Lady Bird (film, 2017)

Lady Bird est une comédie dramatique américaine écrite et réalisée par Greta Gerwig, sortie en 2017 aux États-Unis.

Lady Bird
Logo du film Lady Bird.
Réalisation Greta Gerwig
Scénario Greta Gerwig
Musique Jon Brion
Acteurs principaux
Sociétés de production Scott Rudin Productions
Management 360
IAC Films
Pays d’origine États-Unis
Genre Comédie dramatique
Durée 93 minutes
Sortie 2017


Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Se déroulant entre 2002 et 2003 à Sacramento, en Californie, le film relate le passage à l'âge adulte d'une lycéenne de la classe moyenne et sa relation tendue avec sa mère. La distribution comprend notamment Saoirse Ronan, Laurie Metcalf, Tracy Letts, Lucas Hedges, Timothée Chalamet, Beanie Feldstein, Stephen McKinley Henderson et Lois Smith.

Lady Bird est présenté en avant-première au Festival du film de Telluride le et sort aux États-Unis deux mois plus tard, le . La presse a salué le scénario et la mise en scène de Greta Gerwig, ainsi que les performances de Saoirse Ronan et Laurie Metcalf. Il est considéré par de nombreux critiques comme l'un des meilleurs films de 2017 et l'un des meilleurs films des années 2010. Lors de la 90e cérémonie des Oscars, il obtient cinq nominations sans en remporter aucune : meilleur film, meilleure actrice pour Saoirse Ronan, meilleur second rôle féminin pour Laurie Metcalf, meilleur scénario original et meilleur réalisateur. Aux Golden Globes, le film remporte deux prix pour quatre nominations, ceux du meilleur film musical ou comédie et meilleure actrice dans un film musical ou une comédie pour Saoirse Ronan. Il est également nommé pour trois British Academy Film Awards.

Résumé

Christine « Lady Bird » McPherson vit avec sa famille à Sacramento en Californie et fréquente un lycée catholique[N 1]. À l'approche de ses 18 ans, elle cherche à s'émanciper d'une existence qui lui semble trop étroite et d'une ville qui lui déplait. Elle aspire à fréquenter une université d'excellence dans « une ville culturelle ». Sa famille a des difficultés financières et sa mère lui dit régulièrement qu'elle est ingrate malgré ce qu'elle a.

Elle s'inscrit à un cours de théâtre avec sa meilleure amie Julie. Elle rencontre son premier amour, multiplie les démarches pour s'inscrire dans une université, contre l'avis de sa mère, et se trouve un emploi de serveuse pour soutenir ses ambitions.

De découvertes en désillusions, de progrès en échecs, Lady Bird se frotte au monde, à la société, à sa mère et creuse son chemin, jusqu'à finalement décrocher une place dans une université de la côte est.

Arrivée à New York, la rupture accomplie avec l'enfance, sa mère et Sacramento, le parcours initiatique se clôture lors d'une première soirée universitaire où Lady Bird prend conscience que les valeurs transmises durant son enfance et son adolescence, entre autres par sa mère, participent à son propre développement.

Fiche technique

 Sauf indication contraire ou complémentaire, les informations mentionnées dans cette section peuvent être confirmées par la base de données IMDb.

Distribution

 Source et légende : version québécoise (VQ) sur Doublage.qc.ca[1]

Production

Genèse et développement

Greta Gerwig et Saoirse Ronan lors d'une projection des Filles du docteur March.

Greta Gerwig a passé plusieurs années à écrire Lady Bird. Bien qu'il ait été décrit comme « semi-autobiographique »[2], elle affirme que « rien dans le film n'est littéralement arrivé dans ma vie, mais il y a des éléments qui résonnent avec ce que je connais »[3]. Le scénario initial dépassait les 350 pages et s'intitulait Mères et filles (Mothers and Daughters). Bien qu'elle admette qu'il n'était pas exactement « cohérent d'un point de vue narratif », ce scénario lui a permis de cerner les meilleurs éléments de l'histoire. Selon elle, « c'était comme 350 pages de trucs, qu'ensuite j'ai en quelque sorte examiné afin de déterminer ce qui me semblait être le cœur de l'histoire »[3].

