Hernán Cortés

Hernán Cortés (parfois écrit Cortès[N. 1] ou Cortez), dont le nom complet est Fernando Cortés de Monroy Pizarro Altamirano[N. 2], premier marquis de la Vallée d'Oaxaca, né, probablement, en 1485, à Medellín (un village d'Estrémadure) et mort à Castilleja de la Cuesta (près de Séville) le , est un conquistador espagnol qui s'est emparé de l'Empire aztèque pour le compte de Charles Quint, roi de Castille et empereur romain germanique. Cette conquête est l'acte fondateur de la Nouvelle-Espagne et marque une étape fondamentale de la colonisation espagnole des Amériques au XVIe siècle.

Pour les articles homonymes, voir Cortés.

Hernán Cortés
Hernán Cortés de Monroy Pizarro Altamirano

Portrait de Cortés d'après l’œuvre originale obtenue par l'historien Paul Jove[2]

Naissance 1485
Medellín, Couronne de Castille
Décès  61−62 ans)
Castilleja de la Cuesta, Couronne de Castille
Allégeance Empire espagnol
Grade Conquistador
Années de service 15041547
Conflits Conquête de l'Empire aztèque
Faits d'armes Expédition d'Alger (1541)
Bataille d'Otumba
Distinctions Marquis de la Vallée d'Oaxaca
Autres fonctions Alcade de Santiago de Cuba
Famille Martín Cortés

De Medellín à Cuba

Famille et contexte

Le château de Medellín.

Cortés naît à Medellín, dans la province d'Estrémadure, dans le royaume de Castille, en Espagne, sans doute en 1485, bien que certaines sources affirment 1484 ou 1483[5]. Il est issu de familles d'ancienne noblesse, tant du côté paternel que maternel. La légende en a fait une famille pauvre, mais ce point est contesté, la famille ayant occupé des charges probablement lucratives[6].

C'est aussi le cousin de Francisco Pizarro au deuxième degré.

Son père, Martin Cortés de Monroy, est un hidalgo. Il occupe diverses charges officielles, dont celle de Procureur général, ce qui laisse penser qu'il dispose d'une fortune personnelle[6]. Les Monroy sont une famille de vieux chrétiens originaires de la Cantabrie, dans le Nord de l'Espagne. Ils prennent part à la Reconquista de l'Estrémadure et ont des possessions dans leur fief de Belvís (aujourd'hui Belvís de Monroy) comme à Salamanque. Plusieurs ancêtres de Cortés sont célèbres pour leurs faits d'armes. Le grand-père de Cortés, Alfonso de Monroy, est grand-maître de l'Ordre d'Alcántara, un des puissants ordres espagnols de chevalerie[7].

La mère de Cortés se nomme Catalina Pizarro Altamirano. Son père, Diego Alonso Altamirano, juriste, a occupé plusieurs charges officielles, dont celle de maire de Medellín[8]. Sa mère est issue de la famille noble des Pizarro. Les familles Pizarro et Altamirano sont les deux plus puissantes de Medellín[9].

L'arbre généalogique d'Hernán Cortés est, pour ses ascendants immédiats[10] :

Hernán de Monroy
 
María Cortés
 
 
 
Diego Altamirano
 
Leonor Pizarro
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Martín Cortés de Monroy
 
 
 
 
 
 
 
Catalina Pizarro Altamirano
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Hernán Cortés de Monroy
 
 
 
 
 
 
 

Jeunesse

Hernán Cortés est fils unique. Il n'aime pas beaucoup sa mère, qu'il dépeint comme « dure et mesquine », même s'il lui témoigne du respect[11]. Il est en revanche très complice avec son père. Celui-ci fait partie des « grands d'Espagne », capables de se montrer fiers et hautains, y compris devant le roi. Ce trait de caractère sera partagé par Hernán[12].

La légende veut que Cortés ait été un enfant chétif né dans une famille noble, mais pauvre. La pauvreté supposée de sa famille est une invention, sa faiblesse physique sans doute une autre[13].

À l'âge de 14 ans[14], ses parents l'envoient à Salamanque afin qu'il s'instruise auprès de son oncle Francisco Nuñez de Valera, grammairien. Il ne reste que deux ans à l'université de Salamanque, l'une des plus prestigieuses de l'époque. Parmi les hypothèses avancées sur la brièveté de ses études figurent la maladie, la discipline de fer, l'ennui, le manque d'argent voire l'appel d'une autre vie ou une jeunesse agitée. Quoi qu'il en soit, il semble que Cortés quitte l'université sans avoir obtenu de diplôme. En revanche, il y acquiert des bases intéressantes en latin, droit et rhétorique, autant d'armes dont il usera par la suite[15]. En attendant, afin d'assurer son quotidien, il travaille comme apprenti notaire à Valladolid[16].

De retour à Medellín, au grand dam de ses parents, Cortés opte pour la carrière militaire. Il hésite entre les guerres d'Italie et le Nouveau Monde. Après quelques péripéties, notamment amoureuses, il embarque en 1504 ou 1506[17] pour Hispaniola (Saint-Domingue). Le départ a lieu à Sanlúcar de Barrameda sur un navire de Palos dirigé par Alonso Quintero (es). Les cinq navires du convoi font route vers La Gomera (îles Canaries) puis vers Hispaniola. La plupart des hommes ayant investi dans la cargaison marchande afin de la revendre au meilleur prix lors de leur arrivée, Alonso Quintero (es) prend des risques afin de semer les autres bateaux. Mais ayant cassé le mât, il doit retourner à La Gomera pour réparer. Autre contretemps, le navire perd sa route quelque temps, ce qui, finalement, voit Cortés rejoindre Hispaniola avec quelques jours de retard sur le reste de la flotte[18].

À son arrivée sur l'île, Cortés reçoit des terres et des Indiens, afin de développer la colonisation. Sur ses domaines, il pratique l'élevage et acquiert une relative aisance matérielle[19]. Il rencontre Nicolás de Ovando, gouverneur d'Hispaniola, qui lui octroie la charge de notaire[14] à Azua. En 1509, touché par la syphilis[19], il ne peut participer à une expédition de conquête.

De la vie cubaine à l’aventure mexicaine

Cortés, futur conquistador de Mexico.

En 1511, Cortés accompagne Diego Velázquez de Cuéllar à Cuba, où il participe à la conquête de l'île. En guise de récompense, il est nommé premier maire de Santiago de Cuba et reçoit une grande propriété ainsi qu'un lot d'esclaves. Ceci ne l'empêche pas de se faire emprisonner, quelque temps après, pour conspiration contre Velázquez. Libéré, il se marie avec la belle-sœur de ce dernier, Catalina Juárez Marcaida. À la même époque, les expéditions dans le Yucatan de Francisco Hernández de Córdoba (1517) et Juan de Grijalva (1518) reviennent à Cuba avec de petites quantités d'or et des histoires de terres lointaines où abonderait le métal précieux. Cortés vend tous ses biens pour acheter des navires et du matériel et passe un accord avec Velázquez, devenu gouverneur de Cuba, pour mener une expédition, officiellement pour explorer et commercer avec de nouvelles terres se trouvant à l'ouest. Mais Velázquez est toujours inquiet et méfiant.

Finalement, le [20], craignant que Diego Velázquez de Cuéllar n'annule l'expédition, l'armada de Cortés quitte précipitamment le port de Santiago de Cuba. La fuite, mal préparée, oblige Cortés à s'arrêter à la Trinité et dans d'autres îles pour faire des stocks de provisions et acquérir de nouveaux bateaux. Le Cortés quitte Cuba avec onze navires, seize cavaliers, 518 fantassins, treize artilleurs, avec huit petits canons, 32 arbalétriers, treize arquebusiers, 110 marins et deux cents Indiens et esclaves noirs comme auxiliaires de troupes[21]. En outre, ils emmènent 32 chevaux, dix canons de bronze et quatre fauconneaux (canons plus petits). Les capitaines de cette expédition sont Alonso Hernández Puertocarrero, Alonso de Ávila (es), Diego de Ordás, Francisco de Montejo, Francisco de Morla (es), Francisco de Saucedo, Juan de Escalante, Juan Velázquez de León (de la famille du gouverneur de Cuba), Cristóbal de Olid et Pedro de Alvarado, dont beaucoup sont des vétérans des guerres d'Italie. Antón de Alaminos est le pilote de l'expédition. Ils arrivent sur l'île de Cozumel. Là, les Espagnols font une recrue étrange, mais bienvenue, qui arrive du nord du Yucatan. C'était un diacre espagnol, nommé Gerónimo de Aguilar, qui, huit ans plus tôt, faisant route vers Saint Domingue, avait survécu à un naufrage. « On allait le sacrifier lorsqu'une nuit il put s'enfuir et se réfugier » chez un chef maya dont il devint l'esclave[22]. Grâce à une rançon de verroterie envoyée quelque temps plus tôt par Cortés qui avait eu connaissance de sa captivité, il put rejoindre la flotte espagnole, et, comme il parlait le maya yucatèque, il put servir d'interprète à Cortés, d'abord pour traduire les échanges en maya, puis ceux en nahuatl par l'intermédiaire de La Malinche (cf. ci-dessous) qui lui traduisait dans un premier temps le nahuatl en maya.

La conquête du Mexique

Carte de la route de Cortés jusqu'à Mexico-Tenochtitlan.

Premiers contacts

Cortés et la Malinche.
Fernand Cortez.

