Harlem Désir
Harlem Désir, né le à Paris, est un homme politique français.
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Harlem Désir | |
Harlem Désir en février 2014. | |
Fonctions | |
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Représentant de l'OSCE pour la liberté des médias | |
– (3 ans) |
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Prédécesseur | Dunja Mijatović |
Successeur | Teresa Ribeiro |
Secrétaire d’État chargé des Affaires européennes[A 1] | |
– (3 ans, 1 mois et 8 jours) |
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Président | François Hollande |
Ministre | Laurent Fabius Jean-Marc Ayrault |
Gouvernement | Manuel Valls I et II Cazeneuve |
Prédécesseur | Thierry Repentin (ministre) |
Successeur | Marielle de Sarnez (ministre) |
Premier secrétaire du Parti socialiste | |
[A 2] – (1 an, 5 mois et 22 jours) |
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Élection | |
Prédécesseur | Martine Aubry |
Successeur | Jean-Christophe Cambadélis |
Premier secrétaire délégué du Parti socialiste[A 3] | |
– (3 mois et 16 jours) |
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Député européen | |
– (14 ans, 8 mois et 19 jours) |
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Élection | 13 juin 1999 |
Réélection | 12 juin 2004 7 juin 2009 |
Circonscription | Île-de-France |
Législature | 5e, 6e et 7e |
Groupe politique | PSE puis S&D |
Successeur | Christine Revault d'Allonnes-Bonnefoy |
Président de l'association SOS Racisme | |
– | |
Prédécesseur | Création du poste |
Successeur | Fodé Sylla |
Biographie | |
Nom de naissance | Harlem Jean-Philippe Désir |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Paris (France) |
Nationalité | Française |
Parti politique | JCR (années 80) GÉ (1992-1994) PS (depuis 1994) |
Diplômé de | Université Panthéon-Sorbonne |
Il se fait d'abord connaître dans les années 1980 en tant que militant associatif et président de SOS Racisme : il est alors particulièrement médiatisé en tant que figure de l'antiracisme en France. Il s'engage sur le plan électoral au début de la décennie suivante et intègre Génération écologie (GE), puis le Parti socialiste (PS). Il est député européen de 1999 à 2014. Premier secrétaire du Parti socialiste par intérim pendant la campagne pour la primaire présidentielle socialiste de 2011, il est élu à ce poste en . Le , ayant quitté le secrétariat général après le revers du PS aux élections municipales, il est nommé secrétaire d'État chargé des affaires européennes au sein des gouvernements Manuel Valls I et gouvernement Manuel Valls II et de celui de Bernard Cazeneuve.
Il est le représentant de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) pour la liberté des médias entre et .
Biographie
Enfance, études et famille
Harlem Jean-Philippe Désir naît le à Paris. Son père, Jean-Marie Désir, d’ascendance martiniquaise[1], est alors directeur d'école, sympathisant communiste et anticolonialiste tandis que sa mère Nicole Duméry, d'origine vosgienne[A 4],[A 5], est puéricultrice et syndicaliste CGT[2],[3],[4]. Harlem Désir fait ses études à l'université Panthéon-Sorbonne où il obtient une licence de philosophie en 1983, à l'âge de 24 ans.
Sur le plan professionnel, il a travaillé comme animateur de radio sur Europe 1[5], salarié dans une maison d'édition, gérant d'un mensuel[6] et coordinateur d’un réseau d’organismes européens de logement destinés aux jeunes[7].
SOS Racisme
Harlem Désir milite brièvement au sein des JCR, l'organisation de jeunesse de la Ligue communiste révolutionnaire[8],[9]. Au début des années 1980, il s'engage dans le syndicat étudiant UNEF-ID ; il est membre du bureau national de 1983 à 1984[10] et salarié de la Mutuelle nationale des étudiants de France. En 1983, il est candidat sur les listes de Force ouvrière dans le Val-de-Marne, dans le cadre des élections à la Sécurité sociale[11].
Proche de Julien Dray, lui aussi issu de la LCR, Harlem Désir participe avec lui au club de réflexion Question socialiste, formé par d'anciens militants trotskistes se situant désormais à l'aile gauche du PS. Il devient en 1984 le président de l'association SOS Racisme, poste qu'il occupe jusqu'en 1992. Sa forte médiatisation fait de lui à l'époque une personnalité majeure du mouvement associatif. Pierre Bergé, sponsor de SOS Racisme, déclare alors : « Harlem Désir est un des moments de la conscience humaine. Il est aussi un des moments de l'honneur de la France »[12].