Cette première version du scénario a nécessité quelques retouches. Il a fallu à Gerwig plusieurs années pour couper environ 200 pages et changer le titre en Lady Bird. Ce n'est qu'une fois le scénario terminé que Gerwig a compris qu'elle allait le mettre en scène, ce qu'elle n'envisageait pas faire jusque-là[4].

Elle a ensuite remis le script à son manager, Evelyn O'Neill, en lui demandant si elle accepterait de le produire, malgré le fait qu'elle n'ait produit aucun film. Celle-ci accepte, expliquant avoir aussi peu d'expérience en production que Gerwig en réalisation[5].

En 2015, Gerwig et son équipe obtiennent un financement d'IAC Films, qui produit le film aux côtés de Scott Rudin Productions[5]. Lady Bird est le premier long-métrage de Greta Gerwig en tant que cinéaste indépendante ; en 2008, elle avait co-écrit et co-réalisé Nights and Weekends avec Joe Swanberg[6].

Distribution des rôles

En , Greta Gerwig rencontre Saoirse Ronan au Festival international du film de Toronto, où elles font respectivement la promotion de Maggie a un plan et de Brooklyn. Les deux femmes lisent le scénario à voix haute dans une chambre d'hôtel, avec Saoirse Ronan dans le rôle de Lady Bird. La cinéaste comprend dès la deuxième page que Saoirse Ronan est le bon choix pour le rôle-titre[7],[8] : « Cette lecture a donné un résultat tellement différent de ce que j’avais imaginé — et tellement supérieur aussi ! Elle était déterminée, drôle, bouleversante, et son jeu était à la fois universel et précis »[4]. En , soit quelques mois plus tard, Saoirse Ronan fait officiellement partie du casting[9].

Après avoir vu Manchester by the Sea au festival du film de Sundance, Greta Gerwig propose à Lucas Hedges de jouer dans Lady Bird[10], lui présentant les rôles de Danny et Kyle, deux petits-amis de l'héroïne. Il choisit le rôle de Danny, dont il se sent « plus proche »[11],[12], ce que Gerwig avait escompté[10]. Quant à Laurie Metcalf, elle est choisie après que Gerwig a observé son travail au théâtre[13]; le reste du casting  dont Tracy Letts, Timothée Chalamet, Beanie Feldstein, John Karna et Jordan Rodrigues  est annoncé en [14],[15],[16].

Tournage

Le tournage devait commencer en , mais est reporté au mois d'août en raison de l'engagement de Saoirse Ronan pour une représentation des Sorcières de Salem d'Arthur Miller[17]. Le tournage commence le à Sacramento, en Californie, pour une semaine. Cinq semaines sont passées sur place à Los Angeles[5], avec un tournage supplémentaire à New York, et le tournage s'acheve le [18].

Pour préparer les acteurs et l'équipe, Greta Gerwig leur donne ses anciens annuaires de lycée, des photos et des journaux intimes, ainsi que des écrits de l'écrivaine Joan Didion. Elle leur fait également visiter sa ville natale, Sacramento[19]. Elle explique au directeur de la photographie Sam Levy que son ambition est que le film ressemble « à un souvenir »[20], et qu'elle « cherche à offrir un pendant féminin à des histoires comme Les Quatre Cents Coups et Boyhood »[2].

Gerwig comptait tourner le film sur une pellicule Super 16, mais en raison de contraintes budgétaires, le film est finalement tourné avec l'Arri Alexa Mini. Pour le rôle de Lady Bird, Saoirse Ronan se teint les cheveux en rouge et ne porte pas de maquillage pour cacher son acné. Il s'agit pour elle d'« une très bonne occasion de laisser le visage d'une adolescente dans un film ressembler au visage d'une adolescente dans la vraie vie »[21]. Durant le tournage, Gerwig a recours à une technique qu'elle a apprise de la réalisatrice Rebecca Miller avec qui elle a collaboré sur Brooklyn. Chaque jour, elle arrive une heure avant tout le monde afin de mettre les acteurs et l'équipe à l'aise en sachant exactement comment la journée va se dérouler. Elle interdit également les téléphones portables sur le plateau, une pratique empruntée à son conjoint, le cinéaste Noah Baumbach[22].

