Institut Lumière

L’Institut Lumière est installé à Lyon au n^o 25, rue du Premier-Film, dans le quartier de Monplaisir (8^e arrondissement). Il possède : in situ, deux salles de cinéma (la salle du Hangar du Premier-Film[1] de 269 places, équipée de projecteurs 16 mm, 35 mm et numérique 4K[2], et la salle de la Villa Lumière de 89 places) ; dans la villa, un musée sur deux niveaux, un centre de documentation, des salles pédagogiques ; et situées dans d'autres quartiers de la ville, une galerie photo ainsi que trois salles de cinéma d'art et essai.

Le choix d'une implantation lyonnaise, au cœur de Monplaisir, rappelle que c'est ici que les frères Lumière ont conçu leur Cinématographe, l'appareil qui a permis en 1895 la prise de vues et la projection de leur premier film, La Sortie des usines Lumière. Décidé par la municipalité dès 1966, un premier projet de Musée du cinéma est confié au docteur Paul Génard, important collectionneur de films et d'objets liés au 7^e art. Le musée devait s'installer dans les locaux de la Société Lumière que la ville souhaitait acheter.[3]

Le Hangar du Premier-Film

Des anciennes usines Lumière presque entièrement détruites après l'acquisition par la ville[3], il ne reste qu'une partie du Hangar, sa conservation et la création de la salle du Hangar du Premier-Film ont été confiées à l'architecte Pierre Colboc et l'Architecte en chef des monuments historiques Didier Repellin, associé à l'agence dUCKS scéno pour la scénographie de la salle de cinéma et des espaces extérieurs[4].

L'Institut Lumière est administré par Bernard Chardère, dirigé par Thierry Frémaux, Délégué Général du Festival de Cannes, et fut présidé par Bertrand Tavernier. Ses deux missions sont :

• la conservation du patrimoine cinématographique (films, livres, photos, affiches, appareils de cinéma et de pré-cinéma...),
• les activités artistiques de diffusion (projections de films, expositions, édition, formation...).

L'Institut Lumière consacre son activité à la diffusion et à la conservation du patrimoine cinématographique mondial sous de nombreuses formes. Le fonds cinématographique Lumière est composé de 1425 films originaux restaurés en 1998 par les Archives françaises du film du Centre national de la cinématographie. Ce patrimoine a été inscrit au registre mémoire du monde de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) en 2005. Depuis 2014, une sélection de 130 films Lumière ont été restaurés en numérique 4K par les Laboratoires Éclair en France et Il cinema ritrovato à Bologne en Italie[5].

Depuis 2009, l'Institut Lumière organise le Festival Lumière, qui se déroule au mois d'octobre dans les salles de cinéma de Lyon et de la métropole de Lyon[6]^,[7]. Pendant ce festival, plus de 200 films sont proposés au public et le Prix Lumière est remis à un grand cinéaste pour l'ensemble de son œuvre. L'Institut Lumière est aussi propriétaire de trois cinémas d'art et essai.[8]

La Sortie de l'usine Lumière à Lyon, photogramme extrait de la dernière version de 1895, version endimanchée.

Vue actuelle de la charpente du hangar, également visible sur le photogramme ci-dessus

Plaque de la rue du Premier-Film à Lyon, France

La programmation artistique propose des séances quotidiennes sur un grand écran de 13 mètres de base et du son numérique, thématiques, rencontres, conférences historiques, avant-premières, festivals, annoncé par le magazine interne Rue du Premier-Film[9]. Chaque fauteuil de la grande salle de cinéma porte une plaque sur l'accoudoir où est inscrit le nom d'un réalisateur célèbre. Pendant la période estivale, sur la place Ambroise-Courtois, l'Institut Lumière propose en plein air L'Été en Cinéma(scope), projections gratuites de grands classiques[10]. Un « Mur des cinéastes », Walk of Fame lyonnais, présente une plaque gravée par réalisateur invité à suivre ce pèlerinage dans l'un des lieux qui furent d'une importance capitale pour la naissance du cinéma[11].

Maquette de l'usine des frères Lumière.

Installé dans la Villa Lumière, maison de maître qu'Antoine Lumière, inspirateur de ses deux fils, fait construire en 1899 sur la place de Monplaisir, non loin des locaux de la société Lumière[12]. La Villa Lumière, tout d'abord vendue en 1967 par les héritiers Lumière — en même temps que la Société Lumière — au groupe Ilford Photo (Lumière & Ciba), qui occupe les lieux jusqu'en 1976 et, à son départ pour Saint-Priest, accepte de vendre l'usine et cette propriété historique à la Ville de Lyon[3]. En 1978, après rénovation, s'y installe la Fondation Nationale de la Photographie (dissoute en 1993), puis l'Institut Lumière en 1982. Le musée Lumière[13], créé principalement à partir de la collection du Docteur Paul Génard et du fonds Lumière, permet de découvrir les inventions des deux frères, dont le Cinématographe[14] (marque déposée) qui projette leurs premiers films le 28 décembre 1895 au Grand Café à Paris, le Photorama[15], l'Autochrome[16], la Plaque photographique dite Étiquette Bleue, la projection 3D et 75mm, la Photostéréosynthèse, la main mécanique. Une salle de projection permanente au premier étage permet de visionner les films Lumière restaurés et le hangar d'où proviennent les ouvrières et les ouvriers de La Sortie de l'usine Lumière[17] à Lyon est accessible à la visite.

Fondé par l'historien du cinéma Raymond Chirat, installé sur deux étages, au sommet de la Villa Lumière, dans ce qui fut l'atelier de peinture d'Antoine Lumière, le centre de documentation réunit les archives « non film » de l'Institut Lumière, avec 22 places de lecture traditionnelle et 4 places de consultation informatique.

En réseau avec les autres bibliothèques spécialisées — Bifi, Cinémathèque de Toulouse — le centre de documentation Raymond Chirat offre à ses lecteurs — en accès libre — un ensemble de collections de livres, périodiques, scénarios, ouvrages techniques, abordant le cinéma sous ses divers aspects. Depuis 1992, l'Institut Lumière s'est associé à l'éditeur Actes Sud pour publier des livres sur l'histoire du cinéma.

Ce complément d'exposition de l'Institut Lumière est situé en Presqu'île, 3 rue de l'Arbre-Sec, consacré aux liens entre l'art photographique et le cinéma[18].

Les trois salles sont achetées en 2014 et entièrement rénovées avant leur réouverture : La Fourmi, et les anciens CNP Terreaux et Bellecour. L'ensemble de ces cinémas est composé de dix salles.[8]