Élections législatives françaises de 1876
En application de la loi organique du 30 novembre 1875 sur l'élection des députés, les élections législatives de 1876 ont lieu les et au scrutin uninominal majoritaire à deux tours par arrondissement. Elles se déroulent au suffrage universel masculin. Le scrutin est largement remporté par les républicains mettant fin à la majorité royaliste.
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Élections législatives françaises de 1876 | ||||||||||||||
533 députés | ||||||||||||||
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et | ||||||||||||||
Type d’élection | Élections législatives | |||||||||||||
Corps électoral et résultats | ||||||||||||||
Inscrits | 9 472 613[1] | |||||||||||||
Votants | 7 230 488[1] | |||||||||||||
77,80 % | ||||||||||||||
Gauche républicaine – Jules Grévy | ||||||||||||||
Députés élus | 149 | 37 | ||||||||||||
Centre gauche – Adolphe Thiers | ||||||||||||||
Députés élus | 99 | 27 | ||||||||||||
Bonapartistes – Eugène Rouher | ||||||||||||||
Députés élus | 88 | 68 | ||||||||||||
Union républicaine – Léon Gambetta | ||||||||||||||
Députés élus | 67 | 29 | ||||||||||||
Légitimistes et cléricaux – Albert de Mun | ||||||||||||||
Députés élus | 45 | 137 | ||||||||||||
Constitutionnels et orléanistes – Albert de Broglie | ||||||||||||||
Députés élus | 41 | 173 | ||||||||||||
Extrême gauche – Louis Blanc | ||||||||||||||
Députés élus | 40 | |||||||||||||
Composition de la Chambre des députés | ||||||||||||||
Gouvernement | ||||||||||||||
Sortant | Élu | |||||||||||||
Louis Buffet Légitimiste |
Jules Dufaure Républicains modérés | |||||||||||||
Législature élue | ||||||||||||||
Première de la IIIe Rép. | ||||||||||||||
Contexte
Après quatre ans de discussions, l'Assemblée nationale vote les lois constitutionnelles de la Troisième République [2] et à partir de novembre 1875, commence à débattre de sa date de dissolution ainsi que les dates des différentes élections, sénateurs inamovibles, sénatoriales et enfin législatives. Le 30 novembre, la loi organique du 30 novembre 1875 sur l'élection des députés est adoptée[3]. Le découpage électorale est ensuite mis en discussion du 20 au 24 décembre après un important débat sur le nombre de députés pour le département de la Seine, et surtout pour Paris. La ville est en effet largement républicaine et la majorité de droite veut diminuer son influence, elle ne donne donc que vingt députés, soit un par arrondissement, ne respectant ainsi pas la règle générale de rajouter un député si la population est de plus de 100 000 habitants. De même, Lyon n'est découpée qu'en cinq circonscriptions sans respect pour le nombre d'habitants.[4]
Il est ensuite mis en discussion jusqu'au 31 décembre la loi concernant la liberté de la presse et l'état de siège dans les départements. Malgré les protestations des républicains, la loi est adoptée en laissant la possibilité au préfet d'interdire des journaux et dans quatre départements, les plus peuplés, la (Seine, la Seine-et-Oise, le Rhône et les Bouches-du-Rhône) resent soumis à l'état de siège proclamé à la faveur de la guerre franco-prussienne de 1870-1871, restreignant donc la liberté de la presse et celle de réunion[5]. Le dernier jour de l'année entraine aussi la confirmation de la date des élections législatives au 20 février 1876 en métropole tandis que les élections dans les quatre colonies auront lieu le septième dimanche après la promulgation de cette loi[6].
Résultats nationaux
Ce scrutin fut marqué par la défaite de la majorité parlementaire monarchiste élue lors des élections de 1871. L'orléaniste Louis Buffet subit un échec personnel et dut abandonner la direction du gouvernement au républicain modéré Jules Dufaure. Commence alors une période de coexistence difficile entre le président monarchiste Patrice de Mac Mahon et la nouvelle majorité républicaine. Cette opposition débouchera sur la crise du 16 mai 1877 et la dissolution de la chambre.