Sous la présidence de Harlem Désir, SOS Racisme est un mouvement très présent dans les médias, habitué des manifestations à grand spectacle[13] — notamment des concerts de musique — et pratiquant un discours principalement basé sur des « valeurs de sympathie »[14]. Initialement axé sur la promotion du métissage culturel, le discours d'Harlem Désir évolue avec les années vers une défense des droits de l'homme plus classiquement républicaine[15].
En 1987, il est l'invité de l'émission L'Heure de vérité, à laquelle il assure un succès d'audience, sa prestation étant considérée comme un « carton » en termes de communication politique[16]. La notoriété d'Harlem Désir lui permet, à l'époque, d'être présenté comme un « porte-parole de la jeunesse »[17] par certains médias, qui vont jusqu'à parler de « Génération Désir »[8]. En 1990, il pousse SOS Racisme à prendre position contre la guerre du Golfe, ce qu'il considère a posteriori comme une erreur[18].
Condamnation judiciaire
De à , il occupe la présidence de SOS Racisme tout en étant salarié par l'« Association régionale pour la formation et l'éducation des migrants », basée à Lille en tant que « formateur permanent » : il perçoit pour cet emploi fictif, un salaire mensuel net de 8 900 francs[19]. Cela lui vaut d'être condamné, le , à 18 mois de prison avec sursis et 30 000 francs d'amende pour recel d'abus de biens sociaux[20]. Harlem Désir aurait également bénéficié d'une amnistie de François Mitterrand concernant une dette de 80 000 francs au Trésor public, relative à des amendes de stationnement (décision de justice du ) alors qu'il était président de SOS Racisme[21].
Débuts
Après avoir quitté SOS Racisme en 1992, Harlem Désir fonde un éphémère parti politique appelé d'abord Le Mouvement[22], puis Mouvement action égalité, qui se transforme quelques mois plus tard en club de réflexion lorsqu'Harlem Désir adhère à Génération écologie[23]. Il se présente sous les couleurs de Génération écologie aux élections législatives de 1993[24] dans la onzième circonscription des Yvelines ; après avoir obtenu 6,84 % des voix au premier tour, il refuse d'appeler à voter pour le candidat socialiste au second[25].
Six mois plus tard, en , il rejoint le Parti socialiste, dont il intègre le bureau national en 1994[26]. Il est alors membre du courant Gauche socialiste.
En 2003, il est nommé responsable national pour l'Europe, rejoignant aux côtés de Julien Dray, la majorité du parti[27].
Parallèlement, il est nommé membre du Conseil économique et social, de 1989 à 1994, puis de 1997 à 1999.
Au Parlement européen
Il se présente une nouvelle fois sans succès, à l'élection législative d'Aulnay-sous-Bois, en 1997. Deux ans plus tard, il obtient son premier mandat, comme député européen. En 2001, il est élu conseiller municipal d'opposition à Aulnay-sous-Bois. Lors des élections européennes de 2004, il est tête de liste du PS pour la région Île-de-France ; réélu avec 25,03 % des voix exprimés, il est promu vice-président du groupe parlementaire du Parti socialiste européen.
Au cours de son mandat de député européen, il se spécialise sur les questions de mondialisation. Il se rend chaque année au Forum social mondial et est à l'origine (en tant que président de l'intergroupe « taxation du capital » au Parlement européen) d'un amendement en faveur d’une taxe Tobin qui stipule que le Parlement européen « invite les participants au Sommet sur le développement durable à étudier les possibilités d’instaurer une taxe sur les transactions financières, afin, entre autres, de donner des moyens financiers supplémentaires aux pays en développement de lutter contre la pauvreté et de soutenir des mesures favorisant leur développement social et économique ». Cet amendement est alors rejeté de 17 voix (176 voix pour, 193 contre et 15 abstentions), dont à une grande majorité des élus des groupes de droite PPE et libéraux et de quelques élus d'extrême gauche).
En 2009, il conduit à nouveau la liste du PS dans la circonscription Île-de-France ; il est réélu député européen (sa liste recueille 13,58 % des voix en recul de 11,45 points par rapport à 2004).
Selon le site votewatch.eu[28] qui recense l’assiduité des parlementaires européens, Harlem Désir a au cours de son mandat réalisé 26 propositions de résolutions (ce qui le classe au 212e rang sur 766 députés), rédigé une déclaration écrite (263e), posé 14 questions parlementaires (601e), amendé 12 rapports (660e) et participé à 50,15 %[A 6] des votes de l’assemblée européenne (752e)[29].