Cortés débarque près de l'actuelle Veracruz le . Le premier contact avec les autochtones avait eu lieu à Cozumel où les Mayas, qui s'étaient d'abord enfuis, sont invités à regagner leurs demeures. Mais déterminés à remplacer par la religion catholique les cultes païens auxquels étaient fidèles les indigènes (en particulier les sacrifices humains, qui horrifient Cortés), Cortès et ses soldats procèdent à la destruction des statues représentant les divinités locales, démontrant ainsi l'impuissance de ces dernières. Sont alors érigées au même emplacement une croix en bois et une statue de la vierge Marie.

À la suite de cela, Antón de Alaminos conduit la flotte jusqu'à l'embouchure du fleuve (qui sera baptisé quelques années plus tard Río Grijalva, en hommage à Juan de Grijalva), où les Espagnols rencontrent des Mayas hostiles, qu'ils réussissent cependant à vaincre, grâce à la peur qu'engendrent les armes à feu et les chevaux.

Leurs chefs offrent alors des vivres, des bijoux, des tissus et un groupe de vingt esclaves[14], qui seront baptisées plus tard. Parmi ces esclaves se trouve une dénommée Malintzin, connue également sous les noms de Marina ou La Malinche. Sa capacité à parler les langues maya et náhuatl, sa connaissance de la psychologie et des coutumes mexica, ajoutées à sa fidélité indéfectible envers les Espagnols, feront d'elle un atout majeur dans la conquête. Elle devient rapidement l'interprète, la conseillère et l'amante d'Hernán Cortés, à qui elle donne un fils baptisé Martín, comme le père de Cortés. Avec Gerónimo de Aguilar, elle remplace l'ancien interprète Melchorejo, repassé du côté des Aztèques, et qui les incite à lutter contre les Espagnols.

À Tabasco, les Espagnols apprennent l'existence d'un pays à l'ouest que les Mayas appellent Mexico. Suivant la côte en direction du nord-ouest, l'expédition croise bientôt quelques canoës transportant des ambassadeurs de l'empereur aztèque Moctezuma II[23]. Cortés leur montre ses chevaux et ses armes à feu, pour les impressionner, mais tâche de les rassurer, en leur parlant de paix. Les émissaires, venus accompagnés de peintres et de dessinateurs, ont pour mission d'aller rendre compte de la présence des Espagnols à leur maître.

Peu de temps après, les émissaires aztèques reviennent avec de nouveaux présents et Cortés insiste pour rencontrer leur empereur. Il entend alors parler de ce qu'ils pensent être Quetzalcoatl, ou un émissaire de Quetzalcoatl (un homme d'or qui devait un jour revenir) et décide sur les conseils de son traducteur, la Malinche, de tirer profit de ce mythe indien. D'autant plus que les ambassadeurs indiens continuent de lui refuser de rencontrer Moctezuma II.

C'est alors qu'arrivent d'autres Amérindiens, originaires de Cempoala, qui se présentent à Cortés comme des ennemis des Aztèques. Ils souhaitent que les Espagnols les aident à se libérer du joug des Aztèques. Cortés comprend alors que l'empereur a des ennemis, et, s'inspirant de la stratégie utilisée par César lors de la conquête de la Gaule, va s'efforcer d'utiliser les rancœurs et la haine qui existent entre les différents peuples locaux. Il prend appui sur la légende amérindienne de Quetzalcóatl pour s'attribuer le rôle d'un messie destiné à régner sur les Mexicains[24]. Dès lors, son objectif est simple : essayer de s'emparer des terres et richesses dont semble regorger ce territoire, étant donnés les différents présents apportés par les ambassadeurs de Moctezuma II. Pour cela, il doit imposer sa volonté et son autorité sur la partie de la troupe fidèle au gouverneur Velázquez, lesquels soutiennent que Cortés n'a pas l'autorisation de peupler ce territoire, et qu'ils doivent rentrer à Cuba une fois l'expédition terminée. La majorité des capitaines et de la troupe s'opposent à lui, même s'ils sont conscients des richesses que semble receler Tenochtitlan.

De la fondation de Vera Cruz à Cholula

Gravure du XVIe siècle localisant Saint-Jean-d'Uloa et Veracruz.

Le [25], il commence par transformer le campement où les Espagnols se trouvent en ville, à laquelle il donne le nom de Villa Rica de la Vera Cruz La riche ville de la véritable croix »), devenue Veracruz, les Espagnols y ayant débarqué un Vendredi saint. Les nouveaux habitants demandent à Cortés qu'il se proclame capitaine général, dépendant directement du roi et non plus de Velázquez, qui n'a pas de pouvoir sur ces côtes. Se faisant supplier, il accepte la charge. Il nomme un maire, des régisseurs, des gendarmes, et un trésorier. En se libérant de l'autorité du gouverneur de Cuba, il constitue ainsi la deuxième ville européenne de la « terre ferme » (la première étant Santa María la Antigua del Darién en 1509), mais se met aussi dans une certaine illégalité.

Entre-temps, la nouvelle de la nomination par les Cortes de Diego Velázquez, comme gouverneur du Yucatan, arrive. Pour contrer cela, il envoie ses fidèles Montejo et Alonso Hernández Puertocarrero, avec les plus belles pièces du butin amassé jusque-là, dans l'espoir d'obtenir sa nomination à la place de Velázquez.

À Veracruz, les partisans de Velàzquez et les mécontents s'agitent. Certains souhaitent rentrer à Cuba pour dénoncer les agissements de Cortés, d'autres aimeraient revoir leurs familles ou sont mécontents de ne pas avoir amassé suffisamment d'or. C'est ainsi qu'ils décident de voler un bateau pour rentrer à Cuba. Dénoncés par l'un des conspirateurs repenti, ils sont châtiés par Cortés : Pedro Escudero et Juan Cermeño sont condamnés à mort par pendaison, Gonzalo de Umbria, le pilote, a les pieds mutilés, et les matelots reçoivent 200 coups de fouet[26].

Cortés fait échouer les navires (Illustration de Van Beecq).

Cet incident pose un problème à Cortés. En effet, il souhaite découvrir les terres et aller à la rencontre de Moctezuma mais il ne peut pas se permettre de laisser les marins et les navires à Veracruz, au risque d'avoir des désertions vers Cuba dès qu'il aura le dos tourné. Il se trouve à ce moment-là dans la ville de Cempoala avec ses capitaines. Il leur expose la situation et, très vite, les capitaines lui suggèrent l'idée de détruire tous les navires. Cela empêcherait les départs vers Cuba, mais aussi et surtout, cela permettrait de renforcer l'expédition terrestre avec une centaine d'hommes (maîtres, pilotes, matelots…). Juan de Escalante reçoit alors l'ordre de partir pour Veracruz. Sa mission consiste à récupérer sur les navires tout ce qui peut être utile (ancres, câbles, voiles…), puis à les faire échouer (en ne conservant que les bateaux). Les marins les plus vieux sont assignés à Veracruz, notamment pour aller pêcher et permettre de nourrir la ville. Tous les autres sont regroupés par Juan de Escalante qui forme une compagnie d'une centaine d'hommes et rejoint Cortés à Cempoala[26].

Sur la forme physique que prend la destruction des bateaux, les sources utilisent l'expression barrenar (littéralement, forer) et dar de través (retourner le bateau, le mettre sur le flanc). Les deux procédés furent probablement utilisés.

Depuis le début, certains biographes de Cortés ont glorifié excessivement cet acte en faisant croire que les bateaux avaient été brûlés. L'expression « brûler les navires » (« quemar las naves » en espagnol) est toujours utilisée pour dire qu'il n'est plus possible de rebrousser chemin, c'est l'expression française « brûler ses vaisseaux ».

On peut souligner que Cervantès, dans le chapitre VIII de la deuxième partie de son Don Quichotte, compare ce fait à d'autres actes héroïques tel César franchissant le Rubicon : « ...¿quién barrenó los navíos y dejó en seco y aislados los valerosos Españoles guiados por el cortesísimo Cortés en el Nuevo Mundo?... » qui fora les navires et laissa isolés et à sec les valeureux Espagnols guidés par le très courtois Cortés dans le Nouveau Monde ? »). Ce qui prouve qu'en 1615, on pensait toujours qu'il avait fait forer et non brûler ses navires. La mise à feu fut une mystification postérieure destinée à donner un aspect plus pompeux au succès.

Quoi qu'il en soit, l'expédition terrestre est prête, et la marche vers l'intérieur commence le , tout en laissant Gonzalo de Sandoval, avec une centaine d'hommes, protéger Vera Cruz. La première surprise est le changement de climat dans les plateaux, beaucoup plus froid que le climat de la côte et des îles, la deuxième est de découvrir l'existence de vallées fertiles à l'intérieur des terres. Cortés arrive dans l'État de Tlaxcala, république indépendante, ennemie héréditaire de l'Empire aztèque, mais dont les forces attaquent ses troupes le . Il remporte malgré tout la bataille, notamment grâce à une supériorité technologique indéniable (arbalètes, épées d'acier, armes à feu) ainsi qu'à un élément de guerre psychologique inattendu : le cheval, inconnu des Indiens et qui leur fait très peur. Les Espagnols sont également avantagés par leur façon de combattre. En effet, ils luttent pour tuer, alors que les Indiens tentent de neutraliser leurs adversaires, en vue de les offrir en sacrifice aux dieux. Après sa victoire, Cortés tente de rallier les Tlaxcaltèques à sa cause. Ainsi, s'ils acceptent de devenir ses alliés et serviteurs, il leur pardonnera leur manque de respect. Dans le cas contraire, il les anéantira. Les Tlaxcaltèques donnent leur accord et après quelques semaines de repos, Cortés peut poursuivre son chemin, avec le renfort de 2 000 combattants tlaxcaltèques et peut-être autant de porteurs.

