Langues polynésiennes

Les langues polynésiennes sont un continuum linguistique appartenant aux langues océaniennes (et plus précisément aux langues du Pacifique central), elles-mêmes un sous-groupe des langues austronésiennes. Elles proviennent d'un proto-polynésien reconstitué. Au nombre de trente-huit, elles sont parlées en Océanie éloignée, dans le « triangle polynésien » notamment — mais pas uniquement — dans les archipels constituant la région traditionnelle de Polynésie.

Les langues polynésiennes les plus parlées ou qui ont fait l'objet des études les plus complètes sont le tahitien, le samoan, le tongien, le maori de Nouvelle-Zélande et l'hawaïen. Elles sont gérées par le Forum des langues polynésiennes.

Répartition géographique

Triangle polynésien

Les langues polynésiennes sont parlées à l'intérieur du triangle polynésien, ainsi que dans les exclaves polynésiennes en Mélanésie et Micronésie.

Dans les archipels qui forment le triangle polynésien, les langues polynésiennes sont les seules langues vernaculaires qui étaient parlées avant le contact avec les Européens :

Exclaves polynésiennes

Par ailleurs, sur les 38 langues classées comme « polynésiennes », 15 sont parlées à l'ouest du triangle polynésien, dans des régions (traditionnellement appelées Mélanésie, Micronésie) où coexistent également d'autres langues austronésiennes. Ces langues de Polynésie « extérieure », connues (en anglais) sous le nom de Polynesian Outliers, correspondent historiquement à des migrations relativement tardives de populations du triangle polynésien ; elles se trouvent aujourd'hui très isolées (géographiquement) de leurs cousines polynésiennes. Les archipels où l'on trouve ces exclaves sont :

Diasporas

Enfin, un grand nombre de ces langues sont parlées par des diasporas polynésiennes en Nouvelle-Zélande, Australie, Nouvelle-Calédonie (wallisien et futunien), ainsi qu'en France métropolitaine, aux États-Unis, etc. Bien souvent, le nombre de locuteurs vivant à l'étranger est bien plus élevé que ceux restés sur l'île d'origine d'où provient la langue, même si les locuteurs en diaspora ont tendance à perdre rapidement leur langue maternelle au profit de l'anglais ou du français, selon un processus de substitution linguistique[1].

Situation sociolinguistique

Vitalité des langues polynésiennes

Carte sociolinguistique de Polynésie, montrant les langues polynésiennes en danger et l'influence de plus en plus forte de l'anglais et du français ainsi que la migration des locuteurs.

La situation actuelle des langues polynésiennes est assez contrastée. Pour Stephen A. Wurm, le Pacifique est l'une des régions les moins touchées par la disparition des langues : « dans les régions multilingues du Pacifique, les locuteurs d’une langue minoritaire (…) ont souvent tendance à simplement rajouter la connaissance d’une langue majoritaire à la maîtrise de leur langue vernaculaire, sans dommage [pour cette dernière] »[2]. De même, pour Jeffrey Marck, l'isolement de la Polynésie fait qu'une petite partie seulement des langues polynésiennes est menacée de disparition[3].

Ainsi, dans certaines îles, les langues polynésiennes vernaculaires sont utilisées quotidiennement par la population et sont peu menacées, comme le tongien ou le samoan. De manière générale, plus les îles sont isolées, plus leur langue est préservée (comme à Wallis-et-Futuna ou dans les exclaves polynésiennes).

Statut juridique

Plusieurs langues polynésiennes sont des langues officielles, la plupart du temps en complément d'une autre langue (anglais ou français) : l'hawaïen à Hawaï[4], le niuéen à Niue[5], le maori en Nouvelle-Zélande[6], le maori des îles Cook aux îles Cook[7]. Tous les états ou territoires polynésiens n'ont pas adopté une législation sur les langues officielles ; certains pays comme les Tonga ou les Samoa n'ont pas de langue officielle même si le tongien et le samoan sont parlés par la majorité de la population[8].