Post-production

Greta Gerwig passe environ trente semaines à monter le film avec le chef monteur Nick Houy[23], qui lui avait été recommandé par Jen Lame, monteuse d'entre autres Frances Ha et Mistress America[24].

Si la plupart des scènes présentes dans le scénario sont dans film, d'autres sont coupées au cours du montage. Ainsi, la scène d'adieu entre Lady Bird et Julie est supprimée, Gerwig considérant qu'elles se sont déjà dit au revoir à ce moment du récit. De même, la scène du discours de campagne que prononce Lady Bird quand elle se présente aux élections du BDE est coupée car elle ne colle pas avec le reste du film[25].

Le bruit numérique est accentué pour créer l'effet d'une copie d'une photographie[26].

Le montage se termine environ deux semaines avant sa première au festival du film de Telluride le [27].

Bande originale

Lady Bird
Original Motion Picture Soundtrack
Jon Brion en 2004.
Bande originale de Jon Brion
Film Lady Bird
Sortie
Durée 27:24
Genre musique de film
Format CD, Digital, Vinyle
Label Lakeshore Records

Pour Lady Bird, Greta Gerwig souhaitait une partition mélodique et structurée, et qu’elle soit au premier plan[28]. Elle fait appel au compositeur Jon Brion, pour qui elle a une grande admiration. Dès leur première rencontre, il joue une maquette de ce devient par la suite le thème principal du film[28].

Il compose la musique pas à pas, en visionnant des images du film et en discutant avec Gerwig. Il a la particularité de travailler la nuit, se mettant au travail vers 22 heures et s'arrêteant vers 6 heures du matin. Pour ajouter de l'émotion, il privilégie l'usage des bois au détriment des cordes[28].

Constituée de vingt-trois morceaux, la bande originale de Jon Brion sort en téléchargement le dans l'album Lady Bird (Original Motion Picture Soundtrack)[29].

Liste des morceaux
No Titre Durée
1. Title Credits 1:47
2. Sign Up 0:49
3. Drive Home 0:42
4. Lb / Danny 0:16
5. Pick Up 0:31
6. Lady Bird Kiss 1:45
7. Rose Garden 1:42
8. Lb Steals Math Grade Book 0:24
9. Thanksgiving in Sacramento 0:51
10. Coffee Shop 0:34
11. Hope 0:49
12. More Hope 1:41
13. Consolation 1:18
14. Hope Against Hope 1:09
15. Model Homes 0:45
16. Maybe 0:35
17. Looking Forward 0:25
18. Summer in Sacramento 1:18
19. Packing Up 1:16
20. Leaving 1:22
21. Hope? 0:40
22. Reconcile 1:24
23. Lady Bird 5:10
27:24
Lady Bird
Soundtrack from the Motion Picture

Bande originale de divers artistes
Film Lady Bird
Sortie
Durée 52:53
Format CD, téléchargement
Label Legacy Recordings

En parallèle des compositions originales de Jon Brion, Lady Bird comprend plusieurs chansons déjà existantes datant des années 1990 et 2000. On peut ainsi entendre Hand in My Pocket d'Alanis Morissette lorsque le père de Lady Bird la dépose à l'école, Cry Me a River de Justin Timberlake durant la fête de Jenna ou encore Crash Into Me de Dave Matthews Band pendant le trajet de la voiture vers le bal.

Ces chansons sont réunies dans un autre album, Lady Bird - Soundtrack from the Motion Picture, sorti le [30].

