Louis Buffet

Louis Buffet, né le à Mirecourt (France) et mort le à Paris, est un homme d'État français.

Pour les articles homonymes, voir Buffet.

Louis Buffet

Louis Buffet en 1887.
Huile sur toile d'Alphonse Monchablon.
Fonctions
Sénateur inamovible

(22 ans, 3 mois et 24 jours)
Vice-président du Conseil
Ministre de l'intérieur

(11 mois et 13 jours)
Président Patrice de Mac Mahon
Gouvernement Buffet
Législature Assemblée nationale
Prédécesseur Ernest Courtot de Cissey
Successeur Jules Dufaure (président du Conseil)
Président de l'Assemblée nationale

(1 an, 10 mois et 26 jours)
Prédécesseur Jules Grévy
Successeur Gaston d'Audiffret-Pasquier
Ministre des Finances

(6 jours)
Président Adolphe Thiers
Président du Conseil Jules Dufaure
Gouvernement Dufaure I
Prédécesseur Ernest Picard
Successeur Augustin Pouyer-Quertier

(3 mois et 12 jours)
Monarque Napoléon III
Président du Conseil Émile Ollivier
Gouvernement Ollivier
Prédécesseur Pierre Magne
Successeur Alexis Segris
Ministre de l'Agriculture et du Commerce

(5 mois et 4 jours)
Président Louis-Napoléon Bonaparte
Président du Conseil Odilon Barrot
Gouvernement Barrot I
Prédécesseur Jacques Bixio
Successeur Victor Lanjuinais

(6 mois et 16 jours)
Président Louis-Napoléon Bonaparte
Président du Conseil Léon Faucher
Gouvernement Faucher
Prédécesseur Joseph-Eugène Schneider
Successeur François Casabianca
Député
Élection 8 février 1871
Circonscription Vosges
Élection Élection partielle du 17 janvier 1864
Réélection 23 mai 1869
Circonscription Vosges
Élection 23 avril 1848
Réélection 13 mai 1849
Circonscription Vosges
Groupe politique Républicain modéré (avril 1848-octobre 1848)
Parti de l'Ordre (octobre 1848-1851)
Biographie
Nom de naissance Louis Joseph Buffet
Date de naissance
Lieu de naissance Mirecourt (France)
Date de décès
Lieu de décès Paris (France)
Nationalité française
Parti politique Monarchiste modéré
Père Louis François Buffet
Mère Adélaïde Moitessier
Conjoint Marie Pauline Louise Target
Enfants André Buffet
Entourage Inès Moitessier (tante par alliance)
Charles de Foucauld (cousin par alliance)
Paul-Louis Target (beau-frère)
Profession Avocat
Présidents du Conseil des ministres français
Ministres de l'Intérieur
Présidents de l'Assemblée nationale
Ministres de l'Économie et des Finances
Ministres de l'Agriculture
Ministres du Commerce

Biographie

Fils de Louis François Buffet, ancien officier devenu maire de Mirecourt et conseiller général des Vosges, et d'Adélaïde Moitessier, fille d'un juge de tribunal de commerce, il étudie le droit à Paris et à Strasbourg, voyage en 1838 en Grande-Bretagne où il apprend la langue et surtout devient un admirateur du parlementarisme anglais puis se forma auprès de Liouville à Paris.[1]

Louis Buffet vu par André Gill. Portrait paru en 1873 dans Le Trombinoscope de Touchatout.

Lors de la Révolution de 1848, il rentre à Mirecourt et devient commissaire-adjoint de la République puis il est élu à l'Assemblée constituante en 1848 comme républicain modéré mais il se rapproche du Parti de l'Ordre après les journées de juin.[1] D'abord partisan de Cavaignac pendant la campagne présidentielle, il devient ministre de l'Agriculture et du Commerce de Louis-Napoléon Bonaparte, avant de démissionner en octobre 1849, désapprouvant la tournure personnelle prise par le régime. Il revient cependant dans le gouvernement Léon Faucher au même poste mais démissionne le car il est hostile à la révision de la Constitution. Il est élu à la Législative et siège au sein de la Commission sur l'assistance et la prévoyance publiques présidée par Thiers. Hostile au coup d'État du 2 décembre 1851, il est brièvement emprisonné. Il devient alors un opposant au régime et ne se présente pas aux élections de 1852. Il se consacre alors à la mise en valeur de sa propriété à Ravenel et devient un spécialiste reconnu d'agriculture et d'agronomie, étant élu président du comice agricole de Mirecourt.