Dans les territoires et îles non indépendants, la plupart du temps les langues polynésiennes ne sont pas officielles. Ainsi, l'anglais est langue officielle aux Samoa américaines, l'espagnol sur l'île de Pâques. En Polynésie française, le français est la seule langue officielle, malgré une tentative de l'assemblée de la Polynésie française pour donner la co-officialité au tahitien. Pour Jacques Leclerc, il s'agit clairement d'une politique monolingue de la part de la République française : « de tout temps, les langues autochtones de la Polynésie française ont souffert de l’indifférence des responsables français qui ont toujours pratiqué, au mieux, une politique linguistique de non-intervention, au pire, une véritable politique d’assimilation »[9].

Un grand nombre de langues en danger

Cependant, un certain nombre d'entre elles sont des langues en voie de disparition, de plus en plus supplantées par les langues dominantes telles que l'anglais ou le français (ou l'espagnol pour l'île de Pâques) et subissant un phénomène de substitution linguistique. Une grande partie de la diversité dialectale des langues polynésiennes a été perdue (Jeffrey Marck compte 30 langues et environ 60 dialectes, dont une partie a aujourd'hui disparu ou est progressivement remplacée par la langue standard[3]).

Plusieurs langues polynésiennes ont failli disparaître au cours du XXe siècle à cause de politiques linguistiques assimilationnistes et d'attitudes négatives vis-à-vis de ces langues, voire d'interdiction totale : l'hawaïen, le maori de Nouvelle-Zélande et le rapanui (île de Pâques). Aujourd'hui, ces langues font l'objet d'un renouveau culturel et linguistique[3], mais leur avenir demeure fragile. Il faut également noter que certaines langues polynésiennes sont remplacées par des langues polynésiennes (et non pas européennes) : ainsi, le niuafo'ou est supplanté par le tongien et est en passe de disparaître complètement[10]. De même, en Polynésie Française, le tahitien agit comme une lingua franca qui tend à supplanter de plus en plus les langues locales, mais il se heurte également à l'influence du français. Cette région est donc confrontée à un double phénomène de francisation et de tahitianisation[11]. En conséquence, « la glottodiversité remarquable de la Polynésie française est en recul »[12]. Le linguiste Jacques Vernaudon estime même que le tahitien est en danger de disparition d'ici une génération[13]. À cela s'ajoute le fait qu'un grand nombre de locuteurs de petites langues comme le niue ou le rarotongien vivent en Nouvelle-Zélande, où le risque d'assimilation et de disparition de la langue au bout d'une génération ou deux est beaucoup plus important[14]. L'avenir de ces langues dépend en grande partie de la diaspora.

Enfin, certains auteurs soulignent que des langues polynésiennes qui semblent solidement établies aujourd'hui sont néanmoins en danger sur le long terme. Ainsi, le linguiste Yuko Otsuka estime que le tongien, qui est la langue officielle des Tonga et parlé par plus de 100 000 personnes, est pourtant vulnérable face à l'anglais et pourrait donc devenir une langue en danger[14]. Otsuka rappelle que la substitution linguistique est un phénomène lent et, au départ, imperceptible, mais qu'une fois qu'il est enclenché, il est très dur à enrayer. De même, Claire Moyse-Faurie juge que le futunien et le wallisien sont en danger, bien qu'elles soient parlées par la majorité de la population : elles sont dans une situation de bilinguisme déséquilibré, n'ont pas de reconnaissance officielle et le nombre de locuteurs diminue[15].

Listes des langues polynésiennes en danger

D'après le Projet Langues en Danger[16], l'Atlas des langues en danger de l'UNESCO[17],[Note 1] et Ethnologue[Note 2].