Liste des morceaux
No TitreInterprète Durée
1. Prayer of St. Francis (From St. Francis Hymn) (dialogue)Beanie Feldstein 0:20
2. Hand in My PocketAlanis Morissette 3:38
3. Little of Your LoveHaim 3:32
4. Panis AngelicusAdolf Fredrik Girls Choir 3:33
5. ‘It's given to me - by me' (dialogue)Saoirse Ronan 0:09
6. Days of SteamJohn Cale 1:58
7. As We Go AlongThe Monkees 1:58
8. ‘Center of Attention' (dialogue)Beanie Feldstein 0:04
9. OverturePaul Gemignani 3:52
10. Crash into MeDave Matthews Band 5:13
11. Happy BirthdayAltered Images 2:58
12. ‘City College' (dialogue)Laurie Metcalf 0:10
13. Snoop Dog, BabyReel Big Fish 3:25
14. Always See Your FaceLove 3:19
15. The Nutcracker Ballet, Op. 71: No. 13. Waltz of the Flowers (Excerpt)Leonard Slatkin 2:09
16. This Eve of PartingJohn Hartford 2:32
17. ‘Wrong Side of the Tracks' (dialogue)Lucas Hedges 0:13
18. Little Plastic CastleAni DiFranco 4:03
19. Tha CrossroadsBone Thugs-N-Harmony 3:43
20. Rosa MysticaThe University Of Notre Dame Folk Choir 3:57
21. ‘Let's Just Sit' (dialogue)Laurie Metcalf 0:13
52:53

Accueil

Sortie au cinéma

En , A24 acquiert les droits de distribution du film dans le monde entier[31]. Le film est présenté en première mondiale au festival du film de Telluride le [32], puis est projeté au Festival international du film de Toronto le et au Festival du film de New York le [33]. En , Universal Pictures reprend les droits de distribution dans tous les territoires à l'exception de l’Amérique du Nord[34], où la distribution du film est assurée par A24. Lady Bird sort en salles aux États-Unis le [35], au Royaume-Uni le et en Irlande le [36].

Accueil critique

Les performances de Saoirse Ronan et Laurie Metcalf sont acclamées par la critique et leur permettent d'être nommées aux Oscars respectivement dans les catégories meilleure actrice et meilleure actrice dans un second rôle.

Lady Bird est très bien accueilli par la critique, qui salue le scénario, la réalisation ainsi que les performances de Saoirse Ronan et Laurie Metcalf[37],[38]. Sur Rotten Tomatoes, le film a actuellement un taux d'approbation de 99% sur la base de 394 critiques, avec une note moyenne de 8,710[39]. Le consensus critique du site indique que « Lady Bird offre un regard neuf sur les bouleversements de l'adolescence et révèle le talent de la scénariste-réalisatrice Greta Gerwig ». Le , il devient le film le plus évalué de tous les temps à rester au niveau de 100 % sur le site avec 164 critiques positives, battant le précédent détenteur du record, Toy Story 2, qui avait alors 163 critiques positives[40]. Lady Bird reste à ce niveau jusqu'à la 196e critique, celle du critique Cole Smithey, qui est négative[41],[42]. Le critique admet par la suite qu'il a volontairement abaissé le score de Rotten Tomatoes car il le trouvait trop élevé[42]. Sur Metacritic, le film a une note moyenne pondérée de 94 sur 100, basée sur 50 critiques, ce qui indique une « acclamation universelle »[43].

Dans la presse anglophone

Anthony Oliver Scott du New York Times salue le film, le trouvant « exceptionnellement bien écrit, rempli de dialogues et de disputes percutantes. Chaque réplique semble avoir été dite par une vraie personne, ce qui signifie que le film est également remarquablement interprété »[44]. Pour Todd McCarthy du Hollywood Reporter, Lady Bird est « de taille modeste mais créativement ambitieux », faisant l'éloge de Saoirse Ronan, qui, selon lui, « semble s'améliorer sans cesse »[45]. Les prestations de Saoirse Ronan et Laurie Metcalf sont également saluées par Mick LaSalle du San Francisco Chronicle, qui trouve le film magnifique, chaleureux et inspiré[46].