À son arrivée à Cholula, une ville sainte de l'empire de Moctezuma II, les Espagnols reçoivent un accueil grandiose. C'est en fait une ruse, les Aztèques ayant prévu d'éliminer les Espagnols pendant leur sommeil. Mais une vieille dame, désireuse de sauver la Malinche, a l'indiscrétion de lui confier ce qui se trame. Cette dernière s'empresse d'aller avertir Cortés. Sans avoir vérifié l'information, il décide de mener une attaque préventive. Les Espagnols massacrent d'abord les nobles, incendient la ville et tuent entre 5 000 et 6 000 habitants. C'est un des plus grands massacres menés par Cortés, et aujourd'hui encore, son souvenir est vivace au Mexique. Cortés adresse alors un message à Moctezuma et justifie son action par un manque de respect de la part des autorités de Cholula à son encontre. Il lui annonce que s'il le traite avec respect et lui offre de l'or, il n'aura pas à craindre sa colère.

L’entrée à Tenochtitlan

La vallée de Mexico vers 1519.

Dans sa marche vers Tenochtitlan, la troupe de Cortés passe devant les volcans de Popocatepetl et Ixtaccíhuatl. Diego de Ordás, un des capitaines de Cortés, et deux compagnons d'armes sont les premiers Européens à atteindre le sommet du Popocatepetl, ce qui impressionne beaucoup les Indiens accompagnant l'expédition. L'expédition dure huit mois.

L'entrée dans la capitale aztèque a lieu le . Moctezuma croit que les Espagnols sont des Teules, envoyés des Dieux devant arriver de l'est selon la légende aztèque; de plus, il est ébloui par le pouvoir de séduction de Cortés[réf. nécessaire]. Cortés est accueilli à Tenochtitlan avec la pompe requise pour le retour d'un dieu. Moctezuma avait ainsi fait préparer le palais de son père, Axayacatl, pour les Espagnols et leurs alliés. Pour de nombreux espagnols, Tenochtitlan est la plus magnifique ville qu'ils aient jamais vue[27]. Cortés demande davantage d'or et Moctezuma promet d'offrir d'égales quantités à Cortés et au roi d'Espagne chaque année à venir. Cortés demande aussi qu'une statue soit retirée de l'un des deux principaux temples de la cité pour qu'une chapelle dédiée à la Vierge soit érigée à la place. Toutes ses exigences sont acceptées.

Monument commémorant la rencontre entre Moctezuma et Cortés à Mexico-Tenochtitlan.

Résidant dans le palais d’Axayacatl, les Espagnols veulent également y faire construire une chapelle. L'empereur donnant son accord, les capitaines se mettent à la recherche du lieu idéal pour l'ériger dans le palais. C'est alors qu'un soldat (qui était également charpentier) remarque l'existence d'une porte secrète, que les Aztèques avaient tenté de camoufler peu avant. Cortés, accompagné de quelques capitaines, entre dans la salle, et découvre un énorme trésor, que Axayacatl avait amassé durant son règne. C'est à ce moment que Cortés commence à craindre que les Aztèques ne cherchent à les assassiner. Quatre capitaines et douze soldats lui suggèrent de prendre l'empereur en otage, afin que ce dernier réponde sur sa vie de leur sécurité. Aucune décision immédiate n'est prise, mais les nouvelles de Veracruz vont précipiter les événements.

En effet, Cortés apprend que des chefs mexicains ont pris d'assaut Veracruz, et tué Juan de Escalante, le maire, six Espagnols ainsi que des alliés indiens. C'est un signal fort pour les Indiens, qui comprennent que les Espagnols ne sont pas des Teules invincibles, mais bien des êtres humains[réf. nécessaire]. Pour preuve, un soldat espagnol nommé Argüello est fait prisonnier, sacrifié, et sa tête envoyée à l'empereur.

Cortés décide donc de s'emparer de Moctezuma comme otage pour se prémunir d'une révolte aztèque. Il demande également que les auteurs de l'attaque de Veracruz soient punis. Amenés devant Moctezuma, ces derniers affirment qu'ils ont agi sur ordre de l'empereur. En guise de sanction, ils sont brûlés sur un bûcher. D'autre part, Cortés obtient de Moctezuma qu'il se déclare vassal de Charles Quint.

L’expédition de Pánfilo de Narváez

Quelques jours plus tard, une nouvelle annonce l'arrivée de 18 navires espagnols à Veracruz. Cortés pense d'abord qu'il s'agit de renforts envoyés par l'empereur. Mais en réalité, il s'agit d'une expédition dirigée par Pánfilo de Narváez et commanditée par Diego Velázquez de Cuéllar pour punir Cortés et ses compagnons. Ces derniers annoncent à Moctezuma II que Cortés est rebelle à son roi, et qu'il peut être exécuté par les Aztèques. Face à l'urgence de la situation, il décide de laisser une garnison d'une centaine d'hommes à Tenochtitlan, sous les ordres de Pedro de Alvarado, et il prend la tête du reste de la troupe (environ trois cents Espagnols et plusieurs centaines d'Indiens) rejoindre Gonzalo de Sandoval, avant d'affronter l'expédition de Pánfilo de Narváez. Il sort victorieux du combat (attaque par surprise qui fait très peu de victimes) et capture Narváez. Il parvient aussi à convaincre les soldats de Narváez de se joindre à lui en leur parlant des richesses en or de Tenochtitlan.

La rébellion aztèque

Pendant que Cortés est occupé à combattre ses compatriotes, Alvarado décide de passer à l'action à Tenochtitlan. Croyant déceler une menace (réelle ou feinte ?) contre ses troupes, il profite d'une fête aztèque[28] pour massacrer les Indiens. La population se rebelle alors contre les Espagnols qui se retrouvent cette fois totalement assiégés dans le palais.

Le , l'armée de Cortés entre à nouveau dans la ville. Le frère de Moctezuma, Cuitláhuac est libéré en signe d'apaisement, mais ce dernier, loin de vouloir la paix, s'unit aux caciques, dirigés par Cuauhtémoc, afin d'écraser les Espagnols. Cuitláhuac est élu nouvel empereur à la suite de Moctezuma, toujours emprisonné. Encerclés, les Espagnols sont pris au piège. Cortès ordonne alors à Moctezuma de parler à son peuple depuis un balcon pour le convaincre de laisser les Espagnols retourner paisiblement vers la côte. Moctezuma lui obéit mais il est hué et reçoit des pierres qui le blessent grièvement. A moins qu'il n'ait été assassiné par un Espagnol. Les deux versions sont plausibles, et l'on n'a retrouvé aucune preuve matérielle faisant pencher la balance pour l'une ou pour l'autre, ce qui laisse la responsabilité de la mort de Moctezuma encore sujette à débat aujourd'hui. Il meurt quelques jours plus tard.

Représentation de la bataille d'Otumba.

Toujours assiégés, les Espagnols voient leur moral baisser en même temps que l'eau et les vivres. Pour Cortés, l'unique chance de salut est la sortie les armes à la main. C'est ce qu'il décide de faire dans la nuit pluvieuse du 30 juin au , surnommée la Noche Triste. La lutte est terrible. Les Espagnols sont lourdement chargés, souhaitant emporter le maximum d'or possible. Fonçant au milieu des Aztèques, beaucoup plus nombreux, ils tentent de sortir du piège que constitue Tenochtitlan. Environ quatre cents Espagnols (les estimations vont de 150 à 800 morts) et près de 2 000 alliés sont tués (la grande majorité des Espagnols qui ne se sont pas noyés seront sacrifiés aux dieux). L'arrière-garde a été décimée (l'athlétique Pedro de Alvarado, chef de cette arrière-garde, se serait sauvé de justesse grâce à un saut prodigieux à l'aide de sa pique). Presque tout est abandonné sur place : chevaux, pièces d'artillerie et une grande partie du trésor. Cortés parvient cependant à s'échapper de justesse (désarçonné, il allait être englouti par la masse des combattants aztèques mais deux conquistadors purent le sauver in extremis). Poursuivis par les Indiens, les Espagnols sont épuisés, abattus, moins nombreux et désormais très mal équipés. Mais ils doivent malgré tout combattre, le 7 juillet, lors de la bataille d'Otumba. Contre toute attente, les Aztèques (qui pensaient la bataille facile) se heurtent à la résistance désespérée des Espagnols (qui préfèrent la mort à l'affreux supplice infligé aux prisonniers). Devant cette résistance inattendue, et à la suite d'une charge désespérée des Espagnols qui tuent le général ennemi, les Aztèques se débandent, et les Espagnols peuvent poursuivre leur retraite. L'expédition de Cortés vient d'échapper au pire.

La reconquête de Tenochtitlan

Cortès profite du soutien indéfectible des Tlaxcaltèques (un retournement de ceux-ci aurait mis fin à l'épopée de Cortès et de sa petite troupe). Ralliant tous les Indiens ennemis des Aztèques, il prépare sa revanche. Grâce à ces nombreux renforts, il peut aligner une armée digne de ce nom. En fin tacticien, il prépare une attaque à la fois terrestre et lacustre, la ville de Tenochtitlan se trouvant sur un lac. Après un long siège de trois mois et des combats qui détruisent une partie de la ville, faisant selon les estimations entre 120 000 et 240 000 morts chez les Aztèques (dont 40 000 dans la bataille[29]), le dernier empereur, Cuauhtémoc, se rend à Cortés le [30]. Amené devant Cortés, il lui aurait dit : « Seigneur Malinche, j'ai fait ce que j'ai pu pour défendre ma ville et mes vassaux; je ne peux faire plus, aussi je viens par force comme prisonnier devant ta personne et ton pouvoir, prends le poignard qui est à ta ceinture et tue-moi dès maintenant. » (« Señor Malinche: ya he hecho lo que soy obligado en defensa de mi ciudad y vasallos, y no puedo más, y pues vengo por fuerza y preso ante tu persona y poder, toma ese puñal que tienes en la cinta y mátame luego con él. »[31])

Capturé par Cortés peu après la chute de la ville, il fut torturé en compagnie de Tlacotzin (son cihuacóatl) et de Tetlepanquetzal (tlatoani de Tlacopán), mais les Espagnols, qui voulaient savoir où les Aztèques avaient caché leurs trésors, ne purent leur extorquer aucun renseignement. Hernán Cortés a participé personnellement à la torture du dernier empereur mexicain[32][source insuffisante].