Langue Statut (Projet langues en danger) Statut (UNESCO) Statut (Ethnologue) Locuteurs[16] Pays/territoire
rarotongien vulnérable[18] vulnérable 6b (menacé)[19] 33220 îles Cook
pukapuka en danger[20] en danger 6b (menacé)[21] 2030 îles Cook
rakahanga-manihiki en danger[22] en danger 7 (en substitution)[23] 320 îles Cook
tongareva (Penrhyn) en grand danger[24] sérieusement en danger 7 (en substitution)[25] 500 environ îles Cook
rapanui menacée[26] sérieusement en danger 6b (menacé)[27] 2000 environ île de Pâques
hawaïen en grand danger[28] en situation critique 2 (langue provinciale)[29] 300 environ Hawaï
niuéen menacé[30] en danger 1 (langue nationale)[31] 7990 Niue
maori de Nouvelle-Zélande vulnérable[32] vulnérable 6b (menacé)[33] 60260 Nouvelle-Zélande
fagauvea - vulnérable 6b (menacé)[34] Nouvelle-Calédonie
kapingamarangi menacé[35] sérieusement en danger 4 (langue d'enseignement)[36] 3000 Micronésie
austral / langues australes menacé[37] en danger 7 (en substitution)[38] 8000 Polynésie française
rapa en danger critique[39] sérieusement en danger 7 (en substitution)[40] 50 (moins de) Polynésie française
mangarévien en danger[41] sérieusement en danger 7 (en substitution)[42] 900 (moins de) Polynésie française
paumotu vulnérable[43] en danger 7 (en substitution)[44] 14000 Polynésie française
marquisien du Sud menacé[45] - 7 (en substitution)[46] 1000 à 2000 Polynésie française
marquisien du Nord - - 7 (en substitution)[47] Polynésie française
tokelau menacé[48] sérieusement en danger 5 (en développement)[49] 8000 (moins de) Tokelau
niuafo'ou - - 7 (en substitution)[50] Tonga
tuvaluan vulnérable[51] en danger 3 (langue de communication)[52] 9000 environ Tuvalu

À ce tableau se rajoutent au moins deux langues polynésiennes disparues : le niuatoputapu, parlé sur l'île de Niuatoputapu (Tonga) mais supplanté par le tongien avant le XIXe siècle[53],[54], et le moriori, anciennement parlé sur les îles Chatham[55].

Classification interne

L'ancêtre de toutes les langues polynésiennes est le proto-polynésien. Cependant, la classification précise des langues polynésiennes n'est pas encore déterminée avec précision et plusieurs auteurs ont proposé leurs modèles. Emory (1946)[56] et Elbert (1953) font partie des premiers chercheurs qui ont tenté de classer ces langues[57].

Premières études sur les langues polynésiennes (XVIIIe siècle)

En 1706, le hollandais Adrien Reland est le premier à remarquer la similitude entre les langues polynésiennes.

En 1706, le hollandais Adrien Reland est le premier auteur à mettre en évidence la similarité entre le futunien, la langue parlée à Niuatoputapu (aujourd'hui disparue), le malais et le malgache (ces langues appartiennent à la grande famille des langues austronésiennes). Par la suite, les linguistes Reinhold et George Foster accompagnant James Cook dans ses voyages dans le Pacifique notent la très grande proximité des langues polynésiennes, émettant l'idée d'un ancêtre commun (protolangue) et indiquent que ces langues forment un continuum dialectal[58].

Classification traditionnelle (Green et Pawley, 1966)

La classification des langues polynésiennes classique a été élaborée en 1966 par Andrew Pawley[59] et Roger Green[60], qui proposent cinq sous-groupes : d'un côté, le groupe tongique et de l'autre le groupe polynésien nucléaire, lui-même divisé en samoïque outlier et polynésien de l'est. Ce dernier se subdivise entre rapanui et central-est, qui lui-même se sépare entre langues marquisiennes et langues tahitiennes.

L'arbre suivant donne la classification traditionnelle des langues polynésiennes de Pawley et Green[61] :

Toutes les langues polynésiennes ne sont pas incluses dans cette classification. Par exemple, le niuafo'ou a tantôt été inclus au sein du groupe tongique, tantôt aux côtés du wallisien[62]. De même, le tuvaluan est inclus au sein des outliers dans le groupe proto-samoïque outlier.

Nouvelle classification (Marck, 1999)

En 1999, Jeffrey Marck a remis en cause cette classification[63]. Il estime notamment que le groupe samoïque est trop peu attesté. Il propose une nouvelle classification, dans laquelle certaines langues restent non-classées précisément, par manque de données :

Phonologie

Les langues polynésiennes sont marquées par une relative simplicité phonologique compensée par une grande richesse dans la combinatoire. Nous pourrions comparer cela à une sorte d'économie naturelle du langage permettant avec peu de sons de produire une multitude de sens.