Ann Hornaday, du Washington Post, décrit Lady Bird comme un « triomphe de style, de sensibilité et d'esprit », tout en saluant la performance de Saoirse Ronan et la réalisation de Gerwig[47]. Peter Travers du magazine Rolling Stone, attribue au film 3,5 étoiles sur quatre, le jugeant « tout simplement irrésistible ». Il le considère également comme un des meilleurs films de l'année 2017[48]. Richard Roeper, du Chicago Sun-Times, qualifie le film d'« unique, original, frais et merveilleux » et d'« attrayant », tout en louant les performances de Laurie Metcalf et de Tracy Letts : « Il n'y a pas de niveau d'interprétation plus élevé que celui que [Metcalf] et [Letts] atteignent dans ce film. C'est à cela que ressemble la grandeur »[49]. Pour Alonso Duralde de The Wrap, « Gerwig actrice pivote habilement entre le loufoque et le poignant, il n'est donc pas surprenant que Gerwig cinéaste équilibre aussi délicatement l'hilarité et le déchirement »[50].

En France

L'accueil critique en France est très positif : le site Allociné recense une moyenne des critiques presse de 3,85, et des critiques spectateurs à 3,75[51].

Pour Cécile Mury de Télérama, Greta Gerwig « réussit l’exploit d’être très singulière, tout en exprimant une crise de croissance universelle ». Elle fait l'éloge des dialogues du film, qu'elle juge « malins, inspirés, jamais trop écrits », et trouve que « ce récit d’apprentissage est si habité, si bien ancré dans son contexte, son milieu, son époque, qu’il dépasse le simple portrait féminin pour devenir un grand et beau film choral ». Jacques Mandelbaum du Monde est également conquis par Lady Bird, bien qu'il n'égale pas selon lui les Les Quatre Cents Coups de François Truffaut et Deep End de Jerzy Skolimowski qu'il considère comme les meilleurs films de récit initiatique. Il salue la justesse du récit ainsi que la délicatesse de la mise en scène de Gerwig. Il apprécie également la vivacité du film, qui « traite les bonheurs et les malheurs sur un pied d’égalité » pour mieux exprimer « la danse incertaine, fébrile, rayonnante et étrange de l’adolescence »[52]. Eric Vernay de Première juge le rythme du film « saccadé », regrettant que « les saynètes s’enchainent sans respiration, se percutent dans une légèreté de ton qui ne tarde pas à se teinter d’amertume » et comparant Lady Bird à un vieux journal intime feuilleté à toute vitesse. Toutefois, il considère que les nombreux évènements du récits « balayé[s] en accéléré finit par distiller en creux un sillon plus profond, le regard mi-nostalgique mi-lucide sur une jeunesse un peu ratée, à contre-temps, car jamais savourée dans l’instant, passée à cocher les cases d’une to-do-list de premières fois Disney tout en voulant s’en débarrasser comme d’une peau morte, dans l’espoir naïf de lendemains chantants. Et quand ce lendemain arrive, forcément, on jette un œil au rétro avec une pointe de regret »[53].

Moins enthousiaste, Geoffrey Crété d'Écran Large évoque un teen movie sans ambition aux mésaventures calibrées et prévisibles, affirmant que « Lady Bird est [...] trop scolaire pour véritablement emporter et dépasser le cadre très restreint du genre ». Bien qu'il ne soit pas convaincu par ce qu'il considère être les caractéristiques de la coming of age story, il reconnaît à Gerwig « une sensibilité et une finesse certaines ». Il salue également la performance de Saoirse Ronan et de façon plus large le « casting excellent jusque dans les très beaux seconds rôles » qui selon lui confère au film « un cœur rayonnant qui en camoufle les faiblesses »[54]. Mitigées, Les Fiches du Cinéma évoquent « une chronique douce-amère dont le charme ne suffit pas, hélas, à masquer le manque d’envergure »[55].