Les expéditions de découverte

Vers Las Hibueras

Hernán Cortés entend parler de richesses qui existeraient vers Las Hibueras (actuelle République du Honduras). De plus il suppose l'existence d'un détroit qui dans l'opinion de beaucoup de pilotes permet le passage à l'autre mer (de l'océan Atlantique à l'océan Pacifique), détroit dont l'existence avait été révélée par le pilote Juan de la Cosa depuis l'an 1500. Aussi, en 1524, Cortés envoie une expédition vers Las Hibueras, sous le commandement de son capitaine Cristóbal de Olid. Elle comprend cinq navires avec l'artillerie, 400 hommes, 30 chevaux[33]. Cristóbal de Olid doit cependant passer par Cuba pour récupérer des chevaux et des munitions supplémentaires achetés par Cortés par l'intermédiaire d'Alonso de Contreras. Lorsqu'il arrive à Cuba, Cristóbal de Olid entre en contact avec Diego Velázquez, le gouverneur de Cuba. Ce dernier souhaite priver Cortés des découvertes futures de cette nouvelle expédition. Aussi, il pousse de Olid à se libérer de la tutelle de Cortés (qui a pourtant financé l'intégralité de l'expédition) et à coloniser les terres de Las Hibueras au nom du roi d'Espagne. Le , de Olid débarque à Las Hibueras et fonde la ville de Triomphe de la Croix. Il en profite immédiatement pour rejeter l'autorité de Cortés avec l'accord de ses soldats (une grande partie d'entre eux étant des anciens de l'expédition de Narváez)[34].

En juin 1524, Cortés est informé de la trahison et met sur pied une expédition, qu'il confie à son cousin Francisco de las Casas. Elle se compose également de cinq navires et d'une centaine d'hommes, avec pour mission d'appréhender et de punir Cristóbal de Olid. Mais cette expédition n'est pas très chanceuse et une tempête envoie les navires sur la côte, où ils tombent entre les mains de Olid. Francisco de las Casas est capturé, mais grâce à quelques soldats fidèles à Cortés, il s'échappe puis parvient à s'emparer de Cristóbal de Olid. Blessé au cours de l'affrontement, ce dernier est jugé, condamné à mort et égorgé (ou étranglé) publiquement sur la place de Naco[35].

Ignorant tout de la situation, Cortés craint que Francisco de las Casas ait échoué. Aussi, il décide de former une nouvelle expédition, et d'en prendre la tête. Il se heurte en cela à la plupart de ses capitaines, qui ne voient pas d'un bon œil son départ de Tenochtitlan. Bernal Díaz del Castillo est d'ailleurs très clair sur le sujet[36]

« Le facteur Salazar et le contrôleur Chirinos qui devaient demeurer à Mexico, décidèrent de faire amitié avec le licencié Zuazo et Rodrigo de Paz et tous les conquistadors vieux amis de Cortés qui restaient à Mexico, et tous ensemble ils demandèrent à Cortés de ne pas quitter Mexico et de gouverner le pays; ils lui firent valoir que la Nouvelle-Espagne tout entière se révolterait; et à ce propos, il y eut de longues discussions... »

Statue de Cuauhtémoc, pendu pendant l'expédition.

Malgré ces recommandations, Cortés maintient sa décision. Il prend cependant la précaution d'emmener avec lui la plupart des grands chefs des différentes tribus indiennes, notamment Cuauhtémoc, l'empereur aztèque et Tepanquezatl, seigneur de Tlacopan. Il espère ainsi limiter le risque de révolte. Pour cette expédition, il peut compter sur ses fidèles, parmi lesquels Gonzalo de Sandoval, Pedro de Solis, Juan Jaramillo, Hernán López de Avila ou encore Bernal Díaz del Castillo. Ce dernier nous précise que l'expédition se compose d'environ 250 soldats, 130 cavaliers, quelques dizaines d'arbalétriers et arquebusiers, 3 000 Indiens de guerre, auxquels il faut rajouter les serviteurs indiens[36].

Contrairement aux deux expéditions précédentes passées par la mer, Cortés décide de mener une expédition terrestre. L'expédition quitte Tenochtitlan devenue Mexico pour Coatzacoalcos. Cette partie du voyage se passe sans encombre et Cortés décide de poursuivre sa route (alors qu'il avait pris l'engagement auprès de ses capitaines, de ne pas poursuivre par voie terrestre à partir de cette ville). De Coatzacoalcos à Ayagualulco, les premières difficultés apparaissent, avec l'obligation de construire des canots, mais aussi et surtout un pont de près de 500 mètres pour traverser un fleuve. Le chemin devient de plus en plus difficile, avec de nombreux marécages, une jungle hostile et meurtrière (serpents, araignées...), le manque de nourriture...

C'est dans ce contexte délicat qu'arrive aux oreilles de Cortés une rumeur de complot fomenté par Cuauhtémoc. Sa réaction est immédiate: il oblige Cuauhtémoc à avouer le complot. Ce dernier est alors jugé puis pendu près d'Itzamkanac (site connu sous le nom El Tigre rive droite de la rivière Candelaria) capitale du royaume Acalan, en février 1525, en compagnie de Tepanquezatl. En dépit des aveux, il semblerait que cette affaire soit surtout un excellent prétexte pour Cortés d'éliminer Cuauhtémoc. C'est en tout cas ce qu'il ressort des propos sévères de Bernal Díaz del Castillo[37].

L'expédition poursuit sa route, toujours faite de privations et d'énormes difficultés, puisqu'il faut se frayer un passage à la machette et à l'épée dans l'épaisse jungle, quand ce n'est pas la traversée de marécages ou de fleuves. Malgré tout, Cortés parvient à San Gil de Buena Vista, un petit village de 40 habitants fondé par Gil González de Ávila. Il apprend alors la réussite de l'expédition de Francisco de las Casas. Il se rend à Puerto de Caballos et fonde la ville de Natividad, aujourd'hui connue sous le nom de Puerto Cortes, puis rejoint Trujillo[38]. Cortés termine ainsi cette désastreuse expédition (un long calvaire de deux ans et demi), au cours de laquelle il ne découvre rien d'intéressant, si ce n'est la géographie des lieux. Le tout au prix d'un lourd tribut : des dizaines de morts et l'ombre de l'assassinat de Cuauhtémoc.

Cette expédition fut par ailleurs une énorme erreur politique puisqu'il laissa la capitale aztèque aux pouvoirs de quatre officiers du roi (et non à des proches capables qui pourtant existaient). Ces derniers s'entredéchirèrent, puis profitèrent de leur pouvoir de façon abjecte et lorsque la rumeur annonça que Cortès avait péri dans la jungle du Honduras, ils n'hésitèrent pas à s'approprier l'ensemble des biens de Cortès et de ceux qui s'étaient joints à cette expédition malheureuse, pour se les répartir entre eux et les conquistadors restés afin de se les attacher. Cortès fut averti et parvint intelligemment à retourner la situation. Il n'aura cependant plus jamais le contrôle total sur l'ex-empire Aztèque.

Vers la « Californie »

L'île de Californie, carte du XVIIe siècle.

« Sache qu'à main droite des Indes il y a une île appelée Californie très proche du bord du paradis terrestre ; elle est peuplée de femmes noires, sans aucun homme parmi elles, car elles vivent à la façon des Amazones. Elles avaient de beaux et robustes corps, un courage plein de fougue et une grande force. Leur île était la plus forte du monde, avec ses côtes rocheuses et ses falaises escarpées. Leurs armes étaient toutes en or, du même métal qu'étaient fait les harnais des bêtes sauvages qu'elles avaient l'habitude de dresser pour les monter, car dans toute l'île il n'y avait d'autre métal que l'or[39]. »

On considère actuellement Hernán Cortés comme le découvreur de la péninsule de Basse-Californie bien que le premier Européen à y débarquer soit le navigateur espagnol Fortún Ximénez, commandant de la Concepción, navire qui appartenait à Hernán Cortés. Lorsqu'il y débarque en 1534, il pense qu'il s'agit d'une île.

Dans la quatrième Carta de Relación, datée du à México, Hernán Cortés décrit au roi d'Espagne la préparation d'embarcations pour explorer et soumettre de nouvelles régions sur la Mer du Sud (l'océan Pacifique), idée qu'il poursuit depuis deux ans déjà. Étant rentré en Espagne en 1529, Cortés signe un accord avec la Couronne d'Espagne, par lequel elle accepte d'envoyer à son compte des « armées pour découvrir des îles et des territoires dans la mer du Sud ».

Il désire, outre la domination territoriale et les possibles gains en métaux précieux, trouver un passage maritime entre l'Atlantique et le Pacifique. En effet, il pense que puisque Ferdinand Magellan a trouvé un détroit reliant les deux océans par le sud, il doit bien aussi exister un passage par le nord, passage mythique encore inconnu, mais qu'on nomme déjà détroit de Anián. Dans l'accord, il était convenu qu'un dixième des terres découvertes appartiendraient au découvreur et à sa descendance, de manière perpétuelle.