Pour Steven Roger Fischer, les langues polynésiennes sont parmi les plus conservatrices au monde : en effet, leur grammaire, leur vocabulaire et leur phonologie sont restées pratiquement les mêmes pour plus de 3 500 ans. L'homogénéité des langues polynésiennes s'explique notamment par les contacts intenses maintenus entre les différentes îles et archipels jusqu'à l'arrivée des occidentaux[64].

Voyelles

Toutes les voyelles de ces langues sont identiques. Elles sont au nombre de 5 (a, e, i, o, u) avec systématiquement des oppositions pertinentes (en d'autres termes phonologiques) entre voyelles brèves et allongées.

Selon les graphies en vigueur, l'allongement vocalique sera noté par un macron ou un redoublement de la voyelle ou ne sera pas noté du tout.

Antérieure Centrale Postérieure
Fermé [ i ] (courte)
( Écouter)


[ ] (allongée)

[ u ] (courte)
( Écouter)


[ ] (allongée)

Semi-fermé [ e ] (courte)
( Écouter)


[ ] (allongée)

[ o ] (courte)
( Écouter)


[ ] (allongée)

Ouverte [ a ] (courte)
( Écouter)


[ ] (allongée)

Consonnes

Comme le montre le tableau ci-dessous, il existe sur le plan consonantique une plus grande différenciation.

tongien samoan pascuan tahitien māori des îles Cook māori de Nouvelle-Zélande hawaïen
[ f ] ( Écouter)
[ ɸ ] ( Écouter)
+ + - + (+)[Note 3]. +[Note 4] -
[ h ]
( Écouter)
+ - + + (+)[Note 5] +[Note 6] +
[ k ]
( Écouter)
+ (+)[Note 7] + - + + +[Note 8]
[ l ]
( Écouter)
+ + - - - - +
[ m ]
( Écouter)
+ + + + + + +
[ n ]
( Écouter)
+ + + + + + +
[ ŋ ][Note 9]


( Écouter)

+ + + - + + -
[ p ]
( Écouter)
+ + + + + + +
[ r ][Note 10]
( Écouter)
- - + + + + -
[ s ]
( Écouter)
- + - - (+)[Note 11] - -
[ t ]
( Écouter)
+ + + + + + (+)[Note 12]
[ v ]
( Écouter)
+ + + + + - +[Note 13]
[ w ]
( Écouter)
- - - - - +[Note 14] +
[ ` ]
( Écouter)
+ + + + + (+)[Note 15] +

Permanences et variations lexicales

Du point de vue linguistique, les langues polynésiennes forment un groupe particulièrement homogène, bien qu'il n'y ait aujourd'hui pas d'intercompréhension mutuelle nette entre la plupart d'entre elles. Elles descendent toutes d'une même protolangue, le proto-polynésien. En raison de l'installation relativement récente des hommes dans les îles de Polynésie – elle n'a commencé qu'il y a deux mille ans environ, voir peuplement de l'Océanie – et depuis lors, de la fréquence des contacts et des relations interinsulaires, ces langues conservent de nombreux traits communs phonologiques, syntaxiques ou lexicaux.

Quelques exemples

(Ne sont notées ci-dessous que les prononciations phonétiques. Concernant la ou les graphies, se reporter aux articles de chaque langue)

Dans les mots qui sont restés semblables entre diverses langues, on trouve par exemple le mot "ciel" (en māori et en pascuan - Rapa Nui: [raŋi], en samoan, wallisien, futunien et en tongien : [laŋi], en hawaïen : [lani], en marquisien du nord : ['aki] en marquisien du sud : ['ani], à comparer au malais langit) et le mot "maison" (māori : [ɸare], pascuan : [hare], tahitien : [fare], samoan, wallisien, futunien : [fale], hawaïen [hale], marquisien du nord : [ha'e], marquisien du sud : [fa'e], à comparer au malais balai).

