Marquisien

Le marquisien est une langue polynésienne de la famille des langues austronésiennes. Cette langue de Polynésie française est parlée aux îles Marquises. Elle semble être à l'origine des langues marquisiennes.

Marquisien
èo enana (mrq)
èo enata (mqm)
Pays Polynésie française, France
Région îles Marquises
Nombre de locuteurs Nord : 5 390 (2007)[1]
Sud : 2 700 (2007)[2]
Typologie VSO, isolante, morique
Écriture Alphabet latin
Classification par famille
Statut officiel
Régi par Académie marquisienne
« Tuhuna ’Eo Enata »
Codes de langue
ISO 639-3 mrq  nord
mqm  sud
IETF mrq, mqm
Glottolog nort2845  nord
sout2866  sud

Présentation

Le marquisien se subdivise en « ’eo enana », parlé dans le nord-ouest de l'archipel, et en « ’eo enata » parlé dans le sud-est. Ces deux dénominations se traduisent chacune littéralement par l'expression « langue des humains ». Certains, comme les linguistes Stephen Wurm et Shirō Hattori, considèrent que le marquisien du nord, parlé par 5 390 personnes en 2007[1] à Nuku Hiva, Ua Huka et Ua Pou, constitue une langue séparée du marquisien du sud, parlé par 2 700 personnes en 2007[2] à Hiva Oa, Tahuata et Fatu Hiva.

Le marquisien est parfois désigné par erreur, en raison d'une politique linguistique, comme reo mā’ohi, terme tahitien qui désigne les diverses langues vernaculaires de Polynésie française[3]. Outre le marquisien, ce terme s'appliquerait également aux langues polynésiennes suivantes :

Le marquisien se distingue nettement du tahitien (50 % d'intercompréhension, lexique similaire entre 45 et 67 %) ou du paumotu (29 %) .

Le marquisien est une proche parente des langues polynésiennes de Polynésie orientale, dont notamment le maori des Îles Cook, le maori de Nouvelle-Zélande, le pascuan ou rapa nui (langue de l'île de Pâques), et plus particulièrement l'hawaïen dont il serait un des principaux ancêtres.

Depuis la délibération no 2000-19 APF du portant création de l'Académie marquisienne, il a été créé par l'Assemblée de la Polynésie française, une institution culturelle dénommée Académie marquisienne - « Tuhuna ’Eo Enata ». Sa mission est notamment de sauvegarder et d'enrichir le marquisien.

La Délégation générale à la langue française et aux langues de France considère le marquisien comme une « langue de France ».

Orthographe

Contrairement à l'usage, généralisé mais parfois incertain dans sa forme, de l'okina[4], dans nombre de langues océaniennes, l'Académie marquisienne a décidé de remplacer l'apostrophe qui marque le coup de glotte par un accent grave sur la voyelle qui suit, ce qui ne favorise pas une lecture uniformisée.

Grammaire

Nom

Il existe deux types de noms : les noms propres tel que ó Ioane : « Jean », et les noms communs indiquant toute une espèce tel que te énata : « l'homme ».

Genre

Le genre se distingue en ajoutant au substantif les mots ahana, pour le masculin, et vehine, pour le féminin, par exemple :

  • e piha ahana(e toa) : « un bœuf »
  • e piha vehine(e koivi) : « une vache »

Nombre

Il y a deux nombres le singulier et le pluriel. Toutefois le pluriel en mettant les articles na, ta, tau, mou devant le nom et à l'aide de noms collectifs tels que poi : « peuple », huaa : « famille », précédés de l'article singulier te, exemple : mei hea na énata ? : « d'où viennent ces hommes ? »

Le pluriel s'exprime encore en plaçant devant le substantif ou le pronom personnel une des propositions a, o, û.

De même substantifs forment leur pluriel :

  1. en doublant leur première syllabe : te ima : « la main » ; na iima : « les mains »
  2. en doublant leurs deux premières syllabes te vae : « le pied » ; te vaevae, « les pieds »

Cas

Puisque les noms ne se déclinent pas, les prépositions sont nécessaires.

Singulier
Cas Marquisien Français
Nominatif te oumati le soleil
Génitif no te oumati du soleil
Datif i te oumati au soleil
Accusatif te ou i te oumati le soleil
Vocatif e te oumati ô soleil
Ablatif na te ou ma te oumati par le soleil
Pluriel
Cas Marquisien Français
Nominatif te tau énata les hommes
Génitif no te tau énata des hommes
Datif i te tau énata aux hommes
Accusatif te ou i tau énata les hommes
Vocatif e te tau énata les hommes
Ablatif na te tau énata par les hommes

L'emploi du vocatif est toutefois à nuancer, en effet lorsqu'on va à la recherche d'une femme et qu'elle est accompagnée d'autres femmes, on l'appelle par son nom précédé du mot oua, par exemple : oua Eri : « ô Élisabeth » lorsqu'on cherche, au sein d'un groupe d'homme, le chef de la bande, on l'appelle par son nom précédé du mot ou, par exemple : ou Karoro : « ô Charles ». L'emploi du e du vocatif ne peut se faire que lorsque la personne est seule, e Eri : « ô Élisabeth ».

Notes et références

  1. Ethnologue [mrq].
  2. Ethnologue [mqm].
  3. Académie tahitienne, Les tresses généalogiques des langues polynésiennes [lire en ligne]
  4. L'« ʻokina » est utilisé pour marquer une consonne glottale proche du coup de glotte (API : /ʔ/).

Annexes

Article connexe

Bibliographie

Marquisien du Nord

Marquisien du Sud

  • Portail des langues
  • Portail de la Polynésie française
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.