Pendant trois ans, il voyage en France et en Europe en fréquentant les milieux catholiques et publia en Angleterre des articles. Avec l'évolution libérale du régime, il reprend le chemin de la politique et se présente et gagne l'élection au conseil général des Vosges.[1] Battu plusieurs fois aux élections législatives, en 1857 et 1863, il est élu en 1864 après l'invalidation d'une élection. Réélu en 1869, il devient un membre influent de l'assemblée, demandant plus de réformes libérales, au sein du Tiers Parti. Il est ainsi nommé ministre des Finances le , poste dont il démissionne en avril par opposition au plébiscite de 1870.

Surpris par la guerre de 1870, il resta sur ses terres de Ravenel qui furent occupées. Le , il tenta de faire une transmission légale du pouvoir mais il ne put rejoindre Paris, écarté du pouvoir comme la plupart de ses amis politiques. Il prend cependant la tête de la liste conservatrice et il est élu membre de l'Assemblée nationale en 1871. Il décline l'offre que lui fait Thiers de devenir ministre des Finances et s'en éloigne politiquement.[1] Il est président de la commission de surveillance de la Caisse des dépôts et consignations, poste qu'il occupe jusqu'en 1876. Il est également président de l'Assemblée (18731875), succédant à Jules Grévy. Il poussa à la démission Thiers et convint le maréchal Mac-Mahon de devenir président mais Buffet refuse par deux fois le poste de vice-président du Conseil. Après le vote de l'amendement Wallon, Buffet accepte et devient ministre de l'Intérieur et vice-président du Conseil des ministres le . Il se brouille alors avec le centre gauche qui rejoint les républicains et n'arrive pas à s'imposer chez les conservateurs qui restent divisés. L'élection des sénateurs inamovibles est alors un choc car la plupart des élus sont des républicains modérés. Lors des élections sénatoriales de 1876, il est mis en échec dans les Vosges puis lors des législatives de 1876, alors qu'il était candidat dans quatre circonscriptions, il fut battu dans chacune d'entre elles. Il doit alors démissionner face à ces échecs électoraux et car il n'a plus de majorité gouvernementale.

Cependant, le il fut nommé sénateur inamovible par ses collègues du Sénat grâce à la faible minorité conservatrice. Au Sénat, il était d'abord dans la majorité conservatrice puis en 1879 dans la minorité où il perd toute influence. Il reste cependant très respecté par les autres sénateurs. Durant ses années au Sénat, il se rallie au comte de Paris et refuse le Ralliement de Léon XIII[1].

Il est élu membre de l'Académie des sciences morales et politiques en 1890.

Il est l'époux, depuis 1854, de Marie Pauline Louise Target, petite-fille du constituant Guy-Jean-Baptiste Target et sœur de Paul-Louis Target, homme politique dont le groupe parlementaire aida Buffet et les monarchistes à renverser Thiers en .

Louis Buffet était un neveu d'Inès Moitessier, tante de Charles de Foucauld. Il était aussi l'oncle de l'artiste peintre Étienne Buffet et le père de André Buffet, s'écartant des idées libérales de son père pour rejoindre le nationalisme de Paul Déroulède.

Distinctions

Notes et références

  1. Jean El Gammal, François Roth et Jean-Claude Delbreil, Dictionnaire des Parlementaires lorrains de la Troisième République, Serpenoise, (ISBN 2-87692-620-2 et 978-2-87692-620-2, OCLC 85885906, lire en ligne), p. 339-341
  2. « Louis Buffet », base Léonore, ministère français de la Culture

Voir aussi

Bibliographie

  • Jean-Marie Mayeur, Alain Corbin, Arlette Schweitz, Les Immortels du Sénat 1875-1918 : les cent seize inamovibles de la Troisième République. Paris, Publications de la Sorbonne, 1995. Louis Buffet in Les Immortels du Sénat sur Google Livres.
  • Pascal-Raphaël Ambrogi, Buffet et l'avènement de la Troisième République, Paris, éditions Atlantica, 1999 (ISBN 2843940834 et 978-2843940835).
  • Benoît Yvert, Premiers ministres et présidents du Conseil. Histoire et dictionnaire raisonné des chefs du gouvernement en France (1815-2007), Paris, Perrin, 2002 (ISBN 2262013543 et 978-2262013547).
  • « Louis Buffet », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition]
  • Jean El Gammal, François Roth et Jean-Claude Delbreil, Dictionnaire des Parlementaires lorrains de la Troisième République, Serpenoise, (ISBN 2-87692-620-2 et 978-2-87692-620-2, OCLC 85885906, lire en ligne), p. 339-341.

Liens externes

  • Portail de la France au XIXe siècle
  • Portail du Second Empire
  • Portail de la politique française
  • Portail des Vosges
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.