Il arrive également que le champ sémantique d'un même terme ait pu évoluer de manière différente d'une île à l'autre ou encore que d'autres disparaissent ou tombent en désuétude. En particulier à Tahiti ou le « tapu » (tabou) du nom royal entraînait la création d'un mot nouveau pour remplacer celui utilisé par le roi. C'est le cas du ['ai] (« nourriture, manger ») en tahitien, remplacé par ['amu], ou encore [rua] qui a disparu au profit de [piti], alors même que le terme a survécu dans la plupart des autres langues sous la forme [rua], [lua]... Le cas de « po » (nuit) en tahitien est remarquable. Devenu « tapu » à la suite du changement de nom de Tu, roi de Pare, devenu roi de Tahiti sous le nom de Pomare, « rui » fut le mot créé pour désigner la nuit. Mais l'affaiblissement des traditions et la destruction culturelle fit que le mot ne rentra jamais complètement en usage. Aujourd'hui il n'est utilisé que pour l'emphase poétique dans les discours.

tongien samoan pascuan tahitien māori des îles Cook māori de Nouvelle-Zélande marquisien hawaïen malgache
Aller [haele] ou ['alu] [alu] [haere] [haere] ['aere] [haere] [he'e] [hele] [hale] ou [aloa]
Manger
nourriture
[kai] ['ai][Note 16] [kai] ['ai][Note 17] [kai] [kai] [kai] ['ai] [Inana] ou [Kaina]
dormir [mohe][Note 18] [moe] [moe] [moe][Note 19] [moe] [moe] [moe] [moe] [mandry] ou [matory]
ciel [laŋi] [laŋi] [raŋi] [ra'i] [raŋi] [raŋi] ['ani] ou ['aki] [lani] [Lanitra] ou [Andro]
nuit [po:] [po:] [po:] [po:][Note 20] [po:] [po:] [po:] [po:] [Alina] ou [Maizina]
patate douce [ku:mala] ['u:mala] [ku:mara] ['u:mara] [ku:mara][Note 21] [ku:mara] ['u:ma'a] ou [kuma'a] ['u:ala] [vomanga]

[ʋala]

taro [talo] [talo] [taro] [taro] [taro][Note 22] [taro] [ta'o] [kalo] [Talo] ou [Hala]
pirogue[Note 23] [popa:o][Note 24] [va'a] ou [paopao] [vaka] [va'a] [vaka] [waka] [va'a] ou [vaka] [ʋa'a] [Baka]
maison [fale] [fale] [hare] [fare] ['are] [ɸare] [fa'e] ou [ha'e] [hale] [vala] ou [Trano] ou [Faly]
pays,
terre,
île
[fonua] [fanua] [henua] [fenua] ['enua] [ɸenua] [fenua] [honua] [Fonoa] ou [Tany]
autochtone [maoli] [mao'i] [ma'ori] [maori] ou [ma:'ohi] [ma:ori] [ma:ori][Note 25] [mao'i] [maoli] [Maory]
étranger,
Européen
[palaŋi] [papalaŋi]  ???? [popa'a:][Note 26] [papa'a:] [pa:keha:] [hao'e] [haole] [vozongo] ou [vazaha] ou [olona hafa] [mpizahan-tany]
Français  ??? [falaŋi]  ??? [farani] [varaini] [wi:wi:] [farani] [palani] [Frantsay]
homme [taŋata] [taŋata] [taŋata] [ta'ata] [taŋata] [taŋata] ['enata], ['enana] ou [kenana] [kanaka] [Ranada] ou [Olona] ou [Taranaka]

Pour comparaison, on remarquera par exemple que, dans d'autres langues austronésiennes :

  • « Manger » se dit kain en tagalog des Philippines,
  • En indonésien, « ciel » se dit langit, balai est un des mots pour « maison », et benua veut dire « terre », « continent ».

Influence des langues européennes

Certaines langues polynésiennes ont été fortement affectées par la colonisation européenne[65]. Aussi bien le māori que l'hawaïen, par exemple, ont perdu beaucoup de terrain par rapport à l'anglais, et n'ont pu commencer à se rétablir que récemment. À Wallis-et-Futuna, les langues vernaculaires (wallisien et futunien) ont été fortement influencées par le latin introduit par les missionnaires ; aujourd’hui, l'influence vient surtout du français[66].

