Gauche républicaine (1871-1885)

La Gauche républicaine (1871-1885) est un groupe parlementaire français, à l'origine informel, issu de l'opposition républicaine située à gauche dans l'ancien Corps législatif sous le Second Empire, siégeant à l'Assemblée nationale (élue en 1871) au début de la Troisième République, puis à la Chambre des députés (à partir de 1876), avant de fusionner avec les radicaux de l'Union républicaine, pour former l'Union des gauches en 1885.

Gauche républicaine
Chambre Assemblée nationale puis Chambre des députés
Législature(s) Ire, IIe et IIIe (Troisième République)
Fondation
Disparition 1885
Fusionné dans Union des gauches
Président Jules Grévy
Positionnement Gauche puis centre gauche
Idéologie Républicanisme

La formation de la Gauche républicaine

Elle réunit les républicains « modérés », de sensibilité libérale, aussi appelés Républicains opportunistes, et prend place entre l'extrême gauche radicale de Gambetta et le « Centre gauche » de Thiers. Ses principaux dirigeants sont Jules Grévy, Jules Ferry, président du Conseil en 1880-1881 et 1883-85, et Jules Simon.

Après le gouvernement d'Ordre moral de Mac Mahon, sous la première législature réelle de la Troisième République (1876-1877), la Gauche républicaine possède le groupe le plus important de la Chambre avec 193 députés. Mais elle doit batailler ferme contre le président de la République, Mac Mahon, de tendance monarchiste, élu par l'Assemblée précédente. Le conflit aboutit à la crise du 16 mai 1877 qui entraîne la dissolution de la Chambre. Les élections qui suivent ayant cependant reconduit la majorité républicaine, Mac Mahon finit par démissionner (en 1879), laissant cette fois le champ libre aux modérés, menés par Gambetta.

Le glissement à droite : les années 1880

Dès lors, la Gauche républicaine, dont le principal représentant, Jules Grévy, accède à la présidence de la République, domine le jeu politique pour les vingt années à venir.

Le mot « gauche » est dû à la position de ce groupe dans l'hémicycle face aux monarchistes qui siègent à droite, et à une tendance récurrente de la politique française, dite du « sinistrisme ». En effet, avec le renforcement des radicaux, incarnés par Clemenceau, ennemi acharné de Jules Ferry, l'entrée des socialistes, et parallèlement l'affaiblissement puis la disparition des monarchistes - les orléanistes se ralliant progressivement à la République, la Gauche républicaine ne tardera pas à glisser vers le centre droit.

En 1882, après la chute du Grand ministère de Léon Gambetta, le groupe subit une scission qui mène à la création de l'Union démocratique. Après les élections législatives de 1885, le groupe fusionne avec les quatre tendances opportunistes dans l'Union des gauches : l'Union républicaine, la Gauche républicaine, l'Union démocratique et les derniers membres du Centre gauche.

Du point de vue de la continuité historique des courants politiques, on peut considérer que la Gauche républicaine de 1871 est l'ancêtre de la droite parlementaire actuelle[réf. nécessaire].

Membres notables

Membres du bureau du groupe à l'Assemblée nationale puis à la Chambre des députés

Membres du bureau du groupe au Sénat

Notes et références

  1. La Presse, 27 mai 1873, p. 3.
  2. Le XIXe siècle, 12 décembre 1871, p. 2.
  3. « Sadi, Marie, François Carnot – biographie extraite du Dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny) », sur assemblee-nationale.fr (consulté le ).
  4. Le Petit Parisien, 26 janvier 1877, p. 1.
  5. Le Gaulois, 20 avril 1880, p. 2.
  6. Le Gaulois, 20 mai 1877, p. 2.
  7. Le Petit Journal, 30 mai 1874, p. 2.
  8. Jules Claretie, Histoire de la Révolution de 1870-71, Paris, 1877, p. 358 et 500.
  9. Journal des débats, 17 mai 1875, p. 1.
  10. Journal des débats, 30 juin 1876, p. 1.
  11. Le Gaulois, 11 septembre 1880, p. 1.
  12. Journal des débats, 19 juin 1879, p. 2.
  13. Le Gaulois, 26 février 1885, p. 2.
  14. La Lanterne, 24 mai 1877, p. 2.
  15. Le Gaulois, 21 janvier 1880, p. 2.
  16. Journal des débats, 6 août 1878, p. 1.
  17. La Lanterne, 2 mai 1877, p. 2.
  18. Journal des débats, 17 juillet 1884, p. 1.

Bibliographie

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