Box-office

Lady Bird rapporte environ 50 millions de dollars aux États-Unis et Canada et 30 millions dans le reste du monde, portant le total à près de 80 millions[56], pour un budget de 10 millions[57].

Le film débute au cinéma dans quatre salles aux États-Unis, où il rapporte 364 437 $ pour une moyenne de 91 109 $ par salle[58], soit la deuxième meilleure moyenne de 2017 et la meilleure jamais enregistrée pour un film réalisé par une femme[59]. Lors de la deuxième semaine, la diffusion du film est étendue à 37 salles et rapporte 1,2 million de dollars, terminant dixième au box-office[60]. La semaine suivante, le film sort dans 201 salles de plus et rapporte 2,5 millions de dollars, se classant à la huitième place du box-office[61].

Lady Bird sort officiellement en salles le , dans 724 cinémas, et rapporte 4 millions de dollars pendant le week-end (5,4 millions de dollars pendant les cinq jours de Thanksgiving), se classant à la onzième place. Lady Bird devient le film le plus rentable d'A24 aux États-Unis, devant Moonlight, qui avait rapporté 27,9 millions de dollars sur le sol américain[62]. Le week-end du , après l'annonce des cinq nominations du film aux Oscars du cinéma, il rapporte 1,9 million de dollars, soit une augmentation par rapport aux 1,1 million de dollars de la semaine précédente[63].

Au total, Lady Bird est resté 22 semaines au cinéma aux États-Unis et au Canada[64] et 11 semaines en France[65], où il réalise environ 300 000 entrées[66],[67].

Pays ou région Box-office Date d'arrêt du box-office Nombre de semaines
États-Unis / Canada 48 958 273 $[64] 22
France 305 698 entrées[66] 11

Total mondial 78 965 611 $[64] -

Distinctions

Lady Bird reçoit de nombreux prix et nominations[68]. Il est choisi par le National Board of Review, l'American Film Institute et le magazine Time comme l'un des 10 meilleurs films de 2017[69],[70],[71].

Lors de la 90e cérémonie des Oscars, Lady Bird est nommé dans les catégories meilleur film, meilleur réalisateur et meilleur scénario original pour Gerwig, meilleure actrice pour Saoirse Ronan et meilleure actrice dans un second rôle pour Laurie Metcalf[72], mais ne remporte aucune des cinq catégories dans lesquelles il est nommé.

Aux Golden Globes, Lady Bird est nommé dans quatre catégories et en remporte deux : meilleur film musical ou comédie et meilleure actrice dans un film musical ou une comédie pour Saoirse Ronan[73].

Lors de la 24e cérémonie des Screen Actors Guild Awards, le film est nommé dans les catégories meilleure actrice pour Saoirse Ronan, meilleure actrice dans un second rôle pour Laurie Metcalf et meilleure distribution[74]. Lady Bird reçoit également huit nominations à la 23e cérémonie des Critics' Choice Movie Awards, dont celles du meilleur film, du meilleur réalisateur, de la meilleure actrice, du meilleur second rôle féminin, du meilleur scénario original et de la meilleure distribution[75].

Dans une série d'articles sur les meilleurs films des années 2010, IndieWire classe Lady Bird à la 10e place des meilleurs films de la décennie. Rolling Stone le classe 23e, The A.V. Club le classe 10e, Business Insider le classe 5e et Consequence of Sound le classe 90e. Il est le 13e film le plus mentionné dans les listes des meilleurs films de la décennie, au même rang que Spider-Man: New Generation, selon Metacritic. En 2018, IndieWire classe le scénario de Lady Bird à la huitième place des meilleurs scénarios américains du 21e siècle[76].