Les emprunts sont également fréquents particulièrement pour les néologismes. Par exemple [motoka:], voiture, de l'anglais « motorcar » en māori des îles Cook et en wallisien, [nuti], nouvelles, actualités, de l'anglais « news ». Les néologismes ne sont néanmoins pas les seuls emprunts. Ainsi en tahitien, avons nous l'utilisation de l'expression [ifo] (du français « il faut ») en tant que marqueur pour exprimer le devoir, l'obligation, l'injonction bien que le marqueur ['a] soit également utilisé (ex : 'a māmū ! tais-toi !).

Syntaxe

La possession

Dans toutes ces langues, on retrouve un double système de possession : en Ā [a:] et Ō [o:] généralement décrite comme « faible » et « forte » ;

  • La possession en « Ā » est utilisée quand le possesseur a le contrôle sur la relation, est supérieur ou dominant à celle-ci ou lorsque la possession est considérée comme aliénable.
  • La possession en « Ō » est utilisée quand le possesseur n'a aucun contrôle sur la relation, est inférieur ou subordonné à celle-ci, ou lorsque la possession est considérée comme inaliénable.

Marqueurs aspectuels

(merci de compléter ou corriger les éventuelles erreurs ou confusions du tableau ci-dessous)

tongien samoan pascuan tahitien māori des îles Cook māori de Nouvelle-Zélande hawaïen malgache
présent progressif ['oku] ['o lo'o]  ??? [te]...[nei] [te]...[nei] [e]...[ana] ou [kei te] [ke]...[nei] [mi]
perfectif [na'a] ['ua] ou [sa:] [ku]…[ana] (ou [ku]…[a:]) ['ua] [kua] [kua] [ua] [te]
accompli [na'e] [na] [i] [i] [i] [i] [i] [efa]
inaccompli [ka] ['o le 'a:] [ka] [e] [ka] [ka] [wa:] [mbola]
désidératif [ke]? ['e], ['ia] [ki:] ['ia] [kia] [kia] [o:] [te]
devoir, obligation  ???  ???  ??? ['a] ['e:] [me] [e] [milh]
interdiction ['oua] ['aua] [o] ['eiaha] ['auraka] (ou sa contraction ['aua]) ou encore ['eia'a] [kaua] ou [kauaka] ou [aua] [mai] [tsi]

Déictiques personnels

Une autre caractéristique, commune non seulement aux langues polynésiennes mais à la plupart des langues du Pacifique, concerne l'existence d'un duel qui vient s'ajouter au singulier et au pluriel. Ces langues distinguent également l'inclusif et l'exclusif à la première personne du duel et du pluriel.

  • Singulier
tongien samoan pascuan tahitien māori des îles Cook māori de Nouvelle-Zélande marquisien hawaïen malgache
je, moi ['ou] [a'u] [au] [vau], [au] ou [wau] [au] [ahau] ou [au] [au] [au] ou [ʋau] [aho]
tu, toi ['oe] ['oe] [koe] ['oe] [koe] [koe] ['oe] ou [koe] ['oe] [ianao]
il, elle [ia] [ia] [:ia] ['o:na] ou ['oia] ['aia] [ia] [ia] [ia] [ireo]
  • Duel
tongien samoan pascuan tahitien māori des îles Cook māori de Nouvelle-Zélande marquisien hawaïen malgache
nous exclusif [kimaua] [ma'ua] [ma:ua] [ma:ua] [ma:ua] [ma:ua] [maua] [ma:ua] [izahay]
nous inclusif [kitaua] [ta'ua] [ta:ua] [ta:ua] [ta:ua] [ta:ua] [taua] [ka:ua] [isika]
vous exclusif [kimoua] ['oulua] [ko:rua] ['o:rua] [ko:rua] [ko:rua] ['o'ua] ou [ko'ua] ['olua] [ianareo]
ils, elles deux [kinaua] [la'ua] [ra:ua] [ra:ua] [ra:ua] [ra:ua] ['aua] [la:ua] izareo
  • Pluriel
tongien samoan pascuan tahitien māori des îles Cook māori de Nouvelle-Zélande marquisien hawaïen
nous exclusif [kimautolu] [matou] [ma:tou] [ma:tou] [ma:tou] [ma:tou] [matou] [makou]
nous inclusif [kitautolu] [tatou] [ta:tou] [ta:tou] [ta:tou] [ta:tou] [tatou] [kakou]
vous exclusif [kimoutolu] ['outou] [ko:tou] ['outou] [ko:tou] [koutou] ['otou] ou [kotou] ['oukou]
eux tous [kinautolu] [latou] [ra:tou] [ra:tou] [ra:tou] [ra:tou] ['atou] [la:kou]