La première expédition

Durant son séjour en Espagne en 1529, Cortés négocie donc des terres pour lui. De retour au Mexique, le , il envoie son cousin Diego Hurtado de Mendoza explorer les îles et le littoral de l'océan Pacifique, au-delà des limites de la Nouvelle-Galice, gouvernée par Nuño de Guzmán, farouche ennemi de Hernán Cortés.

Il divise l'expédition en deux depuis Tehuantepec (Oaxaca), après avoir atteint Manzanillo (Colima) ils continuent à suivre les côtes de Jalisco et Nayarit, qui faisaient alors partie de la Nouvelle-Galice, jusqu'à la découverte des îles Marías, de là-bas ils retournent à la terre ferme et tentent d'obtenir un approvisionnement en eau dans la baie de Matanchén (Nayarit), approvisionnement qui leur est refusé par Nuño de Guzmán, propriétaire et seigneur de la région.

Un des navires abîmé par la tempête prend le chemin du retour, il arrive aux côtes de Jalisco et termine entre les mains de Nuño de Guzmán ; pendant ce temps, l'autre navire qui transportait Diego Hurtado de Mendoza prend la direction du nord. Aucun de ceux qui étaient à bord ne revinrent en Nouvelle-Espagne et on n'eut plus jamais de nouvelles d'eux. Des années après, l'auteur de Deuxième récit du voyage que fit Nuño de Guzmán à la Nouvelle-Galice (Segunda Relación anónima de la jornada que hizo Nuño de Guzmán a la Nueva Galicia), recolta certaines informations qui nous permettent de supposer que le navire avait fait naufrage sur le littoral nord de l'état actuel de Sinaloa, causant la mort de tout l'équipage.

La deuxième expédition

La Concepción emmenée par le commandant Diego de Becerra, est un des deux navires que Cortés envoie en 1533, peu après la conquête de Tenochtitlan, dans le second voyage d'exploration de l'océan Pacifique, l'autre étant le San Lázaro sous les ordres du capitaine Hernando de Grijalva.

L'expédition appareille depuis l'actuel port de Manzanillo (Colima), le . Le 20 décembre, les navires se séparent. Le San Lázaro, qui avait pris de l'avance, attend la Concepción durant trois jours, et ne le voyant pas venir, il commence l'exploration de l'océan Pacifique et découvre les îles Revillagigedo. À bord de la Concepción tout est différent, le navigateur et second à bord Fortún Ximénez se mutine et assassine dans son sommeil le capitaine Diego de Becerra, puis il agresse les membres d'équipage restés fidèles au défunt capitaine en les abandonnant sur les côtes de Michoacán, en compagnie des frères franciscains qui les accompagnaient dans la traversée.

Fortún Ximénez navigue vers le nord-ouest, longeant la côte, puis il vire vers l'ouest et arrive dans une paisible baie. On sait aujourd'hui que le lieu où il mouilla n'est autre que La Paz. Il pense alors être arrivé sur une île. Il fait la rencontre d'Indiens, parlant une langue inconnue et marchant à moitié nus, très différents des Indiens rencontrés sur les plateaux mexicains.

L'équipage qui l'accompagne viole les Indiennes présentes. Puis ils se rendent compte qu'en ce lieu les perles, que les Indiens extrayaient des coquillages, abondent dans la baie, et ils mettent le lieu à sac. Il est intéressant de préciser que Fortún Ximénez et ses hommes ne donnèrent aucun nom aux lieux qu'ils visitèrent, comme pour cacher les traces de leurs méfaits. Le viol des Indiennes par l'équipage et la mise à sac provoque un affrontement violent avec les Indiens, qui se termine par la mort de Fortún Ximénez et de quelques-uns de ses hommes. Les survivants prennent la fuite, remettent la Concepción à l'eau à grand-peine et naviguent tant bien que mal jusqu'aux côtes de l'actuel État de Jalisco, où ils tombent sur des soldats de Nuño de Guzmán qui les font prisonniers, et réquisitionnent le bateau.

La troisième expédition

Après avoir financé deux voyages dans la mer du Sud et sans avoir obtenu de « résultat matériel », Hernán Cortés décide de prendre la tête du troisième voyage d'exploration.

Cortés est ennuyé que Nuño de Guzmán, son ennemi de toujours, lui ait dérobé la Concepción. Aussi, il décide de l'affronter sur son propre terrain et de lancer sa troisième expédition de là-bas. Pour cela il rassemble une armée nombreuse, composée de fantassins et de cavaliers, pour marcher sur la province de Nouvelle-Galice.

Le vice-roi de Nouvelle-Espagne demande à Hernán Cortés, le de « ne pas affronter celui qui avait dérobé ses navires » ce que Cortés refuse, prétextant qu'il avait déboursé cent mille castellanos d'or, et qu'il avait été désigné par sa Majesté le roi d'Espagne Charles Quint pour découvrir et conquérir de nouveaux territoires. Il avait même mis en route un chantier naval à Tehuantepec et avait à sa disposition trois navires prêts à prendre la mer : le San Lázaro (qui était rentré avec Grijalva de la seconde expédition), le Santa Águeda et le Santo Tomás, qui venaient d'être construits.

Le projet de Cortés est ambitieux. Il envoie ses navires à Chametla (Sinaloa) (près de l'actuelle ville de Escuinapa) dans un territoire gouverné par Nuño de Guzmán et là-bas accoste l'armée qui est sous ses ordres. Pour arriver à Chametla, Cortés doit traverser, plusieurs jours durant, le Nouveau Royaume de la Nouvelle-Galice. La Nouvelle-Galice étant une province de la Nouvelle-Espagne.

Bernal Díaz del Castillo nous rapporte que quand on sut en Nouvelle-Espagne que le Marquis de Oaxaca partait de nouveau en conquête, nombreux furent ceux qui offrirent de le servir en tant que cavalier ou arbalétrier. Au total, 320 personnes et 150 chevaux prennent la mer. Il ajoute que les embarcations sont très bien pourvues de biscottes, viande, huile, vin et vinaigre, trois forgerons avec leurs forges et deux charpentiers avec leurs outils, mais aussi des religieux, des médecins et un chirurgien. L'armée de Cortés débarque à la ville de Santiago de Galicia de Compostela, située à l'époque dans la vallée de Matatipac (aujourd'hui ville de Tepic), où elle est accueillie amicalement par le gouverneur Nuño Beltrán de Guzmán, son ennemi. Cortés et sa troupe restent seulement quatre jours dans cette ville avant de poursuivre leur voyage. Nuño de Guzmán aurait alors conseillé à Cortés de ne pas continuer son exploration, mais Cortés n'en tient aucun compte, notamment parce que Nuño de Guzmán vit dans une certaine pauvreté. Quoi qu'il en soit, l'accueil que reçoit le Conquistador du Mexique de la part de Guzmán est en grande partie dû à l'armée qui l'accompagne.

Après le départ de Cortés, Nuño de Guzmán envoie une lettre à la Audiencia du Mexique dans laquelle il se plaint que « le marquis de la Vallée voulait pénétrer avec ses gens dans son territoire, étant seulement Capitaine Général de la Nouvelle-Espagne ».

À Chametla (Sinaloa), après avoir traversé les États de Jalisco et Nayarit, territoires faisant partie du royaume de Nouvelle-Galice à l'époque, Cortés et son cortège embarquent sur le Santa Águeda et le San Lázaro avec 113 soldats, 40 cavaliers avec leurs chevaux et il laisse à terre 60 cavaliers supplémentaires, selon ce que rapporte à la Audiencia le gouverneur Nuño de Guzmán.

Une fois sur le San Lázaro, Cortés prend la direction du nord-ouest, et le , il arrive à la baie de Santa Cruz actuellement La Paz, où il apprend la mort de son subalterne par les Indiens.

Une fois la baie de Santa Cruz prise, Cortés décide d' y établir une colonie. Il envoie chercher les soldats et pièces d'artillerie laissés à Sinaloa, mais le mauvais temps vient s'en mêler, les navires se perdent et un seul peut revenir à la baie de Santa Cruz, avec une cargaison de cinquante fanègues de maïs, pas assez pour alimenter la population. Cortés prend la décision de partir personnellement à la recherche de vivres, mais tout ce qu'il rapporte est encore insuffisant, c'est pourquoi il se met en route pour la Nouvelle-Espagne, dans l'intention de pourvoir en vivres, depuis là-bas, la nouvelle colonie.

Il nomme Francisco de Ulloa à la tête du village de Santa Cruz. Mais les plaintes des familles de ceux qui étaient restés sur la péninsule parviennent à convaincre le vice-roi d'abandonner la colonie.

La quatrième expédition

Péninsule de Basse-Californie et « mer de Cortés » ou « golfe de Californie » (NASA).

Malgré les échecs des trois premières expéditions, Cortés décide d'envoyer une quatrième mission d'exploration dans la mer du Sud, qu'il confie à Francisco de Ulloa en 1539. L'expédition quitte Acapulco le 8 juillet de la même année à bord du Santo Tomás, de la Santa Águeda et de la Trinidad. Au niveau des îles Marías ils sont obligés d'abandonner le Santo Tomás à la suite d'une avarie, et continuent sur les deux navires restants.