Analyse

Aspects autobiographiques

« Aucun des événements du film n’a eu lieu en tant que tel, mais les émotions liées à ma famille, à mon enfance et à mon départ y sont vraies. »[77]

 Greta Gerwig

Greta Gerwig ne veut pas que Lady Bird soit perçu comme une œuvre autobiographique, en dépit des nombreux parallèles pouvant être établis avec sa propre jeunesse[3]. En effet, à l'instar du personnage de Lady Bird, la réalisatrice est originaire de Sacramento, sa mère est infirmière, son père est informaticien[78] et elle a fréquenté un lycée privé catholique[3]. Elle nuance ce rapprochement en expliquant que le personnage de Lady Bird est l'exact opposé de son adolescence : « J'étais un enfant qui suivait les règles [...] Je n'ai jamais demandé à quelqu'un de m'appeler par un autre nom ou teint mes cheveux en rouge vif quand j'étais au lycée »[79].

Si Lady Bird reflète certains éléments de son propre passage à l'âge adulte, la cinéaste tenait à ne pas faire une réplique exacte de son expérience au lycée et s'est simplement inspiré du cadre de sa jeunesse[3], si bien que les événements du film sont fictifs. Pour elle, « les personnages finissent par vous parler, et vous dire ce qu'ils veulent faire et ce qui est important pour eux [...] D'une certaine manière, votre travail consiste autant à écrire qu'à écouter ce que ces personnages qui vous traversent vous disent »[3].

Style visuel

Visuellement, Lady Bird se distingue par ses couleurs chaudes, parfois pas totalement réalistes, utilisées pour évoquer la nostalgie et le passé[24]. L'ambition de Gerwig est que le film ressemble à un souvenir sans pour autant recourir à des tons sépia ou au vignettage devenus clichés[19]. Avec son chef-opérateur Sam Levy, elle opte pour une esthétique proche des photocopies Xerox du début des années 2000, recherchant une image à la fois vieille et dynamique[80]. Une de leurs intentions est de créer une distance avec le film en faisant ressentir la présence du cadre et de la mise en scène, mais sans pour autant enjoliver la réalité de Sacramento et distraire le spectateur[19],[24].

Ils s'inspirent également d'œuvres du début du siècle, notamment des photographies de Lise Sarfati et des peintures de Wayne Thiebaud[20],[81]. Les portraits de jeunes femmes de Lise Sarfati, à la fois sobres et esthétiques, servent d'inspiration visuelle pour Lady Bird[81]. Wayne Thiebaud est quant à lui un artiste qui, pour Greta Gerwig, a su « saisir les couleurs, la topographie sans relief et la beauté propres au nord de la Californie ». Gerwig est influencée par son usage de teintes pastel, qu'elle trouve puissant[24].

Pour mettre en images la vision de Gerwig, le chef-opérateur Sam Levy utilise au cours du tournage une combinaison de vieux objectifs Panavision permettant d'exploiter le grain de l'image existant dans la caméra numérique Arri Alexa[81]. Le résultat est une image à la fois artisanale et numérique, que Gerwig décrit comme « saturée, presque peinte mais avec une couche en moins [...] comme un souvenir »[81]. Enfin, ils collaborent avec l'étalonneur Alex Bickel pour parvenir à obtenir le style qu'ils cherchent[24].

La mise en scène se caractérise quant à elle par des plans très cadrés et composés, à l'opposé de la caméra à l’épaule[82]. La caméra ne se déplace que pour suivre les personnages, pour donner l'impression au spectateur d'évoluer avec eux[20]. Pour les mouvements de caméra, Gerwig et son chef-opérateur privilégient l'usage d'une Dolly plutôt que d'un Steadicam[20].

Projet de suites

En , lors d'un épisode de The A24 Podcast, Greta Gerwig exprime son intérêt pour la réalisation de suites de Lady Bird, déclarant vouloir « faire une série de quatre films sur Sacramento » à l'image de la saga L'Amie prodigieuse d'Elena Ferrante[83].

Notes et références

Notes

  1. Lady Bird fréquente une école catholique réservée aux filles, à laquelle est adjointe une école de garçons, avec laquelle les élèves participent à des activités mixtes.
  2. Ce surnom ne provient pas de l'ancienne première dame Lady Bird Johnson, mais de la comptine Ladybird Ladybird de la Mère l'Oye.

Références

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Annexes

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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