Dans la littérature

Dans son roman Les Immémoriaux (1907), Victor Segalen souligne la proximité entre les langues polynésiennes : « Tous les mots dont ils désignaient les êtres autour d’eux, le ciel, les astres, le culte et les tapu, ces mots étaient frères aussi. Chacun sans doute les disait à sa manière : le rude prononcer des gens d’Anaá et de Nuú-Hiva — qu’ils appelaient Nuku-Hiva — heurtait les molles oreilles des Tahitiens beaux parleurs. Ceux-ci roulaient volontiers sur la langue les syllabes qui frétillent. D’autres glapissaient avec le creux de leur gosier. Mais on oubliait ces discords, et, de part et d’autre, on échangeait de longs appels de bienvenue »[67] ; à propos du wallisien : « Ne ris pas. Ne les insulte pas. Ne leur dis point : « Hommes à la bouche qui bégaie ! » — Car c’est leur langage : il est frère de ton parler. »[68].

Notes et références

Références

  1. (en) Melanie Anae, « Papalagi Redefined: Toward a New Zealand-Born Samoan Identity », dans Paul R. Spickard, Joanne L. Rondilla, Debbie Hippolite Wright, Pacific Diaspora: Island Peoples in the United States and Across the Pacific, University of Hawaii Press, , 384 p. (lire en ligne), p. 154
  2. (en) Stephen A. Wurm, « Australasia and the Pacidfic », dans Christopher Moseley, Encyclopedia of the World's Endangered Languages, Routledge, , 669 p. (ISBN 978-0-7007-1197-0, lire en ligne), p. 440
  3. (en) Jeffey Marck, « Polynesian Languages », dans J. Garry, C. Rubino, Facts About the World's Languages: An encyclopedia of the world's major languages, past and present, New York, H.W. Wilson, (lire en ligne)
  4. Jacques Leclerc, « hawai », sur www.axl.cefan.ulaval.ca (consulté le )
  5. Jacques Leclerc, « Niue », sur www.axl.cefan.ulaval.ca (consulté le )
  6. Jacques Leclerc, « Nouvelle-Zélande », sur www.axl.cefan.ulaval.ca (consulté le )
  7. Jacques Leclerc, « Îles Cook », sur www.axl.cefan.ulaval.ca (consulté le )
  8. Jacques Leclerc, « État indépendant des Samoa », sur www.axl.cefan.ulaval.ca (consulté le )
  9. Jacques Leclerc, « Polynésie française », sur www.axl.cefan.ulaval.ca (consulté le )
  10. (en) Akihisa Tsukamoto, The language of Niuafo'ou Island (thèse de doctorat), Australian National University, , 482 p. (lire en ligne)
  11. (fr + en) Jean-Michel Charpentier et Alexandre François, Atlas linguistique de la Polynésie française, Walter de Gruyter GmbH et Université de la Polynésie française, (lire en ligne), p. 49
  12. « La pérennité des langues polynésiennes contribue à la biodiversité », sur www.culture-patrimoine.pf (consulté le )
  13. Jean-Pierre Viatge, « Reo ma'ohi : "si on ne fait rien, dans une génération nous aurons affaire à une langue morte" », sur Tahiti Infos (consulté le )
  14. Yuko. Otsuka, « Making a Case for Tongan as an Endangered Language », The Contemporary Pacific, vol. 19, , p. 446–473 (ISSN 1527-9464, DOI 10.1353/cp.2007.0064, lire en ligne, consulté le )
  15. Claire Moyse-Faurie, Caractéristiques du futunien et du wallisien dans l’espace océanien (colloque), (lire en ligne)
  16. « Projet Langues en danger », sur www.endangeredlanguages.com (consulté le )
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Notes

