorcent néanmoins onze ans plus tard.

En 2006, Lisa Azuelos réalise Comme t'y es belle. Elle souhaite y rendre hommage à une communauté, celle des Juifs séfarades de Paris, qu'elle connaît bien par ses attaches familiales, ainsi qu'« aux femmes de cette communauté », notamment à sa grand-mère et à ses tantes paternelles pour qui elle avait beaucoup d'affection et dont elle estime qu'elles lui ont beaucoup apporté[2].

Elle a choisi le prénom de son arrière-grand-mère, Bethsabée, pour appeler sa société de production, Bethsabée Mucho[2]. Le nom de la société fait également écho à un titre d'une chanson de Consuelo Velasquez Bésame mucho popularisée en France par la chanteuse Dalida.

En 2009, elle remporte un important succès commercial avec LOL, un film réalisé avec sa fille Carmen, sur les relations mère-fille interprété par Sophie Marceau et Christa Theret, qui attire plus de trois millions de spectateurs dans les salles françaises.

Diversification (années 2010)

En 2012, Nadia Farès et Orlando lui proposent de réaliser le biopic prévu sur la vie de la chanteuse Dalida, mais elle y renonce à cause d'un désaccord avec Nadia Farès. Orlando rappelle finalement Lisa deux ans plus tard pour reprendre le projet.

Elle déclare aimer les films de Maurice Pialat et Raymond Depardon et vouloir passer à une esthétique différente après Une rencontre[1], sorti en 2014. Cette romance portée par Sophie Marceau et François Cluzet reçoit des critiques mitigées[4].

En 2015 elle tourne le court-métrage Noctambule, dont le rôle principal est attribué à Jean-Baptiste Maunier. La même année, elle essuie un nouvel échec, critique et commercial, avec l'adaptation américaine de LOL. Demi Moore et Miley Cyrus tiennent les rôles principaux de ce LOL USA, mais le film ne parvient même pas à rembourser son budget. La réalisatrice accuse le studio Lionsgate de ne pas avoir assez promu le long-métrage, sorti le même jour que le blockbuster de Disney, Avengers[5].

Elle annonce parallèlement la reprise du biopic de Dalida, offrant à Sveva Alviti, une jeune mannequin italien qui rêve de devenir actrice, son premier grand rôle au cinéma.

Dalida sort en 2016. En dépit de critiques mitigées[6], la prestation de son interprète principale, Sveva Alviti, est saluée par le public et lui vaut d'être pré-selectionnée dans la catégorie du meilleur espoir féminin à la 43e cérémonie des César. La même année, Lisa Azuelos co-réalise avec Thierry Teston le clip Immobile pour promouvoir le second album de la jeune chanteuse et actrice Louane.

Au cours de l'année 2018, Lisa Azuelos co-produit le premier film de sa fille Carmen, Interrail, et achève le tournage de Mon bébé, une comédie dramatique qui reprend, dix ans après LOL, le thème des relations mère fille. En même temps que Sandrine Kiberlain, Lisa Azuelos y dirige sa fille Thaïs Alessandrin (qui figurait déjà au générique d'Une Rencontre) et offre son premier rôle à Victor Belmondo, le petit-fils de l'acteur Jean-Paul Belmondo. Le film reçoit lors de sa sortie l'année suivante des critiques positives[7]. Sélectionné par le 22e Festival de l'Alpe d'Huez, il vaut à sa réalisatrice le Grand Prix du Festival et à son interprète principale, Sandrine Kiberlain, le prix d'interprétation féminine.

Parallèlement à ce sixième long-métrage, Lisa Azuelos signe YOLOVE, un documentaire autour des relations filles/garçons en milieu scolaire, soulevant la question du harcèlement (sexuel et scolaire) dans le sillage de la vague MeToo. Le film connait une sortie limitée mais fait l'objet de projections-débats dans de nombreux établissements scolaires en France[8] à partir de .