Parti | Votes | % | Sièges | |
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Républicains modérés-Républicains radicaux | 4 028 153 | 55,79 | 291 | |
Orléanistes-Légitimistes | 3 202 335 | 44,21 | 242 | |
Total | 7 230 488 | 100,00 | 533 | |
Abstentions | 2 345 500 | 24,10 | ||
Inscrits/Participation | 9 733 734 | 75,90 |
Résultats par départements et circonscriptions
Sur les 25 circonscriptions de Paris, la majorité conservatrice n'en remporte qu'une : celle de 8e arrondissement, gagnée par Louis Decazes, fils d'Élie Decazes, homme politique important sous la Restauration. L'Aquitaine et la Corse se révèlent bonapartistes. Le sud-est, le centre et l'est de la France sont majoritairement républicains-radicaux. Les légitimistes conservent une forte influence dans les départements de l'ouest de la France[8].
Crise du 16 mai
Le 16 mai 1877, le président de la République Patrice de Mac Mahon contraint à la démission le président du conseil, le républicain Jules Simon. Le successeur de ce dernier, l'orléaniste Albert de Broglie ne disposant pas d'une majorité à la Chambre des députés, son gouvernement essuie un vote de défiance par 363 voix contre 143. La chambre est dissoute le par le président Patrice de Mac Mahon.
Ire législature
Durée de la législature : -
Président de la République : Patrice de Mac Mahon.
Président de la Chambre des députés : Jules Grévy.
Gouvernement | Dates (Durée) | Parti(s) | Président du Conseil | Composition initiale | ||
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1 | Gouvernement Jules Dufaure (4) | du au (269 jours) | Extrême gauche, Union républicaine, Gauche républicaine, Centre gauche | Jules Dufaure | 9 ministres 1 secrétaire d'État | |
2 | Gouvernement Jules Simon | du au (155 jours) | Jules Simon | 9 ministres 1 secrétaire d'État | ||
3 | Gouvernement Albert de Broglie (3) | du au (186 jours) | Orléanistes, légitimistes, bonapartistes | Albert de Broglie | 9 ministres 1 secrétaire d'État | |
Références
- « Carte de la France électorale », Le Temps, (lire en ligne, consulté le )
- Damien Gros, Naissance de la Troisième République, Presses Universitaires de France, (ISBN 978-2-13-060892-9, lire en ligne)
- Georges Ferrière, Le concept de représentation dans la pensée politique, Aix-en-Provence, Presses universitaires d’Aix-Marseille, coll. « Histoire des idées politiques », (ISBN 978-2-8218-5324-9, lire en ligne), « La loi électorale du 30 novembre 1875 : La difficile confirmation du suffrage universel », p. 421‑447
- Bernard Gaudillère, Atlas historique des circonscriptions électorales françaises, Genève, Librairie Droz, coll. « Hautes Études médiévales et modernes » (no 74), , 839 p. (ISBN 2-600-00065-8)
- Joseph Barthélemy, « Notes de droit public sur le droit public en temps de guerre », Revue du droit public et de la science politique en France et à l'Étranger, , p. 145 (lire en ligne)
- « Le Temps », sur Gallica, (consulté le )
- « Élections législatives 1876 », sur www.france-politique.fr (consulté le ).
- Carte des résultats sur Gallica
Voir aussi
Bibliographie
- Frédéric Salmon, Atlas électoral de la France : 1848-2001, Seuil, (ISBN 2-02-025568-5 et 978-2-02-025568-4, OCLC 421996249, présentation en ligne, lire en ligne)
Articles connexes
Liens externes
- « Elections législatives de 1876: élus », sur geoelections.free.fr (consulté le )
- Carte contemporaine : Glücq, La France politique en 1876 (Gallica, BnF)
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