Ils pénètrent dans le golfe de Californie et s'arrêtent à l'aller comme au retour dans la colonie abandonnée de Santa Cruz. Ils atteignent l'extrême nord du golfe le 28 septembre, à l'embouchure du Colorado et nomment l'embouchure du fleuve « Ancón de San Andrés », un bref texte fut rédigé à cette occasion :

« Moi Pedro de Palenzia, écrivain public de cette armée, donne fidèle et véritable témoignage à tous les hommes qui verraient la présente, que Dieu notre seigneur les protège de tout mal, qu'en ce vingt-huitième jour du mois de septembre de l'an mille cinq cent trente neuf, le très noble seigneur Francisco de Ulloa, lieutenant du gouverneur et capitaine de cette armée par la grâce du très illustre seigneur Marquis de la Vallée de Guajaca, prit possession à l'ancón de San Andrés et de la mer vermeille, qui est sur la côte de cette Nouvelle-Espagne vers le Nord, qui est à une hauteur de trente-trois degrés et demi, selon les ordres du Marquis de la Vallée au nom de l'Empereur notre roi de Castille, actuellement et véritablement, mettant la main à l'épée, disant que s'il était une personne pour le contredire, qu'il était prêt à le défendre, coupant avec elle des arbres, arrachant des herbes, retournant des pierres de toutes parts, et sortant de l'eau de la mer ; tout ceci en signe de possession.

Témoins qui furent présents à ce que je dis, les révérends pères du seigneur saint François, le père Frère Raymundo, le père frère Antonio de Mena, Francisco de Terrazas, devant Diego de Haro, Gabriel Márquez. En date du jour, du mois et de l'année susdite. J'ai, moi, Pedro de Palenzia, écrivain public de cette armée, écrit selon ce qui m'est arrivé ; avant de faire ici ce signe mien, qui est en tant que tel, un témoignage de vérité.- Pedro de Palencia, écrivain public. Frère Ramundus Alilius, Frère Antonius de Mena, -Gabriel Márquez. -Diego de Haro. -Francisco de Terrazas. »

Après avoir débarqué et pris possession des terres de l'extrême nord de la mer Vermeille, (connue aujourd'hui comme le golfe de Californie), dont le nom vient de la coloration rougeâtre des eaux qui se tintent au contact des eaux venant du Colorado, ils commencent le voyage du retour vers Santa Cruz. Ils doublent le Cabo San Lucas et entrent dans l'océan Pacifique et passent devant la baie Magdalena le 5 décembre sans y pénétrer, Francisco de Ulloa ayant été blessé lors d'une escarmouche avec les Indiens. Le , il adresse à Cortés un récit des succès de l'exploration, depuis l'île Cedros que l'on connaît grâce à l'exemplaire présent dans le Santa Águeda. En effet, il continua l'exploration avec la Trinidad, mais jamais plus on entendit parler de Francisco de Ulloa et de ses compagnons.

Cortès et la réduction en esclavage des populations mexicaines

Conquérant de l'Empire aztèque, puis gouverneur et capitaine de la Nouvelle-Espagne (dès 1522), Cortès est aussi, de ce fait, responsable des violences commises pendant le processus de colonisation qu'il a engagé. Selon les estimations des démographes de l'école de Berkeley, notamment celles de Sh. Cook et W. Borah, l'effondrement démographique des populations mexicaines suit immédiatement la conquête espagnole : le Mexique comptait 25 millions d'habitants à la veille de l'arrivée des Espagnols ; un demi-siècle plus tard, en 1568, la population du Mexique est estimée à 3 millions d'habitants (en 1620 elle descendra à un million six cent mille personnes[40]).

Le choc viral au contact des Européens, le travail forcé et l'esclavage, dans les conditions où ils ont été instaurés par les Espagnols dès leur arrivée au Mexique, sous la direction de Cortès, sont en partie responsables de cette situation, selon l'historien Michel Mourre (qui évoque des estimations démographiques plus basses, cependant, que celles des démographes américains) : pour tenter de limiter les violences perpétrées sous le commandement de Cortès, « dès 1537, la bulle Sublimis Deus de Paul III déclarait que les Indiens, baptisés ou non, ne pouvaient être réduits en esclavage, mais ces prescriptions, confirmées par les Leyes nueves de 1542, restèrent trop souvent lettre morte, et la population indienne, évaluée à 11 millions au moment de la conquête, n'était plus que de un million cinq cent mille vers 1650. L'évangélisation du pays, souvent superficielle, s'accompagna d'une destruction complète de l'ancienne culture aztèque »[41].

Tzvetan Todorov juge pour sa part que les épidémies qui ont frappé les populations amérindiennes ne doivent pas occulter les morts liées aux violences commises par les Espagnols dès les débuts de la conquête entreprise par Cortès, et parle de ce fait de « génocide amérindien »[42].

Selon l'historien Jean-Pierre Berthe[43], « dès avant la prise de Mexico, Cortès et ses lieutenants avaient condamné à l'esclavage, pour rébellion, de nombreux Indiens de Cholula, Texcoco, Cuernavaca, Oaxtépec, etc. Il n'est guère possible d'en fixer le nombre exact, mais les dépositions des témoins s'accordent à l'évaluer à plusieurs milliers »[44].

La réduction en esclavage des prisonniers de guerre est devenue une pratique systématique : « les instructions adressées à Cortès par la Couronne, le , légitimaient a posteriori l'esclavage des prisonniers de guerre capturés parmi les populations qui avaient refusé de se soumettre ou qui s'étaient soulevées contre la domination espagnole. Bien des raids (entradas) en terre insoumise ou prétendue telle, n'ont souvent d'autre mobile que de rafler des captifs »[45].

L'autre source d'approvisionnement en esclaves, sous le commandement de Cortès, est l'achat d'esclaves, « le rescate, tel que l'autorise une cédule royale du , publiée à Mexico le  ». Les Mexicains pratiquaient l'esclavage. « Les esclaves de droit autochtone devenaient ainsi esclaves au regard du système juridique européen de tradition romaine : il en résultait une aggravation catastrophique de leur condition. Il n'y avait pas en effet de commune mesure entre la servitude domestique assez légère qu'ils connaissaient dans leurs communautés d'origine et le sort qui devenait le leur, lorsque, marqués au visage du fer rouge de l'esclavage, ils étaient soumis à la dure exploitation du travail dans les mines »[46].

Nous connaissons, écrit l'historien J-P Berthe, « pour la période 1538-1547, les mines d'or que possédait Cortès dans la province de Tehuantepec. Elles employaient, en 1543, 395 esclaves »[47]. « Après 1530-1531, l'exploitation des premières mines d'argent repose, elle aussi, sur l'utilisation massive d'esclaves indigènes. Lorsque Cortès achète des mines à Sultépec en 1536, et y organise une compagnie, de concert avec le trésorier Juan Alonso de Sosa, ces diverses opérations portent sur plus de 200 esclaves[48]. » « Les esclaves ne sont pas absents des grandes entreprises agricoles. [...] C'est ainsi que Cortès en avait une trentaine, avec quelques nègres, dans sa plantation sucrière de Tuxtla, en 1538, et qu'ils représentaient plus de la moitié de la main-d'œuvre servile dans ses domaines de Cuernavaca, en 1549 : 193 [esclaves mexicains], pour 130 esclaves noirs dont seulement 99 étaient des adultes[48]. » « L'inventaire d'une partie des biens laissés par Cortès, établi en 1549, mentionne un demi-millier d'esclaves indigènes[48]. » « Les conséquences démographiques de l'esclavage sont de très grande portée » écrit J.-P. Berthe[49] ; la dépopulation enregistrée dès les premières décennies de la conquête a conduit la Couronne de Castille à durcir par la suite la législation relative à l'esclavage.

La fin de Cortès

Vestiges de la maison de Cortés à La Antigua, près de Veracruz.

Quelques années plus tard, Cortés est récompensé pour ses grandes conquêtes par le roi Charles, avec le titre de marquis de la Vallée de Oaxaca, mais on ne lui accorde pas le gouvernement de la nouvelle colonie.

De retour en Espagne, il se porte volontaire lors de l'expédition malheureuse de Charles Quint à Alger, en 1541. La tempête qui détruisit alors la flotte réunie par l'empereur d'Espagne n'épargna pas l'embarcation de Cortés qui dut regagner la côte à la nage. La défense de la ville est assurée par huit cents janissaires, cinq mille hommes levés à la hâte et composé d’Algériens, mais surtout de Maures.

Hernán Cortés meurt de la dysenterie le vendredi à Castilleja de la Cuesta, en Espagne, à l'âge de 62 ans, alors qu'il entreprenait de retourner en Amérique. Malgré les énormes richesses et surtout les territoires qu'il apporta à son Roi, il mourut pratiquement en disgrâce, sa gloire passée étant occultée par les immenses trésors ramenés à ce moment du Pérou par Francisco Pizarro.

Hernán Cortes, par Christoph Weiditz, Trachtenbuch, p. 77.

Bernal Díaz del Castillo l'a décrit ainsi, dans son Historia verdadera[50] :

« Il avait belle taille avec un corps membru harmonieusement développé. Son visage, d'un aspect peu réjoui et d'une couleur presque cendrée, aurait eu plus d'élégance s'il eut été plus allongé. Son regard était à la fois doux et grave. Sa barbe foncée et rare couvrait peu sa figure. Il avait la poitrine large et les épaules bien taillées. Son corps était mince et son ventre effacé[51] »

Sur ses vêtements et ses postures, il complète la description par : « Il avait les manières d'être d'un grand seigneur. Il s'habillait à la mode du temps ».

Tous les témoignages de la conquête de l'empire aztèque évoquent les actions, les décisions et les motivations d'Hernán Cortés. Cependant, ces sources sont contradictoires, leurs auteurs ayant eu des intérêts personnels à faire valoir auprès de la couronne espagnole dans le cadre des démêlés judiciaires qui ont opposé Cortés à Diego Velázquez de Cuéllar. Une des sources considérées comme les plus précises et les plus fiables par les historiens est l'Histoire véridique de la conquête de la Nouvelle-Espagne de Bernal Díaz del Castillo[réf. nécessaire].

