Gauche socialiste

La Gauche socialiste (dite GS) est un courant du Parti socialiste français fondé en 1988 par Jean-Luc Mélenchon et Julien Dray en réaction à « l'ouverture » du gouvernement de Michel Rocard à des personnalités politiques centristes comme Jean-Marie Rausch ou Jean-Pierre Soisson. Elle prend la suite de la Nouvelle École socialiste, fondée par les deux mêmes personnalités. La GS est rejointe au gré de sa construction par plusieurs personnalités emblématique de l'aile gauche du Parti socialiste, notamment Marie-Noëlle Lienemann ou de la Ligue communiste révolutionnaire comme Gérard Filoche[1].

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La Gauche socialiste édite À gauche jusqu'au départ de Mélenchon du courant en 2002. Il est alors remplacé par La Tête à gauche.

1991 : congrès de l'Arche

Dès 1991, l'action de Marie-Noëlle Lienemann s'inscrit dans le cadre de la Gauche socialiste. Dans ce congrès qui permet aux socialistes de se rassembler autour d'une remise à jour idéologique, la Gauche socialiste présente ses premiers textes, marqués aussi par la critique de l'intervention française dans la Guerre du Golfe. Elle obtient 6 % des voix.

Au congrès de Bordeaux, le texte « La belle alliance » insiste sur la stratégie d’union « Rouge, Rose, Verte » (PS, PCF, Verts) qui recueille 7,26 % des voix.

De 1993 à 1995, la GS participe à la majorité nationale du PS avec Michel Rocard puis Henri Emmanuelli, puis entre dans l'opposition à celle-ci. La Gauche socialiste et ses amendements à l'écho grandissant animent les débats initiés par Lionel Jospin.

Des proches prennent le contrôle du syndicat étudiant UNEF-ID qui, comme SOS Racisme, servent de pépinière à la formation de jeunes dirigeants.

1997-2002 : le PS au gouvernement

Au lendemain de la victoire de la Gauche sur des engagements qu'elle a beaucoup contribué à modeler (emploi des jeunes, 35 heures, majorité plurielle), la Gauche socialiste décide dans un contexte qui ne lui est pas favorable de marquer sa différence sur une question complexe : celle de l’avenir de l’Europe.

La Gauche socialiste refuse la logique du traité d’Amsterdam qui grave dans le marbre le pacte de stabilité de rigueur monétaire avec ses conséquences sur la croissance et le chômage. La Gauche socialiste insiste aussi sur la nécessité d’engager vite et simultanément les 35 heures dans toutes les grandes et petites entreprises privées et publiques. Elle obtient 10,21 % des voix au Congrès de Brest (1997). Partie d'environ 1 % des voix du PS, la Gauche socialiste se renforce au fil des ans jusqu'à peser 13,5 % au congrès de Grenoble en 2000.

La GS structure un regroupement européen des gauches de plusieurs partis d'Europe avec notamment au SPD, des personnalités comme Oskar Lafontaine jusqu'à son départ du SPD en 1999: la République sociale européenne[2].

La Gauche socialiste après 2002

En 2002, la Gauche socialiste éclate après le choc de l'élection présidentielle de 2002 et l'échec de Lionel Jospin le . Alors que le courant se divisait dans l'orientation à donner au syndicalisme étudiant, la défaite fait éclater les contradictions de la GS dont deux dirigeants avaient intégré le gouvernement Jospin à une période, où il se coupait des classes populaires et où Julien Dray et certains de ses proches font une lecture opposée aux choix de 1991 au moment de la Guerre du Golfe après les attentats du 11 septembre[3].

Jean-Luc Mélenchon la quitte pour former Nouveau Monde avec Henri Emmanuelli après ses rencontres d'août 2002 à Nantes. Fin 2002, ce qui reste de la Gauche socialiste est partie prenante de la création du Nouveau Parti socialiste avec Arnaud Montebourg, Vincent Peillon et Benoît Hamon. Cependant, dès avril 2003, un mois avant le congrès de Dijon, Julien Dray rallie la future majorité conduite par François Hollande. Un certain nombre de militants de la GS dont Gérard Filoche refusent ce ralliement et restent au Nouveau Parti socialiste. La GS en tant que telle n'existe plus, même si nom reste revendiqué par les proches de Julien Dray.

En 2005, à la suite du référendum du 29 mai et l'annonce du congrès anticipé au Mans, de nouveaux départs du groupe maintenu par Julien Dray dont ceux de Laurence Rossignol, Samia Ghali, Daniel Goldberg … notamment pour la motion Rassembler à Gauche de Laurent Fabius.

La Gauche socialiste après 2007

Julien Dray est en 2007 le porte-parole et conseiller de Ségolène Royal, notamment par l'association Désirs d'avenir et Ségosphère, le mouvement de jeunesse constitué en association monté en 2006 pour soutenir la candidature de Ségolène Royal.

En 2008, des anciens de la GS sont présents dans toutes les motions concurrentes du Congrès de Reims, mais Julien Dray, Malek Boutih et bon nombre de ses proches soutiendront la motion E proche de Ségolène Royal. Dray ratera le poste de numéro 2 de la motion E qui sera prise par Vincent Peillon.

Avec la victoire de Martine Aubry, la GS sera minoritaire dans la minorité ce qui aura raison d'elle.

Enfin la guerre entre Julien Dray et Malek Boutih[4] à propos de la circonscription de Grigny - Sainte-Geneviève dans le 91 peut être vue comme la fin du courant.

Motions en congrès du MJS

La Gauche socialiste propose au congrès de 1997 du MJS le texte « L'heure des choix ».

La Gauche socialiste maintenue propose avec Utopia, ERASME, et Justice la motion C, Pour un avenir à gauche, redonnons l'espoir qui recueille 12 % des votes au congrès de Paris de 2005.

Au lendemain de la défaite de 2007, la direction du MJS reprochera à la gauche socialiste d'avoir été fortement impliqué dans Ségosphère. L'une des conséquences sera la mise sous tutelle de la fédération de Seine-Saint-Denis qui était à l'époque tenue par la Gauche Socialiste. Le courant jeune se délitera peu à peu : certains participeront à la fusion entre JUSTICE et les Nouveaux Partisans pour créer Réformer Maintenant qui implosera deux ans après.

SFIO

La Gauche socialiste est aussi le nom porté de 1921 à 1947 par un courant de la SFIO éditant un bulletin lui aussi nommé À gauche[5].

Notes et références

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