Prises de position

Lisa Azuelos est une fervente défenseuse des droits des femmes, et s'est mobilisée de nombreuses fois en leur faveur. En 2014, elle dénonce le mariage forcé dans le court-métrage 14 millions de cris, porté notamment par Julie Gayet. En 2015, elle invente un mot pour désigner les agissements contre les femmes, la « gynophobie », dans un livre intitulé Ensemble contre la Gynophobie, édité par Éditions Stock, qui regroupe plusieurs témoignages de femmes violentées. Elle dénonce également le harcèlement sexuel, en particulier dans le contexte de l'affaire Harvey Weinstein. Elle participe à la marche des femmes lors du Festival de Cannes de 2018 avec notamment son amie, l'actrice Sveva Alviti. Le , elle fait partie du jury du concours d'éloquence #BalanceTonSpeech, organisé par Women Safe et Sciences Po Saint-Germain-en-Laye, en soutien aux femmes victimes de violences[9].

Filmographie

Longs métrages

Prochainement

  • 2022 : I Love America[10]
  • 2022 : La Chambre des Merveilles[11]

Courts métrages

Scénariste

Actrice

Productrice

Récompenses

2019 : Grand Prix au 22e Festival de l’Alpe d’Huez pour Mon bébé

Œuvre écrite

  • Lisa Azuelos, La guerre de toi n'aura pas lieu, Paris, éd. Intervista, , 255 p., 22 cm (ISBN 2-910753-12-3, notice BnF no FRBNF38860172)
    Le titre de ce livre est la reprise de la phrase « La guerre de toi n'aura pas lieu », figurant dans le refrain de la chanson La Guerre de toi, écrite par Guy Carlier, composée et interprétée par Phil Barney dans son album Partager tout (1995), expression elle-même dérivée du titre de la pièce de Giraudoux "La Guerre de Troie n'aura pas lieu".
  • Lisa Azuelos, Manuel à l’usage des filles qui auraient dû dire non, Boulogne-Billancourt, éd. Pictorus, coll. « Réflexions », , 169 p., 19 cm (ISBN 2-9518463-7-1, notice BnF no FRBNF39210882)
  • Lisa Azuelos, Le Bras blanc : roman, Paris, éd. J.-C. Lattès, , 157 p., 21 cm (ISBN 2-7096-2716-7, notice BnF no FRBNF39966099)
  • Lisa Azuelos, Éloge du silence pendant l'amour : roman, Paris, éd. Plon, , 151 p., 20 cm (ISBN 978-2-259-20781-2 et 2-259-20781-2, notice BnF no FRBNF4118972)
  • Lisa Azuelos, Mon journal intime, Paris, éd. J.-C. Lattès, , 141 p., 20 cm (ISBN 978-2-7096-3318-5, notice BnF no FRBNF41428215)
    Le sous-titre « roman » ne figure pas dans la notice bibliographique de cette édition originale. Le texte est censé être celui du journal intime du personnage de Lola, co-héroïne du film LOL, co-écrit et réalisé par Lisa Azuelos et sorti sur les écrans deux semaines avant la publication du livre.
  • Lisa Azuelos, Laissez-moi danser : roman, Paris, Stock, , 200 p., 22 cm (ISBN 978-2-234-08252-6)

Liens externes

Notes et références

  1. Anne Diatkine, « Lisa Azuelos, la fille aux œufs d’or », Libération, (lire en ligne)
  2. Laurence Durieu, « Lisa Azuelos », VSD, (lire en ligne)
  3. « Lisa Azuelos : « Le mariage est un contrat type qui ne devrait pas l’être », émission Tout et son contraire. », sur France Info, (consulté le )
  4. http://www.allocine.fr/film/fichefilm-213893/critiques/presse/
  5. Assma Maad, « LOL le remake  : chronique d'un flop annoncé », Le Figaro, (lire en ligne , consulté le ).
  6. Elena Scappaticci, « Le cœur de la presse ne bat pas pour le film Dalida », Le Figaro, (lire en ligne , consulté le ).
  7. http://www.allocine.fr/film/fichefilm-262725/critiques/presse/
  8. « YOLOVE, l'éclairant documentaire sur nos ados après #MeToo », sur Marie Claire (consulté le )
  9. « #BalanceTonSpeech: un concours d'éloquence sur les violences faites aux femmes », LExpress.fr, (lire en ligne, consulté le )
  10. « "I Love America" : Amazon Prime Video s'offre Sophie Marceau et Lisa Azuelos pour son prochain film original », sur ozap.com (consulté le )
  11. « La Chambre des Merveilles (2021) », sur www.unifrance.org (consulté le )
  12. « Ti Amo (2002) », sur www.unifrance.org (consulté le )
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