Plusieurs philosophes des Lumières ont jugé sévèrement ce qu'ils ont appelé les « crimes » de Cortès. Montesquieu critique Cortès nommément dans ses Pensées. Francine Markovits[Qui ?] écrit à ce propos : « Lorsque Montesquieu parle de la conquête du Mexique par Cortez, il souligne à la fois la barbarie et l'extravagance, comme lorsqu'il parle de l'Inquisition, il en parle comme d'un droit contraire à l'esprit du droit »[52]. Diderot condamne également Cortès avec la plus grande fermeté. Selon Jonathan Israel, Diderot le présente comme « despotique et cruel, un meurtrier de masse qui baigne dans le sang innocent, et dont les actes sont impitoyables, barbares et injustifiés »[53],[54].

Hernán Cortés viole puis épouse Tecuichpo Ichcaxóchitl, fille de Moctezuma II[55]. De cette relation non-consentie née Leonor[55].

Descendance

Il s'est marié deux fois, à Cuba avec Catalina Suárez Marcaida, qui meurt à Coyoacán en 1522 sans descendance et en 1529 à doña Juana Ramírez de Arellano de Zúñiga, fille de don Carlos Ramírez de Arellano, 2e comte d'Aguilar dont:

  • don Luis Cortés y Ramírez de Arellano, né à Texcoco en 1530 et meurt peu après sa naissance.
  • doña Catalina Cortés de Zúñiga, née à Cuernavaca en 1531 et meurt peu après sa naissance.
  • don Martín Cortés y Ramírez de Arellano, 2e marquis de la vallée d'Oaxaca, né à Cuernavaca en 1532, marié à Nalda le 24 février 1548 à doña Ana Ramírez de Arellano y Ramírez de Arellano dont descendance
  • doña María Cortés de Zúñiga, née à Cuernavaca entre 1533 et 1536, mariée à don Luis de Quiñones y Pimentel, 5e comte de Luna
  • doña Catalina Cortés de Zúñiga, née à Cuernavaca entre 1533 et 1536, meurt à Séville après la mort de son père
  • doña Juana Cortés de Zúñiga, née à Cuernavaca entre 1533 et 1536, mariée à Don Fernando Enríquez de Ribera y Portocarrero, 2e duc d'Alcalá de los Gazules, 3e marquis de Tarifa et 6e comte de Los Molares

Il a eu aussi plusieurs enfants naturels :

  • doña Catalina Pizarro, née entre 1514 et 1515 à Santiago de Cuba, fille d'une cubaine, Leonor Pizarro. Doña Catalina se marie à Juan de Salcedo, un conquistador avec qui elle a un fils, Pedro[56].
  • don Martín Cortés, né à Coyoacán vers 1523, fils de La Malinche, surnommé le premier mestizo; marié à doña Bernaldina de Porras qui lui donne deux enfants:
    • doña Ana Cortés
    • don Fernando Cortés, juge à Veracruz. Les descendants de cette branche sont toujours présent au Mexique[57].
  • don Luis Cortés, né en 1525, fils de doña Antonia or Elvira Hermosillo[58]
  • doña Leonor Cortés Moctezuma, née en 1527 ou 1528 à Mexico, fille de la princesse aztèque Tecuichpotzin (baptisée Isabel), née à Tenochtitlan le 11 juillet 1510 et morte le 9 juillet 1550, fille ainée de Moctezuma II Xocoyotzin et sa femme doña María Miahuaxuchitl; mariée à Juan de Tolosa, un marchant basque[59]
  • doña María Cortés de Moctezuma, fille d'une princesse aztèque

Dans la fiction

En littérature

Hernán Cortés apparaît en tant que personnage dans :

  • Carlos Fuentes, « Les Deux Rives », dans le recueil L'Oranger (el Naranjo)
  • Leo Perutz, La Troisième Balle, 1915
  • Carlo Coccioli, L'Aigle aztèque est tombé, Piccolo Karma Edizioni, 2012; Plon, 1964
  • Gary Jennings, Azteca, 1980
  • Kim Lefèvre, Moi, Marina la Malinche, 1994 (Phébus, 2007)
  • Alexis Jenni, La conquête des îles de Terre Ferme, Gallimard, 2017
  • Le Chroniqueur de la Tour, 1515-1519, Librinova, 2018
  • Julien Hervieux, Au service de sa Majesté la Mort, volume 2 : De vieux ennemis, Castelmore, 2019

Œuvres musicales et cinématographiques

Peinture murale de José Clemente Orozco représentant Cortés.

Classement par ordre chronologique :

Dessins animés

  • Le neuvième et dixième épisode de la série Il était une fois... les Amériques, réalisée par Albert Barillé, sont consacrés à Cortès et à sa conquête de l'Empire Aztèque (de son départ de Cuba jusqu'à l'arrivée devant le Popocatepetl, puis de son entrée à Tenochtitlan jusqu'à sa déchéance et son retour en Espagne).
  • Il est présent également dans le dessin animé La Route d'Eldorado où deux escrocs espagnols (Tulio et Miguel) s'embarquent par erreur sur l'un de ses navires en route pour le Nouveau monde.

Notes et références

Notes

  1. Le prénom Hernán est également parfois francisé en Fernand, donnant ainsi Fernand Cortès[3],[4].
  2. En espagnol à cette époque, le prénom Fernando s'écrit aussi bien Hernando ou Hernán.