  1. L'UNESCO définit cinq niveaux de danger de disparition linguistique : vulnérable, en danger, sérieusement en danger, en situation critique, éteint.
  2. Ethnologue utilise une échelle de 1 à 10 décrivant l'usage actuel de la langue (1 étant une langue très utilisée et 10 une langue morte). Cette classification ne se focalise pas spécifiquement sur les langues en danger, contrairement à l'UNESCO et le Projet Langues en Danger.
  3. Le [f]/[ɸ] est présent dans le dialecte de rakahanga-manihiki
  4. S'écrit « wh » selon la graphie māori; prononcé [ɸ] ou [f]. Dans les variantes dialectales des trois tribus du nord Ngā Puhi, Te Aupōuri et Te Rarawa, il est remplacé par un son près de [h]; à Taranaki et Whanganui, prononcé [ʔɸ]
  5. Le [h] est présent dans le dialecte de rakahanga-manihiki et en reo tongareva
  6. À Taranaki et Whanganui, prononcé [ʔ]
  7. Utilisé pour les emprunts ([kalasini] : kérosène; [kaloti] : carotte…) ou parfois en remplacement de la glottale
  8. Absent sur Ni'ihau
  9. Dans le système graphique samoan, pascuan, paumotu, wallisien et futunien, la vélaire s'écrira « g » et « ng » dans les autres langues
  10. Il n'y a véritablement qu'en tahitien que le [r] soit aussi fortement prononcé. Dans les autres langues, il se rapprocherait plus de la rétroflexe [ɽ] (Écouter), bien que cela varie selon les individus.
  11. Le [s] est présent dans le dialecte de rakahanga-manihiki et en reo tongareva
  12. Seulement sur Ni'ihau, au lieu du k
  13. Se prononce [ ʋ ], ( Écouter) sous la graphie « w »
  14. Correspond généralement au [v] des autres langues polynésiennes
  15. Présent dans les variantes dialectales des tribus de Wanganui (Whanganui) et du Taranaki (côte ouest de l’île du Nord)
  16. Nourriture se dit en samoan ['aiŋa]
  17. Le terme est aujourd'hui quelque peu désuet, ['amu] étant plus souvent utilisé pour manger et ['amura'a] pour nourriture
  18. Se dit également [to:fa:]
  19. Le terme [ta'oto] est aujourd'hui plus souvent utilisé
  20. [a:ru'i] se dira également bien que peu usité
  21. En mangaian le terme se prononce [ku'ara]
  22. Se dit [mamio] en mangaian
  23. Il s'agit de pirogues à balancier.Pour les autres types d'embarcations voir pahi, en tahitien, pa'i en māori des îles Cook etc.
  24. Vaka existe également mais au sens générique de toute embarcation
  25. Désigne également 'ordinaire': par exemple, l'eau fraîche est (wai māori)
  26. Il est probable que le terme était à l'origine également [papa'a] avant de devenir [popa'a:] à l'initiative des missionnaires britanniques de la London Missionary Society pour désigner plus particulièrement les Français, généralement catholiques, et ce en référence au Pape, « Pope » en anglais. De plus, selon Tregear (voir lien plus bas) et le dictionnaire du Fare vana'a, ce terme [papa'a:] existait déjà à Tahiti avant l'arrivée des Européens pour désigner plus particulièrement les gens des Tuamotu

Voir aussi

Bibliographie

  • Clark, R. (1976), Aspects of Proto-Polynesian Syntax, Linguistic Society of New Zealand
  • Krupa, V. (1975-1982), Polynesian Languages, Routledge and Kegan Paul
  • Lynch, J. (1998), Pacific Languages : an Introduction, University of Hawaii Press
  • Simpson, M. J., South Pacific Phrasebook, Lonely Planet Publications
  • (en) Karl Rensch, « Fiction, facts and insights. The perception of Polynesian languages in 18th and 19th Century Europe », dans Kennosuke Ezawa, Wilfried Kürschner, Karl H. Rensch, Manfred Ringmacher, Linguistik jenseits des Strukturalismus: Akten des II. Ost-West-Kolloquiums Berlin 1998, Gunter Narr Verlag Tübingen, (ISBN 3823358650, lire en ligne)

Articles connexes

Comparatisme et classifications

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