Plaque photographique

Une plaque photographique est un support photographique constitué d'une plaque de verre de dimension déterminée et d'une couche d'émulsion photographique.

Négatifs de photographies sur plaques de verre du littoral neuchâtelois à la fin du XIXe siècle avec leur contenant (Archives de la Commune de Milvignes).
Un exemple de photographie tirée à partir d'un négatif sur plaque de verre : portrait du compositeur Paul Lacombe (1837-1927).

Historique

Centre de mémoire de la Verrerie d'en haut -Plaque photographique « au gélatino-bromure d'argent ».

Dans les débuts de la photographie, la plaque de verre fut d'abord humide : le photographe devait la préparer sur place, c'est-à-dire étaler convenablement l'émulsion photographique sur le verre au moment de l'emploi. Ensuite apparaissent les plaques sèches, d'abord au collodion. Dans les années 1870, Richard Leach Maddox crée les plaques sèches dites « au gélatino-bromure d'argent ».

Puis les frères Auguste et Louis Lumière inventèrent l'étiquette bleue, disponible dans le commerce des années 1890 jusque vers 1950. Il s'agit d'une plaque sèche, dont le temps d'exposition est de 1/60 de seconde. Elle fera le succès de la famille Lumière avant l'invention du cinématographe. Celle-ci fut peu à peu remplacée, dès le début du XXe siècle, par la pellicule (pourvue d'un papier support), due à George Eastman, puis par le film (sans papier support) emprunté au cinéma.

Pour les besoins des photographes travaillant en grand format à la chambre, un support semi-rigide appelé « plan film » a remplacé la plaque de verre. Celui-ci, inséré dans un châssis rigide, offre tout à la fois légèreté et planéité, alliant en cela les qualités du film et celles de la plaque.

En raison de ses performances supérieures au film[réf. nécessaire], la plaque à émulsion est restée en usage chez les professionnels de l'astronomie jusqu'au début des années 1990[1].

En sciences

Les plaques photographiques furent les premiers détecteurs de la radioactivité, l’ionisation des rayonnements pouvant impressionner les plaques, comme le remarqua Henri Becquerel en 1896 par hasard avec des sels d'uranium, confirmant l'existence de la radioactivité jusqu'alors inconnue.

Astronomie

Plusieurs observatoires, dont ceux de l'université Harvard et de Sonneberg, possèdent de grandes quantités de plaques photographiques astronomiques. L'observatoire de l'université Harvard a lancé en 2001 un plan de numérisation des quelque 500 000 plaques en sa possession[1].

Physique

Interactions de rayons gamma.

En particulier, les plaques photographiques sont utilisées en physique des particules, puisque le rayonnement ionisant peut y laisser des traces foncées. C'est de cette façon que Victor Franz Hess a découvert les rayons cosmiques dans les années 1910, c'est-à-dire en situant des plaques photographiques en haute altitude.

Médecine

La sensibilité de certaines plaques photographiques aux rayons X a été utilisée en imagerie médicale et en science des matériaux. Elles ont néanmoins été supplantées par des formats informatiques qui permettent une réutilisation, tels les écrans radioluminescents à mémoire et autres détecteurs de rayons X.

Formats

Plaque négative au gélatino-bromure d'argent 9 × 12, 1900, par Eugène Trutat, conservée à la photothèque du muséum de Toulouse.

Formats usuels

  • 24 × 30 cm
  • 18 × 24 cm
  • 13 × 18 cm
  • 9 × 12 cm
  • 6 × 9 cm
  • 4,5 × 6 cm

Formats stéréoscopiques dérivés

  • 6 × 13 cm (c'est une plaque 13 × 18 cm coupée en trois)
  • 45 × 107 mm

Notes et références

Annexes


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