Au sein du Parti socialiste
Favorable au « oui » lors du référendum interne au PS puis national du 29 mai 2005, Harlem Désir critique avec véhémence les partisans du « non » et l'association ATTAC dont, sans être membre, il a été l'un des relais parlementaires. Pour autant, il ne rompt pas les liens noués avec le mouvement altermondialiste mais s'éloigne de sa composante néo-communiste et souverainiste, que représentait à ses yeux la direction d'ATTAC.
Lors du congrès de Reims du Parti socialiste de 2008, Harlem Désir soutient la candidature de Bertrand Delanoë. Après l'élection de Martine Aubry à la fonction de première secrétaire, il est nommé secrétaire national chargé de la coordination, un poste considéré comme celui de « numéro deux » du PS. Il est, cependant, nettement moins médiatisé que dans les années 1980[30], au point de faire parfois figure d'homme politique « austère »[9].
Après l'annonce de la candidature à la primaire socialiste de la première secrétaire du Parti socialiste Martine Aubry, Harlem Désir, no 2 du parti, est nommé le premier secrétaire délégué du PS et président du Conseil national d'organisation des primaires (CNOP) par le conseil politique. Il assume dès lors la direction du parti jusqu'à la fin de la primaire, le [31].
Le , il annonce sa candidature à la succession de Martine Aubry à la tête du PS[32]. Le 12 septembre suivant, il est désigné, par Martine Aubry et le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, pour être le premier signataire de la motion que ces derniers soutiennent. Depuis la précédente réforme statutaire, il est donc le seul candidat possible de cette motion au poste de premier secrétaire du Parti socialiste lors de l'élection prévue le , une semaine après le vote sur les motions[33]. Le passé judiciaire d'Harlem Désir[34] tout comme le mode de désignation, qualifié d'« obscur » voire « nord-coréen », sont critiqués au sein même du PS[35],[36]. Lors du vote du , il est élu premier secrétaire du parti face à Emmanuel Maurel, avec 72,5 % des voix des adhérents et un taux de participation de 46,5 %[37]. Il est investi officiellement le suivant, lors du congrès du parti à Toulouse.
Le mandat d'Harlem Désir à la tête du Parti socialiste lui vaut d'être critiqué par divers élus du parti, qui le jugent insuffisamment présent. Initialement soutenu par plusieurs dirigeants du PS comme Jean-Christophe Cambadélis, Harlem Désir apparaît de plus en plus isolé au fil des mois. Il lui est également reproché diverses erreurs de communication, notamment au moment de l'affaire Leonarda, où il prend une position en porte-à-faux vis-à-vis de celle de François Hollande[38],[39]. Les médias jugent également sévèrement sa direction du PS, le journal Le Monde la qualifiant de « calamiteuse gouvernance »[40].
Au sein du gouvernement
Un an et demi après son arrivée à la tête du Parti socialiste et dix jours après le revers dudit parti aux élections municipales, Harlem Désir, nommé le secrétaire d'État chargé des Affaires européennes dans le gouvernement Valls I[41], quitte la tête du PS. Selon un sondage réalisé en , plus de trois Français sur quatre désapprouveraient cette nomination, opinion défavorable partagée également par les sympathisants du PS[42],[43].
En 2016, il est épinglé par le magazine Challenges qui le présente comme un secrétaire d'État peu adapté à sa tâche et va jusqu'à se demander « à quoi sert Harlem Désir ? »[44].
Pendant la primaire citoyenne de 2017, il soutient Manuel Valls[45].
À la suite de la nomination de Matthias Fekl au ministère de l'Intérieur, en raison de la démission de Bruno Le Roux, Harlem Désir se voit également confier le portefeuille du Commerce extérieur et du Tourisme[46].
À l'OSCE
Le , Harlem Désir est nommé au poste de représentant de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), pour la liberté des médias[47]. Ce poste, qui correspond à celui de sous-secrétaire général de l'ONU, est rémunéré plus de 122 000 euros par an, sans imposition sur ce revenu[48].
Vie privée
Il épouse, en 1985, Marianne Sauterey, secrétaire du groupe socialiste à l'Assemblée nationale dont il divorce en 1988. Il a ensuite deux enfants avec la journaliste Anna Angeli[49], fille de Claude Angeli, dirigeant du Canard enchaîné[réf. nécessaire].