Références

  1. L’œuvre originale a disparu, mais a servi de modèle à plusieurs reprises. C'était l'unique image que Cortés avait autorisé qu'on fasse de lui. Cf. regard-sur-limage.com.
  2. L’œuvre originale a disparu, mais a servi de modèle à plusieurs reprises. C'était l'unique image que Cortés avait autorisé qu'on fasse de lui. Cf. regard-sur-limage.com.
  3. Hernán Cortés (trad. Gratien-Jean-Baptiste-Louis de Flavigny), Correspondance de Fernand Cortès avec l'empereur Charles Quint, Paris, Cellot et Jombert, (lire en ligne)
  4. Jean Baptiste Gaspard Roux de Rochelle, Fernand Cortès : Poème, Paris, Firmin Didot, (lire en ligne)
  5. Duverger 2001, p. 19-20.
  6. Duverger 2001, p. 22.
  7. Duverger 2001, p. 23-25.
  8. Duverger 2001, p. 22-23.
  9. Duverger 2001, p. 23.
  10. Duverger 2001, p. 469.
  11. Duverger 2001, p. 25.
  12. Duverger 2001, p. 26-27.
  13. Duverger 2001, p. 26.
  14. Bernard Grunberg, « La folle aventure d’Hernan Cortés », dans L'Histoire, n°322, juillet-août 2007, p.22
  15. Bartolomé Bennassar, Cortés, Payot, 2001, p.47
  16. Bartolomé Bennassar, Cortés, Payot, 2001, p.47-48
  17. 1504 est la date communément admise, mais une thèse développée par l'historien anglais Hugh Thomas privilégie l'année 1506 : lire Bartolomé Bennassar, Cortés, Payot, 2001, p.52
  18. Bartolomé Bennassar, Cortés, Payot, 2001, p.52-53
  19. Bartolomé Bennassar, Cortés, Payot, 2001, p.55
  20. (en) Hught Thomas, The Conquest of Mexico, Pimlico, 1993, p. 142.
  21. Bartolomé Bennassar, Cortés, Payot, 2001, p. 65.
  22. B. Diaz del Castillo, 2003, p. 126.
  23. Bernard Grunberg, « La folle aventure d’Hernan Cortés », dans L'Histoire, n°322, juillet-août 2007, p.23
  24. Jacques Lafaye, Quetzalcoatl et Guadalupe, Gallimard, "Bibliothèque des Histoires", 1974 et Tzvetan Todorov, La Conquête de l'Amérique : La Question de l'autre, Seuil, 1982, p.151-155 ; la mythe du retour de Quetzalcóatl était marginal dans les croyances mexicaines, et n'identifiait pas ce dieu à un messie vengeur ; Todorov parle du « calcul de Cortès, qui cherchait à produire un mythe bien indien », et qui a contribué de son mieux à la réactivation de cette légende (La Conquête de l'Amérique p.153).
  25. (es) 1519 Llegan los conquistadores españoles al mando de Hernán Cortés a tierras mexicanas, por las playas de la Villa Rica de la Vera Cruz - Imagen : Política de México y del Mundo
  26. Bernal Díaz del Castillo, L'Histoire véridique de la Conquête de la Nouvelle Espagne, chap.XXIV
  27. selon les témoignages, la grand-place de Tenochitlan était plus de deux fois plus grande que la Plaza Mayor de Salamanca, connue pour être la plus grande place de la chrétienté.
  28. Fête de Tóxcatl (cinquième mois du calendrier aztèque, qui en comptait 20), en l'honneur de Tezcatlipoca, bien que d'autres sources évoquent le culte de Huitzilopochtli
  29. Christian Duverger, « Espagnols-indiens : le choc des civilisations », dans L'Histoire, n°322, juillet-août 2007, p. 16.
  30. Bernard Grunberg, « La folle aventure d’Hernan Cortés », dans L'Histoire, n°322, juillet-août 2007, p. 24.
  31. (es) Bernal Díaz del Castillo, Historia verdadera de la conquista de la Nueva España, Madrid, (lire en ligne), cap.CLVI pp.276.
  32. Équipe éditoriale Explorando México., « La Conquista de México » (consulté le ).
  33. Bartolomé Bennassar, op. cit., p. 131.
  34. Bartolomé Bennassar, op. cit., p. 132.
  35. Les sources divergent sur la nature de la mort. Il est égorgé pour Grunberg (p.381), étranglé pour Bennassar (p.133)
  36. Bernal Díaz del Castillo, Op. cit..
  37. Ils lui donnèrent cette mort très injustement et à nous tous cela parut mal faire.
  38. Bartolomé Bennassar, op. cit., p. 139-140.
  39. Las Sergas de Esplandián, (roman chevaleresque) de García Ordóñez de Montalvo, Publié a Séville en 1510.
  40. Sherburne F. Cook, Woodrow W. Borah, The Indian Population of Central Mexico (1531-1610), Berkeley-Los Angeles-Londres, University of Califorina Press, 1960 ; et Essays in Population History : Mexico and the Caribbean, Berkeley-Los Angeles-Londres, University of Califorina Press, 1971.
  41. Michel Mourre, Dictionnaire encyclopédique d'histoire, article "Mexique", éd 1996, p.3624.
  42. T. Todorov, La Conquête de l'Amérique : La Question de l'autre, Seuil, 1982, p.170-171.
  43. Jean-Pierre Berthe, "Aspects de l'esclavage des Indiens en Nouvelle-Espagne pendant la première moitié du XVIe siècle", Journal de la Société des Américanistes, 1965,volume 54, n°54-2, p.189-291. Texte accessible sur Internet gratuitement.
  44. Berthe, p.195.
  45. Berthe, p.192.
  46. p.192
  47. Jean-Pierre Berthe, "Aspects de l'esclavage des Indiens en Nouvelle-Espagne pendant la première moitié du XVIe siècle", Journal de la Société des Américanistes, 1965,volume 54, n°54-2, p. 200.
  48. Jean-Pierre Berthe, "Aspects de l'esclavage des Indiens en Nouvelle-Espagne pendant la première moitié du XVIe siècle", Journal de la Société des Américanistes, 1965,volume 54, n°54-2, p. 201.
  49. Jean-Pierre Berthe, "Aspects de l'esclavage des Indiens en Nouvelle-Espagne pendant la première moitié du XVIe siècle", Journal de la Société des Américanistes, 1965,volume 54, n°54-2, p. 198.
  50. (es) Bernal Díaz del Castillo, Historia verdadera de la conquista de la Nueva España, Linkgua digital, 2012, vol. 2, chapitre CCIV (De lo que el Marqués del Valle hizo desde que estaba en Castilla), p. 371 : Fue de buena estatura y cuerpo y bien proporcionado y membrudo, y la color de la cara tiraba algo a cenicienta, y no muy alegre ; y si tuviera el rostro más largo, mejor le pareciera ; y los ojos en el mirar amorosos, y por otra parte graves ; las barbas tenía algo prietas y pocas y ralas, y el cabello que en aquel tiempo se usaba era de la misma manera que las barbas y tenía el pecho alto y la espalda de buena manera, y era cenceño y de poca barriga y algo estevado, y las piernas y muslos bien sacados.
  51. Traduction française : La conquête du Mexique, appendice.
  52. Fr. Markovits, Montesquieu : le droit et l'histoire, Vrin, 2008, p.63. Elle prend appui notamment sur les passages suivants de Montesquieu : « On est indigné de voir Cortez parler sans cesse de son équité et de sa modération à des peuples contre lesquels il exerce mille barbaries. Par une extravagance jusqu'alors inouïe, il prend pour sujet de son ambassade de venir abolir la religion dominante. En disant sans cesse qu'il cherche la paix, que prétend-il, qu'une conquête sans résistance ? Le sort de Montezuma [Empereur du Mexique vaincu par Cortès] est déplorable. Les Espagnols ne le conservent que pour leur servir à les rendre maîtres de son Empire. Ils brûlent son successeur Guatimozin [torturé sur ordre de Cortès, qui l'accuse de comploter contre les Espagnols] pour l'obliger à leur découvrir ses trésors. [...] Ce qui révolte dans ces histoires, c'est le contraste continuel de dévotions et de cruautés, de crimes et de miracles : on veut que le Ciel conduise par une faveur particulière ces scélérats, qui ne prêchaient l'Evangile qu'après l'avoir déshonoré », in Montesquieu, Pensées, chap. "Des Devoirs" [pensée n°617], texte accessible en ligne sur gallica.fr, dans l'édition de 1899 du baron Gaston de Montesquieu, volume 1, p.400-402.
  53. Jonathan Israel, Democratic Enlightenment. Philosophy, Revolution and Human Rights, 1750-1790, Oxford University Press, 2011, chap. Europe and the Amerindians, p. 491-492 : Diderot had no desire to excuse the conquistadores. Cortes, conqueror of New Spain, he portrays as thoroughly « despote et cruel », a mass murderer steeped in innocent blood, whose undertakings were ruthless, barbaric and unjustified.
  54. Ce jugement négatif est commun notamment, selon J. Israel, à Diderot, Raynal, qui a coordonné l´Histoire des deux Indes (1770), et à Démeunier, auteur de L'Esprit des usages et des coutumes des différents peuples (1776) (Democratic Enlightenment p. 491).
  55. « Mexique: les descendants de Moctezuma II se battent pour des indémnités et leur honneur », sur tendanceouest.com, Tendance Ouest, Saint-Lô, (consulté le )
  56. Robert Himmerich y Valencia, The Encomenderos of New Spain,, pp. 147, 235
  57. « The Genealogy of Mexico », sur garyfelix.tripod.com (consulté le )
  58. Robert Himmerich y Valencia, The Encomenderos of New Spain, 1521–1555, Austin: University of Texas Press, 1991, p. 147
  59. Robert Himmerich y Valencia, The Encomenderos of New Spain, 1521–1555, Austin: University of Texas Press, 1991, pp. 195–96.

Voir aussi

Bibliographie

  • Hernán Cortés, Voyages et conquêtes du capitaine Ferdinand Courtois, en Indes occidentales, a été traduit en français au XVIe siècle par Guillaume-Gabriel Le Breton, Paris, A. L'Angelier, 1588.
  • Hernàn Cortés, La Conquête du Mexique. Série de lettres envoyées par Cortés au roi et à la reine d'Espagne et dans lesquelles il détaille chronologiquement les événements qui composent la conquête du Mexique. Édité chez La Découverte Poche, 2007, 462 pages. (ISBN 978-2707153579)
  • Hernàn Cortés, La Conquête du Mexique. Quatre lettres envoyées par Cortés à Charles Quint, trad. M. Vallée 1879, Édition François Maspéro, coll. La Découverte N° 9, 239 pages. (ISBN 2-7071-1127-9), 1979.
  • Bernal Díaz del Castillo L'Histoire véridique de la conquête de la Nouvelle-Espagne trad. Dominique Aubier, Club des Libraires de France, coll. Découverte de la Terre, 1959.
  • Bernal Díaz del Castillo (trad. Denis Jourdanet), Histoire véridique de la conquête de la Nouvelle-Espagne, Paris, La Découverte, (ISBN 978-2-7071-4081-4).
  • Francisco López de Gómara, Cortés: the life of the conqueror by his secretary, trad. Lesley Byrd Simpson, University of California Press, 1966.
  • Conquérants et chroniqueurs espagnols en pays maya, 1517-1697, textes traduits et présentés par François Baldy, Les Belles Lettres, deux volumes, 512 et 714 pages.
  • Récits Aztèques de la conquête, textes choisis et présentés par Georges Baudot et Tzvetan Todorov, trad. du nahuatl par Georges Baudot et de l'espagnol par Pierre Cordoba, Éditions du Seuil, (ISBN 2-02-006628-9), 1983.
  • Ouvrage collectif, Cortez, librairie Hachette, coll. Génies et réalités N° 15, 1963
  • Bartolomé Bennassar, Cortés, le conquérant de l’impossible, Bibliographie Payot, 2001, 357 pages, (ISBN 2-228-89475-3).
  • Christian Duverger, Cortés, Paris, Fayard, , 493 p. (ISBN 2-213-60902-0)
  • Christian Duverger, Cortés et son double : Enquête sur une mystification, Edit. Seuil, 2013, (ISBN 978-2020604420)
  • Bernard Grunberg, « La folle aventure d’Hernan Cortés », dans L'Histoire, n°322, juillet-, p. 22-25
  • Salvador de Madariaga, Hernan Cortès, trad. de l'anglais René Guyonnet, Éditions Calmann-Lévy, coll. Précurseurs de Génie, 1953
  • (es) Juan Francisco Maura, Alvar Núñez Cabeza de Vaca: el gran burlador de América. Parnaseo/Lemir. Valencia:Universidad de Valencia, 2008.http://parnaseo.uv.es/lemir/Textos/Maura.pdf
  • William H. Prescott, Aztèques et Incas, histoire des conquêtes du Mexique et du Pérou, publié en France, (ISBN 978-2-7564-0143-0).
  • Gregorio Salinero, La trahison de Cortés. Désobéissance, procès politiques et gouvernement des Indes de Castilles, seconde moitié du XVIe siècle, Paris, PUF, 2014.
  • Hugh Thomas, La Conquête du Mexique, Éditions Robert Laffont, coll. “Bouquins”, 1 088 pages.
  • Bernal Díaz del Castillo, La conquête du Mexique, Edit. Actes Sud, 2009, (ISBN 978-2742782772)
  • (es) Pascual De Gayangos, Cartas y Relaciones de Herman Cortes Al Emperador Carlos V, Edit. General Books, 2012, (ISBN 978-1235480812)
  • J.M.G. Le Clézio, Le rêve mexicain, ou la pensée interrompue, Gallimard, NRF Essais, (ISBN 2-07-071389-X), 1988
  • Kirkpatrick, F.A, Les conquistadors espagnols, Payot, Paris, 1935.

Article connexe

Livres anciens

  • Histoire de la conquête du Mexique, ou de la Nouvelle Espagne, par Fernand Cortez. Tome 1, Tome 2. Antonio de Solís.

Liens externes

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