À son arrivée dans le gouvernement en 2014, il déclare un patrimoine de 48 442 euros[50].
Publications
- Touche pas à mon pote, Grasset, 1985 (ISBN 2-246-36421-3)
- SOS Désirs, 1987 (ISBN 2-7021-1670-1)
- La situation et le devenir des associations à but humanitaire, Direction des Journaux officiels, 1994 (ISBN 2-11-073636-4)rapport du Conseil économique et social présenté par Harlem Désir
- D'où je viens, où l'on va, Jean-Claude Gawsewitch, 2010 (ISBN 978-2-35013-216-7)
Participation à des ouvrages collectifs
- Pour la république sociale : La gauche socialiste dans ses textes, L'Harmattan, 1997 (ISBN 2-7384-5514-X)
- De l'immigration à l'intégration : Repérages, Actes Sud, 1997 (ISBN 2-7427-1214-3)Coécrit avec Jean-Louis Bianco, Stéphane Hessel et le Club du mardi.
- Sept jours dans la vie d'Attika, Ramsay, 2000 (ISBN 2-84114-508-5)
Notes et références
Notes
- Compétences élargies au Commerce extérieur et au Tourisme le 6 avril 2017, portefeuilles précédemment occupés par Matthias Fekl.
- Par intérim du au (élu par les militants le , il est investi officiellement le lors du congrès du parti).
- Il assure les fonctions de Martine Aubry pendant la candidature de cette dernière à la primaire citoyenne.
- Divers médias attribuent une origine « alsacienne » à Nicole Duméry. Joseph Valynseele et Denis Grando, dans le chapitre « Harlem Désir » de leur ouvrage À la découverte de leurs racines : seconde série — 1994, L'Intermédiaire des chercheurs et curieux, p. 70-71 et 195, (ISBN 2-908003-03-1), (notice BnF no FRBNF35761963) —, ont étudié l'ascendance de Nicole Duméry et la répartissent en un quart en Forêt d'Orléans (région de Neuville-aux-Bois), un quart en Haute-Normandie dans la région de Bourgtheroulde-Infreville), un quart inconnu et un quart dans les Vosges (région de Raon-l'Étape).
- Selon l'émission La folie des années 80, datée de 2009 (et diffusée sur France 3 les vendredis 14 août 2015 et 23 septembre 2016), elle aurait été d'origine juive alsacienne (dans le film, cette affirmation n'est cependant étayée par aucune source vérifiable). Toujours selon cette émission, ces racines en partie antillaise et juive auraient contribué à orienter son action vers la lutte contre le racisme.
- Un parlementaire européen qui participe à moins de 50 % des votes ne touche plus ses indemnités.
Références
- La Folie des années années 80, émission diffusée le 20 octobre 2015 sur France 2.
- « Direction du PS: Harlem Désir, un successeur consensuel pour Martine Aubry », sur L'Obs, (consulté le ).
- « Désir ou l'avenir du PS », sur Courrier international, (consulté le ).
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- « «Mix», mensuel gratuit des «cultures urbaines». », sur Libération.fr, (consulté le ).
- « Harlem Désir / France Inter », sur France Inter (consulté le ).
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- Éric Raoult, SOS Banlieues, L'Harmattan, 2000, page 73.
- Adil Jazouli, Les années banlieues, Seuil, 1992, page 101.
- Gérard Namer, Mémoire et projet du mouvement lycéen-étudiant de 1986-1988, L'Harmattan, 2000, page 81.
- Thomas Ferenczi, Chronique du septennat : 1981-1988, La Manufacture, 1988, page 98.
- Serge Albouy, Marketing et communication politique, L'Harmattan, 2000, page 217.
- Hacène Belmessous, L'avenir commence en banlieue, L'Harmattan, 2003, page 120.
- Qu'est-ce que SOS Racisme ?, Archipel, 2006, page 13.
- Pour le procureur de la République, « ces salaires ne correspondaient à aucune activité réelle ». Hugues Beaudouin, « Les salaires embarrassants de Harlem Désir », Libération, 6 novembre 1998.
- Juliette Cua et Catherine Gouëset, « Les hommes politiques condamnés et réélus », L'Express, 22 juin 2009.
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- Jean-Louis Beaucarnot, Le tout politique, Éditions L'Archipel, 2011, p. 98, (ISBN 9782809805666).
- « Déclaration de situation patrimoniale », sur HATVP, Haute autorité pour la transparence de la vie publique, .
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
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